Avis à ceux qui ont grandi, comme moi, dans les années 90, avec une manette de Megadrive dans les mains, la cassette de Terminator 2 sur le magnétoscope, et des tâches de Gac sur les murs ! C'est un morceau de notre enfance qui vient d'être remasterisé, et il s'agit d'un jeu adapté de la sombre série Gargoyles. Alors, appât à nostalgie ou belle opportunité de (re)découvrir un pépite ?
Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur
Non ce n'est pas le bossu de Notre Dame, rien à voir !
Petite piqûre de rappel, (ou introduction ) la série Gargoyles : ce dessin animé produit par Disney nous présentait les aventures nocturnes de gargouilles animées par magie, devenues par hasard les protectrices de New York City contre les forces du mal. Sombre et un peu complexe, c'était un dessin animé dans la mouvance de l'époque, mais qui tranchait avec ce que faisait habituellement Disney. Et avec son esthétique gothique et marquée, même ceux qui ne regardaient pas vraiment la série pouvaient l'identifier sans problèmes ! Suivant l'histoire globale de la série, le jeu du jour est sorti sur Megadrive au plus fort de la popularité du dessin animé et a été fort apprécié à son époque. Que vaut-il aujourd'hui ?
Gargoyles Remastered est un jeu d'action / plate-formes en 2D dont l'esprit n'est pas sans évoquer les jeux Virgin Interactive (ou Shiny, plus tard) de l'époque, comme Earthworm Jim ou Le Roi Lion. Très dynamique, beau et avec des niveaux courts, mais intenses, il était parfaitement à sa place sur la Megadrive. Et il faut bien dire qu'avec la popularité des jeux indés aujourd'hui, sa version remastérisée ne fait pas tâche du tout. Force est de constater que le jeu propose un gampelay au poil, si un peu frustrant parfois. En fait, nous avons devant nous le titre d'origine avec quelques ajouts et équilibrages modernes, mais ceux-ci sont très discrets. Parmi ces ajouts, une fonction de retour en arrière (pensez sables du temps) permettra de combattre toute frustration engendrée par ce titre lors de ses passages ardus. Car si quelque chose ne change pas, c'est qu'une fois toutes vos vies perdues, c'est direction l'écran titre, et si vous n'avez sauvegardé, tant pis pour vous ! Mais vous pouvez sauvegarder quand vous voulez, alors ne vous en privez pas... sauf si vous voulez que le jeu dure un peu plus longtemps. Car oui, la difficulté faisait partie intégrante des titres, à l'époque, et elle cachait une dure réalité : Gargoyles est finissable moins d'une heure si on abuse des filets de sécurité. Alors qu'avant, il fallait apprendre les niveaux, connaître le jeu sur le bout des doigts, et c'était ça qui prenait longtemps. C'était le bon temps ? Pas forcément. Mais à l'époque, c'était comme ça.
Là y'a des pixels, là y'en a pas. Là y'en un peu, là y'en a plus.
La fonctionnalité moderne la plus attrayante de ce jeu est selon moi la possibilité de changer à tout moment entre les anciens graphismes en pixel art travaillé, et les nouveaux graphismes en dessins animés. Chaque style possède son charme : le pixel art est très atmosphérique et sombre, démontrant tout le talent des illustrateurs, mais les graphismes modernes nous permettent de jouer le dessin animé et de profiter de l'action de manière fluide et en plein écran. Même la musique change ! Il faut bien dire que quel que soit le style graphique choisi, le jeu est magnifique : Goliath, notre héros, a des animations fluides, son sprite est grand et détaillé, et les niveaux sont riches en atmosphère. D'ailleurs, Goliath a toute une panoplie d'actions qui proposent toutes une animation superbe mais aussi un gameplay prenant : il peut donner des coups, saisir des objets, effectuer un double saut, une charge, une charge au sol, mais aussi escalader les murs et les plafonds, ou s'accrocher à des éléments du décor. Pour peu que vous connaissiez un peu les niveaux, il y a moyen de ne jamais s'arrêter alors que votre personnage est un vrai prédateur ! Quelle classe !
Par contre, tout n'est pas parfait, malheureusement. Le plus gros défaut du jeu est un certain manque de feedback lors des combats. Ça manque de « oomph » comme on dit. Les ennemis prennent pas mal de coups avant de mourir, et il est difficile de savoir combien, surtout qu'ils ne reculent pas toujours quand ils sont frappés, et vous non plus. Du coup, les combats sont brouillons, un souci encore plus marquant contre les boss, dont on voit la barre de vie, mais qui peuvent annihiler la vôtre très vite. La vitesse de Goliath, utile lors des sauts, est une gêne en combat, où les ennemis vont lentement, et vous allez vous danser autour. Ajoutons à cela une difficulté assez élevée, dont certains moments où vous serez carrément pris au piège de manière déloyale, et la durée de vie faiblarde, et on se retrouve face à un titre qui peut parfois se révéler frustrant. Et qu'est-ce qu'on fait quand on est frustré ? Et bien on ressort les vieux codes de triche ! Ceux-ci ne marchent pas dans la version moderne du jeu, mais vous avez aussi accès au jeu original dans son intégralité ! Un bonus très sympathique pour les vieux de la vieille, et une très bonne façon de terminer un remaster de qualité.
