Nintendo Switch

Dragon Ball Z: Kakarot + A New Power Awakens

Test Switch

Dragon Ball Z: Kakarot + A New Power Awakens

Par ggvanrom - Le 06/10/2021 à 08:00

Projet développé par CyberConnect2 et sorti en janvier 2020 sur consoles concurrentes, Dragon Ball Z Kakarot est enfin disponible sur Nintendo Switch. Après un accueil timide de la presse et des joueurs lors de sa sortie initiale, voyons si cette version hybride en a sous le capot.

Les Kakarot sont cuites

Si d’ordinaire, on ne vous ferait pas l’affront de vous faire un récapitulatif de la saga Dragon Ball, et ses extensions (Dragon Ball Z, Dragon Ball GT, Dragon Ball Super), petit rappel (très expéditif) pour ceux qui dorment au fond de la salle. Dragon Ball nous conte l’histoire de San Goku, un jeune homme doté d’une queue de singe et expert en arts martiaux. Dans sa jeunesse, il fit la rencontre de Bulma, qui l’invita à la rejoindre dans sa quête des Dragon Ball, 7 boules mystérieuses qui une fois réunies permettent à son détenteur de voir un souhait lui être accordé. Avec de tels pouvoirs, les boules seront régulièrement convoitées par des êtres malfaisants, et Goku pourra compter sur son sens inné du combat et sur ses amis pour défaire les menaces qui s’abattent sur la Terre.

Dragon Ball Z Kakarot s’attarde comme son nom l’indique sur la saga Dragon Ball Z, la plus connue des gens à ce jour avec ses combats dantesques à coup d’ondes énergétiques détruisant la moitié d’une planète, ou encore ses transformations mémorables de personnages. Se voulant le plus fidèle possible au matériau d’origine, CyberConnect2 propose aux joueurs de découvrir les principaux événements de la saga. Nous retrouverons ainsi l’invasion des Saiyens sur Terre, le combat contre Freezer et ses sbires sur Namek, les cyborgs et Cell et enfin l’arc de Majin Buu. Là où la plupart des jeux de la franchise Dragon Ball se sont axés sur des jeux de combats purs, CyberConnect2 a fait le choix d’opter pour un jeu plus scénarisé.



Une réalisation fidèle…

Dragon Ball Z Kakarot propose aux fans de la saga tout ce qu’ils pouvaient espérer. Des cinématiques des moments le plus marquant de l’histoire de la saga, la présence d’un grand nombre de personnages, des attaques de toute sortes et bien sûr des combats dantesques. Se présentant comme un mélange jeu de combat / RPG, le jeu vous narre les événements principaux de l’histoire en prenant le contrôle de divers personnages clé de l’aventure (Goku, Gohan, Piccolo, Vegeta etc.). Ne se contentant pas d’un simple enchaînement de combats entrecoupés de cinématiques, CyberConnect2 a fait le choix de pousser au maximum l’aspect narratif, en vous faisant vous déplacer sur un monde composé de diverses aires de jeu pour accomplir les différentes quêtes.

Ces grandes zones de jeu sont ainsi l’occasion de découvrir l’aspect RPG du jeu. Vous pourrez vous déplacer quasi librement pour découvrir les lieux, farmer des matériaux, et affronter les ennemis qui poppent sur la carte pour vous faire de l’XP. Flirtant énormément avec la nostalgie des plus anciens d’entre-nous, l’histoire principale, qui vous occupera un bon 30-40h selon votre niveau, reste très fidèle à l’histoire originale. Malheureusement, la censure est passée par là et des scènes plus ou moins violentes ont été fortement impactées, diminuant l’aspect dramatique de quelques séquences cultes. (Krilin, C-16 et j’en passe).

... mais gâchée par la dimension RPG

Les plus vieux d’entre-vous se rappelleront sans doute les jeux vidéo Dragon Ball : L’héritage de Goku sur Game Boy Advance. Déjà à l’époque, Webfoot Technologies avait essayé de donner un aspect RPG à la licence. Si les jeux essayaient de respecter la trame scénaristique, ils se perdaient trop régulièrement dans des phases d’exploration / farming / quêtes annexes ennuyeuses et nous sortant de l’ambiance d’un jeu Dragon Ball. Et bien pour Kakarot, on retrouve ces même défauts, mais en 3D. Les phases de recherche de matériaux sont frustrantes, le mini-jeu de la pêche ou de la conduite sont sympathiques les deux premières fois, mais oubliables, et que dire de la chasse aux orbes… Sphères de couleurs nécessaires pour améliorer l’arbre de compétence de nos personnages, ces orbes pullulent tout simplement dans tout le jeu, nous suppliant presque de les ramasser, gâchant au passage le plaisir d’immersion, ainsi que la pureté des décors. Qui plus est, quel intérêt d’avoir mis des orbes absolument partout quand après un combat on nous en offre beaucoup plus en récompense ? A noter aussi que les dernières améliorations de personnages demanderont un nombre d’orbes qui dépasseront l’entendement et nous forceront à faire du bête farming.

Outre les quêtes principales, le jeu fourmille également de quêtes annexes. Si ces dernières sont là surtout pour introduire les différents personnages de la saga, leur intérêt dans l’immersion est plus que moindre. Remplir le frigo de Tortue Géniale, Récupérer des ingrédients pour le chef cuistot de Freezer… quid de l’intérêt ? On se consolera en se disant qu’on récupère un peu d’XP au passage, ainsi que quelques emblèmes d’âmes à utiliser dans le tableau communautaire. Ce menu propose 7 catégories différentes, et vous octroie différents bonus en fonction du rang de chaque catégorie (guerrier, cuisine, création etc.). Pour augmenter les rangs, il faut placer les emblèmes des personnages récoltés, ces dernières ayant chacune des statistiques fixes qu’il vous sera possible d’améliorer en leur offrant des cadeaux. Bien que faisant mal au crâne à première vue, l’utilisation des emblèmes est relativement simple. Dommage en revanche que cela soit brièvement expliqué en début de jeu sans y retourner plus en détail par la suite. 

Enfin, qui dit RPG dit forcément narration. Si les nombreuses cinématiques sont un plaisir pour les yeux, le jeu se perd à de trop nombreuses reprises dans des dialogues longs, dénués d'intérêts, cassant au passage le rythme de progression. Cette cassure est d'autant plus problématique quand le jeu nous demande d'aller dans différentes zones du jeu pour avoir le droit à un mini-échange sous forme de texte, pour au final revenir à notre point de départ. Déjà lourdingue, la frustration est d'autant plus grande que cela occasionne des temps de chargement relativement important pour aller dans les différentes zones de la carte du monde.

Des combats dynamiques, mais sans grande profondeur

Si les joueurs connaissent CyberConnect2 essentiellement pour leurs jeux Naruto Ultimate Ninja et la qualité des derniers opus, ils étaient particulièrement sereins sur le fait que le studio s’occupe désormais de l’univers Dragon Ball. Hélas il y a quelques couacs dans la formule qui fait qu’on ne retrouve hélas pas le dynamisme que l’on pouvait avoir dans les jeux Tenkaichi ou les récents Xenoverse. Le gameplay a en effet été grandement simplifié en proposant aux joueurs une touche pour attaquer, une touche pour balancer des Kihohas , une touche pour se téléporter / spinter, une dernière pour charger son énergie, et enfin les gâchettes pour se protéger et utiliser les attaques spéciales. Ne pouvant plus réaliser de coups chargés, l’essentiel des affrontements se résument à taper en continue en espérant que l’adversaire ne se défende pas, se téléporter pour éviter la riposte, et recommencer en plaçant ci et là quelques attaques spéciales histoire de réduire la barre de vie de ou des adversaires à zéro.

Ne réussissant pas à créer de réelle intensité (hormis certains combat de boss) on se retrouve devant un schéma d’action récurrent quel que soit le personnage incarné et les adversaires que l’on affronte. Ce qui installe assez rapidement une certaine lassitude vis-à-vis des combats au point où l’on sera limite frustré quand des mobs nous attraperont lors de nos déplacements. Quand aux affrontements à plusieurs, si vous avez le malheur de vous retrouver seul face à 3 adversaires ou plus, n’espérez pas vous mettre dans un coin pour charger votre énergie, vous n’en aurez pas le temps. La seule solution sera d’y aller en force comme un bourrin pour dégrossir les rangs afin de mieux vous concentrer par la suite.

Shenron, le magnifique

Titre déjà sorti sur PS4, Xbox et PC en 2020, comme d’habitude l’inquiétude est de mise quant à la version Nintendo Switch. Malgré diverses concessions graphiques, le titre réussi à tourner de manière correcte sur la console hybride, sans rencontrer de ralentissements en combat. En revanche les rendus 3D des personnages dans les menus ont sévèrement été altérés (il pixellisent beaucoup trop), et les cinématiques ont également eu le droit à un léger coup de burin. Pas de quoi fouetter un chat, mais encore une fois, c’est une concession nécessaire pour pouvoir espérer faire tourner le jeu en mode portable partout avec soi.

Côté musique nous sommes en revanche taraudés. S'il nous fait plaisir de retrouver les musiques cultes de l’animé, il est dommage de constater que les pistes ont été réorchestrées, donnant lieu des fois à des variations assez étranges à l’oreille, voire trop répétitives comme le thème de combat Kyofu No Ginyu Toky Sentai. Mais si vous voulez avoir accès à de nouvelles musiques, pas de soucis ! Il vous faudra en revanche allonger de la vraie monnaie dans l’eShop de la Nintendo Switch. Mention spéciale tout de même à l’Encyclopédie Z présente dans le menu, nous permettant d’avoir un guide complet sur l’histoire, les personnages, les lieux etc..

Venons-en maintenant au coup dur de ce jeu. Actuellement les versions PS4 et Xbox du jeu se trouvent neuves entre 25 et 30€ dans les boutiques. Alors voir le jeu proposé à 60€ sur Nintendo Switch, on ne le cache pas, ça pique. Pour faire passer la pilule (et parce qu’il ne faut pas dénigrer le travail des développeurs), il est de coutume de proposer des DLC sortis sur les consoles concurrentes pour arrondir les angles avec les joueurs. La version Switch s’est d’ailleurs prêtée à cet exercice en rendant gratuit le premier season pass, nous permettant de combattre Beerus et Golden Freezer dans les DLC « Un nouveau Pouvoir s’Eveille » Partie 1 & 2. Mais quid de l’extension « Trunks, le Guerrier de l’Espoir » nous faisant incarner le fils de Végéta dans le futur alternatif où les cyborgs ont plongé le monde dans un cauchemar sans fin ? Pour le savoir, il vous faudra dépenser 20€ supplémentaires…


 

6.5
Si Dragon Ball Z Kakarot saura nous charmer avec la fidélité de l'histoire narrée, son côté fan-service et son gameplay facile d'accès, c'est au final son côté RPG qui lui fait le plus de tort. Entre les quêtes annexes de type Fedex, les mini-jeux inintéressants et la quantité d'orbes et de matériaux à ramasser le long du jeu, on aurait peut-être préféré que le contenu soit davantage axé sur l'histoire et ses combats plutôt que sur des rallonges inutiles. Malgré la répétitivité de ses combats, c'est un titre qui fera énormément plaisir aux fans de Dragon Ball Z quel que soit leur âge, le tout avec une durée de vie très généreuses pour une Saga ayant déjà été traitée et retraitée un bon nombre de fois dans différents jeux vidéo.

  • L'univers Dragon Ball Z fidèlement retranscrit
  • Des combats simples d'accès et dynamiques
  • Présence des musiques originales
  • Durée de vie généreuse (30 à 40h selon votre niveau)
  • Les deux premiers DLC d'office dans la cartouche
  • L'encyclopédie Z généreuse
  • La censure de certaines scènes cultes de l'animé
  • Les combats deviennent vite répétitifs
  • La profusion d'orbes dans l'environnement
  • Des quêtes annexes inintéressantes
  • La narration qui casse le rythme du jeu
  • 60€ le jeu, et 20€ de plus pour débloquer Trunks, le Guerrier de l’Espoir