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Pourquoi le dernier trailer de Zelda est-il une aussi franche réussite?

Par Saurus_no_Haineko - Le 22/01/2017 à 00:00

Véritable invitation au voyage, le dernier trailer de Zelda a marqué le monde du jeu vidéo de son empreinte. Mais pourquoi ? Pourquoi un simple trailer a-t'il su émouvoir tant de personnes ? Le simple fait qu'il y ai le nom « Zelda » dessus ne suffit pas à expliquer un tel phénomène.

Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'un trailer, c'est que même si c'est avant tout penser et construit comme un pur objet de communication, ça n'en fait pas un pour autant un objet dépourvu de tout travail artistique. Un trailer est par essence extrêmement travaillé, chaque image, chaque seconde, est choisie avec le plus grand soin, et ce, dans un objectif précis.

Aujourd'hui, vous l'aurez compris, ce ne sera pas une analyse afin de savoir tout ce que le trailer nous montre du jeu... Mais une analyse « technique » (le mot n'est pas bien choisi) afin de comprendre pourquoi, par quel moyens, le trailer nous touche.

Par avance, je vous préviens : Ce ne sera pas, ce ne pourra pas, être exhaustif, ou précis sur les moyens employés par Nintendo afin de produire ce trailer. Non, je n'ai ni les compétences, ni les connaissances pour le faire : Je ne suis ni réalisateur, ni technicien, ni analyste professionnel, ni étudiant en cinéma. Prenez-ça comme l'interprétation d'une personne qui voudrait faire évoluer le point de vue des personnes sur des objets beaucoup plus intéressants qu'ils ne le laissent penser. Comprendre comment quelque chose est construit, ça permet de comprendre pourquoi cette chose résonne (ou non) en nous. N'oubliez pas que le cinéma, c'est avant tout l'art de la manipulation, et les trailers ne sont rien d'autres que des courts-métrages.

Avant de commencer :

Voici, en outre, quelques définitions des termes que je vais utiliser. Je ne vais pas me risquer à faire des définitions personnelles, imprécises, je me contente de reprendre ce que d'autres, bien plus connaisseur du sujet que moi, disent. L'intégralité des sources seront en bas de cet article, et je vous conseille vivement d'y jeter un coup d'oeil si vous souhaitez approfondir le sujet, surtout parce que cet article ne parlera pas jeu vidéo, mais parlera... Cinéma.

- Plan : « Le plan est le morceau de film entre deux raccords. Avant d’être cela, il est surtout un choix du réalisateur lors du tournage, pour déterminer quelles informations visuelles et/ou psychologiques il souhaite donner aux spectateurs » (Le raccord étant la frontière, invisible, entre deux plans différents)

- Travelling : « Le travelling est un déplacement réel de la caméra durant la prise de vue qui amène à un changement de point de vue physique » (A différencier du zoom qui lui n'implique pas un mouvement de la caméra)

Par ailleurs, vu qu'il serait extrêmement simple de se perdre dans ce que je vais dire, à tout moment vous pourrez, en cliquant sur les liens, retrouver le time-code exact de la scène dont je parle. Il ne me reste qu'à vous souhaitez une bonne lecture. N'hésitez pas, par ailleurs, à nous donner votre votre avis sur ce trailer, sur cet article très expérimental, dans les commentaires.

1) Première partie du trailer : Introduction  (de 0:00 à 0:50)

Le premier plan du trailer est aussi le plus long, il dure près de 13 secondes. Et le second plan « continue » le premier, c'est le même paysage, montré d'un point de vue différent mais assez proche du premier. Le but étant de laisser le temps au spectateur de rentrer dans l'univers que va exploiter le trailer. Au fil de cette partie d'ailleurs, les plans seront d'abord très éloignées des paysages, mais se rapprochent de plus en plus à mesure que nous nous rapprochons de la fin de cette partie.

Ce qui est montré ici, c'est la nature, sauvage. Des mouettes, des cascades, des morses, un renard arctique qui baille... C'est accentué par le fait que les seuls personnages montrés, sont les korogus, des être proche de plante, et il est facile de les rater si l'on ne fait pas attention ou si l'on ne les connait pas. De la même manière, le plan suivant, un plan ou l'on voit la Master Sword, est un plan très majestueux. Rien d'étonnant puisque il s'agit d'un plan d'ensemble en contre-plongée de l'arbre Mojo, qu'il est étonnamment facile de manquer puisque l'oeil voit avant tout la Master Sword, que l'Arbre Mojo est plongé dans la brume et que le plan est très court (3 secondes)Il est enchaîné par le seul plan fixe de cette séquence, qui nous montre la Master Sword. Cette épée finit de nous donner l'identité du jeu si l'on avait encore le doute : C'est bel et bien Zelda.

La musique commence à 00:08, en même temps qu'on voit la terre, elle est calme, pose une ambiance mystérieuse, aérienne, devient pressante, inquiétante, à mesure que l'on se rapproche de la Master Sword... Pour souligner, finalement, la paix du lieu au moment ou l'on voit la Master Sword en plan fixe. Enfin, la musique, à la fin, sert de transition vers la seconde partie du trailer.

2) Seconde partie du trailer : Le début du voyage (de 00:50 à 1:30)

Ce passage commence lui aussi par deux plans très longs : On entre dans la peau de Link. Le premier est un traveling avancé, qui nous fait découvrir le personnage de Link qui découvre, en même temps que nous, le paysage. Ce qui est conforté par le second plan, qui est un panoramique qui se place juste à côté de Link, commençant par un, il faut le dire, fondu assez moche.

La musique devient beaucoup plus orchestrale, beaucoup plus grandiloquente, beaucoup plus majestueuse lors de ces plans. Puis pour souligner le début du voyage de Link, elle devient plus rythmé, et un premier mouvement musical apparaît, répéter deux fois, de plus en plus fort.

Le visuel accompagne cette montée en puissance de la musique, puisque Link, lors des 4 prochains plans, ne cesse de monter : Une colline, une falaise, un pont, puis une montagne. Puis, la musique se pose, et Link cesse de courir, comme si il était arriver à sa destination. Il tourne sur lui même, à dos de cheval, observant quelque chose que l'on ne voit pas.

C'est à ce moment là que le premier personnage, une vieille femme, parle, et on nous introduit à la légende de l'univers ou nous sommes. Le personne de la vieille femme est souvent utilisé en tant que porteur de sagesse, c'est classique, mais efficace. Il s'agit de la seule voix dont on ne connaîtra jamais l'identité du personnage qui est derrière. Pendant ce temps, la caméra nous montre successivement plusieurs lieux, non pas sauvages, mais en ruine : Un temple, le cadavre d'un gardian, un autre temple (?) donnant sur une étendue d'eau. Ceci accentuant l'aspect « légende » de ce que raconte le personnage. On revient alors à Link qui voyage dans un endroit sauvage a flanc de montagne... Avant de finir cette partie sur un gigantesque panoramique, majestueux, qui, toujours avec la musique, nous introduisent à la troisième partie

3) Troisième partie du trailer : Link contre Calamity Ganon (de 1:30 à 2:23)

La caméra se fixe. La terre tremble. C'est anormal : un banc d'oiseau s'envole, un écureuil est surpris... Et c'est l'explosion, une tour apparaît et s'élève. Les ténèbres, que l'on comprend comme étant Calamity Ganon, se réveillent. Et on voit Link, seul, perché sur la tour, observant ce spectacle. Une lueur apparaît cependant en plein cœur du château maudit, signe d'espoir, signe que ce démon n'est pas invincible et peut-être vaincu... Mais que se sera difficile, comme en témoigne le plan nous montrant l'apparition de divers monstres tous plus difformes les uns que les autres.

La musique, pendant ce passage, est paniquée. Les violons sont rapides et répètent inlassablement le même mouvement musical, tandis que les instruments à cuivre, accompagnés ensuite par les choeurs servent à souligner la gravité de la situation. Le roulement des percussions accentuent l'oppression du moment et la sensation de danger.

Nous sommes alors à 1:44, et à partir de là et jusqu'à 1:59, près de 10 plans différents vont se succéder. Le montage devient infernale, tandis que Link affronte différents adversaires. La musique est épique, tout ceci soulignant la difficulté de la tâche qui est assignée à Link, qui est pressé par le temps.

A 1:57, ces affrontement s'arrêtent, on passe à autre chose : Link réveille quelque chose que l'on ne connaît pas... Mais le trailer ne s'arrête, arrivent 3 plans successifs nous remontrant Calamity Ganon et le cauchemar absolu qu'il représente.

Link repart alors dans son voyage, en planant, et le trailer nous montre alors d'autres paysages. Mais cette fois-ci, ils ne sont ni sauvages, ni en ruines : Ce sont deux villes, bien habités, qu'il faut protéger de la folie de Calamity Ganon, qui nous est montré juste après les deux villes par des plans de lieux complètement dévastés, finissant sur un plan de Link sur un radeau. Parce que on nous a montré que le voyage de Link passerait par la terre, par les airs, mais pas encore par l'eau.

A ce moment là, la musique se fait épique, priorité est donné aux violons, et les percussions abandonnent le roulement pour se faire plus marqué, plus imposantes. Puis, quand Calamity Ganon réapparaît, les cuivres se mêlent à la danse, rajoutant s'il le fallait encore plus de puissance à la musique. Puis, quand les paysages détruits par le Fléau apparaissent, la musique se fait plus lancinante, et baisse peu à peu en sonorité, et soudainement, en volume, introduisant le dernier passage de cette partie :

Un nouveau personnage parle, qui-est-ce ? Il dit que nous n'avons pas souvenir de lui... C'est un arbre qui parle... On l'a entraperçu avant dans le trailer... Serait-ce l'arbre Mojo ? Deux plans plus tard, nous avons là une partie extrêmement importante du trailer, et la transition vers la quatrième partie.

Nous retrouvons Link, en haut de la tour, fixant l'horizon, tandis qu'un nouveau personnage parle, nous promettant de nous révéler la vérité sur ce monde. Et tandis qu'il parle, la caméra fait un immense travelling circulaire, nous montrant l'immensité du terrain de jeu. Ce plan là est plutôt long (6 secondes), marquant son importance particulière.

Le piano qui est apparu pendant cette séquence augmente peu à peu en intensité, laissant apparaître les cuivres, qui introduisent... Vous l'aurez compris, la quatrième partie

4) Quatrième partie du trailer : Zelda (de 2:23 à 2:52)

Les violons se font à nouveau lancinant, tandis que l'intensité des cuivres intensifie la tension de la scène qui se joue sous nos yeux. Un immense lézard de pierre avec les pattes en feu nous est montré très rapidement. Puis un autre plan, tout aussi rapide, ou nous voyons Link au second plan, avec un visage partagé regardé un personnage féminin au premier plan et qui sort du cadre, serait-ce Zelda ? Vite, on enchaîne ! Un très rapide plan d'un donjon impressionnant de par sa taille et de par le fait qu'il bouge, et on retrouve ce même personnage féminin, de dos cette fois, dans de l'eau.

Et là, on a un autre plan, extrêmement important, malgré sa très courte durée. Nous voyons Link courir, l'épée à la main, puis surpris que quelque chose, ou quelqu'un, le lâche, se retourner. Pour la première fois du trailer, nous n'incarnons pas Link, mais une autre personne... Une autre personne que nous soupçonnons très fortement d'être une jeune femme aux longs cheveux blonds...

Mais il ne faut pas s'arrêter parce que tout s'enchaîne ! Une créature imposante pose sa patte au sol, et l'on revoit Link, en plan d'ensemble, regarder à nouveau ce personnage féminin. Je vous dis qu'on a pas le temps de s'attarder, puisque maintenant, un temple sort du sol. On revient à la scène d'avant, ou l'on voyait Link se retourner. Cette fois-ci, on voit une main, sale, la lâcher. A qui appartient cette main ?

A ce moment, un autre plan important apparaît. L'orchestre entier se réveille pour souligner son importance, pendant que le personnage féminin que nous voyons depuis tout à l'heure se retourne, dévoilant enfin son visage. Le soleil qui la baigne souligne sa beauté, tandis que son visage, à l'instar de celui de Link quelques plans avant, est chargé en émotions.

Un paysage de dévastation s'offre alors à nous, tandis que la ville d'Hyrule se fait ravager sous la voix en larme de cette jeune femme qui parle enfin. Deux plans se succèdent ou on la voit de dos, puis en train de courir.. A ce moment là, on passe à un plan ou l'on voit deux nouveaux personnages, un que l'on voit pas très bien à gauche, et une jeune femme aux cheveux rouges à droite, accompagné d'un de ces morses que l'on a vu au début du trailer.

Et on arrive, pour moi, à la partie la plus réussie du trailer, à savoir l'enchaînement des deux plans qui vont suivre. Et tandis que l'orchestre entier salue l'intensité de ce qu'il se passe, le premier plan nous fait voir la jeune femme, qui est effectivement celle qui lâche la main de Link quelques plans plus tôt, tomber en larme dans les bras de Link. L'orchestre baisse alors dramatiquement en intensité, comme choqué parce qu'il voit, laissant au spectateur le soin de prendre conscience de ce qu'il se passe... Ceci, est la fin de cette partie, et ceci, sert de transition à la conclusion du trailer.

5) Cinquième partie du trailer : Conclusion (de 2:52 à 3:19)

La musique reprend de plus bel, au plus fort de son intensité pendant le trailer, l'orchestre reprenant un thème que tout le monde connaît. L'action et le montage sont au plus fort, beaucoup de plans se succèdent très vite (près de 15 plans se succèdent en à peine 20 secondes !). Cette partie est aussi la plus riche en nouveauté du trailer, qui se succèdent en montrant un condensé d'émotions, suite logique aux pleurs de la princesse.

Link se bat pendant les deux premiers plans ? C'est illustré par un Goron à la voix de stentor, entouré de flammes, claquant virilement des mains. Link voyage vers une statue mystérieuse ? Un personnage tout aussi étrange, que l'on identifie comme une grande fée, apparaît, semblant surgir de nul part. Link galope au bord d'une mer majestueuse ? On voit alors deux personnages au charisme certain, d'abord la Gerudo que l'on a vu un peu avant, qui cette fois, est en plan rapproché, emplissant de sa présence un cadre malgré tout assez large, puis un Zora rouge, vu en contre-plongé pour accentuer sa puissance et sa majesté. Est-il un ennemi ?

Très rapidement, nous voyons ensuite un temple, avant d'enchaîner encore plus rapidement sur un tout nouveau personnage, un autre Zora, une jeune fille, dont le regard est très amical envers Link. Ensuite nous avons quelque chose que nous avons déjà vu auparavant dans un tout autre trailer, un piaf qui s'envole... Sauf qu'un petit détail d'importance est rajouté à la scène : On voit que le piaf s'amuse, rit. Le rire contrebalance le dramatisme induit par la détresse de Zelda, montrant que le jeu sera une aventure complète, ou ne sera pas. On revient alors sur le majestueux Zora rouge, qui semble remercier un Link extrêmement surpris.

Puis, retour à Zelda qui semble lutter contre quelque chose en protégeant Link (?!), dans un plan qui fait un travelling circulaire très rapide. Elle hurle, faisant remonté l'intensité dramatique. Nous passons à une toute autre scène, mais toujours avec Zelda, dont le regard est tourné vers quelque chose... Qui nous est montré juste après, dans un plan d'ensemble ou nous voyons le château d'Hyrule baigné dans la lumière, faisant ressortir, la aussi, la beauté du paysage du château.

Le trailer s'achève sur la voix du père du Zelda, qui demande à Link de sauver son royaume et sa fille. Nous montrant un Link qui, envers et contre tout, se relève, malgré ses blessures. Puis l'orchestre accueille comme il se doit l'arrivée du titre : The Legend of Zelda : Breath of the Wild.

6) Sixième partie du trailer : Teaser & Reveal de la date de sortie (de 3:20 jusqu'à la fin)

Mais un bon trailer ne serait pas bon si il ne s'achevait pas sur un plan qui nous questionne, qui nous introduit quelque chose de trop incroyable pour qu'on puisse y croire. Un plan en travelling circulaire nous révèle une Zelda étonné de voir... L'arbre Mojo. Bon, pour le coup, c'est un passage que l'on arrive pas à comprendre. Qu'est-ce qui est teasé au juste ? L'arbre Mojo ? On l'a déjà vu. Zelda ? C'est un point central du trailer. La rencontre entre les deux personnages ? Est-ce un événement plus fort que tout ce qui nous a été montré dans le trailer, susceptible de nous donner envie de jouer au jeu ? Je ne pense pas. La musique s'achève sur un petit solo de piano, appuyant l'ambiance mystérieuse de ce passage

Le dernier plan arrive alors, On entend Zelda qui demande à Link et au joueur de se réveiller... Fond noir. Et la date se révèle. Et là, c'est la fin.

7) Ce qui traverse le trailer.

Jusque là, j'ai fait une analyse suivi du trailer, plan par par plan, mais il y a des choses qui se voient tout au long du trailer et que je n'ai pas évoqué. Notamment le rôle de la caméra. Pendant tout le trailer, la caméra ne se fixe qu'à de très rares moments et sur des éléments d'une grosse importance : La master Sword, Ganon, ou encore Zelda... Sinon, elle reste tout le temps au mouvement. La caméra, c'est le regard du spectateur, son point de vue. C'est fait de manière à ce que le spectateur ne soit jamais passif devant le trailer, la caméra le rend actif dans son visionnage, l'empêche de s'ennuyer, ça capte son attention.

Il faut souligner aussi l'importance du montage. Le trailer a un rythme très élevé, ne se pose qu'à de très rares occasions, et très souvent, le spectateur a le temps de voir que chaque plan est une mine d'or d'informations, mais n'a pas le temps de l'analyser. En témoigne les multiples apparitions de l'arbre Mojo qui n'est jamais clairement montré : Soit il est dans la brume, soit c'est juste sa bouche... Le but étant d'appuyer que le jeu est extrêmement riche, mais que l'on ne s'ennuie jamais.

L'importance de la musique aussi. Elle fait bien plus que d'assurer les transitions entre les différentes partie du trailer : C'est elle qui le rythme, qui l'anime, et les plans se synchronise très souvent dessus. Des changement de plans qui accompagnent des changements de notes, un puissant instrument à cuivre pour accompagner une créature gigantesque... Le thème principal de Zelda qui retentit, plus puissant que jamais, dans la dernière partie du trailer, dont la symbolique est énorme...

Parce que le trailer possède une autre énorme qualité : C'est un trailer qui a conscience du contexte dans lequel il sort. Cela fait près de 6 ans que le jeu a été annoncé, cela fait près de 6 ans que l'on attendait de revoir Link, d'entendre à nouveau cette musique qui nous a tant bercé. Alors oui, on a eu d'autres jeux Zelda pour attendre, mais ce n'était pas tout à fait la même chose. Une autre preuve que le trailer connaît son contexte, c'est le plan avec le piaf qui s'envole. C'est le même que celui du précédant trailer, mais son placement et la bande-son lui donne un sens tout à fait différent.

8) Pour finir...

Pour conclure cette article, je ne serais que trop insister sur le fait que cette analyse reste tout à fait subjective, et n'est absolument pas exhaustive. Par ailleurs, le trailer n'est pas parfait : Un petit fondu assez moche au début, en contradiction avec les coupures nettes du reste du trailer, un teaser final avec finalement assez peu d'impact... Le trailer en version française a par ailleurs un mixage son complètement raté, la musique étant trop forte par rapport aux voix. Pire, on se rend même compte que le roi d'Hyrule a un écho à la fin...

Il est important de se demander « Pourquoi ce trailer est si bon? Pourquoi ce trailer ne fonctionne pas? Pourquoi marche-t'il sur moi? », parce que c'est en se posant ce genre de question qu'on passe de simple consommateur à vrai passionné d'un monde qu'on adore. Le jeu vidéo est avant tout une impitoyable industrie... Mais c'est aussi un art. Et la campagne de communication qui annonce, et présente un jeu, fait partie intégrante de la construction du sus-dit jeu

Exercer son oeil à analyser des plans, c'est passer de passif devant l'action qu'on voit, à actif. De cette manière, on comprend les ficelles de la manipulation qu'on essaye de nous faire, et on est alors bien plus libre de choisir si oui, ou non, on apprécie ce que l'on voit, de remettre les chose à leur juste valeur.

Sources :

- Les bases du cinéma 2 : Les valeurs de plan – Durendal1

- Travelling au cinéma

- L'échelle des plans

- Le cadrage