Nintendo Switch

Monster Hunter Stories (Switch)

Test Switch

Monster Hunter Stories (Switch)

Par Lotario - Le 13/06/2024 à 18:00

C’est en septembre 2017 qu’est sorti Monster Hunter Stories sur Nintendo 3DS européennes, soit 1 an après la sortie japonaise. Se présentant clairement comme un spin-off à la série principale Monster Hunter, celui-ci propose une expérience RPG au tour par tour. Malgré son apparence joyeuse et colorée, le titre était parvenu à convaincre et fut salué pour son respect de l’univers de la licence. Capcom nous propose de revivre l’expérience sur Nintendo Switch, pour une sortie au 14 juin 2024, tout en y intégrant quelques ajouts. Nous avions été très emballés lors de notre preview dont une grande partie du test sera similaire. Nous avons cette fois accordé notre attention sur le contenu post-game afin de donner un avis définitif sur le titre.

Un terrible fléau noir

Pour rappel, dans l’univers de Monster Hunter, ce sont les Chasseurs qui sont la clé de ce monde. Ils sont amenés à maintenir l’équilibre dans la nature avec les "monstres" qui peuvent être une véritable menace. On peut dire qu’ils font partie de l’écosystème et même de la chaîne alimentaire dans un sens. Leur but étant de chasser afin de récolter des ressources pour créer armures et armes de plus en plus puissantes afin de braver des monstres encore plus forts. Mais il semblerait qu’un petit village ne perpétue pas ces traditions et ait choisi une autre voie. En effet, au lieu de la chasse, ils ont choisi de se lier d’amitié avec les monstres afin de collaborer au quotidien avec eux, Ce sont des Riders. Ainsi, ils sont aussi en capacité de les élever, les monter et même combattre à leurs côtés. N’ayant pas du tout la même philosophie que les Chasseurs, ils ont décidé de se couper du reste du monde…

L'histoire débute alors que trois petits garnements sont partis en exploration dans une forêt. Il s’agit de Lilia, Ren et vous-même. Lors de votre petit périple, vous découvrez des œufs, Lilia souhaite alors exécuter le rituel de l’amitié afin que vous deveniez tous trois riders. Bien évidemment, cela ne marche pas. Mais un œuf se met à éclore au même moment, il s’agit d’un Rathalos. De retour dans votre village, le chef décide de prendre le Rathalos afin de s'en occuper puisque pour le moment, vous n’êtes pas Rider. Malheureusement, une menace apparaît, un Nargacuga enveloppé d’un voile sombre étrange. Ce dernier s’en prend au village et il en découle malheureusement que Ren perd sa mère. Un an plus tard, vous devenez enfin Rider et il est temps pour vous de faire vos preuves. Ren, toujours très affecté par les événements, n’est plus que l’ombre de lui-même. Vous découvrez aussi que ces événements sont dus à ce que l’on appelle le fléau qui corrompt les monstres. Vous êtes alors envoyé pour enquêter et résoudre ces troubles en compagnie de Navirou alors que Ren développe une haine sans borne envers les monstres…

Rider, un style à part entière

Comme indiqué en introduction, ici, nous ne sommes pas dans un jeu d’action, mais bel et bien dans un jeu de rôle au tour par tour. Toutefois, le titre respecte au maximum les codes de la série et propose ainsi un système qui lui est propre. Durant les combats, vous serez accompagné de l’un de vos monstres, sachant qu’une équipe peut en contenir cinq. Lorsque c’est votre tour, vous devez choisir de quelle manière attaquer : Force, Technique Vitesse. Votre monstre quant à lui agit de son propre chef en fonction de sa spécialité ; car en effet, il possède lui aussi un de ces trois attributs. Cela signifie qu’il va privilégier ce type d’attaque. Vos adversaires feront de même. C’est donc une sorte de Shi-fu-mi qui se dessine. De ce fait, si vous utilisez une attaque Technique alors qu’un Velociprey attaque avec Vitesse, vous aurez l’avantage lors de la confrontation. Il est à noter que cela concerne deux assaillants qui se visent mutuellement. Cette notion ne marche pas si par exemple vous visez un monstre s’en pendant au vôtre, dans ce cas, l’attaque se déroule normalement. Lors d’un affrontement, même si vous avez l’avantage, sachez que vous prendrez malgré tout une partie des dégâts.

Outre cette notion de Shi-fu-mi, l’autre point du gameplay s’axe sur la gemme de l’amitié. Lorsque vous réalisez des actions réussies en combat, vous générez des points d’amitié. Par exemple, si un monstre utilise l'attaque force et que vous faites tous deux une attaque vitesse, vous allez déclencher une attaque synchronisée qui, outre le fait d’être impressionnante et puissante, rapporte beaucoup de points. Les points peuvent alors être dépensés afin d'utiliser vos techniques ou de demander à votre monstre d’en lancer une. Mais si vous cumulez cent points, vous pouvez monter votre monstre. Lorsque vous êtes sur son dos, vous pouvez lancer une attaque très puissante (sorte d’attaque ultime) appelée talent d’amitié (à savoir que dès cent points atteints, la gemme est au niveau 1 et peut être montée au niveau 3, renforçant le talent d’amitié).

Votre équipement a aussi son importance afin de vous offrir armure et protection élémentaire, ce qui peut très largement aider dans certaines situations. Il en va de même pour les armes. Vous constituer un équipement polyvalent afin de l’adapter en fonction des régions peut être salvateur. Au fur et à mesure de votre progression et tout particulièrement en réalisant des quêtes annexes, vous apprendrez de nouvelles techniques. Récolter des objets est l’essence même de Monster Hunter, et Stories n’échappe pas à la règle. Toutefois, en combat, vous ne pouvez accéder à tout votre inventaire. De ce fait, il est primordial de vous constituer votre sac de chasseur. Voyez ça comme un kit de survie dans lequel il est bon d’y mettre de quoi survivre afin de vous soigner, mais aussi de guérir des différentes anomalies. Et puis ici aussi le poison, la paralysie, le sommeil et d’autres sont légion. Mais n'oubliez pas les objets utiles type marqueurs afin de faciliter votre chasse aux œufs.

Enfin, des événements peuvent se déclencher en combat opposant votre monstre à un autre grand monstre. Ils peuvent se lancer dans un duel de force se mettant tête contre tête à se pousser, il convient alors de marteler le bouton A. Le combat de souffle quant à lui oppose deux monstres se lançant un rayon et il faut dans ce cas tourner le stick de la manette le plus vite possible. La lutte aérienne, quant à elle, demande d’appuyer sur L et R rapidement et de manière alternative. Remporter ces événements rapporte aussi bon nombre de points d'amitié au-delà de faire des dégâts. En définitive, on se retrouve dans un système bien plus riche qu’il n’y paraît en début de partie, et même le choix des armes peut être stratégique, car chacune propose ses propres combos. Il est à noter que le titre propose les épées et boucliers, les grandes épées, les marteaux et les cornes de chasse. Essayez un peu tout afin de devenir un Rider accompli.

Explorer et élever

Hors combat, vous passerez votre temps à explorer et à élever des monstres. Pour l’exploration, sachez que certaines zones ne sont accessibles que grâce aux capacités des monstres que vous pouvez chevaucher durant ces phases. Une petite île perdue au milieu d’un lac vous fait de l'œil ? Et bien avec un monstre possédant la nage, elle vous sera accessible. Certains rochers vous bloquent, prenez dans votre équipe un monstre ayant brise-roche. Outre le fait de trouver des matériaux plus rares, cela vous permettra en plus de trouver plus de Poogies. Oui, les Poogies, vous savez, les sortes de cochons que vous pouvez habiller suivant les costumes que vous trouvez. Mais l'essentiel de l'exploration va surtout s’axer sur votre chasse aux œufs. Des grottes (nids) apparaissent aléatoirement sur la carte, dès lors que vous y pénétrez, vous aurez l’impression d’être dans un mini donjon (très court). Une fois arrivé au bout, vous allez pouvoir ramasser un œuf. Notez cependant que l’obtention de l'œuf est aléatoire, ils sont de couleurs et de motifs variés. Comptez sur votre mémoire pour vous rappeler des types d'œufs et faire le bon choix, en sachant que Navirou vous donne des indices quant à la qualité de l'œuf.

Lorsque vous faites éclore l'œuf, en tapotant sur un bouton, des statistiques supplémentaires sont octroyées à la créature et cela dépend justement de sa qualité. Choisissez les monstres avec soins, mais leurs statistiques ne sont pas les seules données à prendre en compte. Ils disposent aussi de gènes dans une sorte de tableau à neuf pastilles. Toutefois, tous les monstres n’ont pas ces neuf pastilles dans leurs gênes. De plus, certaines sont actives offrant alors un bonus passif : PV +, Feu +, etc. Une fonctionnalité, appelée rite de transmission, permet de transférer un gène d’un monstre à un autre en les “fusionnant”. Attention, le monstre ayant transmis son gène disparaît après le rite. Il est tout à fait possible de créer des monstres très puissants de cette manière. De plus, si vous réussissez à aligner 3 pastilles de même couleur, vous réalisez un bingo octroyant un bonus non-négligeable supplémentaire. Mais ça ne s’arrête pas là. Pourquoi ne pas créer des monstres hybrides. On peut même faire bénéficier à un monstre de glace le type feu ! Il paraît que son appendice pourrait même changer. Ce système offre des possibilités incroyables et en devient très addictif pour qui souhaite optimiser son équipe.

Les expéditions et les arènes

Ce qui peut rapidement devenir une difficulté, c'est de faire monter en niveaux plusieurs Monsties afin d'avoir en réserve toujours de quoi pallier à certains lieux et à certaines situations. De plus, il est important de noter qu'un nouveau-né est forcément de niveau 1. Il faut donc bien le faire progresser afin qu'il puisse se joindre au combat, d'autant plus s'il vous intéresse que ce soit, par son type, son espèce ou même ses gênes. C'est là qu'entrent en jeu les expéditions. Vous pouvez envoyer une équipe parcourir les régions déjà visitées afin de récupérer des objets et au passage, gagner de l'expérience. Vous pouvez par ailleurs donner une dominante à l'expédition, par exemple l'expérience, et ainsi faire progresser vos Monstres plus rapidement. La durée de l'expédition et les types d'objets dépendent bien sûr du lieu choisi. À un moment de l'histoire, vous allez débloquer les arènes. Celles-ci vont s'affronter des Riders comme dans un tournoi. Plusieurs catégories sont disponibles, il est nécessaire de bien constituer son équipement et son set d'objet pour arracher la victoire. Vous pourrez alors gagner des objets très spéciaux en cas de victoire au fil des échelons.

Même un Rider peut atteindre le rang G

Parlons désormais du contenu que vous offre le titre. Afin de terminer l'histoire, si vous prenez le temps de faire les quêtes annexe et gérer vos Monsties en parallèle, vous pouvez compter facilement sur une cinquantaine d'heures de jeu pour le boucler. Ce qui en soit est très honorable pour un RPG. Toutefois, le titre ne s'arrête pas là et va vous permettre de poursuivre votre expérience une fois l'histoire terminée. Afin de faire le parallèle avec la série principale, lorsqu'en principe vous avez chassé le monstre iconique de l'opus sur lequel vous jouez, vous avez accès en principe à une difficulté supérieure vous permettant de créer des armes et armures plus puissantes tout en affrontant des Monstres toujours plus puissants. Et bien ici aussi, Capcom nous gratifie de cette difficulté et ce n'est pas pour nous déplaire. Le challenge est au rendez-vous et chaque monstre redevient une épreuve à surmonter, même ceux du début de jeu. Concrètement, cela se traduit par de nouvelles tanières, de couleur rouge, qui abritent des monstres de haut rang, dans lesquelles de nouveaux œufs peuvent être trouvés. Qui sait, aurez vous peut-être la chance de tomber sur un dragon ancien ? Chevaucher un Kirin, ça reste la grande classe tout de même ! Enfin, notons que le titre propose aussi tout le contenu qui a été ajouté à l'époque sur 3DS via des mises à jour (ce que l'on peut comparer aux quêtes événements).

La Tour de l'illusion et le Labyrinthe des épreuves

Une fois l'histoire terminée, outre la difficulté, deux nouveaux lieux vous attendent afin de mettre vos talents de Rider à rude épreuve. La tour de l'illusion est un lieu dans lequel un Monstre vous attend à chaque étage, et bien évidemment de haut rang. Une fois arrivée à la tour, une caravane (téléportation) est débloquée et ce sera le cas tous les dix étages afin de ne pas avoir à tout recommencer. Après chaque victoire, vous accédez à un coffre contenant divers objets suivant l'étage. Cela peut être des potions de soin comme des objets spéciaux. La montée ne sera pas de tout repos. Le labyrinthe des épreuves est quant à lui une sorte de donjon procédural. Chaque tentative est différente. Le principe est de traverser cinq lieux (comme si c'était cinq tanières) et d'y affronter un boss une fois arrivé à son terme. L'occasion parfaite pour trouver des œufs rares ! Ces deux modes permettent en effet de rallonger la durée de vie, rencontrer de nouveaux Monstres mythiques au prix d'un farming qui pourra paraître long pour les moins patients.

Un style qui fait toujours mouche

Le soft ayant été développé sur 3DS, le portage peut poser question quant à sa qualité. Et bien, le style adopté par Monster Hunter Stories ne souffre pas de la transition. Tout est impeccable à l'œil et rien ne vacille. On note juste que les grands espaces apparaissent un peu vides, car ils avaient été peu détaillés à l'époque (entendez par là, un sol texturé au lieu d’avoir un sol rempli d’herbes modélisées par exemple). Cependant tout passe très bien et reste chatoyant et plaisant. De même, les monstres apparaissent comme toujours aussi impressionnants malgré tout et bigrement beaux dans ce style cartoon. La bande son reste toujours aussi bonne, colle parfaitement bien à l'univers à la licence et offre des moments épiques. L'ajout de doublages intégraux est aussi un plus indéniable dans cette nouvelle version qui rend l’expérience en effet plus plaisante.

Maintenant que l'expérience est complète, nous pouvons affirmer que Monster Hunter Stories reste toujours une valeur sûre aujourd'hui. Ce qui peut lui faire mal, c'est la comparaison avec le deuxième opus qui se veut bien sûr encore plus généreux et a su étoffer son gameplay. En revanche, tester ce premier opus pour qui ne l'aurait jamais fait ne risque pas de décevoir, cela permet de découvrir les fondements de cette série en marge de la série principale. De plus, le fait d'avoir une version complète avec tous les ajouts qu'il y a eu au fil des mois à l'époque est ici bien plus plaisant. Le contenu est tel que l'investissement est plus que rentable.

8
Monster Hunter Stories premier du nom n'a pas pris une ride. Entre le respect de l'univers, les mécaniques qui fonctionnent toujours aussi bien et le contenu gargantuesque, il serait dommage de passer à côté. Il reste un vent de fraîcheur pour la licence Monster Hunter. Nous ne pouvons qu'inciter les amateurs de la licence à s'y essayer si ce n'est pas déjà fait (et foncer ensuite sur le deuxième opus qui sublime cette série).

  • Un Système de combat toujours aussi efficace...
  • Une histoire qui laisse suivre grâce à ses personnages...
  • Des Monstres Chabuleusement modélisés...
  • Le système de gênes pour les Monstres
  • Tout le contenu inclus (toutes les mises à jour)
  • ... Mais pouvant devenir redondant à le longue (surtout en post game)
  • ... Même si quels passages sont très convenus
  • ... Mais des environnements hérités de la 3DS un peu vides