Saints Row IV est un titre sorti initialement en 2013 qui a bénéficié par la suite d'une version remasterisée en HD en 2015 sur les consoles actuelles. C'est au tour de la Nintendo Switch d'accueillir ce titre développé par Volition et Deep Silver. Malgré le poids des années, est-ce que les Saints arrivent toujours à convaincre dans cette version hybride ?

In God We Trust

Contrairement aux opus précédents, vous ne vous engagerez pas dans une lutte des gangs. Il garde malgré tout l'aspect d'une ville en monde ouvert avec ses passants et toute une flopée de véhicules à prendre (et surtout à voler). En effet, faisant suite directement à l'épisode trois de la franchise, voilà que votre personnage n'est autre que le Président des États Unis. Ainsi, vous débuterez votre partie en affrontant des terroristes en territoire hostile, ce qui en soit, servira de tutoriel pour vous approprier les commandes de base. Ce sera l'occasion de laisser parler la poudre dans votre tenue de commando. Suite à ce passage plutôt sérieux, vous voilà de retour dans votre bureau d'une manière plutôt fracassante, de quoi placer l'ambiance du jeu qui sera complètement barrée, autant le préciser de suite. Place alors à la personnalisation de votre avatar. Vous pourrez tout personnaliser de la tête au corps sans oublier votre virilité. Le ton est donné.

S'enchaîne ensuite une conférence de presse, se déroulant à la maison blanche, à laquelle vous devez participer et où il semble que votre façon de gouverner ne fait pas l'unanimité. Vous allez alors rejoindre celle-ci et ce sera l'occasion de rencontrer vos conseillers ou même un opposant à qui vous répondrez à votre manière bien à vous. La conférence commence... Une attaque extraterrestre se déclenche sur la maison blanche. La panique s’installe et vous décidez de retourner dans votre bureau afin de vous équiper (il semble que vous ayez bien personnalisé votre bureau présidentiel !). Vous allez devoir répondre à ces envahisseurs de manière radicale en les éliminant. Bien que vous leur rappeliez qui est le boss sur terre, c'est avec des vaisseaux spatiaux qu'ils vous attaquent désormais. Vous faites par conséquent appel à votre sens de l'adaptation en sortant une batterie DCA (Défense Contre l'Aviation) aux couleurs de l'oncle Sam afin de dézinguer tout ce qui se présente à vous. Vous vous mesurerez à leur chef mais il semble que vous ne faites pas le poids, il vous mettra KO. Vous vous réveillez mais la réalité est manifestement altérée. Bienvenue dans la Matrice.

Aucune limite à mon pouvoiiiir !

Si l'on cite Matrix, c'est que le titre regorge de références qui ne laissent clairement pas indifférent. C'est d'ailleurs parce que vous êtes dans une sorte de matrice que beaucoup de choses sont permises, à commencer par l'acquisition de super pouvoirs. Pour ne citer que ceux que vous débloquerez en début de partie, vous aurez un super sprint. Tel Flash, vous pourrez arpenter les rues à la vitesse de l'éclair. D'ailleurs, rien ne vous résistera, pas même les véhicules que vous rencontrerez que vous ferez valdinguer en cas de choc. Ensuite, il y aura aussi un super saut. Un petit immeuble se dresse entre vous et votre prochaine cible ? Aucun problème, sautez par dessus. Vous pourrez d'ailleurs charger ce saut afin de gagner en hauteur. On en vient du coup à essayer de combiner ces pouvoirs. On sprinte à toute hâte tout en chargeant son saut. Résultat, on déclenche un énorme saut en longueur d'une distance inouïe pour un être humain. Se pose alors la question de l'utilité des véhicules. Certes, avec ces pouvoirs, on peut s'affranchir totalement de suivre les routes. Toutefois, ceux-ci sont limités par une jauge d'endurance et ne pourront pas être utilisés indéfiniment. Vous aurez aussi des pouvoirs offensifs. Par exemple, vous pourrez projeter une rafale de glace afin de geler ou ralentir vos ennemis. Idéal pour contrôler les foules et les réduire en glace pilée !

Même si la guerre de gang ne fait plus rage, il faudra reprendre les territoires de la ville aux extraterrestres. Ce sera l'occasion de découvrir diverses activités. Vous devrez reprendre des postes de gardes tenus par ces aliens en affrontant une multitude d'ennemis. Le tout débouchera sur l’affrontement d'un Alien bien plus puissant. En outre, vous aurez aussi l'occasion d'arpenter de très hautes tours afin d'en prendre le contrôle, ce qui sera l'occasion de mettre vos talents de grimpeur à l'épreuve. Il sera amusant de voir que dans ces deux cas, les aliens auront une lumière rouge sur ces édifices (postes de garde et tours) et dès lors que vous les aurez conquis ils seront bleus (on ne peut s'empêcher de penser à Tron). Outre ces deux activités, il faudra en l'occurrence opérer des missions de carnage durant lesquelles il faudra faire le plus de dégâts possible. Vous aurez aussi la possibilité de faire des courses de vitesse en usant de votre sprint. Il sera aussi nécessaire de libérer les boutiques (vêtements, armes, garage) en piratant leurs accès. Certaines missions seront d'ailleurs spécifiques au mode multijoueur (car oui,tout est faisable en coopération).

Tuning du dimanche

Nous en venons à l'aspect personnalisation du titre. En gros, tout est personnalisable. Commençons par les pouvoirs. Ils ne sont pas personnalisables comme on peut l'entendre, mais il pourront s'améliorer grandement : consommation d'endurance réduite, amélioration des dégâts, etc. Mais il sera plus intéressant de s'attarder sur votre arsenal. Vos armes seront bien personnalisables. Vous pourrez les améliorer en dépensant votre argent afin de gagner en puissance, en quantité de munitions, des choses relativement classiques. Mais il sera aussi possible d'en charger l'apparence, à vous donc les armes les plus folles. Par exemple, transformer son pistolet en pistolet holographique est plutôt drôle ou encore sa mitrailleuse en pistolet à clous. De quoi permettre à chacun d'y trouver son compte suivant ses goûts. Petite mention pour la batte ou le Violator (une espace de tentacule avec laquelle frapper vos ennemis) qui feront valdinguer vos victimes à des dizaines de mètres (on le répète, la matrice est très permissive),

Vous aurez aussi accès à des garages vous permettant de customiser vos véhicules suivant vos goûts. Vous pourrez donc améliorer leurs performances que ce soit la vitesse, la résistance des pneus, la structure du véhicule ou l'ajout de la nitro. L'esthétique de votre véhicule ne sera pas en reste, choisissez la couleur, le capot, l'aileron, etc. Il sera aussi possible de choisir le type de jantes que vous souhaitez. Le tout est vraiment très complet. Même si la guerre de gang n'est plus votre préoccupation, vous pourrez tout de même étendre votre territoire et il sera capital que votre gang en impose. Il sera donc possible de choisir à quoi ressembleront les membres de votre gang dans les rues que vous aurez conquises. Et là tout est permis, de la fille de joie au flic, en passant par l'esclave ou la mascotte ! Bref à vous de voir si vous souhaitez un gang classe ou un gang burlesque. Ils sera aussi possible de sélectionner les véhicules qu'ils auront. En définitive, l'aspect personnalisation et amélioration est tout de même très poussé et présent dans le jeu.

What is love !

Passons enfin à la technique. C'est ce qui pourra sembler être la faiblesse du jeu. N'oublions pas qu'il s'agit d'un d'un jeu de 2003 qui a bénéficié d'un petit lifting en 2015 et qui est porté tel quel en 2020. Inévitablement, on sent que le tout date. On regrettera aussi un choix qui a été fait par les développeurs, à savoir la nuit qui ne laisse jamais place au jour. En effet, nous sommes dans une simulation, mais tout de même, un cycle jour/nuit aurait été appréciable. On notera aussi un aliasing parfois très présent en mode portable, pas très flatteur en somme. Malgré tout, le titre n'est pas vilain. En mode, TV, c'est légèrement plus honorable. On regrettera aussi un manque de fluidité pour un titre si vieux. Une machine de 2020 pourrait le faire tourner bien mieux. L’animation de la ville est aussi quelque peu pauvre, il ne s'y passe pas grand chose en dehors des missions et du scénario. C'est bien dommage...

Passons en revanche à un élément extrêmement bon ! La musique. Le titre bénéficie de quelques musiques bien connues qui ne manqueront pas de vous faire réagir. Par exemple, vous serez frappé par "What is ove" du chanteur Haddaway. Oui, ça ne nous rajeunit pas mais ça colle bien à l'ambiance (et comment ne pas penser au sketch de Jim Carrey ayant le même thème). En autre exemple marquant, un titre d'Aérosmith qui rappellera bien évidemment Armageddon. Côté playlist, il y aussi aussi une liste bien complète de musiques classiques très connue. Ensuite, il est important de noter que vous aurez le choix de jouer seul en coopération. la coopération s'avère vraiment très fun et nous vous conseillons de vous y essayer pour passer des moments de franche rigolade ! Il demeure d'ailleurs un dernier bémol, il manque le stand alone à cette version Switch, qui avait été livré avec cette édition remaster à l'époque.