Nintendo Switch

Summer in Mara

Test Switch

Summer in Mara

Par Guyoon - Le 24/06/2020 à 10:00

En Février 2019, la campagne Kickstarter de Summer in Mara atteignait 234 000 dollars. Depuis le 16 Juin 2020, le jeu est sorti sur PC et Nintendo Switch. Tient-il ses promesses ? Tentons de répondre à cette question.

Maragriculture

Les 3 pôles principaux promis par le studio CHIBIG sont l'agriculture, l'artisanat et l'exploration. Le travail de la terre est assez simple mais possède ses subtilités. Avec votre binette, vous plantez des graines de légumes, arrosez avec un seau d'eau récupéré de votre puits (ou s'il pleut) et patientez. Le chiffre qui apparaîtra indique le nombre de jours qu'il faut attendre avant que votre récolte arrive à son terme. Plus tard, vous pourrez y ajouter de l'engrais et agrandir vos zones de plantations en désherbant. Il est agréable de constater que ces opérations ne sont pas automatisées. Vous dirigez la petite Koa et c'est elle qui ira biner la terre ou arroser vos plantations. Le nettoyage de vos zones de travail doit s'effectuer avec des outils. Contrairement à d'autres jeux, Koa a l'intelligence d'utiliser toute seule le bon outil sans que l'on ait à le sélectionner à chaque occasion. Cela rend le jeu plus fluide et agréable. Parmi les outils, vous avez la binette, le marteau et la hache. Ces 3 objets doivent être améliorés afin de cueillir des fleurs, casser certaines roches et couper un type d'arbre spécifique. Afin d'augmenter les capacités de ces outils, il faudra crafter.

Marartisanat

En plus de vos récoltes, votre petite île recèle de nombreuses merveilles. Vous pouvez couper un arbre pour son bois mais aussi le secouer pour récupérer des bourgeons. Il est possible de les planter pour voir apparaître, quelques jours plus tard, un autre arbre. Les rochers peuvent être frappés à l'aide de votre marteau afin d'en extraire de la pierre, du cuivre, du métal et plusieurs variétés de minerais. Vous pouvez taper les arbres et arbustes fruitiers pour faire tomber pommes, cerises et autres mures. Planter un de ces fruits permet de faire pousser un nouvel arbre fruitier. La plage accueille de nombreux coquillages qui n'attendent que d'être ramassés. Certains d'entre eux sont d'ailleurs difficile d'accès. Enfin, votre île est, par définition, entourée d'eau où nagent plusieurs variétés de poissons. A ce sujet, il est à noter que la pêche n'est pas l'élément le plus réussi de Summer in Mara. Équipé de votre appât et d'un fil, vous jouerez via un menu alors que toutes les autres choses se réalisent de façon systémique. En premier lieu, il faudra appuyer sur une touche au bon moment. Puis, vous devrez suivre un rectangle qui va de gauche à droite avec un curseur. La forme géométrique symbolise le poisson et le curseur votre ligne. Ce n'est ni fun, ni agréable à jouer. Plus tard, il sera possible de fabriquer des enclos pour des animaux de la ferme, les nourrir et récolter des ressources.

Tous ces objets amassés peuvent être transformés afin d'en créer d'autres. Il est possible de créer 150 objets. Quand vous retournez à votre maison, un menu de crafting s'ouvre. Il est d'ailleurs dommage de devoir obligatoirement retourner chez soi pour crafter. Vous pouvez donc fabriquer de nouveaux outils, créer toutes sortes d'objets et cuisiner. En plus d'un cycle jour/nuit et d'une météo, Summer in Mara possède une gestion de la faim et de la fatigue de Koa. Pour y remédier, il faudra concocter de bons petits plats et dormir quand la petite fille est épuisée. Heureusement, cette gestion n'est pas si contraignante. Avec un jus d'orange, Koa tient 3 jours et si on ne lui fait pas faire trop d'effort, sa fatigue baisse lentement. Le crafting est aussi l'occasion de répondre aux besoins des habitants de l’île voisine.

Marambition

Les quêtes sont très nombreuses. Le studio CHIBIG annonce que Summer in Mara possède 300 objectifs. Malheureusement, il s'agit la plupart du temps de quêtes de type FEDEX. Un personnage demande de crafter quelque chose ou d'amener un objet à un autre individu. Les allers-retours sont incessants et il faut effectuer de nombreuses quêtes afin d'enfin pouvoir aller explorer le monde. Au début du jeu, vous vivez sur votre petite île et pouvez vous rendre sur la plus grande île du jeu, Qalis. Cette zone est une ville assez vaste avec une plage, des parcs, immeubles, manoir et autres. Vous y faites la connaissance de nombreux personnages et découvrez le marché. C'est ici que vous vendez ou achetez des ressources nécessaires à l'amélioration de votre île. Qalis possède également un phare. L'habitante de ce lieu va vous fournir la carte des îles proches permettant l'exploration. Et il faudra batailler avec plusieurs quêtes agaçantes avant d'avoir droit au sésame tant attendu !

Malheureusement, la déconvenue apparaît quand vous explorez, à l'aide de votre petit bateau. Vous découvrez que la vingtaine d’îles promises ne sont, pour la plupart, que des cailloux. Sur ces îlots minuscules, les ressources naturelles y sont parfois différentes et vous pouvez pêcher des autres variétés de poissons. Mais ce n'est pas cela qui est un moteur de motivation à l'exploration puisque le gameplay de pêche est raté. L'océan est quadrillé en case qui sont autant d’îles à découvrir. En pleine mer, vous cassez des tonneaux de matériaux et sauvez des naufragés (qui sont des animaux pour votre ferme) comme dans Assassin’s Creed Black Flag. A un moment dans l'aventure, vous croisez même des pirates. Il est aussi possible de pêcher dans l'océan mais aussi d'y plonger pour ramasser des trésors. Dans ces phases, Koa se déplace sur un plan 2D. Le bouton qui permet d'habitude de courir sert, cette fois, à plonger en profondeur. Pour remonter vers la surface, il suffit de lâcher le bouton. Le studio CHIBIG a contourné le piège du gameplay aquatique dans un environnement 3D mais n'a pas permis de remonter à l'aide d'un bouton, étrange.

Marartistique

Summer in Mara vous accueille avec une jolie introduction animée. La direction artistique colorée et cartoon a son charme mais la distance d'affichage n'est pas très grande. Aussi, quelques ralentissements se font sentir lorsque vous débarquez sur la grande île de Qalis. Un patch correctif est d'ores et déjà prévu. Espérons qu'il corrigera ce problème. Néanmoins, ces baisses de framerate ne gênent pas l'expérience calme et apaisante ressentie en jouant à ce jeu. Aucun ennemi ne viendra faire mourir Koa. Aussi, la fatigue et la faim ne sont pas fatales. Épuisée, Koa ne peut plus courir, tombe de fatigue et se réveille plus tard avec peu d'énergie. Affamée, elle nous demande de la nourrir et se fatigue plus vite.

Koa ne peut pas escalader mais saute très haut. L'exploration est assez libre même si on peut logiquement (pour un jeu indépendant vendu 19€) croiser quelques murs invisibles. La course est assez rapide pour réduire la durée des nombreux allers-retours. A la barre de votre bateau, il suffit de presser ZR ou ZL pour avancer ou reculer. On navigue facilement et on apprécie le mouvement des vagues en haute mer.

L'ambiance sonore est en demi-teinte. Quelques compositions musicales sont bucoliques ou épiques alors que d'autres sont banales. La musique se lance et s'arrête aussi vite qu'elle est venue, laissant le joueur dans le silence. Le calme de la nature aurait pu être sympa si les bruitages avaient été présents et de qualités. Il n'y a pas de sons lorsque l'on marche, court ou saute. Pire, on entend rien quand on détruit une caisse ou plante des légumes. Les dialogues sont textuels et ponctués de quelques gémissements. Les bruitages sont l'un des points qui ont été mis de côté.

7
Très ambitieux, Summer in Mara propose l'exploration libre d'un monde ouvert, un cycle jour/nuit, une météo, une gestion de l'heure, du crafting et des quêtes en pagaille le tout dans un cadre tropical charmant. Cette générosité a un coût, et tout n'y est pas réussi. Cependant, au vue du tarif vendu et de l'expérience plaisante proposée, on ne peut que vous conseiller ce jeu. Summer in Mara, c'est comme une noix de coco. La coquille n'est pas très belle et imparfaite mais son jus a un goût unique et exotique !

  • Réalisation globale propre
  • Contenu généreux
  • Liberté et sérénité
  • Quelques musiques sympas
  • Audio en demi-teinte
  • Distance d'affichage peu élevée
  • Trop de quêtes FEDEX
  • La pêche, ratée

Guyoon

Cartoon-Master, la rubrique bi-mensuelle de NM à ne pas rater
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