Nintendo Switch

Skautfold: Usurper

Test Switch

Skautfold: Usurper

Par Ex-Nihylo - Le 06/07/2023 à 14:20

Inspiré par Castlevania, Skautfold Usurper se définit lui-même comme étant un metroidvania qui se déroule dans le Londres du XIXè siècle. Incarnant Saragat, un chevalier mort ramené à la vie par un nécromancien nommé Waltham qui s'est emparé de son corps, vous avez pour objectif principal de détruire le gardien de la Citadelle tout en s'emparant de son pouvoir.
Rappelant parfois Castlevania Aria of Sorrow, ce metroidvania est-il à la hauteur de ses sources d'inspirations ? C'est ce que nous allons tâcher de voir dans ce test !


Londres et ses abîmes.

Skautfold Usurper est la suite de Skautfold Shrouded in Sanity, un action-rpg teinté de Metroidvania et développé par Steve Gal. Quelques points communs évidents nous permettent de faire rapidement le lien entre ces 2 jeux, comme le fait que le personnage que l'on incarne n'est autre qu'un mort qui a été ramené à la vie. Le côté obscure du 1er jeu perdure encore dans le second, on le constate d'emblée lorsque l'on arpente les sous-sols londoniens, donnant au jeu un petit côté effroyable. Nous sommes en 1898, dans une chronologie alternative, et le Londres de cette époque a été envahi par une citadelle dont l'impératrice Eleanor aimerait bien se débarrasser au plus vite.

Dès l'introduction, on se rend compte de ce côté à la limite du malsain dans le jeu, vu que Waltham, la personne qui nous ressuscite tout en prenant possession du corps de Saragat, fait un joli plongeon de 190 m de haut suite à sa défaite face au Navigateur, antagoniste du jeu. Il va falloir repartir à l'assaut de la citadelle et en déjouer les divers pièges, tout en faisant la peau à 4 boss au passage, pour espérer venir à bout du jeu. 4 fins sont à découvrir, ce qui représente environ 15/20 h de jeu, puisqu'une partie pour obtenir une fin vous prendra environ 4 h. Les abîmes de Londres finiront par ne plus avoir aucun secrets pour vous...


Failles temporelles.

Malheureusement, le scénario est loin d'être prenant, les dialogues ne présentant que bien trop peu d'intérêt, on les zappera bien rapidement pour privilégier l'action. Et ça tombe bien car des monstres à combattre, il y en a, et pas qu'un peu ! Le jeu met en avant un système de combat qui reposera sur votre maîtrise de la garde afin que vous puissiez garder de côté un peu de votre jauge de santé. Cependant, la garde diminue en fonction des assauts des monstres, et c'est là qu'il faudra faire très attention. Car en état de vulnérabilité, sitôt votre garde annihilée, vous serez bon pour vaincre ou pour mourir. Il vous faudra donc bien appréhender ce système de garde avant de poursuivre vos aventures, car une bonne garde suivi d'un bon coup de votre arme et là c'est vous qui mènerez la danse. Dans le cas contraire, le die & retry risque d'arriver bien souvent...

C'est d'autant plus vrai qu'il n'y a pas de sauvegarde automatique. Cela peut paraître étonnant car désormais, la plupart des jeux du genre, voire même des jeux tout court, proposent d'office cette option qui permet un véritable confort de jeu. Ici il faudra donc faire sans, ce qui relève quelque peu le challenge proposé. Mais le défaut le plus gênant concerne la progression de votre personnage. Autant on peut monter en niveau à force de gagner des combats d'une manière tout à fait normale, autant commettre des erreurs en combat, comme la mauvaise gestion de la garde, vous punira toujours de la même façon. C'est terriblement frustrant de sentir que son propre personnage reste bien faible alors qu'on est censé justement, dans ce type de jeu, jubiler de la montée en puissance de notre héros !


Difficile d'égaler ses ainés...

Finalement, ce que l'on retient de l'expérience du jeu, c'est qu'un défaut vient malheureusement ternir chaque qualité. Ainsi, les décors sont plutôt beaux mais la direction artistique déroute, pour ne pas dire qu'elle déçoit. Le monde proposé est constitué de lieux divers et variés tels que des manoirs ou des égouts, mais les personnages et les monstres ne semblent pas être faits pour y appartenir. De nombreuses armes s'offrent à vous ? Oui, mais elles n'impactent pas vraiment le gameplay proposé. Les combats sont stratégiques ? Oui, mais lents à mourir et on finit par décrocher. On est donc très loin de l'inspiration première du jeu, à savoir les Castlevania. Mieux vaut définitivement oublier cette comparaison, bien trop flatteuse pour le challenge proposé.

Enfin, un autre soucis majeur provient de la carte, qui est à des années lumières de ce qu'elle devrait être. Peu d'indication, peu de lisibilité, un comble quand on est dans un metroidvania et qu'on doit se rendre et revenir dans tout un tas de lieux ! De manière générale, peu d'indications viennent nous aider, on se sent rapidement perdu, ce qui dans un sens contribue à renforcer l'effet de peur, omniprésent dans le jeu. Au moins, le jeu est disponible en français, et aucun bug n'a été constaté pendant les diverses parties effectuées pour ce test, que ce soit en mode nomade ou sur l'écran du salon.

5
Skautfold: Usurper est loin d'égaler les maîtres en matière de Metroidvania. Le joueur lambda pourra toujours se distraire quelques temps avec ce jeu mais passera sans doute bien rapidement à autre chose, tant la progression de votre personnage est plutôt ratée. Les quelques défauts du jeu empêchent malheureusement le soft de réellement décoller, espérons qu'une suite ou une mise à jour rectifiant le tout pointe un jour le bout de son nez.

  • 4 fins différentes à débloquer
  • L'ambiance, plutôt réussie
  • Scénario peu prenant
  • La progression de votre personnage, mal pensée
Pas d'images pour ce test.