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YS IX : Monstrum Nox

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YS IX : Monstrum Nox

Par ggvanrom - Le 17/07/2021 à 08:00

Après un YS VIII : Lacrimosa of Dana bluffant, Nihon Falcom propose aux joueurs de découvrir le nouvel épisode de la saga débutée en 1987 : YS IX : Monstrum Nox. Si le titre est disponible depuis septembre 2019 sur PS4 (et février 2021 sur les consoles européennes), la Nintendo Switch est donc la dernière à être servie. Ne reste plus qu’à voir si l’attente en valait la peine

Monstrum et Compagnie 

YS IX débute par l’arrivée de notre aventurier préféré Adol Christin aux portes de la ville-prison de Balduq en compagnie de son compagnon de toujours Dogi. Stoppé par un contrôle à l’entrée, notre héros Adol se voit mis au fer sans aucune raison apparente par la garde locale. et est conduit en salle d’interrogatoire pour retracer ses dernières activités connues (un clin d’œil notable aux jeux précédents). Grâce à un coup de pouce d’un camarade prisonnier, il réussit à s’échapper de la prison jusqu’à atterrir dans un lieu reculé de la prison infesté de monstres.

Là, il tombera nez à nez avec une femme possédant un bras et une jambe artificielle répondant au nom d’Aprilis. Cette dernière lui tirera dessus sans aucune sommation avec une balle enchantée, ce qui aura pour effet de transformer Adol en Monstrum : un être doté de capacités surnaturelles. Une fois qu’il aura réussi à s’échapper de la prison, Adol va faire la rencontre de nouveaux compagnons également changés en Monstrum par Aprilis, et découvrir la raison de leur existence. La ville de Balduq est en proie à un phénomène appelé la Nuit de Grimwald. De temps à autres, cette dernière se déclenche, téléportant les Monstrums dans un lieu commun afin de terrasser les Larvas, des créatures natives de la Nuit de Grimwald. Ensemble, vous devrez donc venir à bout des différentes vagues de Larvas, tout en tentant d’en apprendre plus sur ce mystérieux phénomène, la nature exacte de la Prison de Balduq, ainsi que le véritable objectif d’Aprilis. Tout un programme pour un groupe de personnages devant fuir les autorités et vivre caché.

À l’abri derrière les murs de Balduq

Une fois extirpé de la Prison de Balduq, votre première envie après un accueil aussi hostile serait logiquement de vous carapater en vitesse avant de finir au trou. Hélas, la malédiction infligée aux Monstrums les empêche de quitter la ville, cette dernière étant entourée de barrières invisibles aux yeux des humains lambdas. Vous n’aurez donc d’autre choix que de participer aux nombreuses missions proposées par l’intrigue pour vous balader dans des zones inaccessibles au départ et percer tous les mystères de la ville de Balduq. Exit ainsi un éventuel open world, ici Balduq sera votre principal terrain de jeu, en plus des nombreux donjons présents.

Même si l’on regrette l’absence d’un Open World, il faut avouer que la ville-prison propose un terrain de jeu relativement imposant. Si au début nous ne pourrons profiter que de quelques actions pour visiter l’environnement, le fait de recruter les différents Monstrums nous permettra d’acquérir leurs capacités et de jouer de manière un peu plus verticale. Adol peut ainsi se téléporter sur des points représentés par une lueur rouge, Alba Felis escalade les murs, et Falco peut planer grâce à ses ailes. La ville regorgeant de coffres, collectables et autres secrets, vous allez passer pas mal de temps à quadriller la ville au peigne fin pour en dénicher tous les secrets.

Mais revenons-en au point principal : comment faire sauter les barrières qui entravent notre chemin dans les différents quartiers ? Il suffit simplement de compléter les différentes quêtes du jeu, et d’entrer en collision avec des piliers noirs où apparaissent des Larvas à éliminer. Ce faisant, vous remplirez votre jauge de Nox, qui une fois arrivée à 100 unités, fera apparaître une sphère de Miasme où le jeu prendra un aspect de Tower Defense, où vous devrez éliminer des vagues de Larvas tout en faisant attention à ce qu’ils ne détruisent pas le pilier que vous devez protéger. Une fois la barrière détruite, vous accéderez à une nouvelle zone, et compléterez à nouveau des quêtes pour récolter des Nox et détruire les prochaines afin de faire avancer la trame principale. 

Un gameplay toujours aussi efficace

Gardant son statut d’Action-RPG, YS a fait ses marques avec un gameplay qui ne faisait pas dans la dentelle : avancer et détruire les monstres qui se dressent sur votre chemin. Fort heureusement le gameplay a évolué au fil des ans, et la formule utilisée dans YS VIII a été reprise en grande partie pour YS IX. Au début du jeu vous contrôlez Adol. Dans sa forme Monstrum, vous aurez une touche assignée aux coups standards, puis grâce aux pressions sur les gâchettes de la manette, vous pourrez utiliser des capacités spéciales, esquiver, et parer les attaques adverses. A noter qu’une esquive et / ou parade parfaite vous permettent de passer en mode Time Bullet, et vous octroie des bonus le temps de quelques secondes. Et en effectuant une pression sur les 2 gâchettes, vous déclencherez le pouvoir caché de votre personnage.

Un gameplay simple, mais qui fait remarquablement bien le travail. Et une fois les autres Monstrums recrutés, vous pourrez également les incarner grâce à une simple pression sur le bouton dédié. Vous pourrez également configurer les boutons comme bon vous semble pour plus de confort. Chaque élimination vous permettra d’engranger de l’XP, et à chaque niveau franchi, vous augmenterez vos statistiques. Quant à vos capacités, à force de les utiliser vous les emmènerez au niveau supérieur, et pourrez également apprendre de nouvelles techniques. Comme d'habitude, le bestiaire n’est pas en reste et YS IX propose un lot d’adversaires particulièrement conséquent, que ce soit le rat des cavernes à la plus affreuse Larvas, il y en aura pour tous les goûts. On regrettera cependant une difficulté trop légère en mode normal. Heureusement il y a suffisamment de modes différents pour y trouver son compte.

Une histoire morcelée et prenante

Découpée en divers chapitres, l’histoire de YS mettra en avant le destin de Adol, mais aussi celui de ses compagnons Monstrum, chargés de laver leur réputation au sein de la ville de Balduq, réussir à lever leur malédiction, détruire la Nuit de Grimwald, et en apprendre davantage sur les éléments qui se trament dans cette prison où de plus en plus de personnes sont envoyées sans raison apparente. Devant se cacher des soldats et de l’Ordre de la Croix d’Argent, tout se beau monde va élire domicile au Dent-de-Lion, un bar qui fera office de QG pour nos compagnons. C’est dans ce dernier que vous pourrez retrouver les personnages jouables et secondaires rencontrés durant votre aventure, et profiter de diverses fonctionnalités comme une forge, la cuisine, ou encore un système d’échange d’objet pour ne citer qu’eux. Vous trouverez également au premier étage un tableau de quête regroupant les différents objectifs secondaires à accomplir durant chaque chapitre. Si en général lesdites quêtes peuvent être barbantes dans les RPG, YS IX propose une qualité d’écriture et un rythme de croisière bien maîtrisé qui fait que ces dernières se révèlent très intéressantes pour le Lore du jeu, et peuvent vous apporter de nouveaux compagnons ainsi que divers bonus.

Les chapitres seront ainsi l’occasion d’en apprendre davantage sur vos différents compagnons, leur passé et leurs objectifs. Alors qu’il aurait pu facilement tomber dans les clichés stéréotypés, le titre propose des compagnons cohérents et surtout attachants. et que dire du suspens que laisse planer le jeu à chaque fin de chapitre avec cette prison qui se veut de plus en plus intrigante, vous incitant presque à ne pas lâcher votre manette jusqu’à avoir un semblant de réponse à vos questions de base, et celles qui seront découvertes par la suite. La trame vous tiendra ainsi en haleine 30 à 40 heures sans aucune difficulté. 

La beauté ne fait pas tout

Sorti initialement sur PS4 et PC, YS n’est pas ce qu’on pourrait appeler une vitrine technologique, la série se contentant de textures simplistes voire minimalistes, et préférant se concentrer avant tout sur le scénario et le développement de ses personnages. YS IX ne déroge pas à la règle et a pu piquer les yeux des joueurs malgré ses 60 FPS chez la concurrence. Son arrivée sur Nintendo Switch avec les limitations techniques que cela implique laissait forcément présager une baisse de qualité pour la petite hybride de Nintendo. Ainsi, on se retrouve avec un affichage qui atteint péniblement les 30 FPS, et de nombreux ralentissements dans la ville de Balduq lorsque l’on joue en mode portable, sans oublier clipping, et autres petits bugs d’affichage. Pouvant être expliqué par l’immensité de la ville de Balduq, ces problèmes sont heureusement beaucoup moins présents dans les différents donjons du jeu, et durant nos sessions de combat durant les Nuits de Grimwald. Et si vous préférez jouer en mode docké, la plupart de ces soucis seront pratiquement disparus. 

Si le jeu ne brille pas par sa beauté visuelle, les musiques font montre d’une grande qualité, proposant des thèmes très variés. L’ambiance gothique lorsque démarre une Nuit de Grimwald, l’atmosphère pesante dans la prison, ou encore les thèmes électriques durant des combats dynamiques, l’ensemble se marie parfaitement au jeu. Côté audio nous pourrons également opter pour un doublage anglais ou japonais, et comme son prédécesseur, le sous-titrage français est toujours de la partie. Et bon point, ce dernier a bénéficié d’une nette amélioration qualitative.

8.5
YS IX : Monstrum Nox est un petit bijou du genre Action-RPG de par sa qualité d’écriture, ses personnages attachants et son gameplay simple et efficace. Son histoire solide et sa musique suffisent presque à faire l’impasse sur les limitations graphiques du titre (surtout en mode portable). Si beaucoup estimeront que la qualité est légèrement en deçà du 8ème volet, YS IX : Monstrum Nox reste en tout les cas un excellent titre à posséder dans sa ludothèque quel que soit le support choisi. Et si vous voulez vous en rendre compte par vous-même, la démo reprenant le début du jeu est disponible sur l'eShop de la Nintendo Switch.

  • Une narration très prenante
  • Les personnages qui ne tombent pas dans les stéréotypes
  • Les mécaniques de combat, simples et efficaces
  • Les quêtes annexes qualitatives
  • On se plait à traverser la ville avec nos pouvoirs
  • Un bestiaire extrêmement riche
  • Un vrai compendium bien complet à l’ancienne
  • Divers modes de difficulté
  • Pas mal de soucis techniques en mode portable
  • Beaucoup de « Donjons Couloirs »