Nintendo DS

Dragon Quest IV : L'épopée des Elus

Test DS

Dragon Quest IV : L'épopée des Elus

Par jc_vandamme - Le 18/02/2009 à 21:11



Il aura fallu attendre plus de vingt ans pour qu'enfin une console Nintendo européenne puisse avoir son vrai DraQue (on exclu DQ swords et DQ monster joker qui ne sont que des spin-offs). Vrai mais pas inédit puisque ce Dragon Quest : L'épopée des élus n'est autre que la réédition du quatrième volet de la série (déjà réédité sur PSX en 2001). Après FF III et FF IV Square Enix continue donc sur sa lancée en proposant un remake de plus pour la NDS et ce n'est pas pour nous déplaire.

Bien qu'il n'y a pas de liens directs avec les scénarios entre chaque volet, la série peut être divisée en plusieurs trilogies. Ainsi DQ I, DQ II et DQ III sont consacrés à la légende de Roto, le héros légendaire qui sauva jadis le monde. Les trois suivant, eux, font partis de la trilogie dite Zénithienne en rapport à Zénithia, le royaume céleste, qui tient une place importante dans l'histoire de ces différents chapitres. L'épopée des élus représente donc le premier épisode de cette trilogie comprenant le DraQue le plus aimé des japonais, à savoir DQ V.



L'histoire de ce quatrième opus est découpée en plusieurs chapitres dans lesquels on incarnera à tour de rôle les différents protagonistes. Après un prologue très succin nous permettant d'apercevoir le véritable héros du jeu dont on peut choisir le sexe (chose assez rare pour être mentionnée), l'aventure débute avec les mésaventures du vieux Ragnar MC Ryan, puis continue avec le parcours d'Alina, tsarine du royaume de Zamoksva, accompagnée de ses deux servants Borya et Kiryl. Ensuite vient le tour de Torneko Taloon, le marchant ambulant, de prendre les devants de la scène. Et enfin, après une quatrième partie consacrée à l'histoire des sœurs Maya et Mina, on récupère le héros pour commencer la véritable quête qui vous amènera à récupérer chaque personnage. Une fois réunis, ils devront exercer leurs devoirs d'élus : Vaincre le grand méchant et sauver l'humanité de sa destruction. Le scénario est donc ultra-classique et s'articule selon une succession d'événements. Tantôt on joue les messagers entre deux royaumes, tantôt on doit venir au secours d'une princesse kidnappée. En somme des péripéties assez communes (enfin faut dire que le jeu original date de 1990) qui n'auraient que très peu d'intérêts sans l'imagination démesurée de Yuji Horii. Ce génie, capable d'inventer des objets improbables tel que la pierre éponge, pierre ayant pour particularité d'aspirer l'eau autour d'elle, a parsemé le jeu de situations plus farfelues les unes que les autres, et malgré que l'intrigue soit conventionnelle, le cheminement n'en est pas pour autant évident. Donnant autant d'importance à chaque NPC (personnage non jouable), il devient nécessaire de s'intéresser à chacun d'eux et ce n'est pas impossible que le gosse planqué dans le coin du village, sur lequel on aurait pas daigné poser le regard, soit l'élément qui va vous permettre de progressé dans l'histoire.

Qui dit Dragon Quest dit jeu très difficile et ce volet ne déroge pas à la règle. On est largué dans un monde aussi vaste que dangereux et il n'y a que l'exploration intensive de chaque lieu qui peut nous aider à continuer. En plus d'avoir constamment l'impression d'être perdu, les incessants combats aléatoires vous donneront du fil à retordre tant les ennemis sont nombreux et puissants. De longues séances de leveling (entraînement) sont donc obligatoires. Elles ne rendront pas les victoires contre les Boss plus confortables, elles les rendront juste possibles.

Comme pour chaque DraQue, le chara-design est assuré par Akira Toriyama



Des phases de leveling pas si contraignantes qu'on pourrait le croire. Les combats s'enchaînent rapidement et ne durent rarement plus de 20 secondes. Et ce grâce à une interface très simple à utilisée. Pas de barre ATB ici, on gère les actions avec le
peu d'options disponibles (attaque, défense, magies, objets...juste ce qui est nécessaire à tout bon RPG) au début de chaque tour, nous laissant la possibilité de dompter chaque attaque ennemie (enfin les plus coriaces peuvent frapper deux fois par tour).

Techniquement ce Dragon Quest est une réussite. Véritable copier/coller du remake PSX, il dispose de surcroît la particularité d'afficher les environnements (qui peuvent être pivoté à 360°) sur les deux écrans de la console. Cette performance s'avère très utile pour repérer le chemin à prendre dans les donjons. De plus le mélange 2D des personnages et 3D des décors est bien maîtrisé et donne un aspect old school au titre, ce qui ravira les plus nostalgiques d'entre nous. Ajoutez à cela les sublimes compositions de Koichi Sugiyama et vous obtenez l'un des jeux les plus séduisant de la Nintendo DS.

Les paysages s'étendent sur les deux écrans



Si vous n'êtes pas hermétique au leveling, que le système des combats arriérés ne vous gêne pas et que vous ne recherchez pas spécialement un scénario profond et mature, alors Dragon Quest : L'épopée des élus a toutes les chances de vous satisfaire. Une satisfaction de longue durée puisque il faudra au moins 35 heures de jeu pour finir la trame principale. Auxquelles se greffent de nombreuses heures passées à jouer au mini-jeux du casino, à remplir votre ville migrante, à compléter votre bestiaire, et à accomplir les quêtes annexes. De quoi vous occuper en attendant les sorties prochaines de DQ V et DQ VI qui devraient être encore plus longs et passionnants.


9
Pour peu qu'on s'y intéresse sérieusement, Dragon Quest : l'épopée des élus parvient à nous transporter dans un monde merveilleux tout droit sorti de l'imagination d'un demi-dieu. Si vous passez outre vos aprioris vous comprendrez peut-être pourquoi cette série est si populaire au Japon.