Nintendo Switch

Super Meat Boy Forever

Test Switch

Super Meat Boy Forever

Par C-Ptique - Le 16/01/2021 à 09:00

11 ans déjà que le premier Super Meat Boy est sorti sur PC, le jeu a acquis une aura au point de devenir un symbole de la scène indépendante. La suite que nous testons aujourd’hui avait été annoncée en 2014 avant d’être présentée à l’E3 en 2018 et ce n’est que depuis le mois de décembre 2020 que nous pouvons nous y frotter sur toutes les consoles simultanément. Un geste des plus appréciables mais que vaut véritablement le jeu ?

Un mec qui voit rouge

Par un bel après-midi ensoleillé, Super Meat Boy, Super Meat Girl et leur bébé prennent un pique-nique dans une forêt paisible et verdoyante. Du moins jusqu’à ce que le redoutable et terrifiant Docteur Fœtus les attaquent et kidnappe l’enfant. En moins d’une minute, l’objectif est présenté : sauver le bébé. Une cinématique qui, comme nous allons le voir, résume assez bien l’esprit du titre. Super Meat Boy repart alors pour une nouvelle aventure.

D’entrée de jeu, une chose surprend : désormais, Super Meat Boy avance automatiquement, cela n’a l’air de rien mais toute la conception du level-design s'en trouve changée et offre de nouvelles perspectives. Le jeu ne tarde pas à nous montrer ce qu’il a dans le ventre car en échange du déplacement automatique, il nous invite à davantage de concentration. En effet, notre personnage avance rapidement et il nous faut comprendre quel parcours suivre pour progresser, parcours qui sera parsemé de sauts, de glissades et de pêches envoyées dans le décor et aux saugrenus en-travers de votre chemin. Les commandes ont été simplifiées pour l’occasion.

De la concentration, vous allez en avoir besoin. Non seulement à cause du défilement rapide de notre personnage mais aussi parce que les obstacles (surtout des scies mécaniques) et les ennemis sont nombreux. Le jeu garde toute sa saveur car il n’a pas oublié qu’il est un die and retry, on meurt souvent et on recommence jusqu’à ce qu’on comprenne comment faire et qu’on acquiert les bons réflexes. Sachant que Super Meat Boy ne fait demi-tour qu’en sautant contre un mur, le droit à l’erreur est d’autant plus réduit.

Des idées qui giclent de partout !

Très vite, au fil des niveaux, Super Meat Boy nous montre sa plus grande force, à savoir un level-design très ingénieux et imaginatif. Les idées rafraîchissantes s’enchaînent et se renouvellent en permanence. Par exemple au début du jeu, on traverse une première un sol qui se détruit derrière nous, puis on saute contre un mur pour faire demi-tour et on tombe dans le ravin pour poursuivre. Autre exemple, on arrive devant un mur en bois, alors pour le détruire, on doit aller au-dessus pour actionner une scie mobile puis redescendre pour continuer. Attention car la scie peut nous tuer.

Le level-design est très ingénieux aussi parce qu’on arrive à comprendre le parcours à suivre en une fraction de seconde. Quand on arrive dans une nouvelle section, il est rare qu’on ne comprenne pas quel chemin il nous faut emprunter immédiatement. L’exploit est d’autant plus à saluer que notre personnage se déplace rapidement. En fait, la difficulté réside dans notre seule maîtrise.

Le jeu réussit également à se renouveler et chaque nouveau monde est l’occasion d’introduire de nouveau éléments pour faire grimper la difficulté. Dans le 2ème monde par exemple, on doit rapidement passer devant des buissons toxiques, sinon ceux-ci nous empoisonnent. De nouveaux éléments viennent régulièrement enrichir le gameplay, nous obligeant une fois encore à rester attentif, sinon il faudra prendre sur soi et ne pas craindre de mourir à de multiples reprises.

Les boss n’ont pas à rougir face au reste du jeu car ils sont dans le même esprit. En quelques secondes, on comprend ce qu’il faut accomplir pour le battre et si on se débrouille bien, tous comme les autres niveaux, il se termine en l’espace de deux minutes. Mais il s’agit peut-être du point faible du jeu car à chaque fois que l’on meurt, tout le combat est à recommencer depuis le début. Qu’on revienne en arrière est une chose mais il aurait été plus encourageant de nous faire réapparaître après les derniers dégâts subis par le boss. Certains rétorqueront peut-être qu’au contraire, cela incite à se concentrer davantage et à mieux maîtriser le personnage qu’à l’accoutumé.

Une (bonne) difficulté sans pitié

On ne va pas le cacher, Super Meat Boy Forever, comme son prédécesseur, est très difficile. Si le jeu démarre en douceur pour vous laisser prendre vos marques, la difficulté grimpe rapidement en flèche, particulièrement à partir du 2ème monde. Elle est d’autant plus élevée si vous cherchez en plus à récupérer les bonus (qui débloquent de nouveaux personnages jouables) car ils sont situés dans des endroits très difficiles à atteindre et/ou à en sortir.

Pour autant, aussi surprenant que cela soit, la difficulté de Super Meat Boy Forever n’est pas frustrante. Certes, on meurt souvent mais étant donné qu’on revient rapidement dans la course, qu’on comprenne rapidement le chemin à suivre et que la musique adopte un ton très reposant et entraînant, on est rarement énervé devant sa manette et on a envie de recommencer encore et encore. La réussite n’en est que plus savoureuse.

C’est là que l’on comprend l’intérêt d’avoir choisi un personnage fait de viande, cela justifie pourquoi il laisse des traces rouges derrière lui. Mine de rien, c’est très pratique pour visualiser les parcours que l’on a déjà emprunté (et qui sont donc techniquement mauvais).

9
Super Meat Boy Forever est une excellente suite. Non seulement il s’agit d’un excellent jeu en soi mais il a su aussi reprendre l’esprit du précédent opus tout en s'appropriant un nouveau concept. C’est un excellent mélange de hit runner, de die and retry et de réflexion. Il faut savoir analyser et réfléchir rapidement sur le parcours à emprunter, ce qui ne nécessite pas beaucoup d’efforts la plupart du temps, puis à maîtriser notre personnage pour réagir aux bons moments. Une véritable leçon de jeu vidéo !

  • Le level-design clair et inventif.
  • La difficulté très élevée mais rarement frustrante.
  • Le renouvellement réussi de Super Meat Boy.
  • Bonus qui rajoutent un peu de piment...
  • ... Mais parfois difficiles à récupérer
  • Niveaux un peu courts.
  • Le redémarrage systématique des combats de boss à chaque mort.