Développé par l’équipe espagnole de Deconstructeam, The Cosmic Wheel Sisterhood vous propose de vous plonger dans une aventure unique où sorcières et divinations sont au rendez-vous. Nous vous proposons de découvrir dès à présent notre test, et promis, nous n’avons pas tiré les cartes pour déterminer notre verdict final !
Un millénaire d’exil, ça vous change une sorcière
Afin de vous réserver au maximum le plaisir de la découverte de The Cosmic Wheel Sisterhood, nous ne vous dévoilerons pas les éléments majeurs de l’intrigue. C’est de toute façon une option compliquée en elle-même puisque les éléments de l’intrigue changeront selon vos choix et une certaine dose de RNG. Pour en revenir aux bases, nous incarnons Fortuna, une « jeune » sorcière ayant fait son ascension dans les années 60, et possédant des pouvoirs de cartomancienne. Alors qu’une de ses prédictions avait prédit la fin de la Loge de sorcières dans laquelle elle se trouvait, la Supérieure en charge de la Loge a décidé de l’exiler sur un morceau de comète pour une durée de 1000 ans, et voit son jeu de tarot confisqué.
200 ans se sont écoulés depuis son exil, et la solitude et le désespoir gagnent peu à peu Fortuna. Elle décide alors de pratiquer un rituel interdit pour invoquer le Béhémot Abramar, une créature cosmique ayant le pouvoir de réaliser des vœux, en échange de lourds tributs. Après avoir conclu un pacte avec Fortuna, cette dernière va pouvoir avec l’aide d'Abramar concevoir un tout nouveau jeu de tarot en puisant dans l’énergie des 4 éléments. De plus, son souhait se voit exaucé car une Médiatrice a finalement décidé de lui autoriser des visites de la part d’autres sorcières. Fortuna ne se faisant pas prier pour s’adonner à quelques séances de divination, vous vous rendrez rapidement compte que ce n’est pas un simple jeu de tarot que nous avons entre les mains.
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités
Si le jeu est avant tout une aventure narrative, son évolution est dépendante des choix que vous ferez. Ces derniers se feront dans des dialogues, à commencer par les conditions du pacte d'Abramar, mais aussi durant les séances de divinations que vous ferrez. Pour rapidement schématiser, vous allez recevoir en début de jeu, de l’énergie tirée des 4 éléments (Feu, Eau, Terre, Air). Grâce à ces éléments, vous allez pouvoir créer des cartes de tarot. Il faudra pour cela choisir une sphère (un fond), une arcane (un personnage) et un symbole (objet). Chacun des éléments proposés dans ces trois catégories possèdent une définition propre qui vous donnera une idée sur le potentiel de la carte que vous créerez. Il vous faudra ensuite grâce aux boutons ou à l’écran tactile mettre en page votre carte en mettant en scène les différents éléments. Une fois la carte créée, les choix d’éléments faits vous donneront une carte unique possédant une légende, et surtout les significations qu’elles peuvent symboliser (déception, découverte, justice, chance, changement pour ne citer que quelques exemples).
Lors de vos séances de divination, plusieurs questions vous seront posées, et vous y répondrez en tirant au hasard une de ces fameuses cartes. Quel est mon avenir ? Vais-je trouver l’amour etc. Complètement régit par le hasard, vous tirerez alors les cartes et devrez les déposer dans les zones correspondant aux questions demandées. Chaque carte vous proposera alors différentes prémonitions. Libre à vous de choisir celle qui semblent la plus pertinente sur le moment. Mais comme indiqué plus tôt il peut arriver que vous tiriez une carte ayant une thématique en totale opposition avec la question (tirer une carte de jeu estampillée Déception / Mauvais Présage / Rejet sur une question d’amour, ce n’est pas l’idéal). Il faudra alors choisir judicieusement comment vous compter créer vos cartes, sur quelles thématiques, et choisir dans quel ordre répondre aux questions.
Si les visites de Fortuna commenceront par celles de ses amis, ses talents de divinatrice feront rapidement le tour du Cosmos, et de nombreuses sorcières de diverses loges s’empresseront de demander audience auprès de vous pour que vous leur tiriez les cartes. Libre à vous de le faire ou non, ce n’est pas comme si vous aviez encore 800 ans à tenir sur ce rocher. Chacune des sorcières aura un style unique, et on peut rapidement se prendre d’attachement pour ces dernières. Plus vous faites de divination, plus vous récoltez d’énergie, et plus vous pourrez faire de nouvelles cartes. L’opportunité est trop belle pour ne pas la saisir.
Une narration de qualité, mais maladroite
Entre deux séances de divinations, vous aurez le loisir d’échanger avec vos amies, de nouvelles connaissances et avec le Béhémot Abramar. Ces dialogues nous permettent d’en apprendre davantage sur l’histoire des sorcières, mais aussi sur le passé de Fortuna. Nous apprenons ainsi que les sorcières sont immortelles, peuvent venir d’époques différentes, peuvent être humaines ou non etc. Au final c’est un Lore très intéressant qui se développe au fur et à mesure de vos discussions. Nous avons également le droit à divers flashbacks nous permettant d’en apprendre plus sur Fortuna et sur son passé, avant et après son ascension (moment où l’on devient une sorcière).
Bien qu’il s’agisse d’un jeu indépendant multi-language, il fait plaisir de constater qu’un réel effort a été fourni de la part de l’équipe pour nous proposer une traduction très qualitative. Suite à une volonté assumée du développeur et de l’équipe de traduction française, il a été fait le choix que l’écriture inclusive soit utilisée dans les dialogues. Si vous n’êtes pas connaisseur ou amateur de la chose, cela peut effectivement déstabiliser notre lecture conventionnelle. Etant un choix assumé par le développeur et l'équipe de localisation, libre à chacun d’apprécier ou non cette utilisation. De mon avis personnel, son absence n’aurait aucunement été préjudiciable à l’appréciation de l’œuvre en dehors d’un cas particulier. Je noterai toutefois certains passages « engagés » dans les dialogues pouvant faire preuve d’une certaine « maladresse » (définition du fascisme, le féminisme radical, les blagues sexistes de certaines sorcières). A noter que le jeu est également classé PEGI 16. Ce dernier propose de nombreux dialogues plus ou moins crus, tournant autour du sexe, mais aussi des thématiques comme l’isolement, le suicide, ou encore l’automutilation. Au final, la conclusion qui vous attend sera très personnelle et dépendra exclusivement de tous les choix que vous aurez fait précédemment. Vous pourrez bien sûr recommencer une nouvelle histoire pour tenter de découvrir de nouveaux scénarios, mais cela ne cassera-t-il pas le côté unique du jeu ? En tous les cas suivant votre « vitesse », vous pourrez compter entre 8 et 10h de jeu pour voir apparaître les crédits de fin.
On soulignera enfin l’aspect global du titre. Le tout est proposé dans un style Pixel-Art de très bonne facture. Chaque personnage a sa propre identité, les décors sont soignés, et les diverses options de cartes peuvent donner lieu à des centaines de possibilité de création. On terminera enfin avec la bande-son du jeu, composée par fingerspit qui avait déjà travaillé avec le studio pour les bande-son de Sounds of Sympathy ou encore de The Red Strings Club. Le seul reproche que je trouverai à l'OST, c'est qu'elle reste assez discrète malgré un petit tour effectué dans les réglages.
