Aaaaaah Alex Kidd in Miracle World. Une fascination pour moi étant bambin au début des années 90, et une incompréhension totale sur le fait que le jeu était directement inclus sur la Master System de mes cousines, mais pas sur la mienne, mais je diverge. Jeu de plateforme développé par SEGA et sorti dans le monde entre 1986 et 1987, les développeurs de Jankenteam et Merge Games ont voulu redonner une seconde jeunesse à ce jeu culte de l'ère SEGA. Mais en 35 ans, les mécaniques de jeu ont évolué, est-ce que cette version embellie a su s'adapter au passage ?
Un jeu qui regarde encore dans le rétro
Alex Kidd in Miracle World DX nous propose de suivre les aventures d’Alex, un jeune homme aux oreilles protubérantes s’exerçant à la maîtrise de l’art martial du Shellcore sur la planète Aries. Un jour après la fin de son entraînement, il tomba sur un homme changé en pierre. C’était là l’œuvre du démoniaque Janken, qui avait décidé d’envahir toute la région de Radaxian. N’écoutant que son courage, Alex entreprend alors une quête à travers 18 niveaux pour éliminer la menace Janken, et ramener la paix dans la région. Il fera au passage plusieurs découvertes sur ce monde, mais également sur ces origines.
Se présentant comme un concurrent direct à Mario Bros. à l’époque, Alex Kidd tentait de proposer des environnements variés, et une dimension plus "RPG-esque" avec quelques éléments supplémentaires qui venait s’ajouter aux séquences de plateformes traditionnelles. On trouvera l’ajout de véhicules pour se déplacer, des combats de pierre / feuille / ciseaux contre certains boss, mais aussi une énigme qui a fait perdre la boule à bon nombre de joueurs à l’époque. Hélas, le jeu était loin d’être exempt de défauts, à commencer par une maniabilité avec beaucoup d’inertie, et des hitbox douteuses.
Un remake pour le meilleur ?
Avec ce remake proposé par Jankenteam et Merge Games, les développeurs ont voulu apporter une touche de modernité à ce classique de notre enfance, sans pour autant le dénaturer avec du contenu modifié ou des nouveautés qui n’auraient pas été raccord à l’univers. On se retrouve ainsi devant un jeu entièrement retravaillé, proposant des graphismes 2D soignés et colorés. Le tout est proposé avec des jeux de lumière et des arrière-plans qui embellissent grandement l’œuvre originale. De même, toutes les musiques ont également été retravaillées.
Point non-négligeable, les développeurs ont mis à disposition des joueurs un Switch via le bouton ZR qui permet de passer en un instant entre la version moderne et la version rétro. Les stages étant reconstruits à l’identique, cela ne pose donc aucun problème de passer d’une version à l’autre. Cela peut entre autres être très utile si vous êtes sur un passage où trop d’éléments sont à l’écran et que vous souhaitez vous concentrer sur une action.
Enfin côté bonus, les développeurs ont également mis en place un système de continu en cas de game over nous faisant redémarrer au dernier stage sur lequel on était. Et une fois le jeu terminé, nous aurons également le droit à un mode boss rush, ainsi qu’à jouer à la version originale du jeu dans un menu à part avec les mêmes contraintes qu’à l’époque. Et détail non-négligeable, on a également accès à un mode vies infinies dans les options, ce qui ne sera pas un mal pour terminer le jeu sans casser de manettes.
Un jeu qui ne vous veut pas du bien…
Composé de 18 niveaux (17 + 1 nouveau stage de fin), Alex Kidd évoluera dans des environnements variés allant d’une montagne à un bourbier, et traversera quelques fois de longs niveaux pouvant être parcourus à moto ou en engin volant. Pour avancer il vous faudra éliminer les ennemis qui vous gênent, et détruire les blocs vous faisant obstacle, le tout par la force de vos poings. Ces fameux véhicules qu’on payait une blinde en début de stage, et qui finissaient détruits deux mètres plus loin…
Côté bestiaire, nous aurons le long de chaque stage des bestioles diverses à éliminer avec vos coups de poings. On passera des ptérodactyle aux poissons sauteurs. Et il y aura aussi des créatures indestructibles comme les fantômes qui vous tue au moindre contact et qui se cachent dans les blocs mystère. Vous aurez de temps en temps des combats de boss. Ces derniers vous provoqueront en duel de pierre / papier / ciseaux, et/ou en combat. Alex Kidd ne possédant pas de barre de vie, le moindre impact signifie la mort de votre personnage.
Ce n’est pas nouveau, les jeux des années 80-90 ne nous voulaient pas du bien et était encore sur les mécaniques d’évolution de l’ère arcade. À comprendre que les jeux étant assez courts, la difficulté était assez haute, et virait parfois au sadisme avec des placements de monstre en hors champs, des plateformes qui disparaissent, des pièges qui se referment sur vous., et certains passages de plateformes qui auront de quoi vous donner envie de jeter votre manette.
Pour votre plus grand (dé)plaisir, tous ces éléments ont été conservés dans cette version de 2021, même les contrôles qui étaient déjà connus pour être une véritable plaie à l’époque. À comprendre qu’Alex fait preuve d’une certaine inertie sans ses actions, et à tendance à patiner, une horreur quand on s’approche d’une plateforme relativement étroite. De même, les parties de pierre / papier / ciseaux ayant une part de hasard, il est particulièrement frustrant de voir s’afficher un game over lors d’un combat de boss où l’on ne peut pas deviner les coups de son adversaire (du moins jusqu’à l’obtention d’un certain objet en milieu de partie). Et terminer le mode Boss Rush avec cette grosse part d’aléatoire est une véritable plaie pour ceux qui viseront le 100%.
Un remake vraiment nécessaire ?
C’est une question légitime qui se pose à la vue de cette version 2021. Oui, le jeu est beau, oui les musiques sont bien remasterisées, mais le fait qu’il s’agisse d’un « simple » embellissage d’une version trouvable entre 3 et 7€ sur l’eShop de la Nintendo Switch met cette question en avant. Dans les faits, les défauts du jeu original sont toujours présents dans cette version 2021 alors qu’on aurait fortement aimé que la maniabilité soit retravaillée.
Néanmoins, il ne faut pas non plus mettre de côté cette nouvelle version pour autant. On bénéficie d’une version remise au goût du jour qui fera plaisir aux plus jeunes, avec un switch à tout moment vers la version classique. Et nous avons également le jeu original à débloquer après avoir terminé le jeu. Donc pour une version optimale de Alex Kidd in Miracle World, mieux vaut effectivement opter pour cette version DX qui en plus d’être disponible sur l’eShop a également le droit à une version physique.