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RollerCoaster Tycoon 3 : Complete Edition

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RollerCoaster Tycoon 3 : Complete Edition

Par C-Ptique - Le 26/09/2020 à 08:00

Après qu’Atari ait porté le controversé opus Adventures sur Switch, voici au tour du studio Frontier Development de porter RollerCoaster Tycoon 3, créé originellement en 2003 (ça ne rajeunit pas). Un pari risqué, d’autant plus qu’il a été pensé pour les PC, mais qui part avec un avantage, à savoir l’aura et la réputation de la série. Le charme de la saga mythique opère-t-il toujours ?

Ça va faire mal… Aux doigts.

RollerCoaster, c’est une saga qui nous invite à gérer notre parc d’attraction. En débutant cet opus, on est tenté de commencer par le niveau Vanilla Hills, un petit parc où les objectifs à remplir sont simples : faire venir 400 visiteurs et faire grimper la valeur de notre parc à 20 000€. Le jeu fonctionne en effet selon des objectifs à atteindre, l’objectif primordial est relativement facile et accessible mais il existe d’autres objectifs plus corsés qui permettent à terme de débloquer des niveaux bonus.

La difficulté de chacun de ces objectifs est correctement dosée, certains demandent de faire venir 800 visiteurs et de faire monter la valeur du parc à 50 000€, d’autres demandent des conditions plus particulières comme la construction de 2 montagnes russes de 305 mètres de long et d’autres encore demandent à accomplir un objectif en un certain temps. Passé le délai, une personne VIP arrive et utilise son influence pour parler en bien ou en mal de votre parc (et donc sceller son destin). Globalement, les objectifs donnent envie de poursuivre la partie et de voir notre parc grandir.

Mais dès le début du niveau se présente sans doute le pire ennemi du jeu, bien pire qu’un compte en banque vide ou des employés qui font grève, à savoir l’interface. En effet, la série RollerCoaster a été originellement publiée sur PC et a donc été pensée d’abord et avant tout pour le combo clavier + souris, or les contrôles n’ont pas vraiment été repensés sur Switch. Malgré quelques bonnes idées comme l’affection des roues de sélections gauche et droite aux boutons L et R, la navigation n’est pas du tout confortable. Le système de visée des Joy-Con n’est même pas exploité alors que l’occasion était là ! On peut encore s’habituer pour les attractions « simples » qui demandent seulement à être placées à un endroit et à construire une entrée et une sortie, mais cela devient un véritable travail d’Hercule dès qu’il s’agit de construire des montagnes russes. Ces dernières nécessitent en effet de maîtriser l’altitude, l’inclinaison dans les courbes ou encore la disposition de freins et de crémaillères. Certaines cartes compliquent encore plus la situation à cause du relief.

On regrette également que cette nouvelle version du jeu n’ait pas bénéficié d’une mise à jour visuelle, les graphismes piquent quelque peu, surtout quand on compare avec la concurrence, notamment PlanetCoaster développé par d'anciens membres du studio. Point positif, il est possible de voir chaque visiteur s’amuser sur les attractions et même de les suivre depuis leur entrée jusqu’à leur sortie du parc.

Quand mamie fonce sur le grand 8

Pour faire fonctionner un parc d’attraction, il faut bien évidemment des attractions. Sur ce point, il y en a pour tous les goûts, aussi bien des attractions calmes que des manèges à sensations fortes et même des attractions adaptées aux enfants. On retrouvera les auto-tamponneuses, les montagnes russes, les bateaux pirates, les chaises volantes… Beaucoup ne sont pas accessibles dès le début du niveau, il faut en effet mener des recherches scientifiques afin de débloquer de nouvelles attractions, un certain budget doit être fixé aussi bien en quantité qu’en répartition selon les catégories qui nous intéressent (sensations fortes, pour les enfants…).

Car en effet, chercher à viser tous les publics n’est pas forcément une stratégie viable, ne serait-ce que parce que vous n’aurez pas toujours la place pour tout caser. Seules les montagnes russes permettent de tricher un peu en faisant passer les pistes au-dessus des chemins empruntés par les piétons. De plus, certaines attractions sont plus appréciées que d’autres, nécessitent plus ou moins d’entretien, etc… Tout cela a des répercussions sur la fréquentation et la rentabilité de votre parc. Des choix judicieux doivent être faits.

Le jeu inclut les 2 DLC sortis à l’époque. La première extension est centrée sur les attractions aquatiques et donnent plus de possibilités pour les manèges et les distractions autour de l’eau. Quant au deuxième, il est plus axé sur les safaris afin d’observer les animaux, on peut construire des galeries d’observation et même des parcours à dos d’éléphants.

L’espace est crucial, d’autant plus qu’il faut prévoir de la place pour les files d’attente à l’entrée et pour le chemin de sortie. Certaines attractions sont victimes de leur succès, les files d’attente sont interminables et il faudra trouver un moyen pour les désengorger. Bien souvent, ce sera soit en réduisant la durée des tours, soit en construisant des attractions similaires, voire identiques.

Sortez les dollars !

Soyons honnêtes. Si vous construisez des parcs d’attraction, ce n’est pas pour voir les enfant sourire et rendre les gens heureux (sauf si vous êtes en mode Bac à sable), l’argent est le nerf de la guerre. Vous pouvez fixer les prix de chaque manège et même à l’entrée du parc, mais bien sûr, plus ils sont élevés, plus ils dissuadent le public.

Les attractions phares sont, on s’en doute avec le titre du jeu, les montagnes russes. Il est clair qu’elles en jettent et donnent de l’allure à notre parc mais elles demandent beaucoup d’argent et de places. Sauf exceptions, il faudra construire d’autres attractions plus modestes avant de s’y attaquer. L’autre solution, c’est de construire des magasins, ils sont moins chers et peuvent rapporter davantage mais ils ne vont pas intéresser tous les passants.

Le personnel agit également sur la santé financière de votre parc. Il vous faut des mécaniciens afin d’entretenir les attractions et faire en sorte qu’elles fonctionnent de manière optimale, ils entretiennent à un rythme que vous définissez pour chaque attraction et vous pouvez même, si la situation l’exige, arrêter un manège pour le réviser. On peut également embaucher des mascottes afin d’amuser les visiteurs. L’idéal à-priori serait d’en embaucher le plus possible mais tout ce petit monde veut des salaires en échange, donc, en bon patron que vous êtes, il faut s’assurer qu’ils travaillent suffisamment et ne passent pas leur temps à rêvasser.

Dans la même idée, il est impératif de garder les allées propres. Les visiteurs ont la sale manie de jeter leurs déchets par terre lorsqu’il n’y a pas de poubelle à proximité. Certains peuvent se sentir mal en sortant d’attractions ou en ayant mal digéré leurs repas et recrachent le contenu de leur estomac, salissant ainsi le sol. Pour éviter d’embaucher trop de nettoyeurs, il vaut donc mieux mettre en place des poubelles ainsi que des infirmeries.

 

6
Indéniablement, RollerCoaster Tycoon 3 parvient à nous donner le plaisir de gérer son propre parc d’attraction. Le titre parvient très bien à se renouveler, aussi bien au niveau de son contenu que des objectifs à atteindre, l’inclusion des deux DLC ne fait qu’enrichir le titre déjà faste. Mais RollerCoaster Tycoon 3 a beau être une pointure dans son domaine et disposer d’excellents atouts, son portage sur Switch n’est qu’à moitié convaincant, notamment à cause de sa prise en main difficile et de son interface qui n’a pas été pensée pour une console. Il faut du temps pour s’adapter et malgré ça, certaines manœuvres, notamment la construction des montagnes russes, sont toujours compliquées à effectuer.

  • La diversité des attractions et des objectifs.
  • La gestion très complète des parcs.
  • La possibilité d’incarner un visiteur.
  • Interface peu ergonomique.
  • Graphismes datés.
  • Les montagnes russes très compliquées à construire.

C-Ptique

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