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Astria Ascending

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Astria Ascending

Par C-Ptique - Le 21/11/2021 à 08:00

Développé par les franco-québécois de chez Artisan Studio, Astria Ascending se veut un hommage aux grands classiques du J-RPG comme Final Fantasy, Secret of Mana, Xenogears ou Chrono Trigger. Il faut dire que l’équipe est éperdument éprise d’amour envers les productions japonaises, preuve en est avec leur précédente production Super Neptunia RPG qui adoptait déjà de nombreux codes nippons. Plus fort encore, ce n’est rien de moins que Kazushige Nojima (Final Fantasy 7 à 15, trilogie Kingdom Hearts…) qui a écrit l’histoire et Hitoshi Sakimoto (Ogre Battle, Final Fantasy Tactics…) qui a composé la musique. Avec de tels talents, le studio a-t-il réussi à retranscrire cet amour dans ce nouveau titre ?

Un éblouissement de tous les instants

Lors d’une cinématique d’introduction n’ayant pas à rougir face aux plus belles animations japonaises, Astria Ascending présente rapidement son univers. Nous évoluons dans le monde d’Orcanon où les Migmies, de petites créatures volantes mignonnes mais un peu simples d'esprit, effectuent la noble tâche de récolter les Harmelons, des fruits sacrés qui apportent l'harmonie. D’autres peuples habitent ce monde comme les reptiliens Zefts, les Awisis volant dans les airs, les rugissants Arktans et les aquatiques Peyskas. Un univers très riche qui n’attend qu’à être exploré.

Mais d’emblée, ce qui frappe est la qualité visuelle et artistique du jeu. Dire qu'il est sublime est bien faible tant chaque paysage, chaque personnage, chaque animation est incroyablement soignée et composée et que chaque lieu possède ses propres tons de couleur et parfois sa propre ambiance musicale. On a tout simplement l’impression d’admirer un tableau à chaque instant. Parfois, on est tellement subjugué qu’on en oublie de suivre l’histoire. Il faut dire que pour y parvenir, Artisans Studios a dessiné des artworks à la main avant de les intégrer dans le jeu et c’est une stratégie payante ! En plus, le titre réussit à garder une fluidité quasi-constante et offre même de temps en temps des déplacements de décors, ce qui magnifie l’ensemble. Il n’y a que lors des déplacements simultanés de nombreux personnages que cela pêche un peu. Seule fausse note : le jeu aurait dû peut-être s’abstenir de faire des zooms sur ses personnages dans certaines cinématiques, la résolution devient en effet plus floue, même en mode portable.

Une fois que l’on a repris nos esprits suite à cette subjugation, on apprend qu’Orcanon est protégé par un groupe de Demi-Dieux et qu'Ulan Merer, le personnage que l’on incarne, en est le capitaine. Notre objectif global est de préserver l’Harmonie du Monde en luttant contre les interférences, comprenez par-là les monstres et autres sales bestioles hostiles. Nous ne sommes pas les premiers demi-dieux puisque nous sommes exactement la 333ème génération, chacune d’entre elle ne remplit son rôle que pendant 3 ans avant la Transcendance. Or, il s’avère que la fin de notre groupe approche alors qu’Orcanon est en proie à des interférences de plus en plus nombreuses. Pour tout dire, notre aventure débute alors qu’une de ces interférences se manifeste dans le verger d’Harmonia.

Des combats classiques mais efficaces

Le groupe de Demi-Dieux qu’Ulan dirige est composé de 7 compagnons : il y a d’abord des épéistes spécialisés dans les dégâts physiques (Ulan et Alek), des sorciers capables de lancer des sorts de différentes catégories (Dagmar Udasse, Alassia Maldavo et Eko Livelino), un « tank » avec la bagarreuse Kresse Cizel, un voleur (Arpajo Maldavo qui s’avère blagueur et malicieux) et une exploratrice qui aidera à trouver des trésors (Kaydin Ecnisse). Un panel très complet qui permet d’affronter bien des situations mais ces joyeux lurons ne peuvent pas être déployés tous en même temps en combat, il faut se contenter de choisir 4 d’entre eux, il reste possible de les échanger avec des combattants en réserve au cours de l’affrontement.

À chaque combat hors combats spéciaux, 5 actions sont possibles : il y a bien sûr les attaques physiques mais elles ont parfois une faible chance de réussite, les compétences spéciales si on a suffisamment de points de magie, la garde pour réduire les dégâts ennemis de 20%, la concentration pour gagner des points du même nom afin d’augmenter les dégâts ou les effets au tour suivant, l’utilisation d’un objet, l’échange d’un allié contre un autre ou bien la fuite (sachant que les ennemis ne disparaîtront pas de notre chemin).

Chaque ennemi est bien sûr plus ou moins vulnérable à chaque type d’attaque mais petite particularité, il peut aussi y être réceptif, c’est-à-dire qu’il peut regagner de la santé grâce à nos actions. Par exemple, un ennemi qui ressemble vaguement à une plante retrouve des points de santé si on lui lance des attaques de type lumière, ce qui paraît logique. Autant dire qu’il ne faut pas attaquer au hasard et bien réfléchir aux approches et aux personnages que l’on emploie. La difficulté est d’autant plus corsée dans les donjons car la santé de nos combattants s’y recharge lentement et les points de magie ne se rechargent pas du tout, il faut donc les utiliser avec parcimonie.

Pour mieux vaincre nos adversaires, on peut équiper chacun des Demi-Dieux de divers équipements : bouclier, casque, armure et accessoires. Cela influe sur la santé, les points d’attaque et de défense et autres caractéristiques mais on peut regretter que changer l’équipement ne change pas l’aspect visuel de nos personnages, ils restent avec le même aspect d’un bout à l’autre du jeu. Malgré tout, la difficulté reste globalement accessible et ne nécessite pas de compétence pointue, surtout si vous êtes déjà habitués aux jeux de combats au tour par tour.

Petite particularité d’Astria Ascending, on peut attaquer nos propres alliés pendant les combats. Peut-être ne sommes-nous pas allé assez loin pour voir une mécanique qui en tirerait parti mais cela ne semble pas présenter de véritable intérêt, si ce n’est peut-être maintenir notre concentration afin de viser les ennemis et non notre propre groupe.

Un monde de petites énigmes et de J-Ster !

Astria Ascending ne serait pas un bon RPG s’il ne laissait pas la possibilité d’explorer. Rien qu’avec la ville d’Harmonia, il y a de quoi faire avec ses différents quartiers et ses nombreux personnages proposant des quêtes, des objets à vendre ou des confrontations à réaliser. Mais l'intérêt apparaît vraiment à partir du moment où on chevauche Fedorah, une créature ailée, qui nous permet de se rendre dans de nombreux lieux, chacun avec son lot de personnages à rencontrer et de quêtes à accomplir.

La plupart des quêtes annexes sont assez simples à finaliser (parler à tel personnage, éliminer 10 interférences…), certaines peuvent présenter une certaines difficulté mais d’autres sont sadiquement corsées car elles dépendent de mécaniques aléatoires du jeu. On citera notamment la récupération de 3 outils de jardinages sur des ennemis aux égouts de la Source des Peyskas car il s'agit d'ennemis bien précis et il faut croiser les doigts pour qu'ils apparaissent dans une de nos confrontations. Parmi les quêtes annexes, on peut aussi rejoindre des guildes de chasseur pour affronter des monstres redoutables, ce qui nécessite beaucoup de préparation mais permet d’obtenir des récompenses à la hauteur des épreuves traversées. Rien de mieux si on souhaite acquérir de l’expérience et monter en grade.

Hormis les combats, les donjons proposent des petites énigmes à résoudre, faciles mais sympathiques. La première consiste à allumer des lumières grâce à des boutons, chacun allume ou éteint plusieurs lumières. Une autre un peu plus loin demande à allumer des flammes dans un ordre défini selon un poème inscrit au mur. Souvent, cela permet d’avancer mais parfois, elles aboutissent à une récompense comme de l’argent ou de nouveaux pouvoirs. Cela vaut donc le coup de les résoudre.

Tel le Gwynt à la saga The Witcher, le J-Ster est un jeu de cartes inventé pour Astria Ascending, il est certes optionnel dans notre aventure mais si on se laisse embarquer, il offre des parties pleines de sensations dès que l’on maîtrise les mécaniques de base. Le J-Ster se joue sur un plateau de 7 hexagones et l’objectif est de retourner les jetons de l’adversaire, ce qui peut se faire avec des jetons d’une valeur plus élevée que ceux de l’adversaire et avec un bon angle d’attaque. En effet, chaque côté d’un jeton (sachant qu’il y en a 6) possède une des défenses suivantes : neutre, vulnérabilité, résistance, invalidation et absorption. Les effets des défenses et attaques dépendra donc de l'orientation de notre jeton.

Pour pimenter un peu le tout, les règles peuvent changer d’une partie à l’autre dans le sens où l’adversaire peut voir nos jetons ou non, que les jetons choisis sont aléatoires ou non, que les jetons peuvent être pivotés ou non, etc... Si on gagne, on récupère un ou plusieurs jetons à notre adversaires. En pratique, il y a des jetons qui sont bien plus avantageux que d’autres car ils sont plus ou moins puissants et surtout, ils n’ont pas les mêmes défenses. Les rats par exemple sont vulnérables sur tous les côtés et sont donc rarement de bons atouts à jouer.

Ce qui est génial avec le J-Ster, c’est que non seulement on peut confronter presque tous les PNJ que l’on rencontre mais en plus, on peut gagner des jetons aussi en capturant des ennemis. En effet, Arpajo a un pouvoir spécial qui permet de transformer les ennemis en jetons, c’est donc une capacité à ne pas négliger et si on est intéressé, il vaut mieux qu’Arpajo fasse partie de notre équipe de base. Avec une bonne technique, les combats représentent donc à la fois un moyen de gagner de l’expérience et des jetons pour nos futures parties avec des PNJ.

8
Astria Ascending est très classique dans ses mécaniques, peut-être même un peu trop, il peine à se démarquer à ce niveau. L’histoire est intéressante à suivre mais avec ses dialogues convenus, le jeu dénote rarement d’une personnalité profonde. D’autant qu’avec sa difficulté plutôt accessible et sa durée de vie relativement courte (une trentaine d’heures avec les quêtes secondaires), il intéressera peu les fans de RPG japonais les plus aguerris. Pour autant, que l’on ne s’y trompe pas, Astria Ascending dispose de nombreuses qualités, la plus évidente est sa sublime direction artistique qui ne laisse pas insensible. Si vous n’êtes pas familier avec le monde du J-RPG, Astria Ascending est une très bonne porte d’entrée pour vous y initier.

  • Visuellement irréprochable
  • Mécaniques classiques mais bien rodées
  • Les histoires de nos équipiers
  • Les parties de J-Ster
  • Très belles musiques...
  • ... Mais les boucles musicales sont souvent courtes
  • On peut attaquer nos alliés en combat. Pourquoi ?
  • Dialogues un peu convenus