Nintendo Switch

Eastward

Test Switch

Eastward

Par Guyoon - Le 18/09/2021 à 14:00

Selon certain, le pixel art est la solution de facilité pour les développeurs indépendants. Mais quand un jeu comme Eastward sort avec un look néo-rétro bourré de détails et de petites animations, l'œil est tout de même attiré. Alors, est ce que le gameplay est aussi peaufiné que l'esthétique ?

Une histoire bien ficelée

John, mineur et habitant de la société souterraine de l'Île-Cocotte, découvre un jour une étrange petite fille nommée Sam. Après un cataclysme, ils sont forcés à vivre sous terre afin d'éviter l'air impur de là haut. Au fil de leur périple, ils découvrent que le maire de cette ville leur ment. L'air extérieur est respirable. Cependant, les personnes y vivant doivent faire face à un terrible danger, le MIASME. Cette substance noire et liquide se propage et détruit tout organisme croisant son chemin. Nos 2 héros y sont d'ailleurs confrontés dans un passage de course poursuite où il faut slalomer entre les obstacles et ennemis avant que le MIASME les engloutit. L'aventure propose plusieurs quêtes avec des personnages forts et charismatiques et un fil rouge mystérieux qui se dévoile par petite touche. Eastward est découpé en chapitre et a une durée de vie d'environ 30 heures. Ce qui est très bon pour le genre.

John et Sam, un duo atypique

John est un homme d'un âge mur. Il possède très tôt dans l'aventure son arme de prédilection, la poêle à frire. Les combats sont très basiques. Une attaque simple et une autre chargée sont disponible. La roulade, permettant l'esquive, manque à l'appel, malheureusement. En plus de fracasser des crânes, la poêle peut servir à son utilité première, cuisiner. A l'instar de Link dans The Legend of Zelda Breath of the Wild, John ramasse des ingrédients ça et là pour concocter toutes sortes de plats savoureux. Ces mets vous donnent un surplus de cœur, de défense, de force ou d'énergie. Son amie, une petite fille au cheveux blanc nommée Sam, possède des pouvoirs psychiques qui ponctionnent l'énergie. Elle est capable de lancer une explosion cinétique qui fige les ennemis ou éclaire certains champignons lumineux.

Ainsi, rapidement, vous apprenez à incarner successivement les 2 héros afin d'utiliser leurs capacités pour progresser. Au fil de l'aventure, John a de nouvelles armes comme un fusil, un lance flamme et d'autres surprises. Son arsenal et le nombre de munitions peuvent être améliorés grâce aux nombreux magasins du jeu en échange de sel, la monnaie du jeu. Sam évolue aussi avec une jauge bleue donnant accès a des pouvoirs comme la régénération de cœur ou le blocage temporaire de tous les ennemis visibles à l'écran.

The Legend of Eastward

Pas évident au premier abord, vous constatez rapidement que Eastward est un Zelda-like. Comprenez qu'il reprend la formule à l'ancienne des Zelda. Une porte fermée à clé vous en demande une. Les quelques coffres cachés vous donnent de l'argent ou des orbes de vie. Une fois cumulées 4, vous obtenez un cœur supplémentaire. Quelques énigmes environnementales sont à résoudre. Les bombes explosent toujours les murs fissurés. Les portes d'une salle se ferment et un groupe de monstre à occire apparaît. Et enfin, un boss vous empêche de terminer le donjon.

Fans de Zelda, nous sommes clairement en terrain connu. Mais contrairement au jeu de Nintendo, celui de Pixpil semble avoir digérer la recette. Les donjons sont bien mieux intégrés à l'univers et se fondent naturellement dans la progression. Grotte, foret, métro, centre commercial ou village abandonné sont quelques exemples des lieux post apocalyptique que vous visitez dans Eastward. Ces endroits sont l'occasion de diviser efficacement le duo. Sur le même écran, nos 2 comparses peuvent prendre des chemins différents pour s'entraider, activer l'interrupteur de l'un ou enflammer les herbes piquantes de l'autre. Le scénario peut également imposer la séparation d'un des 2 personnages le temps d'un donjon ou d'un boss. Eastward regorge de surprise et de bonnes idées. Au bout de 20 heures de jeu, vous serez étonnés d'avoir un gameplay inédit le temps d'une séquence de jeu.

Enfin, clôturons le chapitre gameplay en parlant brièvement de Earthborn. Ce jeu dans le jeu est un RPG hérité des consoles 8 bits de l'époque. Tout y est : ennemi fixe à combattre, attaque basique et spéciale, petit héros peu animé et écran monochrome. Les nostalgiques de ces RPG ancestraux y passeront des heures. Dans Eastward, certaines récompenses vous donnent des jetons pour jouer à Earthborn. Comme le Gwynt de The Witcher 3, ce petit jeu peut être ignoré car indépendant de l'histoire principale.

Néo-rétro Post-apo

Le studio Pixpil a opté pour un rendu néo-rétro. Les graphismes sont en pixel art semblable à un jeu 16 bits mais agrémentés de nombreux effets modernes. Les sources lumineuses sont dynamiques, les éléments destructibles sont crédibles et les herbes sont animées au passage des héros. Pour un même lieu, les variations de teinte suivant le jour, la soirée, la nuit ou la corruption permettent de rompre la monotonie. Barrageville, la ville centrale du jeu, est d'ailleurs très détaillée et fait l'objet de plusieurs chapitres. L'un d'entre eux se passe essentiellement dans ce milieu urbain et enchaine les quêtes Fedex sans combat. Malheureusement, ce chapitre 3 est beaucoup trop long et hache le rythme global du jeu.

Vos oreilles entendent les sonorités 16 bits chiptune en raccord avec l'univers esthétique du jeu. Tantôt triste, inquiétante ou énergique, les compositions musicales ne vont jamais jusqu'à l'héroïsme. Elles ont même tendance à se répéter par moment puisque le jeu est relativement long. Les bruitages sont très bien réalisés et comportent des petits sons typiques qui récompensent la découverte d'un secret.

8
Maitrisé du début à la fin, Eastward est un grand action rpg. Son scénario à plusieurs couches, ses détails omniprésents, sa générosité de contenu et sa galerie atypique de personnages contribuent a lui attribué une bonne note. Cependant, il est dommage de constater un abus des quêtes Fedex dès que notre duo entre dans une ville, notamment à Barrageville avec ce chapitre trop long et peu intéressant. On peut également noter une certaine répétitivité musicale suite au nombre peu élevé de piste. Cependant, ces menus défauts ne doivent pas vous freiner à partir à l'aventure dans ce jeu bourré de surprises et de bonnes idées. L'introduction en animation vous fera entrer dans cet univers et vous en ressortirez émerveillé.

  • Pixel-art néo-rétro travaillé
  • Galerie de personnages attachant
  • 30 heures de durée de vie
  • Musiques et bruitages au top
  • Système de combat sommaire
  • Abus de quête Fedex en ville
  • 30 heures de durée de vie
  • Peu de composition musicale