Nintendo Switch

Blade of Darkness

Test Switch

Blade of Darkness

Par Kosmo56 - Le 11/12/2022 à 08:00

Quand on pense jeu rétro, on pense gros pixels, musique en chiptune et aux consoles 16 bits, non ? Mais pour ses 20 ans, Blade of Darkness se dépoussière et vient nous donner un gros coup de vieux. Venez donc découvrir une petite perle du jeu PC dont on parle trop peu... et qui a l'âge de boire aux Etats-Unis. Mince je suis VIEUX !

Écraser ses ennemis, les voir mourir devant soi...

Oyez, braves joueurs, l'histoire de nos quatre aventuriers. L'Amazone, le Barbare, le Guerrier et le Nain (alors oui, le jeu l'appelle Gnome, mais c'est un Nain, je ne ferai pas de concessions là-dessus) quatre braves âmes embarquées dans une quête épique pour sauver le monde. A travers temples, cités perdues, canyons, et bien sûr des hordes d'ennemis, ils devront faire face à un mal ancien, chacun pour ses raisons : pour leur peuple, pour eux-même, ou pour la richesse. Mais vous n'incarnerez qu'un seul de ces guerriers, alors choisissez bien ! Chacun commencera l'aventure dans un lieu différent avant de rejoindre un unique chemin qui mènera directement au repaire du Mal. Avec un grand M. Non, non, ce n'est pas la résumé du prochain film Donjons et Dragons, ou même d'une série Netflix, mais bien du synopsis de Blade of Darkness, un jeu d'action / aventure sorti sur PC en 2001, et très fortement ancré dans un univers héroïc/fantasy sombre à la manière du film Conan le Barbare. Ce fut à son époque un jeu qui n'a pas su se faire connaître des foules, mais qui a marqué ses joueurs par son gameplay exigeant, ses niveaux labyrinthiques et son atmosphère prenante. Des qualités qui ne sont pas sans rappeler la série des Souls, bien que les jeux n'aient rien à voir ensemble. Difficile, en fait, de ne pas faire la comparaison tant Blade of Darkness fait penser à un « demake » de Dark Souls, la patte créative de la série de From Software en moins.



Dans Blade of Darkness, vous procéderez niveau par niveau, chaque environnement étant plutôt vaste et tournant sur lui-même, vous débloquant des raccourcis vers des zones antérieures. Mais pas de checkpoint ici, vous devrez vous-même sauvegarder votre partie quand vous progressez, sous peine de tout recommencer. Ouch. Chaque niveau est rempli de pièges et d'ennemis qui se feront d'ailleurs un plaisir de vous étriper, mais à vous de leur rendre la pareille grâce à un système de combat simple, mais efficace et brutal qui vous permettra même de démembrer vos ennemis. Chaque personnage possède une arme de prédilection, et cinq coups basiques à déclencher selon la direction dans laquelle vous vous déplacez, ainsi qu'une esquive plus ou moins efficace selon l'agilité du personnage. Ce sera à vous de calculer quand frapper, quand esquiver, et comment gérer votre endurance, qui s'épuise plus ou moins vite en fonction de votre avatar. Les ennemis peuvent vous tuer en quelques coups, mais le contraire est vrai aussi, et vous gagnerez même des coups spéciaux lors de montées de niveau. En plus, vous n'aurez pas beaucoup d'opportunités de vous soigner, alors mettre toutes les chances de votre côté est obligatoire. Le tout est très exigeant, mais on s'y fait rapidement, et on trouve plaisir à jouer avec les subtilités du système : si vous faites face à deux ou trois ennemis en même temps, ne foncez pas dans le tas, et faites-en sorte qu'ils se frappent entre eux ! Ou lancez des objets qui traînent aux ennemis afin de les attirer, ou de leur faire mal avant qu'ils n'arrivent au contact. Et dans le pire des cas, battez-vous avec un tabouret ou le bras tranché d'un Orc. Ça marche aussi. Et c'est drôle

… et entendre les lamentations des joueurs devant les graphismes !

Malgré de très bonnes idées en termes de combat, Blade of Darkness est quand même un jeu qui montre son âge. Ceci n'est pas un remaster du jeu, mais bien le jeu tel qu'il était à l'époque, tout juste lissé pour passer en HD. Et on le sent bien passer : les décors, bien que variés en théorie, sont bien trop souvent des murs de briques gris-marron qui devaient être très complexes et chouettes pour l'époque mais qui font grincer des dents aujourd'hui. Les personnages sont typiques des jeux PC de l'époque, affichant des des textures détaillées sur un modèle plutôt basique, et sont bizarrement animés. Quand au sound design... Les ennemis font le même bruit en boucle, votre personnage aussi, et les rares musiques sont bonnes pour l'ambiance, mais se déclenchent un peu au hasard et sont vite répétitives. Il y a de quoi en avoir plein les oreilles, au mauvais sens du terme. Niveau gameplay, votre personnage est raide, et on sent que le jeu était fait pour une configuration clavier et souris, et non pas pour une manette. Le tout n'est pas incontrôlable, mais c'est un coup à prendre. Heureusement, on peut reconfigurer les touches . Et malgré tout cela, si vous avez connu les jeux de cette époque, ce côté vieillot ne devrait pas être gênant. Au contraire, on pourrait même dire que présenter le jeu dans son jus est un bon moyen de garder une expérience authentique. Pour les autres, toutefois... eh bien, avant on avait des graphismes comme ça et on les trouvait beaux ! Boudiou, partez donc ma pelouse, chenapans !

Oui, à l'époque, Blade of Darkness était un beau jeu, qui proposait un contenu de qualité. Pas exceptionnel, certes, et pas au niveau de certaines des productions PS2, N64 et surtout, Dreamcast en termes de graphismes, mais un bon contenu. Les quatre personnages jouables ont tous leurs propres niveaux d'introduction, et se battent différemment : le Barbare peut enchaîner les coups, mais n'esquive pas bien, alors que l'Amazone se bat à mi-distance avec une lance, et fait de grandes roulades mais n'a presque d'endurance, et le Nain est meilleur avec un bouclier mais manque de portée, etc... Ces petites différences sont assez pour avoir envie de recommencer la campagne avec un autre aventurier, campagne qui peut prendre jusqu'à 15 heures tout de même pour une première traversée. Le sentiment de comprendre le jeu et sa façon de fonctionner est très satisfaisant et se fait rapidement, et si ce n'était pour le fait de devoir sauvegarder manuellement, un système d’infiltration raté et des niveaux des fois bien trop confus, la progression serait un vrai plaisir. La difficulté est élevée, mais vous pouvez vous montrer créatif en utilisant le décor, les pièges, d'autres ennemis, voire même esquiver certains combats, le choix est vôtre. On regrettera aussi un manque cruel de jeu à plusieurs, et une histoire qui reste floue, même si cela rajoute un peu du charme qui fait que les fans de Dark Souls pourraient trouver en Blade of Darkness un étrange ancêtre de leur série fétiche sans feux de camp, mais avec des sauvegardes à volonté.

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6
Blade of Darkness est un jeu rétro qui affiche fièrement ses polygones et une maniabilité un peu douteuse. Pourtant, ceux qui sauront se défaire de l'âge du soft y trouveront un jeu exigeant, mais valorisant, avec un système de combat dynamique et des niveaux remplis de pièges mais aussi d'opportunités d'avancer à son rythme et de se triturer les méninges. Si Blade of Darkness est aujourd'hui un « cult-classic, » il y a une bonne raison, et ses similarités avec la série des Souls n'y sont peut-être pas pour rien. Pour les autres, l'expérience se révèlera frustrante et raide. Un vrai petit goût de passé, et pas du goût de tout le monde.

  • Une perle rétro oubliée...
  • Le combat, exigeant et brutal
  • Des niveau longs et remplis de pièges
  • Des similarités avec les Souls
  • Bonne durée de vie, rejouable
  • Permet de la créativité dans le combat
  • ... mais qui montre son âge
  • Franchement pas beau aujourd'hui
  • Pas de checkpoint ou de sauvegarde automatique
  • Le sound design vite énervant
  • Pas d'ajouts pour cette réédition
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