En un an d'existence, Xenoblade Chronicles 2 est un jeu qui s'est sans aucun doute énormément bonifié. Point d'orgue de ces mises à jour quasiment-mensuels, Monolith Soft, les développeurs du jeu, nous proposent une préquelle à la fantastique histoire racontée dans le jeu. Ce qui est mise en exergue ? Torna, un titan de légende. Malheureusement, pour un premier DLC narratif, les développeurs n'auront pas réussi un coup de maître...
I) Changer le cours du destin... Ou pas.
Si vous n'avez pas joué à Xenoblade 2, pas de soucis : Ce DLC narratif est en réalité un stand-alone et est une excellente introduction au jeu, ses problématiques et ses thématiques. Vous allez suivre les pas d'une jeune fille de 27 ans appelée Lora, ainsi que de sa Blade Jin. Qu'est-ce que c'est qu'une Blade ? Je vous invite à lire mon test du jeu original, juste ici, pour en savoir un peu plus en détail, mais pour résumer, c'est comme un Pokémon, en mieux. Lora est une mercenaire qui cherche le plus possible à être discrète quant à Torna, à cause du fait qu'elle se soit justement retrouvé en possession, plus ou moins illégalement, de Jin, considérée comme la Blade la plus forte du continent.
Ainsi, en jouant à cette préquelle, vous allez découvrir l'un des plus gros mythes ayant conduits à la construction d'Alrest tel qu'on le connaît dans le jeu original, près de 500 ans avant son commencement. Mais si, comme moi, vous avez retourner le jeu, c'est là que ça va coincer. Pourquoi ? Parce qu'au final, on apprend rien de plus que ce qu'on nous dit déjà dans le jeu original. On est spectateur soit d'événements que l'on connaît déjà, soit d'événements dont on connaît déjà l'issue. En revanche, même si les personnages aiment voyager ensemble, les environnements ne vont cesser de nous rappeler quel sera la conclusion finale du voyage de Lora.
Pire que ça : Quand ce stand-alone introduit des nouveautés, il ne va pas jusqu'au bout pour les exploiter et elles tombent comme un cheveu sur la soupe. A l'image de la relation entre les princes de Torna, un sujet vraiment intéressant qui aurait pu amener un nouveau regard sur la légende du Titan qui... Ne sera jamais utilisé. Ou encore, à l'image de Gort, dont on sait qu'il a un passé commun avec Lora... Qu'on ne nous expliquera jamais. C'est dommage. On sent que les développeurs avaient les idées de faire un vrai nouveau jeu... Et les moyens de ne faire qu'un DLC.
II) Des combats épiques et de l'exploration tragique
En terme de combat, Monolith Soft a un peu remanié sa formule, et c'est l'une des plus grandes réussites de ce DLC. Ainsi, on abandonne complètement l'idée de « collecter et dresser des Pokémons ». Chaque driver possède deux Blades et chacun de ces trois personnages peuvent être contrôler indépendamment des autres. Pour être plus clair : Vous pouvez autant contrôler Lora que Jin en combat. A titre de comparaison, dans le jeu original, vous n'auriez pu contrôler en combat que Lora utilisant l'arme de Jin. A côté de ça, les combats reprennent le principe de combo et d'enchaînement (que je détaille encore une fois dans le test original), en le simplifiant énormément. Ainsi, il suffit maintenant d'enchaîner trois arts spéciaux -toujours de niveaux graduels- pour faire un combo, peu importe leurs éléments. Auparavant, il fallait faire un combo entier pour donner une orbe de résistance à un ennemi, désormais, chaque art spécial en donnera. Bref, vous avez compris l'idée, c'est plus simple, c'est tout aussi fun, et ça va (un peu) plus vite. D'autant que contrairement à Xenoblade 2, ce DLC met beaucoup moins de temps à dévoiler ses rouages. Ouf.
On a parlé de ce qui était réussi, parlons de ce qui l'est un peu moins. Si le DLC est relativement riche en contenu (Une vingtaine d'heures pour en faire un tour assez consistant), c'es tassez dommage de devoir attendre au minimum cinq heures avant d'atteindre une zone qui tranche radicalement avec ce que nous propose le jeu. Pire que ça, on nous propose ici de visiter Gormott, un titan du jeu... Dans une zone effroyablement plus petite et terriblement moins intéressantes. En revanche, les vraies nouvelles zones que l'on atteint, donc, au bout de quelques heures de jeu, sont en revanche franchement réussies. On aurait juste aimé que Torna soit un poil plus grand... L'OST du jeu propose des remix « jazzy » du jeu, tout à fait réussis, mais peut-être un peu moins pertinent.
Enfin, last but not least, l'aspect technique. Il y a quelques jours, dans une interview, Takahashi, développeur du jeu, a vanté les mérites du nouveau moteur utilisé dans ce DLC. Est-ce vrai ? Pas. Le. Moins. Du. Monde. C'est une horreur. En portable, le jeu est pire que ce que le jeu original nous proposait, à sa sortie. C'est dire l'état lamentable dans lequel le jeu nous est servi. En terme de framerate, c'est correct, il y a quelques chutes, surtout à la fin, mais ça va. C'est en terme de résolution qu'on touche le fond. C'est très simple, tout ce qui n'est pas à deux cm de la caméra se retrouve ultra pixelisé. Pour un personnage, c'est même ses habits qui se retrouvent pixelisés pendant qu'il parle ! Cet aspect, sans être pardonnable, était compréhensible à la sortie du jeu. Un an plus tard, c'est inacceptable. On vous conseille donc vivement d'éviter le mode portable comme la peste, et de rester sur salon.
