Retrouver mes dessins, mes ptites histoires et mes tests... laissez vos impressions, elles m'aideront dans mes travaux futures!!

§2 Pulsion

Salut


comme promis, voici le chapitre 2 de pulsion.

§2

Je reprenais mon souffle, dans cet ascenseur qui montait silencieusement à l’étage de mon appartement. Une douleur effroyable venant de mon œil crevé me donnait d’horribles vertiges. Malgré cela, j’avais réussi à rester aussi invisible qu’une ombre aux yeux de la police. L’ascenseur s’arrêta enfin au cinquième étage. Je marchai avec difficulté : ma notion des distances et des proportions avait changé à cause de ma blessure. Mes muscles aussi se plaignaient. Je pris ma clé, et ouvrit la serrure qui courait sur la porte sous l’effet de l’alcool. Je ne me sentais vraiment pas bien. Lorsque je m’affalai sur le canapé du salon, je crus que j’allais mourir tellement mes vertiges devinrent violents. Je tentai de vomir, mais j’avais déjà complètement vidé mon sac avant d’entrer dans l’immeuble. Et ce fut comme ça toute la nuit, jusqu’à six heures du matin, heure à laquelle je m’endormis.

A mon réveil, je m’aperçus que j’était dans mon lit, nu comme un ver, sous des couvertures douillettes et tièdes. Quelqu’un avait soigneusement lavé et plié mes habits qui étaient trempes de sang. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. Je me levai et mes pieds m’amenèrent inconsciemment au toilette. Mon reflet me regardait avec des yeux bouffis à l’intérieur de mon miroir. Tout à coup, ce fut le choc : mon reflet ne possédait aucune blessure, et mon œil droit intact clignait, bougeait avec frénésie. Sans savoir pourquoi, tous mes muscles se mirent à trembler. Comment cela était-il possible ? Comment mon œil avait-il pu se remettre d’une telle blessure ?
Je fus interrompu dans mes pensés par le bruit d’une porte qu’on frappe. Mon sang ne fit qu’un tour. Je criai un bien suspect « j’arrive ! », enfilant quelques habits sur une jambe. Au seuil de la porte, personne ; une lettre sans nom avait été déposée sur mon paillasson. Je crus rêver. D’abord, un combat à mort avec des coupe-jarret, ensuite un réveil sans aucune douleur, et maintenant un courrier mystérieux ; je devenais fou. La lettre me brûlait les doigts ; elle dégageait quelque chose d’intriguant, d’angoissant. Je l’ouvris ; il y avait un simple morceau de feuille arraché dans un cahier. Son écriture manuscrite me fit froid dans le dos. Sur le billet, l’auteur avait écrit « est-ce que tu me le montrerais encore une fois ? ».A ce moment-là, tous mes muscles lâchèrent, mon cœur s’arrête net, en même temps que mes poumons. Le spectacle de la veille avait impressionné le sinistre et vicieux témoin, car il y en avait eu un, et en plus, j’eus l’impression qu’il me traquait, qu’il voulait voir encore et encore les horribles homicides dont j’avais été le bourreau malgré moi. Un vent frais me gela ; des sueurs froides me démangeaient le dos et je me sentais fiévreux.

Je restais toute la journée chez moi, hanté par les fantômes de mes jeunes victimes, méditant sur l’incompréhensible nuit que je venais de vivre. Le plus intrigant, c’était pourquoi et comment mon œil était-il guéri ? Comment un organe mort, arraché à ses fonctions par un stylo, pouvait-il revivre, sans aucune plaie ou aucune trace ? C’était pourtant ce qu’il s’était passé. Il y avait deux hypothèses à cela : soit mon globe oculaire s’était mystérieusement réparé tout seul, soit le sinistre témoin s’en était occupé. En effet, je n’avais pas refermé la porte derrière moi puisque je m’étais quasiment évanoui sur le sofa.

En fin de soirée, alors que mon estomac hurlait famine, on frappa à ma porte une seconde fois à la porte. Cette fois-ci, par paresse, j’allai y répondre torse nu. Deux policiers, affichant un air plus que menaçant et armés jusqu’aux dents, me dévisageaient, moi et mon corps osseux.
-Bonjour. Êtes-vous Ivan Skovalovski ? aboya le plus potelé, postillonnant à travers sa moustache.
J’attendis un long moment avant de répondre. Pas moyens de fuir ; le petit dodu n’aurait aucune chance dans une course poursuite, par contre son compagnon au corps athlétique et à l’effrayant regard impassible pouvait me rattraper sans problème.
-Oui, c’est bien moi, répondis-je de ma voix fluette en rougissant.
-Monsieur Skovalovski, nous vous prions de nous suivre sans résistance au poste.
Je ne répondis rien. Moins j’en dirai, moins je m’en prendrai dans la tronche.
-Très bien. Permettez que je m’habille.
Nous sortîmes de l’immeuble, et en franchissant l’entrée, je me sentis observé comme un fragile petit oiseau en cage.

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Voilà! désolé d'avoir mis autant de temps à écrire la suite! n'oubliez pas de dire si vous voulez le prochain chapitre!