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BLUE REFLECTION: Second Light

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BLUE REFLECTION: Second Light

Par Lotario - Le 09/11/2021 à 20:25

Blue Reflection est une série ayant fait ses débuts en 2017. Développé par Gust, l’Opus Second Light sort le 9 novembre sur Switch. Ayant eu un accueil mitigé à son premier essai, ce nouveau titre tente de faire mieux. Mettant une nouvelle fois l’accent sur les Magicals Girls tout en proposant un univers pouvant s'apparenter à un Shojo, Blue Reflection revient avec une nouvelle aventure. Avons-nous été conquis par ce nouvel épisode ? La réponse ci-dessous !

Des vacances sous un soleil d’été

L'histoire débute en plein été, ce sont les vacances scolaires, et la jeune Ao Hoshizaki arpente une rue sous un soleil accablant. Durant sa marche, elle fait tomber son téléphone portable. Lorsqu’elle s’en rend compte, elle retourne sur ses pas et le ramasse. Au moment de saisir le téléphone, il y a un grand blanc… La voilà qu’elle se retrouve dans un lieu étrange ressemblant à une école. Elle regarde autour d’elle, et elle constate qu’il n’y a que de l’eau à perte de vue autour de cette école. Très rapidement, elle fait la rencontre de trois autres jeunes filles : Kokoro, Rena et Yuki. Elles semblaient déjà être là. Pendant leur conversation, elles vont se rendre compte qu'elles ont un point commun et pas des moindres : elles n’ont aucun souvenir de leur monde d’origine et ni d’où elles viennent. Seuls leurs noms sont restés intacts dans leurs souvenirs. Les trois jeunes filles évoquent un lieu encore plus étrange qu’il faudrait peut-être visiter afin de quérir les réponses à leurs questions.

Elles décident donc d’emboîter le part et se rendre dans ce qui se nomme le “Heartscape” afin de découvrir ce qu’il en est. Arrivées sur place, le lieu est en effet plus que surprenant, mêlant Nature et quelques structures humaines étonnamment disposées. Il en faudra d’ailleurs peu pour qu’elles rencontrent un monstre très effrayant et n’auront d’autres choix que de prendre la fuite. De retour à l’école, elles échangent sur le danger que représente ce lieu, mais se rendent aussi compte qu’elles portent un anneau à leur doigt. Elles comprennent que cet anneau leur confère un pouvoir. Déterminées à comprendre leur situation, elles retournent dans l’Heartscape afin d’y braver tous les dangers. Et en effet, l’anneau leur confère des pouvoirs, leur octroyant des armes et pouvant même les transformer en guerrière durant les combats (les fameuses Magical Girl). D'ailleurs, leur pouvoir vient essentiellement de leurs émotions. Leur aventure commence et il faudra autant trouver d’autres jeunes filles pour gonfler vos rangs qu’optimiser vos installations afin de gagner en puissance.

Par le pouvoir des émotions

Second Life se décline comme un RPG au tour par tour. Pour être plus précis, les combats se déroulent en temps réel à la manière des ATC (Action Time Battle) pour les connaisseurs. Afin d’essayer de bien détailler le système, il faut comprendre qu’il y a une sorte de frise en bas de l’écran avec cinq paliers (de 1000 à 5000). C’est en fait la jauge d’Ether. En début de combat, vos héroïnes auront un niveau de pallier 1 et celui-ci augmentera au fil de vos actions. Plus le niveau augmentera, plus vous aurez accès à de nouveaux sorts. En effet, chaque niveau de palier vous octroie un panel de pouvoirs différents. Ainsi, vous avez des pouvoirs qui se renforcent, mais aussi d’autres plus puissants (attention tout de même, il faudra aussi avoir développé votre personnage, mais nous y reviendrons un peu plus tard). Il faut aussi savoir que chaque pouvoir à un coût : 1000, 1500, 2000… Cela signifie que si vous laissez votre personnage atteindre le palier 2000, vous pourrez choisir de lancer deux pouvoirs ayant un coup de 1000 ou un seul ayant un coup de 1500 ou 2000 (et plus si votre jauge est montée à un palier supérieur). Et c’est dans un système que réside tout le sel des combats qui en deviennent assez rapidement dynamiques. On se retrouve assez à réfléchir à ses actions et donc à faire des choix stratégiques.

Mais au-delà de ce système global, viennent s’ajouter d’autres mécaniques qui donnent encore plus de saveur au gameplay. Trois héroïnes seront sur le terrain durant les combats, vous pourrez choisir alors deux modes : auto ou manuel. En mode auto, vous contrôlerez uniquement le personnage central et les deux autres seront gérés par l’IA. Il est néanmoins possible de choisir ce qu’elles feront en appuyant sur les gâchettes auxquelles elles sont rattachées et ce, avant qu’elles aient agi d’elles-mêmes. En mode manuel, vous contrôlez les trois à l’aide des mêmes touches. Attention d’ailleurs, même si c‘est à l’une des héroïnes de choisir ses actions, le temps ne s'arrête pas et vos ennemis continueront d’attaquer. Il faudra donc être réactif. C’est donc très dynamique et le plaisir est réel (sauf que pour être transparent dès à présent, en veillant à bien développer vos personnages, le challenge n’est pas très relevé). De plus, une quatrième héroïne pourra prendre part aux combats, mais en tant que support. Elle possède aussi sa jauge d’action et pourra offrir son soutien suivant les sorts spécifiques que vous lui avez attribués. Les possibilités sont variées : augmenter la durée des sorts de buff, retirer des malus, et même soigner. Ces actions seront automatiques, mais il vous sera possible de faire des choix pour elle en pressant Y : lui faire prendre la place d’un autre personnage ou utiliser un objet sur ses amies par exemple.

Nous avons surtout laissé entendre que nos héroïnes sont en fait des Magical Girl. Et en effet, bien qu'elles soient en tenue d'écolière, à force d'utiliser l’Ether pendant le combat, elles se transforment en une guerrière plus puissante. Elles changeront d’apparence certes, mais seront surtout bien plus rapides et puissantes. C’est là qu’intervient aussi l’impact de la durée des combats. En effet, plus vous frappez vos ennemis, plus vous augmentez votre compteur de combos (qui est un multiplicateur de dégâts). Et c’est là que réside un peu la facilité du titre, c’est le fait que vos dégâts augmentent exponentiellement au fil de vos attaques ne laissant que peu de chance à vos ennemis lorsqu’un combat s’éternise. Cependant, les boss ont des capacités pouvant faire de très gros dégâts et casser votre compteur de combos (il sera possible de vous protéger de ces sorts avec des capacités spécifiques, mais encore faut-il les lancer à temps). Dans les dernières mécaniques, il y a le Knock Down qui peut se déclencher autant sur un ennemi que sur vos personnages à force de subir des attaques. Dans cet état, les dégâts encaissés sont bien plus élevés et il est impossible de faire une quelconque action. Dernier point, il est possible par moments de déclencher le One on One pendant les combats de boss (un 1VS1 en somme). Concrètement, il convient de choisir d’attaquer, se défendre ou même contrer suivant ce que fait le boss en face de vous. Vous l’aurez compris, le système de combat de ce RPG est très bien huilé et relativement dynamique pour du tour par tour en temps réel.

Savoir compter sur ses amies

Il faut aussi évoquer le système de développement de vos personnages qui est assez particulier. Dans un premier temps, vos héroïnes vont prendre de l’expérience à chaque combat. Dès lors qu’elles gagnent un niveau, elles voient leurs statistiques augmenter : points de vie, attaque, défense. Elles peuvent même acquérir quelques compétences en début de partie avec ces gains de niveau. Mais ce n’est pas la seule manière de procéder. Elles disposent aussi d’une jauge représentant leur niveau de Talent. Cette jauge augmente de plusieurs manières : soit réaliser des quêtes annexes pour vos amies, soit les emmener en rendez-vous. Les quêtes annexes vont donc vous demander de tuer des ennemis précis, collecter des objets, en crafter (ou des structures). Il y a aussi des missions d'infiltrations qui sont quant à elles très bancales et pas vraiment bien fichues (heureusement, il y en a peu). Les points glanés par chacune permettent donc de développer des statistiques.

De ce fait, les personnages jouables auront à leur disposition dans ces “arbres” de talents augmentation de statistiques et nouvelles capacités (mais aussi des bonus lors des séances de craft). Tous les autres personnages non-jouables pourront renforcer les personnages jouables, et ce, de manière plus significative. Nous verrons juste après la construction des structures de l’école, mais sachez que celle-ci va vous permettre de répondre à des rendez-vous avec toutes les autres jeunes filles. Ces rendez-vous seront l’occasion de découvrir plus en profondeur la personnalité de chacune. C’est certes assez intéressant, mais cela devient vite redondant surtout quand elles commencent à être nombreuses. En effet, entre deux visites d’Heartscape, vous aurez beaucoup à faire à l’école et il faut admettre que cela prend de plus en plus de temps. Il ne faut donc pas être réticent à l’avalanche de dialogues qui vous attend, d'autant plus que le jeu est uniquement en anglais.

Extreme Makeover : Les maçons du coeur

Très rapidement, il sera nécessaire de construire de nouvelles infrastructures pour ces jeunes filles. Envie de vous détendre ? Pourquoi ne pas installer deux chaises longues pour profiter du soleil ? Si vous avez besoin de vous rafraîchir, un petit stand de boissons serait le bienvenu. Au fur et à mesure, il faudra construire de plus en plus de structures différentes tant bien qu’il faudra parfois faire des choix faute de place. D’ailleurs, toutes ces infrastructures ne pourront être installées si facilement, il en existe de différentes tailles et par conséquent les grandes ne pourront être positionnées sur les petits emplacements. Bien que cela puisse vous offrir de nouveaux lieux pour passer du bon temps avec vos amies, ces constructions vont aussi vous offrir des effets passifs intéressants tels qu’un boost de PV, de défense, de puissance d’attaque…

Finalement, cela va contribuer aussi au renforcement de vos personnages. Au-delà de ces constructions, vous pourrez aussi fabriquer tout un tas d’objets comme, par exemple, des composants (planches, tissu, etc). Il faut choisir quatre filles pour chaque réalisation. En fonction de ce que vous aurez développé dans leurs arbres de talents, vous pourrez avoir des bonus de craft (obtenir des objets en plus par exemple). Enfin, Cuisiner sera aussi une possibilité de craft supplémentaire. Cela permet de vous confectionner des objets de soin. Là encore, les bonus acquis par les personnages permettent de booster ces objets de soins (plus de PV, soigner un Ko, etc). C’est donc très complet et vous investir dans ces tâches contribuera grandement à la réussite de votre aventure (ce qui rappelons-le, la facilite un peu trop).

Un voyage de vacances coloré

Pour terminer sur Blue Reflection, il reste à aborder la qualité de son scénario et sa technique. Côté écriture, c’est plutôt qualitatif. Un soin tout particulier a été apporté au développement de chaque personnage. Il faut considérer deux aspects différents surtout : l’histoire et les personnages. L’histoire est d’ailleurs très prenante et dévoile tout son potentiel sur la deuxième partie du soft où les révélations vous tiendront en haleine sans mal jusqu’à la fin. Certes, il y a un côté Girl Power très prononcé par moments, mais c’est ce qui en fait un bon Shojo. De plus, le temps passé avec chacune de vos amies sera précieux si tant est que vous êtes sensible à l’amitié entre deux filles. Il s’en dégage beaucoup de tendresse entre les personnages et certaines deviendront vraiment attachantes au point de pouvoir déclencher quelques moments poignants. Ceci dit, on retrouvera des personnalités bien connues des standards de Shojo (Yuki par exemple, la jeune fille toujours espiègle). Vous voilà prévenu sur l’atmosphère globale du jeu.

Côté technique, comme tout jeu multi-plateforme, on ressent les concessions faites pour la Switch. Le titre est au demeurant stable et n’a rien à se reprocher sur ce point (tant en portable qu’en mode TV). Disons que parfois, l’aliasing peut se faire sentir très sérieusement et certaines textures ne sont pas flatteuses. Artistiquement, c’est par ailleurs très inspiré. Les jeunes filles sont bien modélisées (certaines un peu trop pour leur âge peut-être, à vous d’en juger, mais est-ce étonnant dans une œuvre japonaise ?). Une mention spéciale est d’ailleurs à noter pour les Heartscapes. En effet, ils vous feront arpenter des décors vraiment très variés et très inspirés, parfois étonnants même. Disons que nous ressentons, suivant les lieux, une certaine magie en découvrant certains Heartscapes. Enfin, les compositions musicales sont excellentes et certaines d’entre elles sont vraiment poétiques.

 

 

7.5
Blue Reflection : Second Light est un bon RPG. Offrant un système de combat dynamique et très complet, il souffre cependant d'une difficulté trop peu présente. En revanche, l'écriture des personnages est très soignée sans tomber dans le cliché "too much". Disposant d'une durée de vie de près d'une cinquantaine d'heures, vous aurez de quoi vous occuper entre la gestion de l'école, le développement des jeunes filles, les rendez-vous et la trame principale. Bien que techniquement moyen, le titre offre cependant une direction artistique soignée comprenant environnements dépaysants et monstres très inspirés dans leur design.

  • Un scénario accrocheur
  • Le développement de chaque personnage
  • Un système de combat dynamique et efficace
  • La gestion de l'école
  • La qualité visuelle des Heartscapes
  • La durée de vie généreuse
  • Le côté Magical Girl qui ne plaira pas à tout le monde
  • L'anglais qui peut être rebutant
  • Techniquement moyen
  • Des phases d'infiltration très mal amenées