Nintendo Switch

West of Dead

Test Switch

West of Dead

Par Rubix_Man - Le 27/09/2020 à 10:00

Une atmosphère sombre, agrémentée d’un style visuel fort aux couleurs contrastées, du Western lugubre qui vire complètement dans le surnaturel, il faut l’admettre, West of Dead ne passe pas inaperçu et a de quoi intriguer le joueur avide de nouvelles expériences. Prenez un bon vieux whisky, accoudez-vous au bar et plongez dans cet univers étrange créé par le studio britannique Uptream Arcade.

L’odeur de la poudre

West of Dead vous fait incarner un pauvre bougre décédé, amnésique (encore un) et piégé dans le bien connu Purgatoire, qui semble ici prendre une forme tout à fait particulière, sombre, désolé mais surtout pourvu d’une décoration tout à fait orientée Far West. William Bason, votre avatar, bien décidé à se sortir de ce pétrin et à trouver des réponses (que le joueur cherche aussi, bien évidemment), devra s’engouffrer dans les profondeurs de cet entre-deux obscur. Au fur et à mesure de votre progression, le brouillard se dissipera quelque peu, les souvenirs de William Bason ressurgissant par bribes.

Obscur, c’est le mot, car West of Dead mise une bonne partie de son gameplay là dessus. De ce côté, le titre se présente comme un twin-stick shooter mettant l’accent sur votre habileté à savoir vous mettre en position de couverture. Vous enchaînez les zones, générées de manière procédurales, où de nombreux ennemis vous attendent, ainsi qu’améliorations, bonus, nouvelles armes, bref, tous les éléments propres aux rogue-lite. Comme dit précédemment, Upstream Arcade a tenu à se démarquer par le biais de son esthétique unique, et cette direction artistique a un impact direct sur le gameplay (et inversement). Les couloirs et les zones de combats sont plongées dans les ténèbres, et seuls quelques éléments permettent d’y voir plus clair (entre autres, votre tête, qui a pris ici la forme d’un crâne enflammé tel un certain Ghost Rider).

D’une manière générale, la force de West of Dead tient dans son esthétique, dans son ambiance. La musique, composée de guitare électrique aux tons qui sentent bon le réveille-les-morts, la poudre à canon et les bottes à éperon, se marie à merveille avec ces couleurs particulièrement contrastées qui font le charme du jeu. Le scénario, sans être particulièrement renversant, réussit tout de même à avoir sa personnalité; la voix caractéristique de Ron Perlman n’y est évidemment pas étrangère. Dense, caverneuse, imposante, l’acteur au physique caractéristique prend le rôle de narrateur interne et accompagne le joueur par ses impressions, remarques et ses souvenirs. Le texte est d’une manière générale plutôt bien écrit, assez flou, mystérieux, ce qui colle assez avec l’état du personnage, perdu dans les limbes.

Clair Obscur

Mais West of Dead n’est pas un film, par conséquent seuls ne comptent pas l’ambiance et le scénario. On a une manette en main que diable, par conséquent gameplay, game et level design doivent faire leurs preuves. Si les niveaux sont générées de manière aléatoires, la progression elle reste relativement linéaire avec des mondes bien distincts, vastes et formés de couloirs et de salles généralement remplies d’ennemis à éliminer, mais vous pourrez aussi croiser des boutiques, des coffres offrant améliorations ou nouvelles armes. Manette en main, William Bason est plutôt agréable à maitriser. Bien qu’un peu lourdaud, les esquives effectuées par votre avatar seront d’une grande utilité, lui permettant d’esquiver les tirs de balle ou de se mettre à couvert, ce qui fait que si vous vous prenez un coup quel qu’il soit, la faute vous reviendra à vous seul et non à un gameplay aléatoire. Concernant vos moyens de défenses, il est à regretter que ceux-ci se cantonnent à des armes très classiques et ne se renouvelant pas beaucoup. Fusils à pompe, de chasse, revolvers à barillets, on reste dans du classique et compte tenu de l’univers dans lequel West of Dead prend place, on n’aurait pas craché sur des armes un peu plus audacieuses. Quelques effets viennent ajouter un peu de piment à l’action (tels que le Saignement, drainant la vie de l’adversaire touché) mais ils restent trop peu intéressants pour se démarquer.

Un détail qui a son importance: comme dans de nombreux rogue-lite, le fait de perdre une partie vous forcera à tout recommencer du début. Pas de checkpoint, pas de point de sauvegarde, la tension monte à mesure que vous enchaînez les niveaux, ce qui fait l’intérêt du genre. Il est de coutume, afin de motiver le joueur à recommencer les parties, d’offrir de nouvelles possibilités à ce dernier à chaque fois qu’il recommence une partie, et West of Dead propose de nouvelles armes et capacités à débloquer qui faciliteront quelque peu votre prochaine aventure. Malheureusement le titre de Upstream Arcade peine un peu à motiver le joueur à renouveler les sessions, la faute à des environnements manquant tout de même de variété. Les combats se ressemblent beaucoup, le bestiaire, bien que varié visuellement se comporte un peu toujours de la même façon et manque souvent de jugeote. Même dans les niveaux les plus corsés, les ennemies tireurs continuent de se déplacer mollement et ceux optant pour la force manuelle fonceront vers vous, sans feintes, sans surprises. Alors, même si les affrontements sont agréables, recommencer perpétuellement les mêmes combats peut vite devenir redondant et manquer d’intérêt. Finalement, c’est bien l’ambiance et le scénario qui poussent à continuer mais on aurait apprécié un peu plus de finition, d’attention aux détails pour un titre qui se vend tout de même assez cher compte tenu de son contenu relativement maigre.

 

6.5
Ténébreux, avec une ambiance vraiment accrocheuse et aidé par la voix puissante de H?e?l?l?b?o?y? Ron Perlman, West of Dead arrive à tirer son épingle du jeu malgré un level design parfois peu inspiré et des ennemis manquant d’inspiration. Heureusement, les affrontements tendus et le scénario façon Far West lugubre à souhait parviennent à faire du titre d’Upstream Arcade un rogue-lite convaincant qui réussit à faire revenir le joueur assez souvent pour passer un bon moment au milieu des morts, des chapeaux troués et des barmen plongés dans leurs saloons obscurs.

  • Le combo Far West/Purgatoire fonctionne vraiment bien
  • Les affrontements, classes et nerveux
  • Visuellement et musicalement remarquables
  • La voix de Ron Perlman, inimitable
  • Bestiaire peu inspiré
  • Parfois un peu brouillon
  • On aurait aimé plus d'originalité pour les armes
  • Quand même assez répétitif

Rubix_Man

https://twitter.com/moulinauxbulles
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