Nintendo Switch

Fairy Fencer F: Refrain Chord

Test Switch

Fairy Fencer F: Refrain Chord

Par Kosmo56 - Le 26/04/2023 à 13:00

Au royaume des RPG, CompileHearts et Idea Factory sont connus pour produire coup sur coup de nombreux titres, dont la très longue série des HyperDimension Neptunia. Les fans ont tendance à les apprécier, malgré une qualité pas toujours au rendez-vous. Suite d'un titre d'action, le nouvel épisode de la saga Fairy Fencer est, lui, un T-RPG. Ce changement sera t-il une réussite ?

Tout va mal au pays de l'anime

Fairy Fencer F : Refrain Chord commence peu de temps après la fin du premier épisode. Fang, notre protagoniste, est emprisonné et se fait promptement sortir de cellule par Eryn, sa partenaire Fairy. Il se passe peu de temps avant qu'il ne rejoigne son groupe d'amis, et reparte pour de nouvelles aventures. Ou plutôt des aventures lui tombent dessus, en la personne de Glace, une étrange femme qui prend de force le contrôle du groupe avant d'essayer de le tuer. Sauvé par une étrange chanteuse, Fang et son groupe devront combattre Glace et ses alliés de Dorfa, les vilains du premier jeu, et partir à la recherche des Furies, des armes au pouvoir légendaire pouvant réveiller une déesse, avant leurs adversaires.
J'espère que vous avez tout compris, car le jeu est en anglais, et assez avare en explications sur les événements du premier épisode, surtout au sujet des termes spécifiques à ce monde, comme les Fairies, les Fencers, les Furies, etc... Il vous faudra un peu de déduction et de logique pour tout comprendre au fil des nombreux dialogues. Et vous allez en manger du dialogue, car tout ce qui n'est pas un combat est présenté comme un visual novel bon marché. Les personnages ne bougent pas, n'ont que peu d'illustrations différentes, et même si tout ou presque est doublé en japonais, c'est tellement verbeux qu'il est difficile de ne pas subir les TRÈS nombreuses scènes figées.




Qu'on soit clair, les personnages sont des clichés de manga plutôt sympathiques, et avec de très bonnes interactions et dynamiques, et même l'histoire a un bon rythme, mais à force de lire des lignes et des lignes, c'est inévitable, on s'ennuie. C'est juste trop figé, autant lire un bouquin. Certains jeux réussissent à faire fonctionner ce genre de modèle narratif, comme la série des Disgaea, mais c'est bien parce qu'ils proposent de la variété dans les dessins, les mises en scènes, et des cinématiques d'action. FFF ne le fait pas, et rend l'expérience juste soporifique. Quel dommage.

FFF tactique

Prenant un pari risqué, Fairy Fencer F change de genre pour sa suite, comme dit plus haut, et devient un T-RPG, à la manière d'un Final Fantasy Tactics. Un genre pas forcément connu pour son côté nerveux, mais CompileHearts compte bien y remédier. Ou essayer en tout cas. Les batailles sont classiques au possible (tour par tour, effets élémentaires, attaques spéciales qui touchent une certaine zone), mais avec l'ajout d'une mécanique unique. La mécanique principale du jeu est liée à votre Muse, la chanteuse de votre groupe, et à celle des ennemis. En effet, vous pourrez la faire chanter, couvrant une zone du terrain d'effets bénéfiques, et la Muse des ennemis pourra faire de même. Si les zones des Muses se croisent, les effets des boosts seront démultipliés, autant pour vous que pour vos ennemis. A vous donc, de jauger quand chanter, et comment placer votre Muse afin de bénéficier de tous les effets possibles sans que vos ennemis en profitent.

Une petite touche sympathique est que les Muses chantent vraiment une chanson quand leur effet est activé. Et si les deux chantent en même temps, elles se mettront à chanter en harmonie, quelque soit les chansons choisies. Une attention au détail vraiment charmante. Vous avez accès à d'autres boosts en combat, comme une transformation (appelée Fairize) qui permet d'augmenter toutes vos stats, une attaque de groupe (appelée Avalanche) qui déclenche une attaque groupée, et même une super attaque de groupe pendant une chanson. Ces super effets, qui peuvent être combinés, vous aideront à venir à bout des ennemis les plus forts, et même de groupes entiers si vous savez quand déclencher vos capacités.

Et tant mieux d'ailleurs, car à part ces supers effets, votre progression est très lente. Chaque capacité doit être déverrouillée à l'aide de points gagnés en bataille à un rythme (trop) lent à chaque fois que vous utilisez une capacité ou attaquez un ennemi. Vous pouvez aussi gagner grâce à des missions secondaires des Sub-Fairies. Ces Sub-Fairies élémentaires sont à associer à vos personnages, et à booster comme eux, à la manière des G-Forces de Final Fantasy 8. Ils vous donneront des bonus actifs et passifs tant qu'ils sont équipés, et peuvent même déverrouiller des talents à garder. Et plus vous les gardez et les boostez, plus elles vous donneront des récompenses. En gros, vous gagnerez toujours quelque chose, même si le rythme est lent. Faire du grind et du level-up est donc non-négociable, surtout si vous comptez faire monter en puissance toutes vos Sub-Fairies, débloquer tous les coups spéciaux, et être prêt pour toutes les situations. Même avec tout ça, les batailles restent assez longues, lentes, et mal fichues, sans objectifs qui changent, sans trop de variété dans leur déroulement, et avec des ennemis pas très malins. Dommage.

Toujours un truc à faire

En dehors des missions, vous aurez accès à la ville, (un écran fixe) où il y a toujours des dialogues à déclencher, et ce pour différentes raisons. Sur la place du village, il y a toujours des inconnus prêts à discuter de rien, ainsi qu'une vendeuse d'informations prête à échanger quelque menue monnaie contre des missions secondaires. Le pub contient un tableau de quêtes qui rapporteront argent et gloire. Cet argent pourra être utilisé pour acheter des équipements au magasin, où vous pourrez également créer des objets à partir des matériaux récoltés ci et là. Finalement, à l'auberge, vous pourrez assister à des dialogues entre les membres de votre équipe. Ceux-ci sont aussi longs que nombreux, mais peuvent vous rapporter des récompenses, ou débloquer des quêtes spéciales. En plus, ils mettent en avant les personnalités des membres du groupe, et si l'écriture est loin d'être incroyable, les personnages sont assez intéressants, et le tout est souvent drôle. Le seul souci est que tous les dialogues sont présentés avec ces portraits figés, et qu'on est encore une fois devant ce souci de devoir se payer des pages et des pages de lecture.

Au fil de l'aventure, vous débloquerez de nouveaux lieux, de nouvelles activités, comme un mini-jeu de chasse aux trésors, des nouvelles chansons pour votre chanteuse, des nouveaux membres pour votre groupe, des nouveaux coups spéciaux, enfin bref, ce deuxième épisode de Fairy Fencer n'est pas avare de contenu, loin de là. Mais la quantité n'est pas le problème. C'est plutôt la qualité et le rythme qui sont en cause. Et en parlant de qualité, les graphismes sont tout juste au niveau d'une PS3, ce qui n'est pas fou. Les devs ont bien sûr pensé à faire rebondir la poitrine de ces dames, mais avoir des modèles de personnage décents, ou des décors sympas, c'était trop demandé, visiblement. Visuellement, on s'ennuie, et ce malgré les belles illustrations pour tous les personnages, y compris les Sub-Fairies qui sont l’œuvre d'artistes invités au style tranchant avec l'esthétique classique du titre. Niveau sonore, les dialogues japonais sont réussis, et les chansons des Muses prenantes, mais peuvent devenir répétitives à force. Vous pourrez heureusement choisir de les désactiver si elles venaient à vous casser les oreilles. Et pourquoi pas, car les musiques des combats sont quand même de qualité, et vous risqueriez de ne jamais les entendre.

6
Fairy Fencer F : Refrain Chord est un T-RPG classique, mais au rythme lent et sans stratégie requise. Il lui manque la folie furieuse d'un Disgaea ou la versatilité d'un FF Tactics pour vraiment se distinguer. Cependant il reste accessible, fourmille de contenu, et possède une histoire convenue mais efficace. Une bonne entrée en matière pour un débutant du genre, ou une mine de contenu pour un joueur ayant peur de s'ennuyer sur la durée.

  • Le système de chansons
  • Différents super-états à superposer
  • Une histoire et des personnages clichés, mais efficaces
  • Plein de contenu
  • Super verbeux (et en anglais)
  • Vraiment, vraiment très verbeux
  • Encore plus verbeux que ça
  • J'en remet une couche histoire que vous compreniez: ça parle BEAUCOUP
  • Mise en scène inexistante
  • Des batailles pas bien compliquées
  • Progression très lente