Nintendo Switch

Ghostrunner

Test Switch

Ghostrunner

Par rifraff - Le 07/12/2020 à 10:10

Si la Nintendo Switch est un succès planétaire et que son concept est imparable. Dès sa sortie en 2017, la console avait un petit souci : elle était déjà moins puissante que la console de la génération précédente ! Dès le départ, il était donc évident que les « gros » jeux multiplateformes seraient difficiles à porter comme sur Wii et Wii U. Pourtant, cela n’a pas empêché certains titres de s’y essayer avec plus ou moins de succès comme Doom, Immortals Fenyx Rising, Wolfenstein ou encore The Outer Worlds . Alors quand débarque sur Nintendo Switch, Ghostrunner, un jeu plébiscité sur les consoles concurrentes pour son gameplay exigent, ses graphismes de haute tenue et sa technique impeccable, on est légèrement inquiet...  Alors que vaut Ghostrunner sur Switch ? Réponse dans notre test express ci-dessous.

Cyberpunk is not dead

Histoire

L’histoire de Ghostrunner est assez basique et pour ainsi dire anecdotique. D’ailleurs si vous clignez des yeux deux secondes, vous pourrez facilement passer à côté. Elle ne sert de toute façon que de prétexte au gameplay et n’évolue que très peu durant la partie. Elle se déroule dans un monde post-apocalyptique et plus précisément dans une ville en forme de tour destroy et gigantesque nommée Dharma dans laquelle les humains vivent sous le joug de Mara, une entité cybernétique qui réprime toute velléité de rébellion… Mais son règne est peut-être arrivé à son terme et cela grâce à un ninja assassin hyper agile qui suite à une chute malencontreuse a été transformé en cyborg aux facultés décuplées. Suivant les ordres d’une voix énigmatique nommée Whisper, ce super ninja part à l’assaut de la tour maudite armé seulement de sa détermination et de son katana. Il gravit les étages les uns après les autres, en défiant les pièges, les précipices et les ennemis qui s’y trouvent pour arriver finalement jusqu’au dernier et affronter enfin Mara, le Maître des Clés.

 

Gameplay

Ghostrunner est un jeu d’action à la première personne qui rappelle beaucoup Mirror’s Edge mais aussi de très nombreux autres jeux et films de SF. A la manière d’un street jumper, il faut se frayer un chemin en courant le long des murs et en sautant par-dessus le vide. Il faut aussi se battre et décimer les ennemis en utilisant la seule arme du jeu : le katana. Il y a très peu d’indication dans le jeu, si ce n’est des indications visuelles. Il faut donc toujours bien regarder autour de soi. Le gameplay du jeu est très exigent. Il implique d’agir et de réagir très vite d’autant plus qu’un seul coup et c’est le game over ! Heureusement, c’est la même chose pour les ennemis basiques: un seul coup de katana et ils sont K.O. Le titre impose d’aller vite et de jongler en permanence avec énormément de commandes différentes à exécuter à la suite dans un ordre précis sachant que de nombreuses commandes demandent d’appuyer sur plusieurs boutons à la fois. Il n’y cependant pas de souci de maniabilité que l’on joue avec les deux Joy-Con ou (préférable tout de même) avec la manette Switch pro. Les commandes répondent bien (sachant qu'elles sont personnalisables) même si le jeu demandant un timing parfait, on a parfois l’impression qu’il y a un très léger décalage entre la demande d’action et son exécution. Autant dire qu’il faut être un virtuose de la manette pour s’en sortir sans encombre sachant que de toute façon, lors de très nombreux passages, il faudra « mourir » pour comprendre comment survivre la prochaine fois. Attendez vous d'ailleurs à mourir un nombre incalculable de fois !  

Heureusement, les points de sauvegarde sont toujours très proches ce qui évite la frustration et permet non seulement de jouer les aventuriers, en tentant différentes approches mais aussi de se remettre immédiatement dans le jeu.  C’est la quintessence même du « die and retry ». Si vous aimez le genre et l’ambiance cyberpunk, vous serez aux anges. Sinon, vous risquez de vous arracher les cheveux devant la difficulté de certains passages avec des enchainements totalement fous ! Au fur et à mesure de sa progression, notre anti-héros apprend de nouvelles actions et aux combats se mêle un aspect stratégique inattendu et bienvenu. Les menus des améliorations par exemple est une sorte de casse-tête façon katamino ! Alors qu’au départ le jeu nous semble très linéaire, on se rend compte assez vite que le level design cache souvent plusieurs chemins possibles. Ainsi parfois, face à un obstacle particulièrement retors, il est plus malin de chercher un autre chemin pour l’éviter plutôt que de s’obstiner. Ghostrunner est un jeu très rythmé sauf lors de certaines phases surprenantes qui, justement, cassent le rythme délibérément. Ce ne sont d'ailleurs pas forcément les meilleures séquences... Le jeu alternent en effet plusieurs phases même si les principales sont les phases de plateformes (façon casse-tête) et les phases de combat (particulièrement éprouvantes.)  D'une durée de vie plutôt correcte en ligne droite, le jeu dispose surtout d'une bonne rejouabilité pour tous ceux qui aiment battre des records ou tout simplement pour ceux qui aiment farfouiller partout et tout ramasser- le titre ayant énormément d'éléments cachés (très difficiles pour certains à obtenir...)

Graphismes

Ghostrunner est un jeu assez sombre sur Switch mais plutôt joli dans le genre SF et anticipation même si on ne peut pas dire que son univers soit très original.  Plaques d’égout fumantes, braséros abandonnés, détritus qui s'entassent dans un coin, graffitis sur les murs ou encore pluie intempestive...  Le jeu a un petit goût de déjà vu et de déjà joué. On pense à de très nombreux films comme Blade Runner ou New York 1997 mais aussi à RoboCop pour son côté recherche d'identité (Murphy, c'est toi ?). Chaque étage est découpé en plusieurs petites zones fermées dans lesquels il y a une ou deux choses à faire. On ne fait qu'y passer et on a pas vraiment le temps de s'attarder sur le paysage mais chaque environnement a fait véritablement l'objet d'un soin particulier. Dommage qu'ils soient plutôt vides (il n'y a d'ailleurs aucun PNJ) avec aucun élément destructible.... Il y a aussi peu de zones différentes (seulement trois) et les niveaux ont tendance à se répéter et à beaucoup se ressembler.  C'est un vrai problème qui peut à force donner l'impression de tourner en rond mais en même temps le décor sert de décor et ce qui importe avant tout, c'est le level design. Et de ce côté là, heureusement le jeu assure et se renouvelle sans cesse.

Le jeu est sorti sur différentes plateformes et il est clair que si vous avez l’habitude de jouer sur PC, PS4 ou Xbox One, vous trouverez cette version bien pauvre mais franchement les habitués de la Switch n’y trouveront rien à redire. Il n’y a pas de grosses saccades, le frame-rate est plutôt stable (en tout cas pour le commun des mortels)  et globalement on s‘y retrouve aussi bien en mode télé qu’en mode portable (d'ailleurs jouer à un tel jeu en mode portable est assez jouissif !)  Après, il y a parfois, tout de même, un manque de fluidité et de netteté évident et la distance d’affichage est plutôt réduite. Ainsi, on galère parfois beaucoup à déceler le bon chemin mais rien pour véritablement gâcher l’expérience de jeu. Après, encore une fois, il ne vaut mieux pas commencer à jouer sur PS4 ou One car honnêtement le contraste est flagrant. Les développeurs ont du faire de grosses concessions qui forcément nuisent à l'immersion et aux sensations ressenties mais ils ont réussi malgré le fun du jeu est cependant bien présent.

 

Bande Son

Ghostrunner est un, jeu soigné, c’est indéniable. Son gameplay est ciselé et son univers, à défaut d’être original, parfaitement recréé.  Non seulement l’univers est crédible et nous permet de nous y plonger facilement mais sa bande son est tout à fait exceptionnelle. Elle participe grandement au plaisir que l’on prend à jouer avec des bruitages et des voix parfaitement dans le ton, et surtout des musiques très réussies. Là encore on pense à John Carpenter (excellent réalisateur mais aussi musicien émérite à qui l’on doit les thèmes d’Halloween, mais aussi les musiques d’Invasion Los Angeles et de… New-York 1997) ce qui est un véritable compliment.

 A noter que le jeu est PEGI 16. Il est en effet assez violent et même sanglant. Autant être prévenu

 

 

 

 

7.5
Ghostrunner est un jeu d’action réflexion au rythme frénétique et à l’ambiance SF parfaitement maitrisée. Bourré d’action et de surprises, et se renouvelant constamment, le jeu demandera toutefois d’avoir des nerfs d’acier et une volonté de fer sachant qu’il faudra souvent recommencer encore et encore les mêmes séquences… Et même s'il est vrai que la version Switch est en dessous de celles des plateformes concurrentes, elle reste tout à fait recommandable, d’autant plus qu’il y a peu de jeu de ce genre sur la console de Nintendo et qu'elle permet aussi d’y jouer partout en mode portable.

  • Un gameplay ciselé
  • Un level design réussi
  • Une belle ambiance
  • Une bande son efficace
  • Un côté stratégique inattendu
  • Une bonne durée de vie
  • Visibilité réduite
  • Impact visuel amoindri sur Switch
  • Manque parfois de fluidité sur Switch
  • Une difficulté qui pourra sembler atroce