Retro-Gaming

Le Game Boy ou la folle histoire des consoles portables

Par rifraff - Le 22/06/2018 à 00:00

Comme nous vous l'annoncions précédemment, le (ou la) Game Boy a 25 ans ! C'est fou ce que le temps passe ! Pour fêter l'événement comme il se doit, nous vous proposons de monter dans notre DeLorean et de refaire avec nous (et un peu d'humour) le film de "La folle histoire des consoles portables" It's good to be the King !

Il était une fois une brique

Au commencement, il n'y avait rien... Puis l'univers est sorti du néant et les planètes ont fait leur révolution. Sur Terre, alors désolée et recouverte d'eau, la vie est apparue et les amibes ont débarqué... Malheureusement, malgré des recherches intensives rien ne permet aujourd'hui d'affirmer avec certitude que les amibes jouaient... Mais les investigations continuent.

Puis vint le temps des premiers hommes et donc des premiers jeux. Ainsi furent inventés les osselets. Des osselets qui, au départ, étaient énormes car réalisés en os de mammouth, ce qui, on le conçoit aisément, n'était pas très pratique pour jouer entre copains. D'ailleurs, il y avait souvent des milliers de mort à chaque lancé d'osselets. C'est alors que l'homme de Cro-Magnon (à moins que ce ne soit l'homme de Picardie, il y a une bataille d'experts sur ce point) a eu l'idée de se servir d'os de bébé de Mammouth, pour plus de souplesse... Certes, les osselets mesuraient encore plusieurs mètres de long chacun et pesaient encore plusieurs tonnes, provoquant encore des dizaines de morts et d'éclopés, mais l'idée était là : la miniaturisation venait d'être inventée ! J'écrase une larme- sale bête, va.

Peu de temps après (plusieurs millions d'années tout de même, on n'a pas toute la journée non plus), en 1973, Milton Bradley, fondateur de la célèbre compagnie des jeux MB lance alors la première console portable « à cassettes » de l'histoire de l'humanité, la Microvision. Le succès est au rendez-vous avec des jeux simples, comme Puissance 4 ou le Casse-Brique, mais ne dure pas. 

Sept ans plus tard, en 1980, sonnez hautbois, résonnez musettes, l'histoire prend un nouveau tournant grâce à Gunpei Yokoi créateur de génie qui invente, pour le compte de Nintendo, les fameux Game & Watch, des petites consoles à cristaux liquides à emporter partout avec soi, à l'origine, déjà, sur double écran. Rattraper au vol des noix de coco, empêcher un lion de sortir de sa cage ou détruire des hordes d’ennemis tombant du ciel : Les challenges sont pour le moins basiques quoique souvent très relevés. L'intérêt résidant principalement dans la quête du High score

Sur une période de onze ans, cinquante-neuf Game & Watch officiels sortent parmi lesquels l'immortel « Donkey Kong », créé par un certain Shigeru Miyamoto. L'histoire est en marche (vous pouvez arrêter le générique d'Il était une fois l'homme, envoyez celui de Chéri Bibi- Oui, je suis vieux). Il faudra tout de même attendre le 21 avril 1989 (et un an après en France) pour que Nintendo franchisse un palier supplémentaire en lançant le fameux Game Boy, une console phénomène reprenant le système des cartouches interchangeables de la Microvision ainsi que la ludothèque fantastique de la Nes, et qui restera comme le chef d'œuvre de Gunpei Yokoi (effaçant sans mal l'échec du Virtual Boy qu'il créera six ans plus tard). Pour info, on dit LE Game Boy, tout simplement parce que c'est ainsi que Nintendo genre la console sur son mode d'emploi officiel. Cependant, à l'usage, les joueurs ont plutôt tendance à dire LA Game Boy.

A peine plus gros et plus lourd qu'un livre de poche, présentant un écran jaunâtre rikiki, affichant des graphismes en noir et blanc (avec quatre nuances de gris- argument marketing imparable de l'époque) sans rétro éclairage et d'une puissance de 8 Bits (à comparer avec ceux de le  la Nes) le Game Boy fait plutôt pâle figure aujourd'hui, à moins d'être snob ou de vouloir se griller les yeux-  avec des saucisses Gerta. "Gerta, le roi du gras" ! Quoi ? Un peu de pub dans ses articles, ça ne  fait pas de mal et puis il faut bien vivre !

Le Game Boy restera pourtant au top des ventes (avec ses nombreuses déclinaisons) pendant plus de vingt ans, décimant systématiquement tous ses concurrents, même ceux à priori mieux carrossés ! Un succès que le Game Boy doit avant tout à son catalogue de jeux comportant des versions originales et inédites des hits Nintendo maison comme l'incroyable "Super Mario Land", l'inoubliable Metroid II ou encore l'épisode culte de Zelda : Link's Awakening (rien que d'écrire leurs titres, cela donne furieusement envie d'y rejouer !) mais aussi grâce au fameux Tetris qui révélait tout son potentiel "addictif" sur portable et au jeu phénomène Pokemon- une des rares licences à succès de Nintendo nées sur Game Boy, qui relancera de façon spectaculaire les ventes de la brique grise au milieu des années 90.


Naturellement le succès du Game Boy fera des envieux et de nombreuses consoles portables tenteront de s'imposer sur le marché mais sans jamais y arriver. Certaines connaîtront malgré tout un succès d'estime auprès des connaisseurs comme la Lynx d'Atari ou la Wonderswan de Bandaï (qui ne quittera pourtant jamais officiellement le Japon malgré "l'exclusivité" des titres de Squaresoft tel « Final Fantasy » ou encore la PC Engine Gt de Nec permettant de jouer n'importe où,  aux 300 titres de la PC Engine de salon. Finalement, la seule console portable en capacité de défier voire de défaire le Game Boy sera la Game Gear de Sega qui remportera à sa sortie un succès aussi fulgurant qu'éphémère. 

La Game Gear avait, il faut bien le reconnaître, de sacrés arguments pour balayer la portable de Nintendo et la faire passer pour une vieille mémé toute ridée. Elle était non seulement deux fois plus puissante mais aussi affichait des graphismes en couleurs sur un écran rétro-éclairé. Un vrai rêve de joueurs, surtout il y a vingt ans ! De plus, les premiers jeux étaient plus que prometteurs pour la suite comme Sonic the Hedgehog ou  Mickey, Castle of Illusion  deux jeux de plateformes qui ont marqué indubitablement leur époque et les joueurs qui les ont essayé. Malheureusement la couleur et le rétro-éclairage ont un prix (qui pourrait d'ailleurs expliquer pourquoi Nintendo attendra encore dix ans avant d'en équiper son Game Boy) A cause de cela, non seulement la Game Gear est énormément grosse et lourdement lourde mais surtout sa batterie se décharge à la vitesse de la lumière obligeant le joueur à jouer en permanence près d'une prise électrique- ce qui n'était pas du tout tendance à l'époque...

De plus, même si Sega utilise la même recette que Nintendo en adaptant les hits de sa console de salon (à l'époque, la Master System) sur sa portable, cela n'empêche pas la ludothèque de la Game Gear d'être bien moins riche et variée que celle du Game Boy. L'effet de surprise et de mode passée, la Game Gear sombre dans les abysses de l'oubli et les bacs à soldes... Et depuis, c'est un objet collector que tout gamer qui se respecte ne peut que rêver dénicher dans une brocante.

Au fil des ans, tout naturellement, le Game Boy va évoluer et passer à la couleur, de coque d'abord (bonjour l'arnaque) puis de graphismes et enfin à l'écran rétro-éclairé (seulement en 2003, re-bonjour l'arnaque !) La console va aussi changer de forme et de puissance, passant de 8 à 32 bits  pour devenir Advance, puis Advance SP- probablement son évolution la plus pertinente et qui fait encore aujourd'hui office de référence.

En 2004, le Game Boy connaîtra son ultime évolution en devenant Micro. Un dernier écrin très mode pour les jeux Gba, (accompagné d'un hit, Rythm Tengoku, uniquement au Japon) que certains jugeront totalement vain et inutile. Il faut dire que la même année Nintendo sort sa DS qui en plus d'être une portable nouvelle génération, intègre un port Gba. Une façon comme une autre de se tirer une balle dans le pied.

2004 : l'odyssée des consoles portables.

Pendant près de quinze ans, Nintendo va donc dominer le marché des portables avec le Game Boy . Pourtant, malgré son succès incontestable et sa ludothèque riche en titres divers et variés, le Game Boy ne fera jamais de l'ombre aux consoles de salon- même en se vendant parfois beaucoup mieux. Il ne sera d'ailleurs jamais considéré par les gamers (de l'époque) comme une console de premier choix. La plupart d'entre eux ne réservant son utilisation qu'à des moments bien précis : dans le métro, une salle d'attente ou dans les toilettes, ou encore  comme "une console pour enfants"  à occuper à l'arrière d'une voiture ou le temps d'un après midi pluvieux. 


Mais tout va changer avec l'arrivée de la Psp et de la Nds, puis plus tard de la Vita et de la 3DS... Et puis surtout le marché des consoles portables va être totalement bouleversé par celui des téléphones portables et des tablettes tactiles... Mais tout ceci est une autre histoire que Tonton Rif vous racontera peut-être un jour dans une deuxième partie, si vous êtes sages...