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Yu-Gi-Oh! EARLY DAYS COLLECTION

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Yu-Gi-Oh! EARLY DAYS COLLECTION

Par ggvanrom - Le 24/02 à 10:40

Nouvelle proposition de KONAMI pour ramener sur le devant de la scène le célèbre jeu de cartes emblématique, Yu-Gi-Oh! EARLY DAYS COLLECTION vous propose une virée dans le passé avec pas moins de 16 titres parus sur consoles Nintendo entre 1998 et 2005, permettant de retracer l’histoire de la licence. Mais est-ce que la nostalgie sera suffisante pour apprécier la compilation ?

16 jeux mais…

Même si Yu-Gi-Oh! EARLY DAYS COLLECTION propose un total de 16 titres à découvrir et éparpillés sur 8 années, le gameplay n’a connu que de rares évolutions au fil des jeux. On peut ainsi noter dans cette compilation 4 familles différentes. 

  • Jeux Game Boy / Game Boy Color (Duel Monsters, Duel Monsters 2, Duel des Ténèbres, Duel Monsters 4 éditions Yugi / Kaiba / Joey,) 
  • Jeux Game Boy Advance (The Eternal Duelist Soul, Duel Monster 6, Worldwide Edition, World Championship Tournament)
  • Les titre orientés RPG (The Sacred Cards, Reshef of Destruction, Day of the Duelist)
  • Les Spin-off (Monster Capsule, Dungeon Dice Monsters, Destiny Board Traveler)


Au commencement, il y avait des cartes monochromes

L’ère Game Boy / Game Boy Color ne fut pas la plus passionnante pour la licence Yu-Gi-Oh, mais a le mérite d’avoir posé les bases de la licence. Ces opus proposaient pour la plupart un simple mode campagne nous demandant d’affronter des adversaires emblématiques de la série. Dans Duel Monsters, nous apprenons ainsi les premières stratégies, encore basiques à l’époque. On invoque des monstres en mode attaque ou en mode défense, que l’on envoie attaquer les monstres adverses. Nous pouvons utiliser des cartes magiques pour s’aider, mais également des terrains pour booster certains types de monstres, et la fameuse fusion de monstre pouvant nous permettre d’invoquer de puissantes créatures. La notion de sacrifice n’était pas encore apparue, mais nous avions pas moins de 350 cartes à découvrir et à échanger, ce qui n’est pas rien sur Game Boy.

Duel Monsters 2 sur Game Boy Color apportera bien sûr la couleur au jeu, mais aussi la notion d’alignement élémentaire. Admettons que vous ayez un monstre de type feu de 2000 points d’attaque, ce dernier pourra être évincé par votre adversaire s'il dispose d’un monstre de type eau, même s'il est plus faible. Avec une table de 20 types à apprendre, cela permet de proposer un aspect plus stratégique et peut donner lieu à plusieurs rebondissements en jeu. Les rituels s’ajoutent aux fusions, de même que les cartes pièges, mais toujours pas d’invocation par sacrifice au programme.

Duel des Ténèbres de son côté va enfin bousculer les règles et introduire la notion de sacrifice avec les rangs de monstres. Les monstres ayant 1 à 4 étoiles peuvent être invoqués directement, de 5 à 6, il faudra sacrifier un monstre sur le terrain pour l’invoquer, et pour un niveau 7 ou 8, ce sont deux monstres qu’il faudra sacrifier. On découvrira aussi les monstres à effets (les fameuses cartes rouges). Comme leur nom l’indique, ils sont capables de provoquer des effets lorsqu’ils sont en jeu.

Divisé en 3 versions, Duel Monsters 4 propose un niveau supplémentaire de sacrifice, qui demandera 3 monstres pour invoquer des monstres de rang entre 9 et 12 étoiles. En termes d’évolution de gameplay, ce dernier est resté sensiblement identique au fil des ans. On notera surtout l’évolution graphique des différents opus, et bien sûr le catalogue de cartes qui évolue, passant de 350 cartes à 900 cartes sur le dernier opus de la Game Boy Color. L’arrivée de la Game Boy Advance va permettre à KONAMI de pouvoir enfin proposer une nouvelle interface de jeu et un nouveau système de gameplay.

Plus de puissance, mais quoi d’autre ?

Les combats de monstres prennent un nouveau virage avec The Eternal Duelist Soul. Si nous n’avons pas eu le droit à ce titre en Europe, il était néanmoins sorti sur les GBA japonaises et américaines. On reprend la même formule, à savoir une sélection de personnages connus de la série, contre qui on va devoir enchaîner les victoires pour récupérer de nouvelles cartes. Le jeu arbore aussi une toute nouvelle interface plus dynamique, et surtout une différenciation entre les différentes cartes par code couleur enfin correctement utilisé. Le titre applique également les règles de jeu que l’on utilisait dans les tournois officiels de l’époque, et qui sont restées quasiment inchangées depuis. On regrettera cependant deux choses dans cet opus : une vitesse de jeu assez lente qui peut vite frustrer, et une difficulté rehaussée qui risque de faire peur aux néophytes (affronter une Téa qui vous sort dès le premier tout un elfe mystique à 2000 points de défense ou un Gemini Elf à 1900 points d’attaque, ça calme vite quand on a un tirage de misère avec notre deck de départ.

On passera très rapidement sur Duel Monsters 6, qui est certes une surprise car jamais sorti chez nous… Mais KONAMI n’a pas proposé une traduction au passage dans cette compilation (bon courage pour lire les effets des cartes en japonais). Au final, les mécaniques de cet opus seront réutilisées sur Worldwide Édition. On débutera ainsi notre aventure en choisissant parmi 3 decks, et on voyagera via une map centrale pour affronter différents personnages de la licence. On récupère la même interface mise en place par The Eternal Duelist Soul, mais avec une vitesse d’exécution nettement plus rapide et agréable. Chaque victoire nous permettra de débloquer un booster de cartes, ce qui permettra de faire beaucoup plus vite l’acquisition de nouvelles cartes pour améliorer notre deck.

On terminera enfin par World Championship Tournament qui prend un peu de la « old gen » et de la « new gen ». On revient ainsi à un mode principal où l’on sélectionne directement son adversaire, affichant différentes statistiques sur son style de jeu, et nous gagnons ensuite un booster en cas de victoire pour améliorer son deck pour affronter des adversaires de plus en plus forts. Au final il y a assez peu de différence entre ces épisodes, si comme votre serviteur vous avez découvert la licence sur GBA, peut-être avez-vous commencé avec un des opus plutôt orienté RPG ?

 RPG et dieux égyptiens

Outre les jeux vous demandant de simplement enchaîner les combats, la licence Yu-Gi-Oh a également tenté de proposer des expériences plus narratives sur consoles portables Nintendo. Personnellement mon premier jeu de la franchise sur console Nintendo fut Les Cartes Sacrées (ou The Sacred Cards). Nous y incarnons un ami de Yugi et son groupe, durant l’arc de Bataille Ville qui introduisait les Dieux Égyptiens dans l’animé. L’objectif est ainsi de parcourir la ville et les alentours en déclenchant les duels, pour tenter de débloquer les Locator Cards pour accéder à la finale. Une fois de plus, nous découvrons un mélange des règles officielles de l’époque avec les faiblesses élémentaires toujours présentes. À la différence des autres opus, nous commençons avec un deck vraiment pas terrible, et nous devons, comme dans l’animé, mettre en gage une carte que nous donnerons à l’adversaire en cas de défaite. Mais cela permet de débloquer des cartes emblématiques de certains personnages comme le Dragon Noir aux Yeux Rouges de Joey ou le Magicien des Ténèbres de Yugi. Enchaîner les combats permets aussi de gagner des dominos, qui vous permettront d’acheter des cartes à la carterie pour faire évoluer le long de l’aventure votre deck, avec un vrai sentiment de progression.

Les joueurs ayant terminé le titre auront peut-être eu la chance d’enchaîner avec Reshef le Destructeur, suite direct de The Sacred Cards. Les mécaniques sont encore les mêmes et nous partirons cette fois-ci à la recherche des objets du millénium, et des cartes des divinités égyptiennes. Aucun changement notable à part un nouveau scénario et de nouveaux antagonistes. Reste enfin de dernier opus de la série World Championship, dénommé Day of the Duelist. Cette fois-ci, on y incarne un personnage tiers qui va lui aussi devoir constituer un deck pour pouvoir affronter PNJ et personnages emblématiques de la licence. Les règles de l’époque seront respectées à la lettre, mais cet opus a aussi son lot d’éléments crispants, à savoir sa bande-son peu immersive, mais surtout son interface de jeu qui a l’air d’avoir faire un bond en arrière, et une mécanique d’interdiction de cartes en fonction d’un calendrier interne. Si vous transgressez une règle avant combat Makuba et son sifflet de malheur seront là pour vous rappeler à l'ordre.

Quelques spin-off pour plus de diversité

Outre le jeu de cartes classique, la franchise a également essayé par le passé de proposer quelques alternatives, et ce, dès 2000 avec Monster Capsule sur Game Boy Color. Exit le combat de cartes classiques, ici, nous y incarnons Yugi qui va devoir s’adonner à une variante de combat de monstres où l’on achète des capsules de monstres qui sont ensuite invoqués sur un plateau en damier. Chaque monstre peut se déplacer d’une case, et les zones d’attaque dépendent de la nature du monstre. Une idée sympathique, mais dont on fait rapidement le tour.

Certains fans de l’animé ont peut-être eu sur GBA à l’époque le fameux Dungeon Dice Monsters. Ce jeu avait également eu droit à son arc dédié dans l’animé, et inclut une mécanique de jeux de dés pour pouvoir invoquer nos monstres et utiliser leurs capacités. Le dé invoqué avait la particularité de créer un chemin sur lequel se déplacent les monstres, et il fallait que deux adversaires entrent en contact pour pouvoir s’affronter. Nous vous recommandons vivement de lire la notice avant de vous lancer dans le jeu. À noter qu’il s’agit sûrement de l’opus où le hasard a la plus grande importance, car ce sont vos jets qui déterminent si vous pouvez invoquer un monstre, et vous n’avez aucune garantie de pouvoir relier les patterns des deux adversaires si la chance n’est pas avec vous et que vous avez atteint le nombre maximum d’invocations dans une partie.

On terminera avec les spin off avec Destiny Board Traveler, un mélange surprenant de jeu de plateau et de duel de monstres. Après avoir sélectionné l’un des 12 personnages, on se retrouve catapulté sur une map sans trop rien comprendre, et sans le moindre tutoriel pour nous aider. Une fois encore, la notice sera votre meilleure amie pour ne pas ranger le jeu définitivement. Beaucoup trop éloigné des standards de la licence, et ayant une part de hasard beaucoup trop importante, sans compter la frustration d’attendre entre les tours des 3 autres personnages, c’est clairement le titre qui risque de moins retenir l’attention des joueurs. A noter que nous n’avons même pas le droit à la traduction française de l’époque. 

Un pas en avant, trois pas en arrière.

Qui dit compilation de titres old gen dit généralement nouvelles options d’accessibilité. Dans le cas de Yu-Gi-Oh! EARLY DAYS COLLECTION, on ne sait pas trop ce qu’a voulu faire KONAMI. Pour chaque jeu de la compilation, KONAMI a préparé un menu dédié accessible via le bouton ZR. Dans ce dernier, nous pouvons avoir plusieurs slots de sauvegarde, choisir si on opte pour un affichage original ou élargit, si on souhaite des bordures, etc.. Point appréciable, il y a également les notices de jeu qui sont incluses, ce qui permet de réviser rapidement les règles de chaque opus. KONAMI a également pensé à mettre en place un bouton qui permet de revenir jusqu’à 60 secondes en arrière pour corriger une erreur qui aurait pu être facilement évitée (ou tricher après l’activation d’une carte piège ou la révélation d’un monstre face cachée par exemple).

On pestera en revanche sur plusieurs éléments. Si l’on a le droit à une option pour revenir en arrière, pourquoi ne pas avoir intégré une option pour accélérer la vitesse de jeu ? Cela rendrait beaucoup plus dynamique des jeux qui sont extrêmement lents dans cette compilation. Le deuxième point négatif concerne le multijoueur. À l’heure actuelle, seul Duel Monsters 4 propose aux joueurs de s’affronter en ligne, et encore, la fonctionnalité n’est pas encore en place lors du test, ce qui fait que l’on n'a pas encore pu s’y adonner. En revanche les modes versus et échange initialement disponible en local ne sont pas fonctionnels non plus. KONAMI a annoncé qu’ils mettraient en place des mise à jour une fois le jeu sorti pour débloquer des fonctionnalités d’autres titres, mais nous n’avons pas plus d’informations pour le moment…

6.5
C’est encore une fois un bilan mitigé pour cette compilation signée KONAMI. Si en soit retrouver 16 titres sur une seule cartouche fait plaisir, on aurait apprécié de meilleures options d’accessibilité pour améliorer l’expérience de base. Yu-Gi-Oh! EARLY DAYS COLLECTION m’a permis de replonger dans quelques jeux de mon enfance, et de découvrir d’autres épisodes que je n’avais malheureusement pas pu faire à l’époque. Ne reste plus qu’à voir si les fonctionnalités en ligne seront intéressantes, et si KONAMI déploiera ces modes online à d’autres titres de la compilation comme promis dans ses communiqués. Reste le prix de 60€ qui est assez élevé pour une compilation rétro comprenant 3 doublons et un jeu exclusivement japonais, lui-même réutilisé dans une version internationale également présente dans la compilation. Cela fait un prix moyen de 3,75€ par jeu.

  • 16 titres dans la compilation...
  • Le plaisir de voir l'évolution de la licence en jeu vidéo
  • Les nouvelles options d'accessibilité proposées dans cette compilation
  • Proposition de jeu en ligne...
  • ... mais avec 3 doublons tout de même
  • 60€ la compilation de jeux GB, GBC, GBA, ça pique un peu
  • Il manque une option pour accélérer la vitesse de jeu
  • ... pour l'instant limitée à un seul titre