Sorti en mai 2022 sur Steam et développé par PUNKCAKE Délicieux, Shotgun King: The Final Checkmate propose un concept étonnant alliant stratégie et action autour d’une partie d’échecs pas comme les autres. Disponible ce 24 août sur Nintendo Switch, nous avons eu l’occasion de nous adonner à de nombreuses parties pour vous proposer notre test dédié
Echec et Matte mon fusil !
Le jeu commence par un petit tutoriel nous posant le contexte. Nous incarnons le Roi Noir, reconnu pour être tyrannique et exécrable avec ses sujets, au point où tous lui ont finalement tourné le dos pour s’allier au Roi Blanc. N’ayant plus que le Fou pour lui tenir compagnie, le Roi Noir décide dans un excès de colère de s’armer du fusil royal, et d’aller exterminer le Roi Blanc et ses sujets par pure vengeance. Mettant en scène des pièces d’échecs, c’est donc avec ces touches humoristiques que nous démarrons notre expérience originale.
Loin d’être qu’un simple jeu d’échecs, Shotgun King: The Final Checkmate emprunte également les codes du Rogue-like et une bonne dose d’action. En mode seul contre tous, vous allez incarner le Roi, et vous pourrez également compter sur son fusil pour vous sortir de situations périlleuses. Attention tout de même, il vaut mieux avoir un minimum de bases sur le fonctionnement des pièces d’échecs, sous peine d’en baver face à une IA qui nous vous fera pas de cadeaux.
Après la technique du clouage, le plombage
Comme dans une partie d’échecs classique, chaque pièce dispose de son propre pattern de mouvement qu’il vous faudra connaître. De votre côté, en tant que roi, vous possédez un pattern extrêmement simple : un déplacement d’une case dans le sens de votre choix. Mais loin de se présenter comme une partie d’échecs classique, l’aventure qui vous attend va comporter des nuances qu’il sera important de prendre en compte. En début de partie, vous choisirez votre rang, et bien sûr votre fusil. Un seul sera disponible et il faudra remplir certaines conditions pour débloquer les autres modèles.
Une fois la partie lancée, vous verrez que les pièces adverses se déplacent en fonction de leur statistique de vitesse. Contrairement à une partie d’échecs classique vous pourrez voir plusieurs pièces blanches se déplacer lors d’un seul tour, ce qui peut chambouler vos stratégies habituelles si vous êtes un joueur « classique ». Votre premier objectif dans le mode Trône sera de venir à bout de 12 niveaux d’affilée sans mourir. Pour ce faire, il vous suffira simplement de détruire toutes les pièces, ou de vous concentrer sur le Roi adverse si vous avez l’opportunité de le descendre rapidement. Cela devra dans tous les cas se faire à l’aide de votre fusil. A chacun de vos tours, vous aurez le choix entre vous déplacer, ou viser avec le stick R et tirer avec la gâchette ZR. Chaque fusil possède un nombre délimité de cartouches. Pour refaire le plein, il vous faudra vous déplacer sur l’échiquier et faire passer le temps. Si aucun déplacement ne peut vous permettre de vous en sortir, vous pouvez aussi rester sur place pour recharger votre arme manuellement. Enfin, il reste le concept d’âme. Lorsque vous tuez une pièce autre qu’un pion, vous récupérez une carte d’âme que vous pourrez utiliser avec le bouton R pour accéder 1 fois à son pattern de mouvement.
De la stratégie, mais une bonne dose d’aléatoire tout de même
Une fois un stage terminé, vous devrez passer par une sélection obligatoire de Bonus / Malus. Déjà que la présence d’une arme à feu changeait radicalement les échecs, ces cartes-là apportent une nouvelle dimension stratégique et de nouvelles règles qui changent radicalement celles du jeu de base. Par exemple vous pouvez choisir d’avoir une meilleure portée de tir, mais en contrepartie les Pions de l’adversaire sont remplacés par des Fous. Le but étant à chaque fois de bien peser le pour et le contre de chaque Bonus / Malus. L’aléatoire étant le véritable Roi de ce jeu, vous pourrez parfois avoir à choisir entre la Peste et le Choléra. Pour dresser une liste non exhaustive des variations apportées au jeu, on peut citer l’ajout de douves infranchissables en un coup, les rats qui viennent grignoter les ennemis, la réapparition de pièces au bout d’un certain nombre de tous, l’augmentation des capacités de votre fusil, des baguettes magiques à multiples effets etc. Autant de modifications qui rendent au final chaque partie réellement unique, ce qui fait que l’on n’a pas de sensation de répétition.
Côté difficulté, comme expliqué plus haut l’IA ne vous fera pas de cadeau. Dès qu’une pièce peut vous mettre en échec et mat, cela signera la fin automatique de votre partie. Pour éviter cela, vous aurez à votre disposition une jauge de bouclier qui vous empêchera de vous déplacer sur un point, en vous signalant qu’en cas de déplacement sur tel point vous perdrez la partie. Et pour ceux ne connaissant pas bien les règles, vous pouvez également faire un balayage de chaque pièce pour connaitre leurs patterns de déplacement. Attention toutefois aux changements de situation lorsque vous tirez avec votre fusil. Imaginons que vous êtes face à un Pion, dissimulant lui-même une Dame. Si vous tirez un coup de fusil et éliminez le Pion, vous laissez ainsi le champ libre à la Dame qui vous mettra automatiquement en Echec et Mat.
Un contenu généreux, mais exclusivement solo
Le principal regret que l’on pourrait avoir concernant Shotgun King: The Final Checkmate, c’est l’absence de mode multijoueur. Mais compte tenu du changement radical des règles du jeu de base, c’est parfaitement compréhensible. Le contenu solo au final reste très correct. Vous avez le mode Trône qui vous demande donc de faire une Run parfaite de 12 niveaux pour atteindre le Roi Blanc qui est un immense sac à PV prenant 4 places sur l’échiquier à lui tout seul. Une fois ce mode fini, vous pourrez recommencer ce mode en augmentant la difficulté d’un cran, en diminuant vos cartouches et en augmentant les pions adverses. Le mode Infini se débloquera également, vous permettant comme son nom l’indique d’enchaîner le plus possible de tableaux. Et si vous réussissez à enchaîner 15 stages, vous aurez accès au mode Traque où vous devrez survivre face à des assauts continus.
Si c’est sur le mode Trône et Infini que vous passerez le plus clair de votre temps, comme indiqué plus tôt l’IA n’est absolument pas permissive et vous mettra hors d’état de nuire à la moindre erreur de votre part. Pourtant le mélange plaisir / frustration est tel que vous voudrez à tous les coups enchaîner les parties pour ne pas rester sur un échec (et mat). Le tout est mis en forme avec une esthétique 8-bits extrêmement plaisante, et une bande-son minimaliste qui fait très bien le boulot.
