Nintendo Switch

Skautfold: Shrouded in Sanity

Test Switch

Skautfold: Shrouded in Sanity

Par Thatgunman - Le 22/02/2022 à 08:00

Cela fait 7 ans que la licence Skautfold a commencé à envahir Steam avec pas moins de 5 jeux. La série s’est d’ailleurs conclue en décembre dernier, avec Skautfold: Knight’s End faisant office de conclusion. C’est au tour de la Nintendo Switch de recevoir le premier épisode, nommé Skautfold: Shrouded in Sanity.

Le mal des résidents

Dans Skautfold: Shrouded in Sanity, on incarne un mercenaire envoyé enquêter au sujet du domaine de Berelaya, situé dans une Angleterre alternative de 1897. Il doit se rendre sur ces terres et révéler les secrets de la famille qui y demeure, mais aussi éradiquer la source du brouillard qui enveloppe le manoir. Le scénario est retranscrit sous la forme de dialogues très cryptiques (pourtant traduits en français) que vous aurez avec les différents personnages que vous rencontrerez sur votre route. Dans l’ensemble, le jeu ne vous fournira quasiment aucune indication claire sur votre objectif, ni même sur les mouvements de votre personnage. Heureusement, le gameplay demeure très classique: Une attaque forte ou faible, une esquive, une garde, un lancer de projectile (avec des munitions limitées) et un bouton pour se soigner (aussi en quantités limitées). On possède une jauge de santé et une jauge d’endurance, qui diminuera à chaque action réalisée.

Dédale brumeux

On explore donc à notre rythme ce gigantesque manoir au design labyrinthique, dont les embranchements vous feront rapidement retrouver ce vieux réflexe (que vous aviez enfoui au plus profond de vous pour préserver votre santé mentale) de reproduire une carte à la main sur du papier quadrillé. Il faudra en effet noter les points d’intérêts afin de se déplacer plus aisément et de pouvoir retourner sans problème à un endroit dont l’accès nous était bloqué auparavant. Les décors sont variés, même s’il on reste dans ce stéréotype de manoir glauque, rappelant à la fois le cinéma d’horreur du siècle précédent, mais aussi les classiques Lovecraftiens. Pas de bol, tout ceci est plongé dans la pénombre, ce qui vous empêchera d’apprécier la majorité des décors, mais vous forcera aussi à avancer à tâtons sous peine de marcher sur l’un des nombreux pièges posé soigneusement par les propriétaires. La progression est extrêmement laborieuse, puisqu’il est difficile de deviner le sens des objets que l’on ramasse dans notre aventure. Les portes bloquées affichent bien de temps en temps quelle clef permet de débloquer le passage, mais la majorité ne donne aucune indication de l’objet qu’il faudrait utiliser.

Ca va être tout noir!

Dans certaines salles, en plus des pièges posés au sol, vous devrez affronter de coriaces ennemis avec votre flingue et votre épée. Concrètement, vous devrez gérer votre barre d’endurance en alternant des phases d’attaques et des phases de fuites pour éviter de vous retrouver à la merci de votre adversaire. Les impacts des attaques ne sont pas vraiment convaincants, et avec l’obscurité ambiante, il est parfois compliqué de déterminer si notre coup a fait mouche ou non. Même au bout de quelques heures, les combats sont toujours aussi laborieux, puisque les ennemis sont bien souvent plus rapides que vous, chargent leurs attaques en dehors de votre champ de vision, et mettront à mal votre jauge d’endurance qui met à chaque fois une éternité à se recharger. Vous avez bien la possibilité d’améliorer vos capacités, mais à aucun moment le jeu ne vous explique comment y parvenir, et c’est seulement au bout d’une heure à mourir en boucle sur le même boss que j’ai compris que le butin laissé par les ennemis pouvait être utilisé pour augmenter les dégâts, la santé et la jauge d’endurance auprès d’une poignée de personnages situés à l’entrée du manoir, et dont aucun de leur dialogue ne m’avait mis la puce à l’oreille quant à leur utilité. Il n’y a aucun problème à vouloir rendre un jeu austère, mais le niveau d'exigence est placé tellement haut dès le début et les soucis de level design autant omniprésents (le tutoriel sur le combat apparaissant après le premier ennemi, par exemple) qu’il est difficile de voir autre chose qu’un enchaînement de maladresses.

Clair-obscur de pixels

La série Skautfold tient une sacrée réputation concernant son ambiance et ses graphismes, et bien que la finesse du pixel-art ne soit pas aussi poussée qu’avec les épisodes plus récents, le charme opère dès les premières minutes de jeu. Les effets de lumières manquent, certes de nuances, mais nous convient dans une atmosphère lugubre bien sentie. Le diable se cache dans les détails, et c'est bien le cas ici. Les décors sont parsemés d'objets, parfois insignifiants, de détails intrigants, qui font que l'on a pas l'impression d'être le premier à être passé par là. La bande-son, légèrement en retrait, mais de très bonne qualité, et colle parfaitement au décor.

5
Les défauts de lisibilité, de level-design ainsi que ceux liés au gameplay pourront rebuter le joueur sensible à l’échec. Pour autant, Skautfold: Shrouded in Sanity tient là une proposition originale qui saura intéresser les plus aguerris d’entre vous, qui s'empresseront de découvrir les 4 fins du jeu, ainsi que ses suites qui profitent d'un gameplay affiné, et dont on espère la sortie prochaine sur Switch.

  • Atmosphère charmante, répondant parfaitement aux codes de l'horreur
  • Direction artistique travaillée
  • Traduit intégralement en français
  • Scénario très intéressant...
  • ... Pour peu qu'on arrive à comprendre les dialogues
  • Manque d'explications durant toute la partie
  • L'architecture tortueuse de la carte, rendant l'exploration laborieuse
  • Système de combat mou et frustrant

Thatgunman

For great justice
Pas d'images pour ce test.