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Warhammer 40,000: Boltgun

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Warhammer 40,000: Boltgun

Par Kosmo56 - Le 04/06/2023 à 09:20

Le monde des FPS change en ce moment. Avec le succès des derniers DOOM, l'industrie se détache du modèle Call of Duty, avec tout son côté cinématique, et revient vers le boomer-shooter, des FPS rapides et nerveux où seule l'action compte. Et qu'y a-t-il de plus agréable à tuer que des hérétiques ? Pour l'empereur !

L'arme noble d'un âge moderne ? Très peu pour moi.

Sur une des nombreuses planètes de l'Empire Galactique, les communications ne répondent plus. Inquiets, et à juste titre vu qu'ils sont impliqués, l'Adeptus Mecanicus demande l'envoi d'un contingent de Space Marines et ordonne le nettoyage systématique de toute résistance à la surface. Sauf que l’atterrissage se passe mal, et vous voilà seul survivant du crash, sans autres armes que votre fidèle épée tronçonneuse, et votre foi inébranlable envers l’Empereur. Dommage, car même seul, vous êtes encore en surnombre face aux hordes d'hérétiques et de créatures du Chaos, qui ne seront même pas une gêne sous vos bottes géantes.



Ainsi commence Warhammer 40k Boltgun, en vous jetant dans la gueule du loup. Et franchement, le scénario n'ira jamais vraiment plus loin, à part quelques scènes isolées ici et là lors de la vingtaine de missions. Oui, il y avait bien des hérétiques, quelle surprise, et l'Adeptus Mecanicus a fait n'importe quoi, hou là là, on ne s'y attendait pas. Enfin, ceux qui connaissent un peu l'univers Warhammer 40k s'y attendront, mais les néophytes seront, eux, carrément largués. Est-ce important ? Un peu. Mais pas tellement, car dans Boltgun, l'action se suffit à elle-même. C'est juste beaucoup plus marrant d'être dans le délire. Car Boltgun joue la carte du délire dès qu'il le peut. Peu de FPS peuvent se vanter d'avoir un bouton de provocation, poussant votre personnage à haranguer les ennemis tout en affirmant la force de sa foi. Et même les points d'armure s'appellent « mépris, » car si vous méprisez assez vos ennemis, vous pouvez ignorer leurs attaques. Et ça, quand on est fan, on ne s'en lasse pas.

Le jeu est un FPS aux influences rétro indéniables, ne serait-ce qu'en regardant les graphismes volontairement pixelisés, les monstres en 2D, et son côté arcade. Pourtant le pixel art n'est pas ici une excuse pour mal faire, comme chez certains, mais une véritable ode à la beauté du médium, et les monstres et ennemis sont juste superbes avec leurs frames d'animation hyper-détaillées. Le son est compressé juste ce qu'il faut pour que vos armes fassent des gros BOOM qui tâchent et que les os de vos ennemis fassent CRUNCH et SPROTCH de la meilleure façon possible, tout ça afin de créer une ambiance rappelant les shooters d'antan. Si tout ça vous semble imparfait, vous avez même la possibilité dans les options de régler certains filtres graphiques afin de rendre le jeu plus beau, ou carrément à peine visible, si c'est votre délire.

Les dents, ça va dans la poubelle verte

Mais que fait-on dans Boltgun ? Parce que ça parle de taper de l'hérétique, mais pour le moment, on en a rien fait. Eh bien, votre objectif premier est de trouver la sortie du niveau. Et entre vous et la sortie, deux choses se dresseront : des ennemis, et des portes à clefs colorées. Vous devrez les ouvrir tous les deux, mais pas de la même façon. Les clefs se trouvent souvent après un petit détour, et les ennemis partout sur votre chemin, vous coinçant des fois avec eux. Enfin, c'est plutôt eux qui sont coincés avec vous, car vous êtes un Space Marine, et vous êtes inarrêtable. Votre arsenal d'action est très, très limité : un saut, un dash et c'est presque tout. Mais votre arsenal, lui, ne l'est pas.

Vous bénéficiez tout d'abord de votre épée tronçonneuse, qui vous sert à réduire les hérétiques en charpie au corps à corps. Vous devrez tapoter le bouton plusieurs fois pour les adversaires plus résistants, vous donnant ainsi une bonne impression de trancher dans le vif. En bonus, dégainer votre épée face à un ennemi un peu distant vous permettra de sauter jusqu'à lui afin de lui parler de votre Dieu et Empereur de très près et de devenir brièvement invulnérable, ce qui signifie que la fête n'a aucune raison de s'arrêter tant que des ennemis sont encore présents. Mais vous n'êtes pas limité au corps à corps. Non non non ! Vous trouverez rapidement l'arme qui donne son nom au jeu, un pistolet Bolter, une sorte de flingue survitaminé létal de loin comme de près, et qui deviendra votre meilleur ami. D'autres armes sont disponibles, comme un fusil à pompe, un fusil à plasma, un désintégrateur thermique ou autres joyeusetés, et vous pourrez même trouver de quoi augmenter leur puissance pour le niveau en cours grâce à des améliorations cachées. Toutefois, il faut bien dire que le combo Bolter / Epée est bien suffisant pour 90% des situations, et qu'on ne change d'arme que pour le fun, surtout que les munitions viennent vite à manquer.

Pourtant, elles sont partout ! Les niveaux sont remplis de trucs à ramasser, allant des boîtes de munitions, aux medkits, en passant par des nouvelles armes, le tout indiqué par un servocrâne bien utile qui vous accompagne tout du long de l'aventure. Et il y a même des secrets, pas très bien cachés certes, mais des secrets quand même, avec encore plus de munitions ! Alors quel est le problème ? Mais ce sont les hérétiques, ma bonne dame ! Ils sont partout, vraiment partout, et ce en quantité astronomique ! Ils ne s'arrêtent jamais ! Et du coup, à force de les vacciner au plomb, vos munitions vont vite tirer la tronche et vous allez devoir racler les fonds de tiroir afin de pouvoir distribuer comme il se doit la justice de l'Empereur. Heureusement, les ennemis sont variés mais ne requièrent pas de stratégie particulière, se contentant de manger des balles jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent de bouger, alors on est jamais à court de solution. On appréciera même certains ennemis revenant à la vie après leur défaite, rajoutant une couche de panique des fois. Quant aux quelques boss, ils sont de véritables éponges à balle, de manière peu surprenante, mais ils ne sont pas bien passionnants une fois qu'on a compris comment éviter leurs attaques.

Peut-on survivre sur la foi seule ? (Attention, une mauvaise réponse sera considérée comme une Hérésie)

Bon, alors c'est très bien de châtier de l'hérétique, mais que fait-on d'autre dans ce jeu ? Et bien, c'est le gros souci : pas grand chose. Le jeu vous montre toutes ses cartes dès le premier niveau, et le reste n'est que variantes sur le thème du massacre de masse. C'est toujours drôle, toujours bien fait, et il y a bien quelques secrets à chercher, ou encore le challenge de tuer tous les ennemis d'un niveau, mais force est de constater qu'on s'ennuie vite une fois qu'on rallume son cerveau. De plus, les environnements changent vraiment très peu. Oui, c'est dû au setting lui-même, avec ses buildings futuro-gothiques, mais tout finit par se ressembler, et on finit par rechercher la moindre parcelle de changement. Alors, oui, dans les faits, on change un peu d'ambiance, entre l'extérieur, la ville, les labos, et même un dernier acte dans des contrées plus étranges, mais c'est difficile de repérer les différences à part pour la palette de couleurs. On devra se contenter de ça alors qu'on parcourt les niveaux labyrinthiques. Et ça devient vite confus, car si on se perd, on est bon pour refaire toute une partie déjà nettoyée, sans ennemis, sans indications, sans rien. Même le Servocrâne ne sert à rien et ne vous indiquera pas la prochaine porte. Et vous n'avez pas de carte. 

Rapidement, on se lasse de brasser de l'hémoglobine par centaines de litres et on soupire quand une purge complète est déclarée, car des ennemis, on en a déjà tué un bon millier dans la dernière demi-heure. Et comme dit plus haut, il suffit de leur tirer dessus. On est loin d'un des DOOM modernes, où chaque ennemi peut être abordé de plusieurs façons différentes. Pas forcément un défaut, mais plutôt un souci d'appréciation de gameplay. La durée de vie, d'environ une dizaine d'heures en ligne droite, suit la même route : elle sera assez courte pour ne pas trop être lassé, mais votre appréciation pourra varier.

Ce qui est un défaut, par contre, et sans conteste, c'est les chutes de framerate. Les ennemis vont régulièrement être présents par dizaine, et la pauvre petite Switch a du mal à tenir la distance. Rien de bien gênant, mais rien de bien discret non plus, à l'instar du dernier Zelda par exemple. Mais autant on peut comprendre qu'Hyrule en impose pour la Switch, autant les niveaux fermés de Boltgun ne devraient pas peser aussi lourd sur le système. Et en mode portable, les graphismes prennent un sacré coup dans la tronche aussi : on se retrouve avec les réglages poussés au minimum, ou presque, pour faire tourner le jeu correctement. Un autre souci d'ambiance est la musique. Ou plutôt, le manque de musique. Pas de bande-son faite de métal qui tâche, ou encore de chants religieux aux accents sacrés, ou même de mélange des deux. Non, la musique est très générique, et surtout, à peine audible. Après des heures à repeindre les murs en toutes les couleurs (mais surtout rouge) vous serez bien incapable de vous rappeler d'une seule musique. Et ça, c'est bien dommage. Casser des têtes en rythme, ça a quand même un certain style. Par contre, le sound design en lui-même est très réussi : les cris des monstres, le craquement de leurs os, les bruits lourds de vos pas, et la délicieuse voix digitalisée de votre Marine qui hurle les préceptes de l'Empereur à ses ennemis, tout ça est absolument parfait. Pour finir, on déplore l'absence totale de multijoueur. Pas de co-op, pas de Deathmatch, vous êtes seul. Dans le silence. Parmi les cadavres de vos ennemis. Tel est le destin d'un Space Marine.

7
Warhammer 40,000: Boltgun est un FPS rapide, plein d'action et très fun, mais à apprécier par petites sessions, par peur de se lasser. Il ne consiste qu'à massacrer des hordes d'ennemis, et s'il le fait très bien, il devient répétitif très vite malgré tout le soin apporté à l'ambiance et au respect du matériel de base. Les quelques problèmes techniques sur Switch valent peut-être le coup si on veut absolument y jouer en mode portable, mais les autres versions du jeu méritent un coup d’œil quoi qu'il en soit. 

  • A fond dans le délire 40k
  • Joliment rétro
  • De l'action brutale et fun
  • Un sound design très réussi
  • Vite répétitif
  • Les musiques trop génériques
  • Un aspect technique plus que moyen sur Switch
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