Attendu au tournant par les fans de la série Gyakuten Saiban, Apollo Justice Ace Attorney marque la naissance d’un nouveau cycle sur une nouvelle console : la DS, avec un nouveau héros Apollo Justice.
Après sa sortie, et son carton (environ un demi million d’exemplaires vendus) au Japon en octobre 2007, le titre débarque dans nos vertes contrées, l’occasion idéale de voir si Apollo se montre le digne successeur de Phoenix.
Apollix Justright : Ace Attorney !
La première chose qui frappe le joueur après avoir fini le jeu, c’est l’écrasante ressemblance du titre, pourtant inédit, à la première trilogie des Gyakuten Saiban.
Tout ou presque peut rappeler le premier Phoenix Wright : le héros niais et novice qui est un véritable assisté, incapable de résoudre les procès tout seul, la structure du titre qui n’a pas changé d’un poil (si vous désirez davantage de détail voir le test de Phoenix Wright 3), l’indéboulonnable Victor Boulay, toujours aussi prompt à se faire ridiculiser pour votre premier procès, le juge toujours aussi crétin, le mentor Kristoph Gavin vite fait expédié, la gourdasse tantôt chiante tantôt inutile tantôt indispensable, ici Trucy W…. (oups spoil) à la place de Maya.
Le policier stupide et incompétent, ici Ema Skye qui remplace Dick Tektiv…
Non franchement on a du mal à comprendre ce qui puisse justifier une si longue période de développement pour le titre. D’autant plus que le personnage d’Apollo est un bide complet :
- Il est moche et sa coiffure atroce
- Il est niais (encore plus que Phoenix)
- Et surtout, surtout, il ne sert à RIEN
Car oui le personnage d’Apollo Justice n’est qu’une façade, il y a beau y avoir quatre affaires distinctes dans le jeu (et cinq procès), Phoenix Wright en résout deux intégralement (a fortiori trois procès), semble tout savoir dans l’une des deux restantes, et est absent dans la troisième affaire.
Notre bel Apollo n’est donc qu’un sombre pantin manipulé par Phoenix depuis le début, et qui n’aura son vague moment de gloire uniquement dans la troisième affaire, et encore…
OBJECTION ! (ah bah non en fait…)
Car en plus d’affubler le titre d’un héros laid, inutile, stupide, etc, les scénaristes n’ont rien trouvé de mieux à faire que de mettre en face de lui un procureur qui semble s’être trompé de voie…
En effet au lieu d’offrir une résistance féroce comme savaient si bien le faire un Von Karma, un Edgeworth, ou un Godot, notre beau rocker ne trouve rien de mieux à faire que de venir systématiquement au secours de notre pauvre Apollo.
Dans la cinquième affaire du premier Phoenix Wright, ce genre de comportement avait la classe parce que c’était exceptionnel, mais un jeu entier comme ça, non clairement. Et ce n’est pas ses deux pauvres solos de guitare … sans guitare (sic*) qui viendront sauver le pauvre Klavier Gavin dans sa quête de Rédemption.
Le détail amusant est que la première fois que l’on rencontre Klavier, celui-ci ne fanfaronnera pas avec la célèbre phrase “ Je m’appelle “ XXX ” et je n’ai jamais perdu un seul procès ” - c’était le cas jusque là de tous les procureurs, excepté le bien nommé Victor Boulay, et cela montre d’emblée le manque d’envergure qu’aura notre adversaire futur et que, comme le dit si bien Phoenix lors de sa première rencontre avec le bonhomme :
“ You’re out of your league Rock Boy ”.
Et le reste…
Concédons tout de même au jeu quelques avancées, graphiquement, le bond est assez net par rapport aux précédents opus : le rendu est plus net, plus agréable, les personnages sont pourvus d’animations plus nombreuses et plus fluides, comme convenu toutes les pièces à conviction sont modélisées en 3D (mais cela ne sert à rien ou presque), l’OST est intégralement inédite et les pistes, bien qu’un brin décevantes, sont bien plus travaillées.
Ema Skye nous fournira bien “ quelques ” outils d’investigations de manière très sporadique, les temps de sauvegarde ont été optimisés et notre bel Apollo dispose d’un nouveau pouvoir surnaturel !
En effet le magatama de Maya ayant disparu (ainsi que Maya elle-même et tout le clan Fey au passage), les développeurs ont intégré un nouvel élément de gameplay permettant à votre avocat de déceler la vérité chez les témoins de l’enquête : contrairement au magatama, ce pouvoir se manifestera non pas lors des phases d’investigation, mais pendant les procès, et son fonctionnement diffère en quelques points de son prédécesseur. Cela se produira lorsqu’un témoin à la barre énoncera un mensonge que vous ne pourrez contredire avec une pièce à conviction; Apollo via son bracelet le ressentira, et durant le contre-interrogatoire vous pourrez déclencher son mystérieux pouvoir : une sorte de troisième œil. Celui-ci vous permettra de déceler les “ tics ” inhérents à une personne énonçant un mensonge, tout comme les psyche-lock, il sera par la suite peut-être nécessaire que vous présentiez une pièce à conviction pour appuyer votre thèse et mettre en évidence le mensonge contenu dans ce témoignage.
En bref
Parce que c’est un Ace Attorney, Apollo Justice demeure un très bon jeu.
Toutefois, et bien qu’apportant quelques avancées sur la technique et le gameplay, le jeu déçoit quelque peu notamment à cause de la niaiserie ambiante et l’inutilité du personnage d’Apollo.
Après un Phoenix Wright 3 plus sombre, les Ace Attorney entament un nouveau cycle d’apparence plus “ kikoo lol ”, de par son scénario, on en vient même à se demander l’utilité du personnage d’Apollo puisque le vrai héros ici demeure Phoenix Wright…