Sky Oceans : Wings for Hire est une création chilienne d'Octeto Studios qui souhaite rendre hommage aux JRPG à l'ancienne, avec en ligne de mire Skies of Arcadia, paru au début des années 2000. Disponible sur nos bonnes vieilles Switch depuis le 10 octobre 2024, le jeu nous permet d'incarner Glenn Marchevent, un jeune pilote fils d'explorateurs qui cherche à comprendre pourquoi la dernière expédition de ses parents a si mal tourné. Creusons la question à travers ce test, rendu possible grâce à l'octroi d'une clef de jeu par l'éditeur.

Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur.

Un scénario peu attrayant.

La dernière expédition des parents de Glenn ayant mal tourné, ce dernier décide de partir à l'aventure pour tenter de comprendre ce qu'il s'est réellement passé. Il faut dire qu'il y est carrément poussé par une attaque soudaine de l'Alliance sur sa tribu, qui ajoute sa dose de mystère de plus. Quittant sa ville de Floraise et sa mère Agnès, terrée dans le silence depuis la fameuse expédition, Glenn va devoir s'acharner à trouver des explications dans la disparition de son père, dévoiler les secrets de sa mère tout en affrontant l'Alliance. Autant le scénario parait intéressant, autant sa mise en scène est totalement plate, sans saveur. Les personnages sont peu travaillés, les rendant bien peu charismatiques, tandis que le scénario reste très léger, avec une écriture qui manque clairement de profondeur. A partir de là, difficile de plonger réellement dans l'histoire ou de s'identifier aux personnages…

En combat, on a affaire à du tour par tour traditionnel, à ceci près que les combats se déroulent exclusivement dans les airs. Vous avez pour coéquipier des pilotes qui vous serviront en tant que soigneur, soutien ou encore en attaquant vos ennemis, et vous devez évidemment choisir les meilleures options pour éliminer vos ennemis, en fonction de leurs faiblesses. Le tout étant chapeauté par un ordre d'attaque précis, dont il faudra en tenir compte afin de parvenir à vaincre tous vos adversaires. En soi, les combats sont relativement dynamiques, demandent une certaine rigueur et peuvent paraître entrainants aux premiers abords, mais ça, c'est sans compter les nombreux bugs du jeu… Sans compter le fait que l'on monte trop rapidement en niveau d'expérience, ce qui fait qu'à partir du niveau 9, on écrase littéralement la moindre adversité. 

Des bugs à profusion.

Outre le popping - à savoir l'arrivée soudaine et brusque d'un élément du décor dans nos mirettes - le jeu est truffé de bugs, et ce à peu près de tous les types existants. Au cours de ma partie pour écrire ce test, c'est simple, le jeu a du planter une vingtaine de fois minimum. Le jeu freeze pour aucune raison à n'importe quel moment, que ce soit en mode exploration ou en combat, mais aussi, encore plus gênant, l'utilisation de certaines commandes est à proscrire tellement le risque de plantage est énorme. Ainsi, l'attaque de zone entraine généralement des freeze, et certaines missions ne prennent pas en compte le nombre d'adversaires descendus. Ainsi, on ne peut tout simplement pas poursuivre le jeu à moins d'avoir de la chance, et je parle de missions principales, pas secondaires ! Si mise à jour il y a, elle risque d'être conséquente, en espérant que les développeurs n'oublient pas d'en proposer une. En l'état, le jeu est clairement à éviter.

La caméra employée est inadaptée aux différentes phases du jeu, quant à la maniabilité elle est un peu raide, il arrive fréquemment que l'on se cogne contre les parois que l'on rencontre. A l'instar de n'importe quel rpg, 2 phases vous sont proposées, à savoir l'exploration à pied ou en avion avec votre héros, dans laquelle vous déambulez librement à la recherche d'indices, de nouvelles boutiques ou encore d'effectuer des missions secondaires que vous proposent les habitants des villages. Le jeu pousse à l'exploration car de nombreux coffres sont planqués de ci de là, contenant de l'argent ou des objets. Le jeu est doublé en anglais, et que l'on y joue en nomade ou en docké sur la télé du salon, aucune différence ne se fait sentir.

Retards au décollage.

Un autre problème de ce jeu, c'est son côté techniquement daté. Rendre hommage à un jeu datant de plus de 20 ans en proposant une esthétique passée, c'est bien… Quand c'est bien fait. Ici, c'est tout l'inverse, on nous propose un jeu qui aurait pu être à peine digne d'une Playstation 2 en son temps, avec des graphismes peu digestes, certaines textures disparaissant même de l'écran sans que l'on comprenne vraiment pourquoi ! Le manque d'expression des personnages, figés au possible et ne laissant donc transparaître aucune émotion, n'aide clairement pas au dynamisme supposé d'un tel jeu ! Le chara-design est très simpliste, on remarque de l'aliasing à perte de vue et même si quelques décors sont tout de même jolis, la plupart du temps le tout est gâché par le fait qu'ils apparaissent dans une sorte de brouillard bleu quand il ne surgisse pas d'un seul coup à l'écran sans crier gare !

Il n'y a que la bande-son qui rattrape un peu le tout, sans pour autant verser dans le mirifique pour nos esgourdes. Il y a bien quelques pistes entrainantes qui se démarque du lot, et globalement les musiques collent plutôt bien à l'expérience proposée, mais certains thèmes sont un peu en deçà et ne resteront clairement pas dans les mémoires. La version française du jeu n'est pas exempt de défaut, loin de là, à l'image du jeu dans son ensemble, on peut légitimement douter du fait que des testeurs parmi les développeurs aient réellement pensé à essayer le jeu avant commercialisation. Des fautes peuvent parfois arriver, personne n'est à l'abri de quelques petites erreurs, mais là à ce niveau c'est plutôt consternant, y compris parfois dans les tournures choisies pour traduire le jeu.