Nintendo Switch

The Alliance Alive HD Remastered

Test Switch

The Alliance Alive HD Remastered

Par ggvanrom - Le 06/10/2019 à 15:00

1 an et demi après sa sortie sur une Nintendo 3DS en fin de vie (2017 au japon), Furyu et Cattle Call aidés par NIS America décident de sortir The Alliance Alive du placard pour lui offrir une seconde jeunesse sur Nintendo Switch. Proposant des graphismes remaniés pour mieux s’adapter aux écrans HD d’aujourd’hui, est-ce que cela suffira au titre pour en faire un must-have en cette fin d’année ?

Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur*

Les Daemons de Minuit

Notre histoire se passe dans un monde dominé par des êtres que l’on prénomme les Daemons. À la suite de leur conquête, le monde a été divisé en plusieurs territoires à l’aide d’une barrière magique, entrainant des dérèglements climatiques dans chaque territoire, et recouvrant au passage le ciel par un voile d’ombre. Au sommet de la hiérarchie, les Daemons sont secondés par des créatures anthropomorphiques dénommées Beastfolks. Les humains dans cette histoire n’ont pas le beau rôle puisqu’ils sont au plus bas de la hiérarchie, méprisés et opprimés par les Daemons et les Beastfolks. Pourtant, encore 1000 ans après l’invasion, une poignée de résistants luttent encore et toujours pour la survie de l’espèce et pour se libérer du règne des Daemons.

C’est dans ce contexte que nous débutons l’aventure aux commandes de Galil, membre de la résistance de Rain Realm, aux côtés de son amie d’enfance Azura. Effectuant tous les deux de petites missions pour le compte de la résistance, une escapade les conduisit dans un musée abandonné dans lequel notre duo dénicha un tableau représentant un ciel bleu comme il était avant l’invasion il y a 1000 ans. Les Daemons supprimant tous les récits historiques d’avant l’invasion, il ne restait jusqu’alors que les récits aux quelques humains survivants pour s’imaginer le monde tel qu’il était autrefois.

Suite à cette révélation et à un incident survenu après la rencontre avec un Daemon, notre duo se met en quête de venir à bout du règne des Daemons, ramener la paix dans le monde, et unifier les peuples, rien que ça. Et pour un tel projet, il faudra bien sûr une équipe de héros de choc.

Un groupe très hétérogène

Si le début de l’aventure nous mettait dans la peau de deux humains, l’évolution de l’histoire se fera du point de vue de plusieurs protagonistes. Nous débuterons donc l’aventure à Rain Realm en compagnie de Galil et Azura, avant d’incarner une Daemon dénommée Vivian, passionnée a contrario des autres de la culture humaine. Elle sera accompagnées par son servant Ignace, et tous deux feront la rencontre de Tiggy, une professeur humaine autoproclamée. Enfin, nous ferons également la rencontre de Gene et Rachel, un ayant choisi de rallier le compte des Daemon, du moins en apparence, et l’autre vendant ses services à son ami Gene, tout en aidant les humains qu’elle croise. Si en toute logique ces différents protagonistes n’étaient pas destinés à se rencontrer un jour, et encore mois à s’allier, c’est bien ce qui va se passer après un peu plus de 10 heures de jeu : une alliance en vue se sauver le monde.

Les premières heures permettent de comprendre les différents mécanismes de nos personnages. The Alliance Alive est volontairement travaillé comme un J-RPG à l’ancienne, chaque unité a un rôle de base spécifique malgré le fait que l’on puisse leur attitrer différentes armes et rôles. A contrario des humains, les Daemons et Beastfolks peuvent utiliser naturellement la magie. Les humains quant à eux devront passer par des items dénommés Etheract pour utiliser la Signimancy, principalement utilisée pour soigner les troupes et buff l’équipe. Le gros avantage de The Alliance Alive est qu’on suit la même aventure sous les yeux de différents personnages aux caractères et intentions différents, mais se rejoignant sur un point commun : la libération du monde. De ce fait, il n’y a pas à proprement parler 1 ou 2 héros principaux accompagnés par un groupe plus ou moins random, mais bien une réelle unité et mise en avant de chacun, même si l’on n’échappera pas à certains « portraits types » de héros de J-RPG.

Un système de combat original

La première chose qui choquera les puristes dans les premiers combats du jeu est le fait que les personnages n’ont pas de niveau. Lorsque vous combattez des monstres, vous gagnez de temps en temps une augmentation de vos nombres de PV fixes ou de SP (servant à déclencher les attaques spéciales). Il est de ce fait plus difficile de jauger si vous êtes de taille dans un nouvel environnement avant de vous lancer dans quelques combats. L’autre point concerne les attaques. Si les attaques de base sont accessibles d’entrée de jeu, les attaques spéciales catégorisées pour chaque type d’arme ne s’obtiennent à force d’utiliser la même arme. et de la même manière, ces attaques spéciales s’améliorent au fur et à mesure que vous les utilisez. Un concept étonnant mais qui se révèle efficace au final. De temps à autres, vos personnages pourront passer en mode Ignition, permettant d'utiliser la capacité ultime rattachée à leur arme, mais en sacrifiant cette dernière au passage. Fort heureusement il sera possible de les conserver et d'aller les faire réparer plus tard.

Pour les combats vous retrouverez bien sûr les ennemis sur la carte du monde, ainsi qu'à l'intérieur des nombreux donjons du jeu. Ces derniers apparaissent directement sur la carte, et vous avez possibilité de les affronter ou non selon vos désirs. A noter qu'arriver dans leur dos vous confèrera un bonus de vitesse, alors qu'à contrario si c'est vous qui êtres surpris vous aurez un malus d'entrée de jeu.

En clôture de chaque combat vous recevrez de l’argent mais aussi des points de talent. Ces derniers seront très utiles pour le développement de vos héros puisqu’ils vous serviront à améliorer leurs affinités avec les différents types d’armes, en permettant un coût moindre de SP par exemple, ou encore de profiter de divers bonus avant, pendant ou après chaque combat. Il ne tiendra qu’à vous de répartir judicieusement vos points pour avoir une équipe solide. À la clôture de chaque combat vos personnages regagneront tous leurs PV, mais pas leurs SP (à moins que vous ayez activé des talents corrigeant cela). Si cette option peut vous faire croire que la difficulté du jeu ne sera pas au rendez-vous, détrompez-vous, un monstre caché dans l’eau ou un boss auront vite fait de vous surprendre si vous n’êtes pas suffisamment préparée, que ce soit en matière d’équipement ou de formation de combat…

Héros ! En formation !

Si vous n’aurez pas tant besoin que ça à fouiller dans le menu formation au début du jeu, une fois avec au moins 5 personnages à contrôler cela deviendra vite indispensable. À chaque combat, nos héros se déploient sur un damier de 3 lignes ayant chacune 5 slots. Comme expliqué précédemment, vos personnages bien que pouvant être très libres sur le choix des armes auront quand même des classes de prédilection en fonction de leurs statistiques personnelles. Et c’est là que les formations entrent en jeu. Proposant des placements et des rôles précis, il s’agit de répartir vos héros à l’avant, au centre et à l’arrière, tout en leur conférant un rôle d’attaquant, défenseur ou de soutien, leur permettant de jouir de bonus de statistiques appropriés.

En plus de ces bonus, les rôles attribués à vos héros auront également une importance sur l’apprentissage de leurs techniques et leur amélioration.  Et si les premières heures de jeu pourront paraître frustrantes par manque de choix de formation, il sera possible d’en débloquer de nouvelles mais surtout de créer des formations maison, de quoi développer vos personnages selon vos désirs. Enfin, dernier point qui diffère radicalement avec les J-RPG classiques, vous ne pouvez utiliser des objets que si vous les avez équipé au préalable. Fini donc les héros se baladant avec 50 fioles de soin sur lui pour tenir contre un sac à PV.

Guilde pratique

Bien que poussives, les premières heures de jeu mettent en avant de points cruciaux dont nous devront tenir compte durant l’aventure : l’importance de l’exploration de la carte du monde, et l’importance des Guildes. Ces dernières sont réparties aux 4 coins du monde et permettent à nos héros de bénéficier de moult bonus afin de les aider dans leur progression. Création d’armes, Informations variées sur l’environnement, recherches de Signimancy etc., il sera important d’aider les guildes à se développer afin de pouvoir profiter de leurs avantages. Ce développement passera par deux points : la recherche sur la carte du monde de spots où établir des bases pour les différentes guildes, et le recrutement de PNJ pour grossir les rangs des guildes afin de nous permettre de débloquer du contenu supplémentaire indispensable pour une bonne progression. 

Si les guides sont amorcées dans le début du jeu, leur développement se fera en marge de l’aventure principale. Cela vous poussera donc à mettre l’aventure en pause quelques heures pour pousser le concept de l’exploration. Si l’on peut regretter des environnements vides la plupart du temps si l’on compare à la taille de la map et des 4 environnements principaux, on a quand même le droit à divers secrets ainsi qu’à des zones qui ne seront accessibles qu’avec un véhicule adéquat, de quoi vous pousser à revenir sur vos pas pour explorer l’entièreté de la map. Et puisque nous en sommes à parler de contenu… cette version Switch embarque-t-elle des nouveautés en comparaison de la version 3DS ?

De la HD… mais après ?

Intrinsèquement, The Alliance Alive a des qualités indéniables que ce soit par son côté old school assumé, son casting de développeurs regroupant des vétérans ayant travaillé sur Suikoden, SaGa ou encore Final Fantasy, mais il avait aussi des défauts dont on pouvait passer « outre » compte tenu de la plateforme d’origine : la Nintendo 3DS. Il y avait notamment une résolution aux fraises, des environnements vides, la DA qui proposait un ensemble cohérent mais peu détaillé, et une durée de vie relativement faible pour un J-RPG (30 à 40h en fonction de votre niveau).

L’arrivée de cette version Switch sobrement intitulée The Alliance Alive HD Remastered propose au final exactement ce qui est indiqué dans le titre : un simple remaster HD, à comprendre un lifting HD du jeu de base paru sur 3DS. Et c’est là que vient la question à 1 million : peut-on porter sur Nintendo Switch un jeu 3DS avec pour seul argument de vente un lifting HD ? Car même si les développeurs ont retravaillé leur copie pour tout mettre sur un seul écran, et proposer quelques ajouts comme un tutoriel ou une vue d’ensemble quand on ne bouge pas en ville, ou un travail de textures, bah ce qui n’était déjà pas folichon de base sur 3DS ne l’est pas plus sur Nintendo Switch, et certains défauts sont même encore plus mis en avant par ce remaster, comme les textures rocheuses ou le chara design coupé à la serpe (et l’absence de pieds qui est une marque de fabrique des jeux 3DS).

Si en soit le contenu est toujours bien présent, et que cela n’enlève en rien les qualités qu’avait le titre sur 3DS, on aurait apprécié d’avoir tout de même un travail de fond plus approfondi sur le design des personnages, ou encore mais là c’est une question de budget, un doublage japonais ou anglais des personnages, car pour le coup voir les personnages parler lors des cinématiques sans que le son ne sorte de leur bouche, c’est assez perturbant. Point négatif en revanche sur la bande-son : si l’on avait connu Masashi Hamauzu en meilleure forme sur la réalisation de musiques, à plusieurs moments l’audio saccade durant les cinématiques, rendant le tout très désagréable. En espérant que ce souci soit réglé via un patch lors de la sortie du jeu.

 

7.5
The Alliance Alive HD Remastered est un cas d’école. Si sa version de base sur 3DS avait ses qualités et ses défauts que l’on pouvait mettre sur le compte du manque de puissance du support, ces mêmes défauts sont malheureusement encore plus mis en avant sur Nintendo Switch avec le passage à la HD. Des textures beaucoup trop génériques, une DA correcte sans plus. Est-ce que ce remaster était donc légitime ? Etant donné que le titre est sorti initialement chez nous sur une 3DS qui avait déjà un pied dans le cercueil, et en version dématérialisée uniquement, cette version Switch est plus que bienvenue pour les amateurs de J-RPG à l’ancienne. Car une fois passé les défauts visuels, on se retrouve tout de même avec une histoire très prenante et un contenu correct qui tient la route face aux autres titres du genre chez la concurrence.

  • Un scénario qui se laisse suivre
  • Une évolution des personnages intéressante
  • Un aspect tactique plutôt bien mis en avant
  • Le développement des guildes qui pousse à l'exploration
  • Un lifting HD ne fait pas tout
  • Le chara-design et les environnements pâtissent de ce passage en HD
  • Un doublage audio aurait été apprécié
  • Niveau anglais intermédiaire recommandé pour apprécier au mieux le titre