Nintendo Wii U

Bayonetta 1

Test Wii U

Bayonetta 1

Par rifraff - Le 27/10/2014 à 11:54

 

Sorti initialement en 2009 sur PS3 et Xbox 360, le  premier Bayonetta est un titre qui a instantanément trouvé une place de choix parmi les jeux les plus fun et originaux de la production vidéoludique.  Cinq ans plus tard, à l’occasion de la sortie de sa suite exclusivement sur Wii U, revoilà ce premier opus pratiquement tel qu’au premier jour, si on excepte quelques petits bonus sympathiques… Alors en cinq ans,  le jeu de PlatinumGames a-t-il pris un coup de vieux ? Ou s’impose-t-il toujours comme un incontournable ?

 

Le retour de la sorcière

Test de Bayonetta [test de Bayonetta 1]Développé par Hideki Kamiya qui a notamment travaillé sur des séries mythiques comme Resident Evil ou Viewtiful Joe et  a qui l’on doit l’inoubliable Okami et l'étonnant The Wonderful 101,  Bayonetta premier du nom est un beat'em all nerveux qui  se distingue d’abord par son univers singulier qui mélange les genres avec bonheur, et surtout par son personnage principal inoubliable, une sculpturale jeune femme  aussi belle que dangereuse portant le doux nom de Bayonetta.

Bayonetta est l’archétype même du personnage de femme forte qui  régit sa vie et qui contrairement à tant d’autres héroïnes n’a de compte à rendre à personne et  encore moins à un homme..  C’est une femme volontaire et particulièrement  sexy, qui n’hésite pas à jouer de sa beauté et de son sex-appeal  en prenant des poses plus que suggestives. Pour autant, Bayonetta n’a rien d’une bimbo écervellée. C’est même tout le contraire malgré un petit côté maîtresse d’école SM avec ses tenues moulantes en cuir (chevelu) et ses lunettes de vue (qui tranchent justement avec ses attitudes provocantes). On est très loin des héroïnes habituelles qui restent toujours très propres sur elles et qui ont une attitude ambigüe (et hypocrite) face à la violence.

 

 

Test de Bayonetta 1

Bayonetta est une sorcière issue d’un  ordre ancien dont le rôle est de veiller au bon équilibre entre le bien et le mal et plus particulièrement entre les créatures de l’enfer et celles du paradis, afin d‘empêcher que les unes ne prennent le dessus sur les autres. Bayonetta est une guerrière. Elle aime se battre et son plaisir est aussi jouissif que communicatif. Ainsi sur la Terre, même si les êtres humains ne le perçoivent pas,  chaque jour se déroulent des combats sanglants au cours desquels Bayonetta  met la fessée à des armées d’anges dans la joie et l’allégresse  avec une pointe de blasphème jubilatoire et en réalisant des cabrioles défiant les lois de l’attraction et faisant références aux films de Hong-Kong. Toujours classe et n’affichant jamais (ou très peu) d’états d'âme, Bayonetta est un personnage très fort qui semble, au départ ne jamais pouvoir être pris au dépourvu.  Pourtant, Bayonetta cache une faille : son passé dont elle n’a pratiquement plus aucun souvenir.  Bayonetta a perdu la mémoire et ne sait plus ni d’où elle vient, ni même qui elle est.  Bayonetta étant le nom qu’elle s’est choisie, le jeu va consister à l’aider à retrouver la mémoire et surtout son identité, pour ne pas dire son humanité.  Pour ce faire, Bayonetta va entreprendre un  périlleux voyage, qui va la conduire jusqu’aux portes du paradis où elle va devoir défier des myriades de créatures toutes plus étranges et déjantées les unes des autres(dont on reconnaît la patte de Kamiya) qui n’ont d’angéliques que le nom  et faire face à la vérité sur son passé.  

 

Un univers ensorcellant

Jeane Bayonetta 1 - test de bayonetta 1A dire vrai, même si elle se laisse suivre, l’histoire n’est pas tout à fait le point fort de Bayonetta et certaines scènes peuvent même apparaître longuettes surtout que certaines cinématiques en image fixes on tendance à casser un peu le rythme de l’ensemble. Plus que son intrigue, le jeu repose avant tout sur sa mise en scène extravagante et ses rebondissements incessants mais aussi sur ses personnages. Outre Bayonetta on retiendra l'imposant Rodin, le tenancier de la boutique de la Porte des Enfers dans laquelle il est possible d'acheter de nouvelles techniques de combats et divers artefacts,  Enzo, une crapule aux faux airs de mafioso qui sert d’homme à tout faire et surtout la mystérieuse et impériale Jeanne qui semble être l’âme sœur de Bayonetta et son contraire avec sa silhouette longiligne,  ses cheveux blonds et courts et son maquillage à la Twiggy. Toutes les scènes réunissant les deux femmes sont de grands moments aussi explosifs que jouissifs et là encore dignes des meilleurs films de Hong-Kong. Dommage que certains personnages soient moins charismatiques, en particulier, le jeune photographe Luka qui cherche  à nuire à Bayonetta en révelant son existence au monde entier, pour se venger car il pense qu'elle a assassiné son père.

Test de Bayonetta 1Si la forme de Bayonetta est assez extraordinaire, son fond est à priori plus classique même s’il est diablement efficace. Comme  dans tout beat'em all qui se respecte l’essentiel du jeu réside en une succession de combat avec des monstres divers et variés qui ne cessent de débouler d’une scène à l’autre. Dans les bons films comme dans les bons jeux, on dit souvent que le personnage principal est l’action. Un adage qui convient parfaitement à Bayonetta tant le gameplay du jeu est centré autour d’elle. Des flingues en guise de talons aiguilles et une arme dans chaque main, Bayonetta est bien parée pour envoyer ad patres les ennemis un peu trop collants. Trois boutons d’action, un bouton d’esquive, Bayonetta doit composer avec des attaques rapprochées et à distances, en mélangeant les coups pour réaliser des combos. Elle doit aussi savoir éviter les coups de ses ennemis au dernier moment pour multiplier les effets dévastateurs de ses combos. Des combos très importants car ils permettent non seulement de sortir des coups surpuissants et de diversifier le gameplay mais aussi de gagner des points qui à la fin de chaque chapitre sont convertis en auréoles (des "Halos") qui servent de monnaie dans le jeu et permettent d’acheter de nouvelles armes ou encore de nouvelles techniques de combats. Pour faire simple. C’est un système très gratifiant car plus le joueur joue bien, plus il a la possibilité de bien jouer !

 

 

Quelques legers soucis...

Bayonetta 1Maîtrisant les arts de la sorcellerie, Bayonetta dispose aussi d’une palette d’attaques magiques qui lui permet d’invoquer des démons ou des engins de torture et même de se transformer en animal.  Bien que classique, la mécanique de jeu est imparable et suffisamment subtil pour rendre chaque combat intéressant, en évitant l’effet du push-machin même si celui-ci pourra se faire sentir surtout chez les novices qui auront peut-être du mal à appréhender toutes les subtilités du gameplay. Lorsqu’on vient de se défaire d’une vingtaine de monstres récalcitrants, et qu’il en apparait de nouveaux voire un seul mais gigantesque qui en cache peut-être encore d’autres, et d’autres encore,  il est vrai qu’e l’on peut ressentir une certaine lassitude surtout  lorsque, mal préparé,  Bayonetta passe l’arme à gauche et trépasse. Recommencer plusieurs fois de suite des passages surchargés de monstres sans y arriver peut vraiment décourager sans même parler de ses pouces éclatés… A contrario, lorsqu’on les réussit après plusieurs échecs, quelle récompense !

Test de Bayonetta 1On regrettera  quand même que le jeu mlultiplie les séquences "Die and Retry" mais aussi et surtout queques soucis récurrents de caméra, notamment dans les endroits exiguës, ce qui parfois rend l’action confuse et brouillonne. Rien de bien grave  sauf peut-être lors de rencontre avec certains boss contre lesquels on perd faute de visibilité et de bonne compréhension de l'action. Heureusement, le jeu ne s’éternise jamais vraiment longtemps au même endroit avec les mêmes personnages. Il est vrai que le jeu va vite et enchaîne les situations et les séquences différentes.  Même lorsque le joueur repasse dans un endroit déjà visité,  il y a toujours quelque chose qui fait que l’on n’a jamais l’impression de refaire deux fois la même chose. On remarque tout de même une vilaine tendance au recyclage avec des monstres qui ont tendance à revenir avec une petite modification- comme si on allait pas les reconnaître ! Le jeu joue à fond la carte de l’émerveillement et essaie constamment de surprendre le joueur notamment par la variété et la beauté des environnements mais aussi en multipliant les séquences de jeu différentes quitte à se perdre un peu : shoot, course, ou encore réflexion. Il y a un peu de tout dans  Bayonetta !  Du coté des graphismes,  près de cinq ans après sa sortie sur PS3, le jeu tient toujours la route même si de très jolies textures en côtoient d’autres plus moyennes et grisonnantes, que certains décors sont bien vides et qu’un effet d’aliasing prononcés se fait souvent sentir.

 

La version Wii U : la version définitive ?

Bayonetta 1Evidemment le jeu est très violent et même carrément gore. Bayonetta n’hésite pas à châtier ses ennemis  en les découpant en rondelles,  en les compressant ou en les explosant  dans des mises en scènes délirantes rappelant MadWorld dans leurs imaginations débordantes (de sang et d'entrailles). Cependant le côté outrancier des mises à mort comme le fait qu’il ne s’agit après tout que de créatures imaginaires (et non d’humains) font que finalement le jeu n’est pas déplaisant comme peuvent l’être certaines productions qui donnent une justification à la violence et aux meurtres. Cela reste un jeu et un jeu fun.

La version Wii U est presque identique à la version PS360 (sachant que c’est la version 360 qui a servi de base au portage) même si le frame rate s'en sort désormais beaucoup mieux. Cependant quelques petits ajouts ont été implémentés de façon à rendre le jeu « raccord » avec sa suite. En effet les deux jeux partagent énormément de points communs à commencer par leurs commandes personnalisables qui incluent des commandes tactiles. C’est d‘ailleurs une performance assez incroyable : Bayonetta peut être joué entièrement au stylet !!! Et le pire, c’est que cela fonctionne plutôt bien (malgré quelques petits soucis de précision) même si cela tient plus du cahier des charges qu’autre chose et que l’on s’imagine mal faire tout le jeu au tactile. Par contre d’autres séquences ont été adaptées pour faire une utilisation du gyroscope… A l’arrivée : pas de doute, le portage a été soigné et même "amélioré" sans dénaturer l'oeuvre originale. 

Peach -Test de Bayonetta 1Cerise sur le gâteau, le jeu inclut dès le départ différentes tenues faisant références à des personnages cultes de Nintendo (et d’autres sont à débloquer).  Il y a notamment Link, la princesse Peach et l’armure de la belle Samus de Metroid. Un bonus carrément délirant même si on peut se demander si ces drôles de déguisements ne sont pas à même de dénaturer l’expérience de jeu surtout que parfois ils se substituent à d’autres costumes portés par Bayonetta dans le jeu et qui sont importants à la bonne compréhension de l’intrigue. Bien qu’ils apportent avec eux un vent de fraîcheur et de folie (avec des tas de petites subtilités et de références à leurs licences d’origines) on les conseillera surtout aux joueurs ayant déjà terminé Bayonetta sur PS360 et qui trouveront dans ces skins une façon de refaire le jeu d’une façon décalée.

 

 

Test de Bayonetta 2

>Cliquez ici pour le test de BAY0NETTA 2<

8.5
Cinq ans après sa sortie initiale sur PS360, Bayonetta reste un jeu particulièrement frais et délirant qui ne ressemble à rien de connu, si ce n’est qu’il s’inscrit parfaitement dans la lignée des autres productions de PlatinumGames. Son portage sur Wii U a bénéficié d'un soin particulier de façon à le rendre raccord avec Bayonetta 2, de sorte qu'il peut-être considéré aujourd'hui comme la version de référence du jeu. Multipliant les clins d'oeil et se permettant les audaces visuelles les plus folles et les répliques les plus osées, Bayonetta n'oublie jamais d’être un jeu vidéo et c’est peut-être ce qui est le plus remarquable. Bayonetta est un pur jeu vidéo.

  • Bayonetta mi amor
  • Le gameplay, parfait
  • La mise en scène 
  • Les combats d'anthologie
  • Les boss d'anthologie
  • L'univers du jeu
  • Des problèmes de caméra
  • La difficulté mal dosée
  • Les scènes "Die & Retry"
  • Les cinématiques en images fixes
  • Un peu de recyclage...