L’art c’est un peu un jeu d’influences, et reconnaître des traits ou un style dans une oeuvre est normal. Ces dernières années, c’est Breath of the Wild et sa révolution du monde ouvert qui a été beaucoup singé. Mais avec Star Overdrive, un petit studio italien prend le pari de vraiment changer la formule pour le meilleur grâce à un ingrédient inattendu. Qui a dit hoverboard?
Test réalisé d’après une version envoyée par l’éditeur
Trop vite? Non, je ne crois pas!
Vous êtes BIOS, un jeune homme qui explore l’espace à la recherche de sa promise, NOUS. Et coup de bol, après 7 longues années, vous la trouvez enfin, isolée sur une planète minière désertique. Sauf que l'atterrissage ne se fait pas sans mal et que le pauvre BIOS se retrouve isolé à la surface avec pour seule compagnie un Hoverboard, et la vision de l’ascenseur spatial où son aimée réside. Comment y accéder? Et bien, en explorant les lieux, vous trouverez de quoi lui rendre son énergie et l’activer. mais bien entendu ça ne se fera pas sans mal. C’est partiiiiiiiiiiiii!
La surface de la planète est un immense monde ouvert et non ne partez pas tout de suite! Star Overdrive a la bonne idée de rendre ce terrain de jeu immense hyper ludique en nous permettant de l’explorer à toute berzingue avec notre meilleur allié, l’hoverboard! Si à pied, BIOS se contrôle de manière assez molle, une fois sur sa planche, vous êtes un missile qui saute, qui fait des figures, qui boost à tout va pour des sensation vraiment cool. C’est le cœur du jeu, et il fonctionne vraiment bien. A tout moment, l’exploration est rendue très fun par cette mécanique de mouvement qui ne fait qu’aller crescendo tout au long du jeu et des améliorations que vous allez débloquer, comme de pouvoir surfer sur l’eau, les surface en métal ou bien entendu booster encore plus votre vitesse. Il est grisant de voir à quel notre planche devient rapide et maniable, et de débloquer des fonctionnalités cachées comme un aide au combat.
Star Overdrive est donc, quand on est pas occupés à dévaler les dunes, un jeu d’aventure rappelant beaucoup Breath of the Wild. BIOS est doté de pouvoirs influençant les ennemis ou la physique du jeu (comme rendre les choses rebondissantes) et va s’améliorer en visitant des stations minières (des sanctuaires, oui.) Chacune de ces stations minières doit être activée en visitant la grande tour de la région qui renferme une première énigme, puis elles renferment elles-mêmes d’autres petits puzzles ainsi que des secrets. Débloquer assez de choses dans une région et vous débloquerez une course de vitesse, qui débloquera un boss, et une fois tout ce beau monde au tapis, il sera temps d’aller sauver votre bien-aimée. Une progression libre et simple, mais efficace.
Du bricolage, mais dans l’espaaaaaaace!
Vous aurez deux freins à votre progression: vos capacités personnelles, et celles de votre planche. Pour vous améliorer, il va falloir trouver des stations minières spéciales qui vous confieront de nouveaux pouvoirs, ainsi que les stations normales qui vous permettent d’investir dans vos statistiques: endurance, santé, etc. Pour booster votre planche, il va falloir ramasser tout ce qui traîne en terme de matériaux (très limités en type et faciles à trouver) ainsi qu’en cristaux pour fabriquer et payer des améliorations. En effet, au début, votre planche ne fait que le minimum, mais après quelques heures, et les bonnes améliorations, vous allez rapidement doubler voir tripler votre vitesse, votre saut, votre boost, ce qui est indispensable pour triompher des courses contre la montre et des boss.
Qu’en est-il d’ailleurs du combat? Et bien, ce n’est pas un point fort du jeu. A pied, BIOS est lent et rigide, et les ennemis, eux, sont mobiles et très résistants. Vous n’avez pas de combos d’arme, alors comment vous défendre? En utilisant vos pouvoirs bien sûr! Jeter les ennemis les uns sur les autres, leur renvoyer leurs projectiles, les rendre rebondissants… vous avez beaucoup de choix qui sont dévastateurs, mais très peu d’énergie, et au delà de trois ennemis, vous allez vous faire balader. Vous ne contrôlez pas assez votre personnage pour répondre efficacement à tout. Alors quand il faut attendre la recharge de l’énergie ou taper au corps à corps pour en regagner, ce n’est vraiment pas facile de garder le contrôle. C’est dommage car les pouvoir sont vraiment drôles à utiliser. Les boss, eux, se battent sur votre planche, et c’est un mix d’utilisation de pouvoirs et de pilotage qui vous aidera à les vaincre dans des batailles franchement cinématiques et bien réalisées, si un peu répétitives.
D’ailleurs parlons de la difficulté. En jeu, elle vient surtout du fait que réagir aux ennemis est compliqué. En fait, voir le Game Over sera fréquent car il survient dès que vous tombez dans un trou ou dans l’eau également, et croyez-le, ça arrive. Mais quelle est le prix à payer pour l’échec? Aucun. Vous réapparaissez là où vous êtes mort, les ennemis battus restent battus, les énigmes restent résolues, et la barre du vie du boss reste comme vous l’aviez laissée. Un peu dommage, car du coup on est tenté de faire n’importe quoi du moment que ça passe. Mais peut-être est-ce en fait bien l’esprit du jeu?
The night begins to shine
Star Overdrive est un jeu à l’ambiance musicale particulière, très inspirée du rock des années 80, à tel point que votre héros se bat avec un synthé et que vos pouvoirs déclenchent des notes, ce qui est une idée géniale. Les logs et pouvoirs sont des cassettes audio, mais vous trouverez également de véritables cassettes audio afin d’écouter quelques titres lors de votre exploration trop souvent silencieuse, et même des QR codes pour les écouter sur votre vrai téléphone. Une attention aux détails délicieuse qui renforce le sentiment de jouer sur une couverture d’album de l’époque. Mais si, celle avec les 3 lunes dans le ciel et le désert alien… Ah bah ça tombe bien c’est là qu’on joue en fait. Même les cinématiques et l’histoire du jeu évoquent un amour de jeunesse sous fond de création musicale. C’est frais et très efficace malgré qu’on ne voit justement pas assez cette histoire. La faute à l’appel de l’hoverboard.
Graphiquement, par contre, difficile de dire que le jeu suit. Si la direction artistique est bonne, force est de constater que le décor se compose du minimum. Même avec trois biomes, on s’ennuie vite, visuellement parlant. Difficile d’en vouloir à une si petite équipe pour un jeu aussi ambitieux pourtant, surtout que ce sacrifice visuel a un but: garder une framerate stable, ce qui est un pari réussi le plus souvent, et qui était très important pour garder une sensation de vitesse au cœur de l’expérience.