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Skyforge

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Skyforge

Par Lotario - Le 09/03/2021 à 10:00

Skyforge est un MMO que l'on pourrait qualifier de moderne. En effet, il sera avant tout question de développer son personnage mais sans expérience ou montée de niveaux, plutôt par la maîtrise des classes. S'orientant pleinement sur l'action, il peut bousculer nos habitudes sur ce type de titre. Gourmand, il faudra s'assurer qu'il arrive à tourner sur une Switch qui n'est pas prévue pour embarquer un jeu de ce calibre. Reposant sur un modèle économique de Free to Play, est-il viable sans pour autant sans passer à la caisse ?

La renaissance d'un immortel

Avant de vous plonger dans l'univers, vous devrez passer par la case chirurgie esthétique afin de créer votre avatar (noter ô combien le « vôtre » est important). La personnalisation est très complète et vous permet de créer un personnage vous correspondant. Il sera possible de choisir la taille et la corpulence de votre personnage, son sexe bien évidemment. Vous pourrez modifier toutes les parties du corps afin d'obtenir l'immortel parfait à vos yeux (sachez qu'il sera possible sous conditions de changer d'apparence en cours de jeu). D'ailleurs, tant que nous sommes dans l'esthétique, vous pourrez choisir quelques tenues différentes bien que chaque classe dispose de ses tenues propres. C'est l'occasion d'évoquer l'une des parties de la boutique en jeu, les éléments cosmétiques. N'influençant absolument pas vos caractéristiques, elles sont bien évidemment dispensables, mais devront en revanche s'obtenir avec l'une des monnaies du jeu. Votre personnage créé, il est temps de se lancer dans le monde d'Aelion.

Ce qui frappera tout de suite dans Skyforge, c'est le mélange des genres. Dès que vous en découvrirez l'univers, votre attention sera attirée par les structures modernes, voire futuristes, de ce monde. Bien que nous soyons un immortel, nous évoluons au sein d'un environnement dans lequel la technologie est très présente. Le contraste se fait sentir, mais reste très cohérent. Votre aventure débutera alors que vous partez en mission afin de découvrir les troubles qui semblent perturber une ville de mortels. Vous tomberez alors sur une horde d'hommes rats prêt à en découdre avec vos semblables. Vous succomberez lors du combat, mais immortel de votre état, votre renaissance vous permettra de faire état de ce qu'il se trame désormais en Aelion (le fait d'être immortel, pour une fois, m'a permis d'avoir une certaine crédibilité lorsque je revenais à la vie après un wipe. Oui parce que des héros qui trépassent moult fois et reviennent à la vie, ce n'est pas très réaliste quand on y pense).

La voie de l'ascension

Comme cité précédemment, nous créons un personnage et il sera important de noter que ce sera le seul et unique que vous aurez. Toutefois, celui-ci sera en capacité d'incarner toutes les classes de Skyforge. À l'instar d'un Final Fantasy XIV, vous pourrez changer de classe à tout moment, pour peu que vous l'ayez débloquée. Au début, vous aurez accès à trois classes : Paladin, Cryomancien et le Lumancien. Pour faire simple, le Paladin, comme dans beaucoup de titres, sera armé d'une épée et d'un bouclier et aura plutôt un rôle défensif (tank) bénéficiant de beaux effets de lumière en utilisant certains coups. Le Cryomancien quant à lui sera là avant tout pour faire des dégâts dans les rangs ennemis en envoyant des cristaux de glace, et pics givrés ou carrément déclencher un vortex de froid. Le Lumancien est le soutien parmi les trois, son rôle sera de renforcer ses alliés via des bonus de défense sans pour autant oublier de lancer la lumière divine à l'encontre de ses ennemis. Ce choix est plutôt judicieux, car il permettra au joueur de passer d'une classe à l'autre à sa guise et ainsi se familiariser avec chaque rôle dès le début du jeu. Cette polyvalence permet en outre d'avoir une flexibilité que n'offrent pas d'autres titres et de s'essayer à toutes sortes de choses.

Le titre comprend treize classes que vous pourrez débloquer au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu. Alors certes, il sera possible de passer à la caisse pour tout débloquer, mais sans que ce soit une nécessité. Cela pourra parfois paraître un peu long de débloquer plusieurs types de classes, mais la patience paiera. D'ailleurs, nous avons pu bénéficier de monnaies spéciales grâce à une version « Gold » offerte par le distributeur que nous remercions au passage et cela a permis de tester d’autres classes au début du jeu comme l’Artilleur ou encore le Berserker. Il a été possible de débloquer l'alchimiste qui de par son apparence m'a tout de suite attiré. Il ressemble à un savant équipé de bras mécaniques dans le dos aspergeant les ennemis d'acides et permettant d'envoyer des espèces de blob exploser sur les créatures que nous affrontons, un gameplay plutôt fun. Le Nécromancien était aussi très agréable à jouer. Pour résumer, certaines classes sont complètement originales et donnent envie d'être découvertes comme le Saronide (une sorte de Poison Ivy en apparence) ou encore le Décibel (un Daft Punk équipé d'une guitare ayant le rôle de soutien). Sinon globalement, nous retrouvons l'Archer, le Moine, l'Assassin, la Sorcière, le Chevalier, le Feurioso ou encore le Flingueur.

Des pouvoirs divins

Comme il n'y a ni d'expérience et ni niveaux, la progression repose avant tout sur la maîtrise de la classe. Mais concrètement, comment cela se déroule ? Sur la droite de votre écran, avec les quêtes à réaliser, vous aurez aussi la quête de classe s'intitulant la voie de l'Alchimiste à titre de d'exemple. Chaque fois que vous tuez un ennemi, le pourcentage de maîtrise augmente. Une fois arrivé à 100%, vous passez un pallier qui vous permet d’obtenir un pouvoir (parfois passif). Vous aurez alors une dizaine de pallier pour débloquer l'ensemble des sorts de votre classe. Mais ce n'est pas tout ! Arrivé à un certains moment, vous aurez accès à une espèce d'arbre de talents extrêmement grand ressemblant à des constellations dans lequel vous pourrez dépenser des points afin d'améliorer aussi vos classes. Le potentiel est très grand du fait que vous pouvez dépenser des points pour n'importe quelle classe même si vous ne la jouez pas actuellement. De quoi préparer vos prochaines parties avec une classe que vous utiliserez ultérieurement en mission. Une fois de plus, la flexibilité est de mise et permet au joueur de se centrer ce qu'il souhaite. Fini le fait de se sentir enclaver dans un rôle. Skyforge casse en quelque sorte les codes.

Au-delà de ces améliorations, il y a aussi l’équipement qui viendra augmenter la puissance de votre personnage. L'équipement est bien moins présent que dans d'autres MMO puisqu'il faut surtout obtenir armes et artefacts. Les caractéristiques quant à elles sur les équipements s’expriment en pourcentages, ce qui permet une accessibilité certaine sans pour autant tomber dans le jeu casual. Mais avec ce système, il est très facile de suivre l'évolution de ses caractéristiques. À la rigueur, ce qui peut manquer, c'est un système de craft pour les amoureux de métiers dans les MMO mais personnellement, ça ne m'a pas manqué bien que friand de cette fonctionnalité en temps normal. Il sera aussi possible d'améliorer votre renommée à la cathédrale et ainsi gagner de nombreux fidèles et glaner de nouveaux bonus. En d'autres termes, c'est relativement complet en termes de progressions de personnages. Pour ainsi dire, plus votre niveau de prestige sera grand, plus fort vous serez.

Passons à l'action

L'autre point qui tranche avec les MMO traditionnels, c'est le gameplay de Skyforge. Au diable les menus et barres d’incantation (bien qu'il y en ait quelques-unes). Ici, tout est misé sur l'action et la mobilité de nos personnages. Les attaques des ennemis sont régulièrement illustrées par des zones de différentes formes au sol qu'il sera vivement conseillé d'éviter. Le fait que le gameplay soit axé Action-RPG s'adapte parfaitement à la manette. Cela permet d'avoir une action dynamique, et même nerveuse suivant les classes. Un système de lock vous permettra d'ailleurs de focaliser vos attaques sur l'ennemi choisi et il sera aussi possible de choisir l'endroit sur lequel déchaîner vos attaques de zone. La réactivité et les placements seront donc les maîtres-mots afin de maximiser les dégâts et assurer sa propre survie. Nous y reviendrons plus tard, mais sur Switch, il est dommage que la fluidité ne suive pas toujours (sans pour autant que ce soit catastrophique).

Mais ce n'est pas tout, le gameplay mise aussi sur des enchaînements de sorts. En somme, en déclenchant des sorts dans un certain ordre, ou en appliquant un certain nombre de débuff, vous pourrez avoir l'un de vos sorts qui proc. En gros, celui-ci peut se déclencher en étant bien plus puissant et surtout en étant critique. Cela vous permettra de maximiser vos dégâts et il faudra veiller à bien lire minutieusement le descriptifs de vos sorts afin de mettre en place les meilleurs cycles. En clair, c'est simple et efficace. Pour résumer, le gameplay ressemble quelque peu à celui de Tera si je dois remonter un peu loin ou à, plus récemment, Black Desert. Une approche nerveuse et moderne du MMO lors des phases de combat. Clairement, c'est une réussite, les combats sont grisants et dynamiques. Par ailleurs, jouer en groupe s'avère efficace et l'on se met naturellement à déclencher nos grosses attaques de zone de manière coordonnée. C'est l'occasion de mettre en avant que jouer avec des amis est très facile du fait que dans l'onglet social, le titre reprend la liste d'amis du Nintendo Network et il est possible de les rejoindre en un seul « clic ». Le top.

Un non open world bien pensé

MMO rime en général avec Open World. Ici ce ne sera pas le cas. En effet, la campagne vous fera traverser des zones s'articulant comme des niveaux en couloir. Chaque zone sera ponctuée par deux boss intermédiaires et un boss final qui vous donnera un peu plus de fil à retordre. Cela a pu paraître surprenant dans un premier temps, mais s'est avéré au final très plaisant. Cela permet de faire tant des sessions longues que courtes sans se sentir frustré. D'ailleurs, cela reste un plus pour la Switch lorsque l'on souhaite jouer en nomade pour peu de temps (alors certes, le nomade ici est restreint malgré tout au domicile puisque nécessite une connexion). Il ne faut pas non plus laisser à penser que les niveaux sont courts. Certes, au début vous enchaînerez les zones assez rapidement, mais cela se corsera avec le temps et par conséquent, vos aventures s'allongeront d'elles-mêmes en termes de temps, mais n'en seront pas moins intenses.

Mais malgré tout, le monde étant divisé en plusieurs régions ayant chacune cinq niveaux à parcourir, elles disposeront aussi de deux grosses zones bien plus grandes calquées sur un modèle de « petit » open world. En général, il y a un fil rouge à y suivre en complétant une suite de quêtes afin de poursuivre la trame de la campagne. Mais afin de glaner encore plus de récompenses, plusieurs événements seront présents, qui seront affichés sur la carte, aux objectifs variés : éliminer des ennemis, collecter des objets, détruire du matériel ennemi ou encore combattre des boss. Vous pourrez croiser dans ces zones ouvertes pas mal d'autres joueurs (alors que les niveaux eux se feront en solo si vous n'êtes pas en groupe). Il faut constater que sur le plan technique, c'est dans ces zones que la Switch commence à réellement souffrir et être en difficulté, mais nous y reviendrons ci-dessous. En sus, vous aurez aussi des « donjons » à parcourir en groupe sans oublier la possibilité de participer à des joutes entre joueurs dans des zones PVP comme tout bon MMO qui se respecte.

Une version Switch divine ?

Nous voici donc en présence d'un titre qui semble très bon, mais qui tourne à l'origine sur PC ou sur les machines concurrentes. Notre petite Switch arrive-t-elle à tenir le coup ? Et là, il y a de quoi être mitigé. Bien évidemment, les textures sont en deçà, ce qui est aussi le cas sur les machines concurrentes, mais ici, c'est très flagrant. La résolution en prend aussi un gros coup et l'aliasing est parfois fortement présent. Par conséquent, le jeu n'est pas très sexy sans pour autant être moche à souhait. Toutefois, ça fait parfois mal aux yeux. On peut noter que le tout reste relativement stable. Le titre doit tourner entre 20 et 25 images seconde en règle générale. Ce n'est pas catastrophique, mais ce n'est pas folichon. Mais s'il n'y avait que ça. Certains éléments, surtout dans les zones ouvertes, mettent du temps à s'afficher et les animations des mobs sont parfois très sommaires. On sent inévitablement les concessions graphiques. Et malgré ces couacs, on se dit que ça tourne sur Switch et que ce n'est pas si mal.

Malheureusement, le tableau s'assombrit encore davantage avec le son. Il y a parfois clairement des ratés et certains sons ne se déclenchent pas. Il y a comme des vides et c'est assez perturbant surtout pour ressentir les effets de ce gameplay dynamique. Il est déjà arrivé que je me demande si le sort que je souhaitais lancer était bien parti. Encore une fois, ces désagréments sont bien plus présents dans les zones ouvertes. Plus gênant encore, il arrive que le jeu ait des crashs. Il y en avait eu pas mal en début de partie puis plus rien depuis une semaine. Tout laissait penser que des correctifs avaient été faits mais lors des dernières heures avant le test, une série de crash s'est encore manifestée, et ce jusque dans les menus du jeu. On peut aussi noter que l'ergonomie des menus est plutôt bonne et relativement fluide, mais parfois, ils perdent un peu en stabilité et certaines descriptions persistent et font perdre en lisibilité, nul autre choix que de quitter les menus et revenir. Il est dommage que ces points techniques viennent entacher les grandes qualités que peut offrir Skyforge.

 

7
Skyforge souffre de soucis techniques sur Switch (framerate un peu faible, quelques bugs de son, et des crash encore présents), mais le titre offre une expérience excellente. Son système de classes reposant sur un seul et même personnage est une bouffée d'oxygène dans le monde des MMO. Son gameplay nerveux et dynamique rend l'expérience excellente et donne envie de s'y investir. Le système de progression est quant à lui relativement addictif. Le système économique n'apparaît pas comme indispensable. Il est aussi dommage que finalement l'histoire soit peu mise en avant. Sans oublier que le soft reste un Free to Play, vous y trouverez votre compte si vous pouvez faire fi de la technique.

  • Un gameplay riche et dynamqiue
  • Un système de combos très efficace
  • Des classes originales et très intéressantes à jouer
  • La progression très bien huilée
  • On peut facilement jouer avec ses amis sur Switch !
  • Nous sommes immortels !
  • Peut parfois paraître redondant
  • Des problèmes de son trop récurrents
  • Les crash qui peuvent venir gâcher l'expérience