Nintendo Switch

Crystar

Test Switch

Crystar

Par ggvanrom - Le 01/04/2022 à 08:00

Dernier né du studio FuRyu, Crystar vous propose de plonger dans le Purgatoire pour vivre une histoire d’amour fraternel. Transportées dans ce monde pour voir leur âme dévorée, Rei tue accidentellement sa sœur Miraï en la prenant pour une autre personne. Elle se lance alors dans une expédition jusqu’au fond du Purgatoire accompagnée de 3 amies pour tenter de ramener sa sœur à la vie. Derrière ce concept intéressant, est-ce que la formule Action-RPG réussira à rendre le tout convainquant ? La réponse ci-dessous.

Pour le futur de Miraï

Le jeu débute aux commandes d’un esprit ayant la forme d’un papillon. Alors que nous prenons lentement connaissance de ce monde étrange qui nous entoure, le papillonsréussi à retrouver la mémoire et reprend forme humaine. Se prénommant Rei Hatada, notre héroïne continue d’avancer et tombe ainsi sur sa jeune sœur Miraï, elle aussi captive de ce monde étrange. Alors que les sœurs étaient pourchassées par une créature monstrueuse, elles se retrouvent séparées. C’est alors que Rei, aidée par un autre esprit, prend conscience d’un pouvoir étrange qui sommeille en elle. Avec ce dernier, elle est capable de matérialiser une épée ainsi qu’un Gardien, qui seront indispensables pour éliminer les monstres qui semblent lui barrer la route.

Réussissant à retrouver sa sœur, Rei fait la rencontre d’une femme prénommée Anamnesis. C’est cette dernière qui a conduit les deux sœurs au Purgatoire, et qui compte dévorer leurs âmes. C’est aussi elle qui, en embrouillant Rei, va amener cette la jeune fille à tuer sa sœur Miraï. Alors qu’elle était prête à sombrer dans le désespoir, Rei est abordée par Mephis et Pheles, les Managers du Purgatoire, qui lui proposent un pacte. En devenant un Executor, Rei accepte d’éliminer les créatures hostiles du Purgatoire et de récolter un pouvoir issu des larmes appelé Idea. En faisant cela, elle pourra ressusciter sa sœur.

Prête à tous les sacrifices pour sauver sa cadette, Rei accepte cet accord et va se lancer dans une purge du Purgatoire en espérant mettre la main sur l’esprit de Miraï avant qu’elle n'atteigne la fin de ce monde, et qu’elle soit réincarnée en perdant toute sa mémoire. En chemin, Rei trouvera 3 autres filles qui viendront lui prêter main forte, chacune ayant des objectifs différents à atteindre. En progressant dans le Purgatoire, vous en apprendrez ainsi davantage sur la vie de chacune, leurs traumatismes, ainsi que la nature de ces monstres que vous chassez pour ramener votre sœur à la vie. Mais est-ce que la fin justifie les moyens ? C’est à vous de le découvrir.



Going Under

Le Purgatoire que vous allez devoir parcourir est composé de plusieurs strates, elles-mêmes divisées en 3 stages + un stage bonus. Chacun de ces stages prend la forme d’un labyrinthe divisé en plusieurs niveaux. Votre objectif est donc de trouver dans chaque niveau la sortie, tout en éliminant les différentes menaces qui se présentent, avec un boss à battre à la fin de chaque strate. La cartographie des niveaux se fait au fur et à mesure de votre avancée, et fatalement, vous serez confrontée à de nombreuses reprises à des culs-de-sac, voire des détours presque inutiles si il n’y avait pas 2 ou 3 items à récupérer dans des coffres disséminés.

Si les premiers étages à explorer ne sont pas si mal avec un univers coloré et des couloirs assez garnis, il faut avouer que la déception se fait rapidement sentir à cause de la répétition de certaines pièces parfois sur deux stages à la suite. Du côté du bestiaire, le jeu nous annonce un total de 99 ennemis à découvrir, mais à la manière des salles, le jeu compte énormément sur le color swap pour grossir les lignes adverses, en modifiant légèrement leurs attaques. Point positif en revanche, un historique des ennemis est disponible dans le hub principal, et il donne une présentation du passé de chaque ennemi de plus en plus détaillée à force de les éliminer dans le Purgatoire.

Des héroïnes armées de bons sentiments

Evoluant dans un monde parallèle où les sentiments sont le thème principal du jeu, il est intéressant de noter leur utilisation pour la personnalisation de nos héroïnes. Dans le bestiaire, vous croiserez de temps à autre des Revenants, qui sont des versions beaucoup plus violentes des monstres de base. Une fois ces derniers éliminés, ils laisseront à terre des tourment que vous pourrez récupérer, et qui afficheront à l’écran des phrases plus ou moins dures en phase avec leur profil. Pouvant récolter jusqu’à 10 tourments par stage, ces derniers pourront être convertis une fois le stage terminé.

A chaque fin de stage, vous retournez automatiquement dans la chambre de Rei qui fait office de menu principal. C’est ici que vous pourrez purifier les tourments, et les transformer en sentiments qui seront des armes, armures et accessoires pour booster les statistiques des filles. En utilisant les objets récupérés dans le Purgatoire, vous aurez également la possibilité de les fusionner pour en augmenter les effets, voire même de leur attribuer des effets supplémentaires aléatoires. Ce menu vous permettra également de consulter le bestiaire, de caresser votre chienne Thelema, ou encore de téléphoner à vos camarades Kokoro, Sen et Nanana, et enfin sélectionner le stage dans lequel vous allez progresser. 

Un beat’em all des plus classiques…

Avec 4 héroïnes à contrôler, chacune aura son arme de prédilection. Rei aura ainsi une épée longue, Kokoro des gants plutôt pensés pour le corps-à-corps, Sen aura deux katanas, et enfin Nanana pourra projeter des objets à distance. Ne pouvant contrôler qu’un personnage à la fois, une simple pression sur la croix directionnelle vous permet de switcher entre chaque combattante. Niveau combat, on reste sur un classique du BTA. Un bouton pour les attaques légères, un pour les attaques lourdes, un bouton pour esquiver, et un bouton pour locker les ennemis. Chaque personnage peut également utiliser 4 capacités à utiliser au corps-à-corps ou à distance, et dispose d’une jauge de larmes qui une fois remplie, vous permettra d’invoquer le gardien de chaque héroïne pour occasionner des dégâts encore plus importants.

Si l’on apprécie de découvrir le gameplay de chaque personnage, il faut avouer que le manque de variété d’ennemis couplé à des décors qui se répètent installent un sentiment de redondance assez rapidement dans la partie. Seuls les boss se distinguent à peu près, mais en fonction du mode de difficulté sélectionné, ces derniers seront plus des sacs à PV qu’autre chose, sans compter l’IA des ennemis de base qui laisse à désirer. Tous ces éléments combinés ont fait que je me suis rapidement retrouvé à jouer quasi-exclusivement avec Nanana qui a une portée ahurissante, tandis que les autres héroïnes nous imposent de devoir coller les monstres pour pouvoir les taper, monstres qui ont la fâcheuse tendance de fuir vers l’arrière. Le gameplay de Nanana brise littéralement le jeu.

Si l’on rajoute à ça l’absence d’un bouton de garde, l’impossibilité de placer une esquive quand on le souhaite (il faut impérativement attendre la fin du combo lancé), et le fait que nous n’avons pas de frame d’invulnérabilité lorsque l’on est touché (occasion une avalanche de dégâts quand certains types d’ennemis vous attaquent en bande), vous avez un ensemble des plus frustrants lorsque vous jouez en mode de difficulté difficile. Si le jeu en lui-même est loin d’être injouable, il faut avouer que l’on a l’impression de jouer à un BTA de l’ancienne génération.

… mais servi par une histoire émouvante

Malgré quelques longueurs dans les stages, il faut avouer que la narration de Crystar a quelque chose de plaisant, et ce même malgré l’absence de traduction. Alors que Rei se lance en solitaire pour accomplir la tâche confiée par Mephis et Pheles, elle va rapidement découvrir la nature des créatures qu’elle affronte, et sombrer de plus en plus dans la folie. Heureusement pour elle, elle rencontrera ses camarades qui ont elles aussi un lourd passé, et une raison de signer un pacte avec Mephis et Pheles pour accomplir leurs propres objectifs.

Si l’aventure principale se termine entre 12 et 15 heures en fonction du niveau de difficulté, et si la redondance du gameplay ne vous a pas donné envie de rusher le jeu, Crystar se permet une pirouette scénaristique qui vous demandera de recommencer le jeu plusieurs fois en reprenant à mi-parcours afin de découvrir tous les scénarios de chaque personnage, et d'enfin atteindre la vraie fin. Il faudra ainsi compter une quarantaine d’heures de jeu pour pouvoir atteindre la vraie fin du jeu. Mais il faut avouer que si certains titres comme NieR réussissent à utiliser le concept de la boucle temporelle de manière plutôt efficace, cette idée dans Crystar est mal exploitée et extrêmement pénible.

Côté finition, si l’on reste sur un jeu élégant et très fluide, j’aurai personnellement apprécié l’ajout d’un bouton pour pouvoir skip les cinématiques déjà visionnées, ce qui n’aurait pas été du luxe pour refaire plusieurs fois la seconde partie du jeu. Niveau musique enfin, si le thème de la chambre de Rei et ceux de certaines zones sont agréables à écouter, il est dommage que les cris des filles et autres bruitages couvrent plus que nécessaire la musique ambiante, malgré la possibilité de régler les volumes dans les options. Heureusement l’OST peut être écoutée dans le menu du jeu.


 

6
C’est un avis assez mitigé au final pour ce Crystar. Comme le disait Saint-Bernard, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Si Crystar propose de découvrir une histoire touchante et d’aborder des thématiques dures, le jeu souffre d’un gameplay basique, d’un bestiaire qui frôle la centaine de créatures, mais qui est paradoxalement très vide, et d’une ré-utilisation abusive de certains décors qui installent très rapidement une redondance lors de notre découverte du jeu. Sans compter le fait qu’il va falloir recommencer plusieurs fois le titre pour découvrir sa vraie conclusion, il sera difficile de ne pas être tenté de rusher notre partie pour découvrir cette dernière.

  • Une histoire émouvante à suivre
  • 4 héroïnes pour 4 styles de combat
  • Un univers visuel plaisant
  • Une belle OST
  • Une durée de vie de plus de 40 heures
  • Plusieurs modes de difficulté
  • Les illustrations 2D et le chara-design des personnages
  • La réutilisation abusive de pièces entre deux stages
  • Peu de créatures, mais beaucoup, BEAUCOUP de Color Swap
  • Le gameplay à distance de Nanana casse complètement le jeu
  • Le gameplay en général aurait mérité d'être peaufiné
  • Le concept de boucle temporel mal exploité
  • Impossibilité de passer les échanges déjà vus