8-Bit Adventures 2 est, comme son nom le laisse supposer, un JRPG à l'ancienne, créé par Critical Games et disponible depuis le 16 octobre 2024 sur nos bonnes vieilles Switch. Optant délibérément pour du graphisme en style 8 bits, à la manière de ce que l'on pouvait trouver sur une NES ou une Master System, le jeu est la suite directe de 8-Bit Adventures : The Forgotten Journey qui n'est, malheureusement pour les joueurs console, qu'uniquement disponible sur PC. Un petit retour en arrière s'impose pour mieux comprendre à quoi on a affaire avec cette suite, dont un code de jeu nous a gracieusement été offert par l'éditeur.
Test réalisé d’après une version fournie par l’éditeur.
Un voyage oublié
Remontons légèrement en arrière pour commencer ce test, en 2013 plus précisément. C'est en cette année que le premier jeu, que nous appellerons improprement 8-Bit Adventures "1" paraît. Rendant hommage aux meilleurs Jrpg du genre, en particulier les premiers Final Fantasy et autres Dragon Quest, 8-Bit Adventures avait su tirer son épingle du jeu en proposant des combats au tour par tour originaux, dans le sens où vos 3 combattants ainsi que les monstres que vous devrez affronter ont chacun leur propre couleur. A la manière d'un pierre papier ciseau, chacune des couleurs est plus forte face à tel monstre, l'inverse étant également vrai. Ainsi, contrairement aux modèles dont il s'inspire, on ne peut pas simplement appuyer sur le bouton "attaque" à répétition pour finir vite fait bien fait chaque combat, il y a clairement une dimension stratégique à respecter.
8-Bit Adventures 2 s'inscrit dans la continuité et propose pour l'essentiel la même chose que son prédécesseur. Outre le fait que scénaristiquement parlant, on a affaire à sa suite directe, l'esprit du premier jeu ainsi que son esthétisme globale suivent clairement le premier opus à la lettre. Cela dit, le code couleur des combats laisse sa place à un système plus classique, mais toujours pensé pour ne pas à avoir à appuyer bêtement sur "attaque" pour gagner rapidement vos combats. Le côté stratégique est toujours de la partie, avec cette fois un groupe de 7 personnages disponibles mais toujours 3 au maximum qui se battent. Les 4 autres sont tout de même présents et peuvent prendre part au combat si nécessaire, la défense et la maîtrise de compétences combinées étant les clefs de vos futurs succès.
Le pixel art dans toute sa splendeur
Outre son gameplay à la fois classique et bien pensé, combinant les meilleurs idées de Dragon Quest ou encore de Legend of Dragoon - pour la récupération de HP si on la joue défensif - le jeu se veut être une ode à ce que les consoles 8 bits pouvaient offrir de meilleur. A vrai dire, on est même plutôt dans les standards d'une NES surboostée puisque les sprites et les environnements sont tellement détaillés et colorés qu'on en arrive parfois à douter de la possibilité d'adapter tel quel ces jeux sur ces antiques consoles des années 80. Les quadragénaires et plus ressentiront forcément une vague de nostalgie et sauront apprécier à leur juste saveur les différents endroits visités, et se délecteront des séquences cinématiques semi-animées lors des phrases narratives.
Attrayant, le jeu l'est clairement, et en connaissance de cause on peut penser que même les plus jeunes sauront lui trouver un certain charme. Tout est parfaitement lisible à l'écran, on reconnait aisément les montagnes ou les forêts dans le décor, les protagonistes dans une belle 2D pixelisée juste comme il faut ou encore les ennemis, que l'on peut éviter si on le désire, car il n'y a pas de combats aléatoires. La bande-son n'est pas en reste et contribue largement à l'immersion dans l'univers proposé, le compositeur réussissant parfaitement à s'inspirer de ce qui se faisait de mieux sur consoles 8 bits pour nou proposer une ambiance musicale extraordinaire. Mention spéciale pour les musiques des combats contre les boss qui nous plongent totalement en plein combat épique !
Du cœur à l'ouvrage.
On sent que les développeurs ont essayé au maximum de peaufiner le moindre détail dans le jeu, et ce dans tous les domaines. Scénaristiquement parlant, bien que l'on puisse tout à fait jouer à ce second opus sans avoir fait le premier, on appréciera les références à ce dernier pour mieux cerner l'intrigue dans son intégralité. De plus, le scénario part de rien pour rapidement s'emballer et propose son lot de péripéties et de rebondissements. A ce niveau, il n'a clairement rien à envier à ses grands maîtres fantasyesques et dragonesques. Les thèmes abordés sont plutôt matures, comme par exemple l'abandon ou encore la solitude, le jeu ayant été pensé pour des joueurs plutôt expérimentés en la matière. A l'instar des vieux JRPG, il vaudra mieux ne pas trop esquiver les ennemis et chercher plutôt l'affrontement pour améliorer vos statistiques globales. Heureusement, pas de longues séances de farm ici, le jeu se termine en une trentaine d'heures, ce qui lui confère une belle fluidité.
Au final, le seul grand défaut du jeu, outre le fait qu'il ne s'adresse pas forcément à tous types de public, c'est qu'il n'est pas traduit en français. C'est clairement dommage car même si quelqu'un qui possède un niveau d'anglais moyen pourra tout à fait aller au bout de l'aventure, les anglophobes devront faire l'impasse alors que le jeu en vaut clairement la chandelle. A noter qu'aucun ralentissement n'est à déplorer, que l'on joue en mode portable ou sur la télé du salon. Il n'y a pas de différences notables entre les 2 façons de jouer, tout comme il n'y a pas de temps de chargement longuet à supporter. Le jeu est plutôt bien optimisé pour que l'on puisse aussi bien en profiter sur Switch que sur les autres consoles concurrentes, le style de jeu y étant évidemment pour beaucoup, look 8 bits oblige !