Nintendo Switch

Gex Trilogy

Test Switch

Gex Trilogy

Par Ex-Nihylo - Le 27/06 à 21:00

Disponible depuis le 16 juin 2025, Gex Trilogy débarque sur Nintendo Switch avec l’ambition de faire revivre une mascotte un peu oubliée, mais emblématique du milieu des années 90. Avec son humour, ses nombreuses références télévisuelles et son gameplay tantôt en 2D, tantôt en 3D, Gex a marqué une génération de joueurs issus de la génération 32 bits. Cette réédition, confiée à Limited Run Games et leur Carbon Engine, souhaite remettre au goût du jour notre bon vieux lézard à la langue bien pendue. Mais a t-on affaire à une simple compile ou à une remasterisation digne de ce nom ? Tentons d'y répondre dans ce test.

Test réalisé via une clé fournie par l'éditeur.

Un retour empreint de nostalgie 

Le retour de Gex sur Nintendo Switch grâce à Gex Trilogy est un projet qui s’adresse d’abord aux nostalgiques des années 90. Cette compilation, développée via le Carbon Engine de Limited Run Games, rassemble les trois jeux originaux : Gex , qui est en 2D, Gex : Enter the Gecko et Gex 3 : Deep Cover Gecko, les 2 derniers étant en 3D. Les contrôles analogiques ont été optimisés pour l'occasion, ce qui était une réelle nécessité étant donné qu'on ne joue plus à des jeux 3D ou même 2D comme on le faisait à l'époque. Il est donc plus plaisant de jouer ici à Gex : Enter the Gecko avec cette compile qu'en ressortant du placard son vieux CD de jeu PS1. Les jeux ont été lissés pour mieux passer sur nos écrans modernes, les textures ne sont donc pas baveuses à l'écran et les couleurs sont moins sombres qu'à l'époque. Quelques animations ont été retouchées mais on se contente du strict minimum, tant le travail de remasterisation est superficiel. On n'est clairement pas dans un remaster façon Crash Bandicoot, si c'est ce que vous cherchiez, passez votre chemin.

Heureusement, l’identité rétro profondément ancrée dans chaque recoin du jeu permet à cette production de sortir du lot. Gex est un lézard sarcastique, influencé par la culture télévisuelle américaine des années 80-90, et chaque niveau est une parodie de genres télévisuels : films d’horreur, dessins animés du samedi matin, ou émissions policières. Les répliques pleines de références à la pop-culture de l'époque, l’humour absurde, et le ton irrévérencieux donnent au jeu une forte personnalité. Cela évoquera de bons souvenirs aux joueurs des années 90… mais cela risque aussi de dérouter les plus jeunes qui passeront à côté de bon nombre de références. Le jeu contient son lot de cinématiques, dans leur jus d'époque - ce qui ne manquera pas de faire grincer quelques dents -, qui ont réussi à conserver leur doublage d'époque via un patch récent mis à disposition par l'éditeur. Ces doublages en anglais étant une référence, là encore les nostalgiques ne seront pas déçus. 


Une compilation inégale

En matière de gameplay, les trois jeux ne se valent pas tout à fait. Le premier Gex, sorti en 1995, est un jeu de plateformes 2D très classique, avec des niveaux parfois très longs et une structure un peu rigide. Malgré son style graphique coloré et ses blagues omniprésentes, on peut légitimement le trouver daté et répétitif, surtout à cause de ses quêtes d’objets qui manquent de variété. Les niveaux ne sont pas linéaires et vous devrez passer votre temps à rechercher des télécommandes plus ou moins planquées pour accéder aux niveaux ultérieures. Si on meurt, on revient au point de départ ou à un point de contrôle, ce qui fait qu'il faudra parfois recommencer l'exploration. On passe donc rapidement au second opus, qui déçoit via son manque de remasterisation graphique alors qu'on aurait clairement apprécié que les développeurs modernisent cet aspect. Les problèmes de caméra n'aident pas à favoriser une maniabilité souples, comme on était en droit d'en réclamer, surtout en 2025...

Gex : Enter the Gecko et Gex 3 : Deep Cover Gecko proposent cependant une exploration plus libre, des environnements plus inventifs et des contrôles plus souples. Le second opus souffre encore d’une caméra capricieuse, mais cela a été partiellement corrigé dans cette version grâce à quelques ajustements techniques. Les sauts demeurent laborieux... Le troisième jeu est sans doute le plus abouti : plus accessible, plus varié, et toujours aussi farfelu. La trilogie est aussi enrichie par une section bonus, avec une galerie d’art, des publicités d’époque, des extraits de musique et même des interviews d’anciens membres de l’équipe, dont Dana Gould, le comédien à l’origine de la voix de Gex. C’est une attention bienvenue pour les fans de longue date, qui montre que cette compilation ne se contente pas de recycler du contenu, mais cherche à célébrer l’univers du jeu. Cependant cela reste tout de même assez chiche en terme de contenus nouveaux.


Une compilation qui plaira surtout aux nostalgiques

Cette trilogie est une expérience qui oscille entre hommage sincère et pauvreté des ajouts. Pour les joueurs ayant connu les jeux à leur sortie ou pour ceux qui ont grandi avec les consoles 32-bits, il s’agit d’un vrai plaisir rétro, avec un héros qui ne manquaient pas de charisme et un charme unique. Ceux qui voulaient juste retrouver Gex dans son plus simple appareil, si j'ose dire, seront ravis. Le travail de restauration est propre, la présentation est simple mais efficace, et le contenu bonus suffira aux moins exigeants d'entre nous. Cependant, pour un public post 2000 – et surtout les plus jeunes – les limites de ces jeux deviennent évidentes. Le rythme lent de certains niveaux, les objectifs parfois flous, et le style visuel qui a vieilli peuvent créer une forme de lassitude. 

A noter que le jeu ne tourne actuellement pas sur Switch 2, la faute à un problème de compatibilité hardware qui devrait être résolu dans les jours/semaines à venir, d'après les développeurs. Le jeu vient d'être retiré temporairement de l'e-shop de la Switch 2, de toute façon. En docké comme en mode portable, il n'y a pas de différences à l'écran et nous tenons à signaler qu'il n'y a eu aucun bug ou freeze durant les quelques heures de jeu qu'ont nécessitées ce test. Quelques options de confort font néanmoins leur apparition, comme la possibilité de modifier la configuration des touches de jeu, la sauvegarde rapide ou encore le rembobinage. Dommage que les développeurs n'aient pas pensé à nous permettre de choisir de passer les différentes vannes de Gex, qui sont parfois répétitives et finissent par être un peu lourdingue.

6
Au final, Gex Trilogy est surtout une simple compilation de 3 jeux des années 90, avec quelques rares ajouts de confort. Certains éléments de gameplay ont vieilli, l’humour ne parlera pas aux plus jeunes d'entre nous, mais surtout la remasterisation n'a quasiment pas eu lieu et l'aspect graphique s'en ressent. Si vous êtes curieux du passé ou amateur de plateformes rétro, Gex vaut son coup d'oeil. Dans le cas contraire, il faudra sans doute faire preuve d’indulgence pour lui pardonner ses défauts. Ne reste plus qu'à espérer un réel retour de Gex dans un épisode inédit...

  • Toujours agréable de retrouver ce bon vieux Gex.
  • Quelques fonctionnalités intéressantes.
  • Trop pauvre en nouveautés.
  • On est très loin des standards de la remasterisation graphique.