Nintendo Switch

Warp Drive

Test Switch

Warp Drive

Par Ex-Nihylo - Le 10/01/2023 à 16:40

Certains éditeurs ayant compris la lassitude générale concernant l'apparition d'un nouvel F-Zero se sont lancés pour objectif d'imiter le maître en attendant que celui-ci revienne sur le devant de la scène. Certains titres ont plutôt bien réussi le challenge, d'autres nettement moins car on n'imite pas un jeu Nintendo aisément ; cette fois c'est Supergonk qui s'y colle avec Warp Drive, leur toute dernière production. Le jeune studio britannique n'en est pas à son coup d'essai puisqu'il nous avait déjà proposé un jeu de course futuriste, s'intitulant Trailblazers, en 2018. Plutôt moyen, le jeu avait peiné à convaincre à l'époque. Qu'en est-il de cette nouvelle tentative ? C'est ce que nous allons tenter de voir dans ce test ! Let's go !

Falcon's punch !

31 octobre 2003. Alors que la Gamecube peine à trouver son public, un jeu de course futuriste nous est proposé en Europe par Nintendo. Son nom ? F-Zero GX, digne suite de la série débutée sur SNES, développé par Nintendo... Et non, aussi surprenant que cela puisse paraître, surtout à l'époque, c'est Sega qui développe le jeu, et qui va réussir l'exploit de pousser la franchise à son paroxysme avec un véritable bijou pour l'époque. Bijou toujours très performant à l'heure actuelle par ailleurs, tellement que certains supposent même que si Nintendo n'a pas daigné faire une suite sur Wii, Wii U et Switch, c'est qu'ils ne sont pas sûrs du tout de pouvoir réussir à faire aussi bien. Ou à apporter le petit lot de contenu supplémentaire qui renouvelle l'intérêt du jeu, comme ils le font souvent pour d'autres franchises.

Mais trêve d'histoire du jeu vidéo, intéressons-nous plutôt au présent. F-Zero étant réclamé à cors et à cris par toute une frange de fanatiques de big-N, certains éditeurs l'ont bien compris et tentent, avec plus ou moins de succès, de proposer leurs versions de jeu de course futuriste. Fast-RMX s'inscrivait dans cette lignée et proposait d'ailleurs un jeu globalement bon, en reprenant et modifiant quelque peu à son compte les bases posées par F-Zero. Ici, c'est pareil, on pilote toujours un vaisseau aux allures futuristes, on ne freine pas vraiment dans les virages mais on mitraille le bouton d'accélération pour ne pas perdre trop de vitesse et on tente de se frayer un chemin parmi nos concurrents jusqu'à la victoire finale. Jusqu'ici, rien de nouveau. Mais...




Ca va vite ! 

Bien qu'axant son esprit de jeu sur la vitesse, celui-ci se démarque de la concurrence via les objets que l'on acquiert sur la piste, tout au long de nos courses. En effet, mieux vaut ne pas louper les cristaux de distorsion que l'on récupère, toujours à des endroits fixes, afin d'obtenir la possibilité d'utiliser un objet selon votre choix parmi 4 possibilités. Utilisé à bon escient, ce pouvoir vous permet soit de lancer un missile sur un concurrent, d'activer un boost assez court, de déposer une mine derrière vous ou encore de se téléporter vers un autre itinéraire sur la piste si vous utilisez l'option à un point spécifique de la course. Le jeu a donc un petit côté Mario-Kartesque qui lui donne son intérêt propre tout en ne le dénaturant pas tellement d'un jeu de course futuriste classique.

Cet aspect stratégique rend les courses plus intéressantes qu'il n'y paraît, et rend le jeu bien plus juste qu'un Mario Kart : contrairement à ce dernier, c'est à vous d'utiliser l'une de ces 4 options qui vous paraît sur le coup la plus judicieuse, il n'y a donc pas de place au hasard. Sinon on retrouve l'habituel mode tournois, qui consiste à enchaîner quatre pistes pour chacune des coupes en vue d'obtenir le titre de champion, un mode Mission dans lequel on doit atteindre à chaque fois un objectif spécifique lors d'une course ou d'une partie de course, et enfin le mode Survie qui demande, comme son nom l'indique, de survivre lors d'une course ou d'une section de course. Ces 2 modes, ainsi que le mode Tournois, vous octroient des pièces qui vous permettent d'acheter de nouveaux éléments pour personnaliser et améliorer votre vaisseau. 

Décoiffant ! 


Techniquement parlant, le jeu est fluide et l'impression de vitesse est bien respectée. Nul doute possible, on est bien dans un jeu à la F-Zero, avec des prises de décisions rapides lorsqu'il s'agit de manier votre vaisseau dans tel ou tel virage. Les thèmes des courses demeurent relativement variés, avec des couleurs néon qui marquent très clairement les courses, des lumières vives et une esthétique à la punk qui ne sont pas sans rappeler les années 1990. Le tout est plutôt cohérent, on est en permanence dans une débauche de couleurs violettes qui sont du plus bel effet, notamment en phase de boost et de surboost.

La bande-son n'est pas en reste, en nous proposant un mélange de rock et de hip-hop qui nous plonge dans l'ambiance et contribue grandement à nous faire adhérer à l'atmosphère du jeu. Les bruitages font le travail, ni plus ni moins, de toute façon l'adrénaline repose surtout sur les synthétiseurs qui ne font qu'amplifier notre envie de battre des records de vitesse sur des pistes de plus en plus folles. La traduction en français est correct dans son ensemble, peu de coquilles sont à relever. Que l'on joue en mode nomade ou sur la télé du salon, il n'y a quasiment pas de différences notables, les chutes de FPS - voire plus bas - sont ressenties à l'identique, peu importe la façon de jouer.

Crash'n burn.

Le jeu n'est pourtant pas exempt de défauts. L'utilisation des options pose problème, car le système est mal équilibré, et on se retrouve à utiliser surtout l'option de boost au détriment des autres. C'est d'autant plus vrai que les missiles demandent un peu de maîtrise puisqu'il faudra d'abord verrouiller votre cible avant de pouvoir les lancer, et souvent ceux-ci finissent plutôt droit dans le mur. Il en va de même avec le magasin du mode tournois, on n'a pas de visibilité pour acheter les pièces que l'on débloque au fur et à mesure de notre progression, on ne sait jamais si on doit économiser notre argent pour une éventuelle meilleure pièce à venir ou pas. Un simple mode Garage avec des prix de plus en plus élevés aurait sans doute mieux convenu. Et techniquement parlant les 30 FPS ne sont pas toujours respectés, des sauts d'image peuvent être constaté, on sent que l'optimisation du jeu n'a pas été poussée par rapport à sa version de base, sortie sur téléphone portable. On le constate encore plus en multijoueur, surtout à partir de 3 ou 4 joueurs.

D'ailleurs il n'y a pas de jeu en ligne, un autre gros défaut du jeu, ce qui est fort dommage car des compétitions en ligne auraient pu permettre de profiter davantage du jeu mais aussi de contribuer à son rayonnement, ce qui lui est directement préjudiciable. Les joueurs auraient sans doute davantage pardonner ses limitations techniques. Cela dit, ce type de jeu étant plutôt rare et le fun restant globalement de la partie, on peut lui pardonner la plupart des défauts qui viennent d'être soulevés. Si les développeurs daignent prendre en compte leurs erreurs et qu'ils nous sortent une suite qui rectifie tout ça, nul doute que chacun y trouvera son compte.

 

6
Le jeu laisse globalement une impression de perfectibilité à peu près à tous les niveaux. Loin de la qualité d'un F-Zero ou même d'un Fast RMX, le jeu demeure toutefois assez plaisant pour y passer quelques heures. A consommer de préférence en tant qu'hors d'oeuvre, en attendant impatiemment le jour où Nintendo daignera nous apporter le plat de résistance avec un nouveau F-Zero en bonne et due forme...

  • Direction artistique convaincante
  • Contenu satisfaisant
  • Absence de jeu en ligne
  • Multijoueur instable
  • Techniquement limité
Pas d'images pour ce test.