«Quand j'entends le mot Culture, je sors mon porte-monnaie.» Jean-Luc Godard * * * * * * «Il ne s'est jamais rien fait de grand dans le monde que par le courage et la fermeté d'un seul homme qui brave les préjugés de la multitude.» Gracchus Babeuf

[INDY] Yume Nikki



C'est quoi comme jeu ?
Yumme Nikki ("Journal de Rêve") est un jeu PC indépendant qu'on peut globalement qualifier de "jeu d'aventure" et entièrement développé par une seule personne, Kikiyama, avec RPG Maker 2003. Sorti en 2005 et rapidement populaire sur 2ch, il finira par attirer l'attention des gamers occidentaux et par bénéficier d'une traduction en anglais. Ce jeu est donc une o- NO WAIT. Je dis "jeu", mais peut-on vraiment parler de jeu ? Oui, mais ... Dans un jeu, on essaye de mener à bien une quête, de survivre et d'arriver à la fin, généralement, pas vrai ? Mais dans Yume Nikki, on ne peut pas mourir, on ne fait que récolter des objets et la fin n'est présente que symboliquement ... Alors, quel intérêt me direz-vous ? Et bien, disons que Yume Nikki est ce qu'on peut appeler un jeu contemplatif. Tout l'intérêt réside dans l'ambiance, les décors et l'environnement. Et à ce niveau-là, Yume Nikki est sans pareil. Parce que Yume Nikki, c'est un peu comme Pyramid Head qui viole votre hamster.

Euh ... Pardon ?
Yume Nikki possède un style vraiment particulier. Le jeu fait penser à un mix de MOTHER et de Silent Hill : Bizarre, glauque, silencieux, déprimant, ... et pourtant, vous ne le lâcherez pas. Ce jeu est un périple surréaliste que vous ne serez pas prêts d'oublier. Vous prenez le contrôle d'une jeune hikikomori, Madotsuki, qui vit seule dans son appartement et refuse de quitter sa chambre. Tout ce que vous pouvez faire, c'est jouer à la console, aller sur votre balcon, écrire dans votre Journal de Rêve pour sauvegarder ou vous coucher dans votre lit. Ça n'a pas l'air très palpitant comme ça, mais ... S'il y a un Journal de RÊVE, ce n'est pas pour rien : Effectivement, lorsque vous allez dans votre lit, vous vous endormez et atterrissez dans un nouveau monde : Le Monde du Rêve. Et là, vous pouvez sortir. Sauf que vous arrivez dans un endroit inattendu : Nexus, une immense pièce noire, antichambre vers d'autres mondes dans lesquels vous vous rendez au moyen d'une porte. Ces mondes, au nombre de 12, sont variés et tous plus bizarres les uns que les autres : Le Number World, le Eyeball World, le Candle World, ... Concrètement, vous pouvez aller où vous voulez, et vous êtes presque entièrement libre. Disséminés à travers ces mondes se cachent des "Effects", à savoir des objets qui vous confèrent certaines caractéristiques ; et si certains sont nécessaires pour pouvoir "progresser" dans le jeu, d'autres sont purement esthétiques. Le Parapluie, par exemple, fait tomber la pluie et vous permettra d'éteindre un feu pour libérer l'entrée d'une pièce inaccessible autrement. La Serviette, elle, vous enveloppera dans un grand essuie beige et ... c'est tout. Il y en a beaucoup d'autres, 25 en tout. Et lorsque vous voudrez revenir au Monde Réel pour sauvegarder, il vous suffira de vous pincer, et vous vous réveillerez. Voilà à quoi vous devrez vous attendre lorsque vous lancerez Yume Nikki. Tout du moins, jusqu'à ce que vous décidiez d'aller plus loin ...

...? Il se passe quoi ?
Il est temps d'approfondir ce qui fait tout la force de Yume Nikki : Son ambiance. Ce n'est "que" de la 2D, mais il est pourtant terriblement perturbant. Le jeu n'a pas besoin de screamer ou de gore à outrance pour vous mettre mal à l'aise : Parcourant différents styles graphiques, de l'oekaki au sprite Famicom, le jeu combine une imagerie sombre et inquiétante avec une atmosphère mystérieuse et passive si chère aux histoires d'épouvante japonaises ... Un fond sonore venteux, un cadavre au beau milieu d'une route barrée. Une femme au visage déformé vous poursuit à travers un dédale de chiffres lorsque vous lui donnez un coup de couteau. Vous vous jetez délibérément dans la gueule menaçante d'un immense monstre d'égouts rougeâtre. Ce sont des exemples parmi tant d'autres bien plus dérangeants ... Mais quelle est la signification de tout ceci ? Y a-t-il une symbolique derrière ces visions d'horreur ? Comme pour toute œuvre surréaliste, il est impossible d'imposer une explication, la vérité ne se cache que dans votre tête. Toutes les possibilités sont imaginables. Viol, suicide, avortement, traumatisme, dépression, folie, drogue, phobie, ... À vous de vous demander à quoi peuvent bien vous faire penser un mur décoré sur tout son long de menaçantes formes phalliques ou un rassemblement de silencieuses femmes sans visages.

Comment on s'y retrouve ?
Dans Yume Nikki, rien n'est guidé : À vous de vous débrouiller. Pas d'indice, pas de carte, tout ce que vous pouvez faire est errer à travers les différents mondes pour contempler leur beauté morbide et trouver des Effects pour ouvrir la voie vers de nouvelles zones. Cela dit, tout trouver et accéder à tous les endroits et tous les évènements du jeu sans walkthrough relève presque de l'impossible : Le mieux à faire reste donc d'utiliser le walkthrough que je vais vous donner lorsque vous êtes vraiment bloqués et ne savez plus progresser, mais évitez le reste du temps de le lire : Cela gâcherait toutes les surprises que le jeu vous réserve. Gardez en tête que c'est de la contemplation, pas du challenge : Vous finirez bien par faire une étrange rencontre au détour d'un sombre couloir. Oh, et un petit conseil, si vous tombez dans une maison avec un interrupteur, éteignez-le. Et s'il ne se passe rien de spécial, sortez, revenez, et rééteignez-le jusqu'à ce que ça faaaaAAAAAAAAAAAA-----

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Bref, ceci clôt mon article sur Yume Nikki. Pour télécharger le jeu, c'est par ici (56Mo) et pour le walkthrough, c'est par là. Et si jamais vous devenez fanboy,
rejoignez la communauté Yume Nikki sur Uboachan ou apprenez-en plus sur le jeu sur le Yume Nikki Wiki ! Voilà, en espérant vous avoir donné envie de ... "contempler" ce jeu.