Nintendo Switch

Endless Ocean Luminous

Test Switch

Endless Ocean Luminous

Par ggvanrom - Le 30/04 à 15:00

Licence développée par Arika (à qui l’on doit la licence Everblue) et débutée en 2007 sur Nintendo Wii, Endless Ocean invite les joueurs à prendre part à une simulation de plongée sous-marine, à la rencontre de la faune et à la recherche de trésors en tout genre. Après un superbe second épisode paru en 2010 en Europe, la licence est restée en sommeil, jusqu’à refaire surface en 2024 avec Endless Ocean: Luminous. Est-ce que l’expérience sera toujours aussi satisfaisante ? Plongez avec nous pour découvrir la réponse.

Test réalisé à partir d’une version fournie par l’éditeur

Attention : le jeu propose une grosse composante multijoueur qui n’a pas pu être jugée à son plein potentiel. Une mise à jour du test est possible lorsque le jeu sera disponible au grand public.

La Mer aux 99 Mystères

Endless Ocean Luminous vous invite à une immersion, ou plutôt une submersion au cœur de la Mer Voilée, une mer imaginaire où se trouve une faune mêlant poissons d’eau douce, d’eau salé, et même fossiles vivants (qui a dit All Blue ?). Commençant votre aventure comme un plongeur lambda, et connecté à une intelligence artificielle dénommée OcéanIA (bravo pour le jeu de mots), vous faites en réalité partie d’une étude de terrain appelé Projet Égide. Dans cette mer pleine de mystère demeure l’Arbre des Mers, un ensemble de coraux atteints par un phénomène de nécrose. Votre objectif en tant que plongeur sera de scanner la faune pour récupérer la lumière émanant de ces créatures qui soignera petit à petit l’Arbre des Mers. Lors d’une de vos plongées, vous mettrez également la main sur une étrange tablette appelée Tablette des Mystères. Elle est une relique d’une ancienne civilisation appelée peuple des Oannès qui vivait il y a des dizaines de milliers d’années au cœur de la Mer Voilée. Composée de 99 cases, elle fait en fait référence aux 99 mystères de la Mer Voilée qu’il vous faudra découvrir, et pour cela, il va vous falloir enchaîner les plongées !

Sans en révéler davantage sur l’intrigue, nous avons été relativement surpris du choix proposé par les développeurs pour la mise en place de l’intrigue. Cette dernière est divisée en plusieurs chapitres, et pour les débloquer, il va falloir scanner des poissons pour récupérer leur lumière, et quand je dis scanner des poissons, c’est beaucoup de poissons… Ne comptez pas d’ailleurs avoir un vrai mode histoire, ici les différents chapitres se résument les 3/4 du temps à une simple suite de dialogue entre deux coups de palmes. La majeure partie de votre « aventure » consistera à des plongées en solo ou en groupe.



Une mer changeante

Le développeur Arika a opté cette fois-ci pour une histoire et un cadre radicalement différent du second épisode. Exit le voyage aux 4 coins du monde, toute l’aventure se déroule au sein de la Mer Voilée qui a une particularité bien spécifique : la topographie des fonds marins change à chaque plongée. La zone explorée se compose de 100 cases réparties aléatoirement. Sur l’ensemble de cette zone, vous aurez des zones avec de l’eau douce, de l’eau saumâtre, et de l’eau salée. Passer en l’espace de quelques coups de palmes d’une zone à l’autre à de quoi être déroutant, et remettre en question la logique de la biodiversité de cette mer. On notera tout de même le travail remarquable effectué par les développeurs en modélisant 578 créatures marines différentes à répertorier dans cet épisode.

Mais commençons par les explications de nos plongées par le mode solo. Après avoir sélectionné une nouvelle plongée, vous voici lâché en plein milieu de la Mer Voilée sur un point précis. À partir de là, vous êtes libre de vous déplacer où vous le souhaitez pour explorer les fonds marins. Votre mission première sera de scanner les animaux marins en les ciblant et en appuyant sur le bouton L. En faisant cela, vous débloquerez le nom de la créature, et OcéanIA vous proposera une présentation détaillée de cette dernière. Vous remarquerez également que les espèces sous-marines arborent une espèce de voile bleuté autour d’eux. Il s’agit de la fameuse lumière qui sera collectée pour soigner l’Arbre des Mers, et qui sera comptabilisée pour votre progression de l’Histoire, et de votre rang de plongeur (on y reviendra.).

Lors de vos déplacements, vous trouverez également par vous-même ou via votre radar des points scintillants, il s’agit en réalité de trésors. Breloques ou véritables reliques, ces trésors feront office de monnaie de jeu pour la personnalisation de votre plongeur et de votre tenue de plongée. Le but est ainsi d’explorer la zone carré par carré pour révéler au moins 80% de la carte sur laquelle vous vous trouvez. En ce faisant, vous pourrez obtenir un code de la zone dans laquelle vous avez plongé, ce qui vous permettra d’y revenir quand vous le souhaitez, ou bien de partager cette zone à vos amis qui possèdent également le jeu, ce qui sera particulièrement pratique pour compléter la Tablette des Mystères.

Outre les Trésors et les animaux, la découverte des 99 mystères de la Mer Voilée et l’intérêt principal de ces plongées. Les mystères se révèlent sous plusieurs formes : Trésors, Lieux spécifiques à découvrir, énigmes présentes sur des stèles en pierre, et découverte et scan des Créatures Marines Inconnues, aussi appelées CMI. Ces dernières n’apparaissent que via une condition spécifique. Sur chaque lieu de plongée, vous aurez un certain nombre de poissons affichant des signaux biométriques inhabituels. En trouvant tous les poissons ayant ces signaux anormaux, vous débloquerez l’apparition d’une créature inconnue qu’il vous faudra photographier. Comme elles font partie des 99 mystères de la tablette, autant vous dire qu’il va falloir faire beaucoup de zones différentes. Une fois que vous remontez à la surface, vous avez un récapitulatif des actions effectuées, avec un certain nombre de points récoltés qui augmenteront votre niveau de plongeur. Vous aurez ainsi accès à l’achat de nouveaux coloris de combinaison, de nouvelles mimiques, et vous augmenterez votre niveau d’amitié qui vous permettra de vous faire accompagner par des créatures marines.

Plongée en solo ou en groupe ?

Si vous avez un abonnement au Nintendo Switch Online, vous pourrez opter pour une plongée en Groupe. Côté mécanismes, rien ne change, vous débarquez sur une carte de 100 cases, et vous vous retrouvez entre 1 et 30 plongeurs en simultané. Plus vous êtes nombreux, plus il est facile de récolter rapidement trésors, secrets et CMI. Pour échanger avec les joueurs, vous ne pourrez hélas pas compter sur un système de chat vocal (alors que la Wii le proposait avec le Wii Speak…). À la place, il faudra que les joueurs se contentent d’icônes pour cibler les points intéressants. L’argent récolté vous permettra également de rendre votre plongeur unique. Vous pourrez acheter différentes couleurs pour votre combinaison, ainsi que des motifs à appliquer dessus, ainsi que des mimiques à réaliser sous l’eau (et ça tape vite dans le porte-monnaie) Bien que n’ai pu participer qu’à une seule plongée en multijoueur lors de la rédaction de ce test, je reste assez mitigé sur l’intérêt global du multijoueur hormis la couverture de davantage d’espace.

La principale différence entre les deux modes de plongée reste la durée de vie de la carte. En Solo, vous pouvez quitter et revenir sur la même zone autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous décidiez de générer une nouvelle zone de plongée. En groupe, la carte sera générée pendant une période d’une heure uniquement, et si vous souhaitez changer de force la carte, il vous faudra payer 5000 pièces d’or (c’est très cher…). Enfin, il est également possible lors d’une plongée en groupe de partager l’identifiant de la plongée à un ou plusieurs amis pour qu’ils viennent plonger avec vous. Pour le chat, comme pour Pokémon, je vous dirais que Discord et Skype sont vos amis, à défaut d’une vraie solution vocale de la part de Nintendo. 

C’est dépaysant, mais vite lassant

Pour peu que vous soyez en immersion avec un grand téléviseur et dans le noir, Endless Ocean: Luminous est clairement une expérience immersive. La musique n’intervient qu’au moment du changement Jour/Nuit, le reste du temps nous avons le silence des fonds marins. J’avais parlé plus tôt du fait qu’on avait plusieurs biomes en plongée, mais on a également différents niveaux de profondeurs. Plus vous plongez, plus la lumière disparaît, laissant place à une exploration avec votre lampe torche, et autant dire que les créatures des profondeurs ne sont pas aussi mignonnes que les Demoiselles et autres Poisson-Clown de la surface. Fort heureusement, nous sommes ici sur un jeu de détente. Même les créatures aux airs agressifs ne vous feront rien à part au pire un petit coup de queue qui vous projettera un peu en arrière. Par contre quand vous êtes à une centaine de mètres en profondeur dans le noir, avec un silence bien sourd, et que vous entendez d’un coup le cri d’une baleine qui fait écho entre les rochers, l’immersion est bien là.

Sauf que cet effet de surprise et d’immersion s’estompe assez rapidement. Pour progresser dans l’histoire, on se retrouve à enchaîner les plongées, à ratisser chaque cm de fond marin pour compléter la carte et scanner les poissons pour avoir suffisamment de points pour passer au chapitre suivant de l’histoire. Ce mode de progression est particulièrement frustrant, d’autant plus que le test a été réalisé 95% du temps en solo. On peut noter quelques petites surprises en découvrant des architectures Oannès perdues dans les profondeurs, ainsi que les créatures préhistoriques bel et bien vivantes dans cette mer étrange, mais c’est un titre à plutôt apprécier à petite dose. Si l’on salut encore une fois le travail réalisé par les équipes du studio, plusieurs éléments manquent à l’appel. Il n’y a plus l’aquarium des anciens opus, exit les quêtes annexes, désormais, ce sont les 99 mystères à trouver sans aucun indice, et on perd également la possibilité de nous accrocher aux animaux marins pour aller plus vite. Il est toujours possible de se faire accompagner par une créature, si vous avez suffisamment de point pour vous le permettre. Hormis la résolution de certains mystères, et pour compléter une liste d’objectifs secondaires qui n’apportent strictement rien, cette fonctionnalité ne sert à rien. On passera également sur le fait que OcéanIA a une voix neutre sans aucune émotion, ce qui est dommage pour les scènes où elle est censée être surprise. Côté topographie également, on nous avait promis une mer changeante à chaque plongée, il faut avouer qu’il est frustrant de retomber sur des mêmes morceaux de fond marin d’une carte à une autre. Au bout de 10, 20 plongées pourquoi pas, mais quand des similitudes apparaissent dès là 3ème plongée, ça fait tache.

7
C’est avec un avis mitigé que je remonte à la surface concernant Endless Ocean: Luminous. Si le passage à la HD et le travail fait par les développeurs sur l’encyclopédie et la modélisation des créatures mérite le respect, le mode de progression de l’histoire me fait penser à ces jeux mobiles free-to-play qui forcent à effectuer des actions à la chaîne pour débloquer un pan de scénario complémentaire. Ajoutez à cela une absence d’objectifs plus clairs et d’actions annexes comme le second opus, je n’ai à l’heure actuelle pas été particulièrement charmé par la proposition solo du jeu. À voir si l’expérience est plus enthousiasmante en réalisant des plongées entre amis, mais pour ma part, un remaster de Endless Ocean 2 aurait été, je pense, un choix beaucoup plus intéressant pour relancer la série et pour la faire découvrir aux nouveaux joueurs.

  • Un réel sentiment d'immersion lors des premières plongées...
  • Une mer unique qui change constamment...
  • 578 créatures marines à répertorier
  • Le travail consacré au descriptif de toutes ces créatures
  • Quelques options pour personnaliser notre plongeur
  • 99 mystères à élucider
  • La possibilité de partager ses codes de carte entre amis
  • Plonger jusqu'à 30 simultanément pour couvrir plus de zone
  • ... mais qui laisse place trop rapidement à de la lassitude
  • ... mais on perd le charme du changement de décor de l'opus précédent
  • Le scan à la chaîne pour avancer dans l'histoire (qui est insipide)
  • Absence d'indice sur les mystères restants à trouver (trésor, lieu ?)
  • On trouve rapidement des "zones communes" au bout de 2-3 nouvelles plongées