Nintendo Switch

Celeste

Test Switch

Celeste

Par Saurus_no_Haineko - Le 02/07/2018 à 17:00

Quant on parle jeu vidéo, j’ai une conviction, profonde, qui est ancré en moi. Le jeu vidéo peut être -comme toute forme d’art à fortiori, de média- porteur de message. Ce message peut être polymorphe ou polysémique, ce message peut être discutable… Mais ce message peut aussi être beau et amener à aider des personnes qui en ont besoin. A l’heure ou l’ONS a officiellement admis l’addiction aux jeux vidéo comme une maladie… Il est de bon ton de rappeler que le jeu vidéo n’est pas seulement négatif, mais que le plus souvent, il peut être d’une véritable utilité publique. C’est le cas du chef d’œuvre que je vais vous présenter aujourd’hui, qui a pour nom, Céleste. Un indépendant qui, sans oublier d’être un jeu vidéo, comprend aisément les éléments que je vous ai exposé ci-dessus en transmettant un important message qui, j’en suis persuadé, prendra écho chez de nombreuses personnes comme il a pu prendre écho chez moi. Alors, préparez-vous pour l’escalade d’une mystérieuse montagne qui vous rappellera qu’être alpiniste, ça ne s’improvise pas…

 

I) Au sommet de son art

 

Si l’on devait rapprocher Céleste d’un jeu en particulier, ce serait Super Meat Boy. Le principe ? Un jeu de plate-forme, ultra-exigeant, mais qui vous pousse à toujours vous dépasser. Ce que vous finissez par faire, avec une grande satisfaction. Céleste à ça, ajoute une grande de personnalisation quant à sa difficulté, puisqu’il est possible de tout régler pour avoir l’expérience que l’on souhaite. Bien sûr, il est vivement conseillé de garder l’expérience telle qu’elle a été voulue par les développeurs, mais ces derniers sont suffisamment intelligents pour tout de même laisser le soin aux joueurs de se confectionner l’expérience qu’ils souhaitent.

En termes de pure mécanique, Céleste est extrêmement simple. Vous avancez au travers des niveaux, modélisé dans un superbe pixel art, pour grimper la montagne de plus en plus impitoyable. Et pour ça, vous pouvez sauter, faire un dash, et vous accrocher aux parois pour les escalader. Et c’est tout. Malgré ça, le jeu parvient à élaborer une pépite de level design, ultra varié, avec des surprises qui se révèlent de plus en plus et jusqu’au bout de l’aventure, dans un final éblouissant. Jamais frustrant, Céleste vous pousse tout simplement à donner le meilleur de vous-même dans des niveaux très bien conçus. Seul ombre à la montagne, on regrette parfois un certain manque de lisibilité… Mais là aussi, c’est très mineur.

J’ai parlé de final tout à l’heure, mais je parlais bien de final de l’histoire, pas du jeu. On est ici dans un cas typiquement Mario Odyssey. Le jeu commence quand il finit en proposant un contenu tout à fait honorable au vu de son prix. Effectuer toutes les faces (A, B, et C) de chaque niveau vous demandera déjà un certain temps. A cela s’ajoute la collecte des fraises, du pur bonus qui propose de très intéressants défis. Et si jamais vous cherchez encore plus, il se pourrait même qu’il y ai un mini-jeu caché quelque part… Vous l’aurez compris, Céleste est très généreux dans son contenu. 

 

II) Parler de dépression sans être déprimant 

Vous vous souvenez de cette célèbre -et très intéressante- théorie selon laquelle The Legend of Zelda : Majora's Mask serait une gigantesque métaphore de l'acceptation de la mort de notre très cher héros Hylien? L'histoire de Céleste m'y fait énormément penser dans sa manière de raconter les choses. L'héroïne est une jeune fille qui, sur un coup de tête, décide de gravir une montagne mystique et mystérieuse intitulée... Céleste (c'est bien, vous suivez). Au fur et à mesure que le jeu avance, on comprend que cette jeune fille porte un étrange poids en elle.Un fardeau qu'elle devra vaincre si elle veut parvenir à atteindre le sommet de cette montagne, qui ne fera preuve d'aucune pitié...

Quelques dialogues, et une galerie de personnages haut en couleur. C'est tout. Le sujet choisi par Céleste n'est pas simple à aborder et il aurait été facile de tomber dans des clichés, dans du jugement ou dans du niais. Mais non, Céleste, en quelques mots, et beaucoup de gameplay, reste touchant. On dit souvent qu'il faut connaître la montagne avant de pouvoir y grimper, mais avant tout, il faut apprendre à se connaître soi même. Et ce n'est parfois pas aussi simple qu'on veut le croire... 

Il me paraissait ainsi particulièrement important de mettre ce point-là en avant, étant donné que c'est à la fois une énorme surprise, et que cela fait vraiment plaisir de voir le jeu vidéo montrer des signes de maturité là où on ne l'attend pas. On vous recommande donc vivement de vous pencher sur ce petit bijou du jeu vidéo indépendant qui arrive à merveille à combiner une expérience de jeu réussie avant un propos intelligent. Que demande le peuple? N'êtes vous donc pas assez divertis? 

 

               

 

 

9.5
Entre deux parties de blockbuster AAA qui respire les explosions, entre deux parties de ce jeu sans prise de tête qui ne vous agitera aucune cellule grise et qui ressemble à tant de jeux déjà fait auparavant, cela fait du bien de parfois se reposer en jouant à un jeu sorti de nul part et qui vous défoncera l'esprit avant de vous aider à le reconstruire. Céleste est un modèle de ce que le jeu vidéo pourrait-être, doit être, et doit tendre à être. Proposant un gameplay d'une simplicité et d'une richesse incroyable, tout en possédant un challenge ultra corsé, ce jeu vous propose en plus de réfléchir sur une thématique qui vous affecte peut-être, en vous aidant à y réfléchir plus posément. Peut-on faire mieux?

  • Pixel-Art de toute beauté
  • Gameplay finement ciselé
  • Une expérience ultra-modulable
  • Bande-son au taquet
  • Un vrai message, qui porte très bien
  • Aller, pour chipoter, c'est pas toujours très lisible...
  • ... Mais bon, c'est vraiment pour chipoter.