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Disgaea 7: Vows of the Virtueless

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Disgaea 7: Vows of the Virtueless

Par Kosmo56 - Le 06/10/2023 à 08:00

A t-on encore besoin de présenter Disgaea ? (Visiblement oui, car je vais le faire) Série de T-RPG datant de la PS2 et fruit des cerveaux les plus dérangés de Nippon Ichi Software, Disgaea est une saga excentrique portant haut son humour et ses idées farfelues de gameplay, comme l'ascension au niveau 9999 ou le fait de jouer avec des pingouins maléfiques. Fort de déjà 7 épisodes, deux spin-offs et quelques remakes, qu'est-ce qu'un Disgaea 7 pourrait nous offrir ? Commençons par le commencement.

Ça c'est de la tactique, mec !

L'histoire se passe dans le sous-monde Hinomoto, un coin très japonisant de l'Enfer où les guerriers appliquent l'honorable Bushido, ce qui est très contraire au code habituel des démons, mais leur vaut beaucoup d'admiration. Enfin ça, c'était avant, car voilà que Hinomoto est en pleine ère de changement (style ère Meiji) suite à une invasion par un autre sous-monde. Notre héroïne, Pirilika, une fan-girl absolue de Hinomoto et riche héritière d'une grande entreprise ne laissera pas passer cela, et recrutera le réticent et cupide guerrier Fuji afin de l'aider à rassembler les 7 armes fondatrices du pays, et restaurer à Hinomoto la gloire du temps passé, et possiblement pouvoir enfin manger des sushis et des soba dignes de ce nom, parce qu'après tout, on est là pour ça ! Bien entendu, les enjeux vont rapidement changer, alors que des personnages loufoques, comme une voleuse qui sniffe de la poudre à canon ou l'épéiste la plus forte du monde viennent vous mettre des bâtons dans les roues, ou vous aider, ce qui dépend vachement de l'humeur du moment, le tout dans un joyeux bazar d'humour référencé et absurde parmi les meilleurs de la série. Et traduit en français, ce qui reste plutôt nouveau pour la série.



En terme de gameplay, Disgaea 7 ne change pas beaucoup de ses prédécesseurs, qui étaient parmi les T-RPGs les plus complets et plus réussis de ce côté de Final Fantasy Tactics, et ce n'est pas pour nous déplaire. Mais ce septième épisode sait faire peau neuve là où ça compte, et se débarrasse de quelques-unes de ses lourdeurs afin de rendre l'action plus intéressante, tout en introduisant ses propres bizarreries et systèmes uniques. Le jeu consiste surtout en des batailles entre vos troupes, et des adversaires présents sur le champ de bataille, avec quelques rares unités neutres. Comme d'habitude, l'action se déroule en tour par tour (le vôtre, puis celui des ennemis) et toutes les batailles sont très bien conçues, avec une vraie intention dans le placement des ennemis et la topographie du terrain, vous forçant à penser tactiquement plutôt qu'à foncer aveuglément dans le tas. Chacun de vos personnages à le droit à un déplacement et une action, celle-ci pouvant aller de l'utilisation d'un objet, à attaquer un ennemi, à jeter un combattant ailleurs. Vous pouvez toujours empiler les combattants pour les jeter et gagner en mobilité, grande particularité de la série, ou « yeet » les ennemis hors du terrain, redistribuant leur niveau parmi les autres méchants, ou même les faire fusionner en un seul méga-méchant. Pas sûr que ce soit une bonne idée, mais vous pouvez !

Chaque personnage possède sa propre arme, lui donnant accès à différents coups au fur et à mesure qu'il maîtrise son art, changeant la façon dont vous pouvez attaquer vos ennemis : par exemple, un personnage utilisant un pistolet ne peux tirer que droit devant lui, mais son deuxième coup spécial lui permet de toucher en diagonale, alors que les manieurs d'armes de type « poing » sont adeptes à faire changer les adversaires de place. Ajoutons que chaque héros de l'histoire a ses propres coups spéciaux, et chaque type de monstre ses pouvoirs et spécificités, et il y a déjà de quoi faire ! En fait, un débutant de la série pourra certainement terminer le jeu avec ces informations seulement. Mais tout le sel de Disgaea est justement que ces règles de jeu si typiques du genre... ne sont que le début !
 

Haaaaaaahahaha, je suis niveau 9999 !

Parlons des quelques mécaniques propres à ce Disgaea 7. Déjà, exit les nombres absurdes du sixième épisode, nous revenons à des niveaux plus normaux en termes de dégâts et level up. Fini également le système magimorphose où les monstres devenaient des armes. Ensuite, il faut parler de l'accent mis sur les personnages de l'histoire : souvent les plus forts par défaut, les héros ont maintenant accès, une fois une arme mythique récupérée, au « Mode Luciferien » qui les booste le temps de quelques tours et leur permet de lancer une attaque ultime. De quoi renverser une situation difficile, ce mode n'est pas votre seul avantage, cependant. Vous aurez également accès au mode Gigamax pour tous les autres, permettant à un personnage de devenir un Kaiju (monstre géant) et d'appliquer un effet sur tout le terrain en plus de frapper comme un sourd sur une grande zone. Ou de se foutre sur la tronche avec un autre kaiju. Au choix. Vous aurez 3 tours pour vous déchaîner dans tous les cas.

Voilà pour les grands changements, mais ne vous y trompez pas, les petites modifications sont aussi efficaces. Pour commencer, fini le système de combo dans les combats. Enfin, il est toujours là, mais compte maintenant vos coups successifs, plutôt que vos coups sur un même ennemi, vous laissant une plus grande liberté tactique. Et avec ce changement, les récompenses de fin de match changent également : au revoir la jauge de combo, et bonjour aux conditions, des lignes guide à suivre afin d'obtenir des trésors, comme de ne pas utiliser de monstres, de ne pas avoir plus de 3 équipiers KO, ou de fini en un certain nombre de tours. Des défis intéressants, qui prennent tout leur sens dans le monde des objets, le générateur de grind infini de la série. Dans les donjons aléatoires du monde des objets, les défis vont maintenant augmenter le niveau de l'objet, plutôt que de vous arroser de loot, mais attention, cela ne signifie pas un gain monstrueux de puissance, cela est maintenant  réservé aux Innocents, habitants des objets, plus faciles à gérer que jamais. Le système de Dark Assembly pour voter des lois est toujours présent et vous débloquera de multiples nouvelles facettes du jeu (et même une fin rapide au jeu, si vous en avez marre du scénario), ainsi que celui des habiletés, ou Maléfices, vous permettant de customiser encore plus vos personnages. Mais fini les angoisses sur le mana, car un nouveau stand est là pour vous : la Buvette, qui stockera des quantité de mana, d'expérience et même de statistiques lors des batailles gagnées, et vous permettra de les distribuer à loisir. Le tableau des quêtes est lui aussi de retour, très clair et vous permettant de débloquer les nouvelles classes de personnages et de monstres, ainsi que l'arène pour les fous du combat contre d'autres joueurs. Quant à l'infirmerie, elle abrite maintenant un Gachapon (distributeur de capsules très populaire au Japon) qui vous donnera des récompenses au hasard, avec des prix pour les collectionneurs, et qui incluent des équipements bien au dessus de votre niveau actuel ! De quoi vous encourager à aller vous faire éclater la tronche !

Des systèmes de jeu aussi insondables que la bêtise des personnages

Bien entendu ce n'est pas tout, mais je dois vous faire une confidence : malgré mon amour pour la série, je n'ai jamais été un joueur « hardcore » de Disagaea. Ainsi, il m'est bien difficile de pouvoir parler à ceux-là. Non, grinder des heures, atteindre des niveaux absurdes, réincarner les personnages 15 fois, utiliser les systèmes de maîtrise de classe et de cross-compétences afin de mini-maxer, je ne l'ai jamais fait, d'autant plus que tout ça reste souvent très obscur. Heureusement, Disagaea 7 inclut des tutoriels clairs, non-intrusifs, et des missions pouvant guider les ambitieux vers les sommets incroyables de la série. Pour le reste, et pour votre humble serviteur, l'histoire sera bien suffisante, et promet quand même environ 50 heures en papillonnant ici et là. Pour les courageux, les systèmes comme la Buvette et le monde des objets, ainsi que les combats automatiques, et même le tourisme endiablé dans des zones déjà terminées (et d'autres encore) vous aideront à atteindre les différents boss cachés et fins alternatives. Par contre, ne vous attendez pas à recruter Laharl et les autres héros de la série sans payer à la caisse. Ces derniers sont en DLC, proposant des batailles uniques pour les recruter, ainsi qu'une brochette de personnages niveau 100 histoire de bien rouler sur le contenu de l'histoire si ça vous amuse. Pour les autres, la difficulté du tout début de jeu est assez corsée, avant de se relâcher vers le chapitre 3, en vous débloquant l'accès à assez de systèmes pour vous faciliter la vie. Mais ce début de jeu se montre très chiche et restreint pas mal votre liberté, le tout étant limite frustrant des fois.

Parlons finalement des graphismes, un point de contention de l'épisode précédent. Rappelez-vous, Disgaea 6 avait effectué le grand saut vers la 3D, et la version Switch avait payé le prix fort avec une framerate dégueulasse. Et bien c'est fini tout ça. Les ralentissements sont rares, et la plupart du jeu est fluide, alors que les modèles 3D sont bien plus beaux, les décors plus travaillés, et la série acquiert un tout nouveau charme, avec ses héros rigolos et ses héroïnes trop meugnonnes, ou aux formes rebondies (il n'y a rien entre les deux, c'est soit trop choupi, soit très sexy). La mise en scène des dialogues est toujours aussi basique, à base de portraits, ce qui est dommage, mais toutes les attaques spéciales, toutes sans exception, ont leur propre animation. Est-ce que ça rattrape ? Oui, car c'est quand même dans les combats que vous allez passer la plupart de votre temps, et voir vos personnages en action est toujours une joie dans ce nouveau style. Et si jamais vous en avez marre, vous pouvez bien entendu passer les scènes automatiquement, augmenter la vitesse du jeu, et tout customiser à votre convenance. La musique est toujours aussi bonne, malgré que le style ne ressemble pas du tout à celui de Tenpei Sato, mais sait donner le ton pour cette nouvelle ère de la série. Ils savent ce qu'ils font chez NIS !

 

 

8.5
Avec un sixième épisode boudé par les joueurs, Disgaea revient en force avec un septième volet solide et novateur, tout en laissant le cœur de la série intacte. Avec son humour efficace, ses systèmes de jeu dynamiques et customisables, sa présentation réussie et bien sûr sa durée de vie absolument incroyable, si on prend en compte toutes les possibilités, Disgaea 7 est un T-RPG de première classe qui présage de bonnes choses pour le futur de la série.  

  • Retour en force d'une des meilleures séries de T-RPG
  • Hyper complet, comme d'hab
  • Très drôle
  • Personnalisable à fond
  • Durée de vie incroyable
  • De beaux graphismes, et stables en plus!
  • Traduction française de qualité
  • Un début difficile
  • Présentation de l'histoire médiocre
  • Presque trop de choses à faire et de variables à gérer
  • Toujours difficile de devenir un expert sans passer par les wikis