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Rhapsody: Marl Kingdom Chronicles

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Rhapsody: Marl Kingdom Chronicles

Par Kosmo56 - Le 07/09/2023 à 08:00

Nippon Ichi Software ne s'est pas montré radin avec la Switch, nous sortant pratiquement tout son catalogue dans des collections pratiques et qualitatives. Mais ne croyez pas que ce soit terminé, ils en ont encore sous le capot les bougres ! Cette fois, ce sont deux épisodes de la série de RPG Rhapsody qui nous sont proposés pour la première fois en occident. Êtes-vous prêts pour ces jeux rétros et pleins de musique ?

Une histoire de princes et de princesses

La compilation Marl Kingdom Chronicles nous propose deux jeux : Rhapsody 2 Ballad of The Little Princess, et Rhapsody 3 Memories of Marl Kingdom. Deux RPG bien différents en termes de gameplay, mais pas en ton, et directement connectés par leur histoire. D'ailleurs, on pourra s'étonner de l'absence du premier épisode, pourtant fondateur et nécessaire pour comprendre l'implication de certains personnages. Si Rhapsody 2 se concentre sur une seule histoire, celle de la petite princesse Kururu, le troisième épisode propose de jouer des chapitres non racontés des deux premiers jeux, éclaircissant ainsi des zones d'ombre de l'histoire et donnant un épilogue à certains personnages. Et aussi des gros spoilers. Vous êtes prévenus. Mais ne vous inquiétez pas trop, il sera possible de rassembler assez de données sur le premier jeu manquant pour arriver à globalement tout comprendre. Ce sera juste un peu plus laborieux que prévu. Et pour les non-anglophones, de toute façon vous ne comprendrez pas grand chose donc vous ne perdez rien au change. Il est temps de rallumer Duolingo !



Chacun des deux jeux est un RPG à l'ambiance légère, avec peu d'enjeux au début et beaucoup de blagues stupides et de sous-entendus un peu graveleux comme nous avons été habitués dans la série Disgaea par exemple, avant de monter en puissance dans un conflit d'un peu plus grande envergure. Les thèmes d'amour et d'amitié sont au centre de la scène et si certains pourraient souffrir de la mièvrerie chronique à cause des différentes chansons, façon film Disney, dispersées dans les chapitres, étonnement le tout fonctionne très bien. Les personnages sont attachants, bien développés, l'humour fonctionne et surtout le gameplay tient la route... la plupart du temps. Mais plongeons-nous dans ces jeux avec plus de détails.

Un jour mon prince viendra ! Ou sinon je devrai aller le chercher !

Rhapsody 2 nous fait incarner Kururu, fillette d'une douzaine d'années, et enfant de l'héroïne du premier jeu et de son beau prince. Étant quelque peu agitée, la petite princesse rêve également de trouver son prince et décide donc de s'enfuir du château, plusieurs fois, afin de provoquer le destin. C'est bien sûr sans savoir qu'un complot se trame dans l'ombre, et qu'une sorcière au buste proéminent et ses âmes damnées l’observent. Kururu devra donc grandir et déjouer ses plans afin de continuer son aventure et de trouver son prince, peut-être. Mais en tout cas, elle pourra compter sur ses amis, embarqués de force dans ses aventures, et son pouvoir de parler aux Marionnettes, des êtres magiques prêts à l'aider, car elle peut leur donner la vie.

Ainsi, Rhapsody 2 est un RPG classique, où vous explorerez des donjons, prendrez des niveaux et combattrez au tour par tour avec votre équipe. Il possède pourtant plusieurs particularités. La première est bien sûr les marionnettes : ces dernières ne sont pas des membres d'équipe à part entière, mais s'attachent aux marionnettistes du groupe, les magiciens en quelque sorte, gonflent leurs stats et leur donnent des sorts en prenant des niveaux. Mais vous n'avez que trois emplacements pour des marionnettes, alors vous devrez bien choisir. Vous croiserez des marionnettes dans la nature, en récompense de quête, et même en battant des monstres, donnant au jeu un aspect « Pokémon » assez réussi. Deuxième chose, les sorts sont lancés grâce à vos HP, imposant un choix draconien, alors que les capacités des marionnettes demandent de l'argent. Cela rend la gestion des ressources intéressante, car les coups les plus forts sont bien entendu très coûteux.

Toutefois tout n'est pas rose, loin de là. Comme beaucoup de RPGs de l'ère Playstation, les combats aléatoires sont bien trop fréquents, peu intéressants et ne peuvent être passés automatiquement malgré une commande « Auto. » Les équipiers perdent tout équipement une fois sortis de l'équipe, même pour une seconde et doivent être ré-équipés, ce qui est stupide, et les scènes déjà vues peuvent être accélérées mais pas passées, rendant les second passages bien longs. Et vous allez les revoir ces scènes, car Rhapsody 2 possède des pics de difficulté ardus, et pas de sauvegarde automatique ! Un dur retour à une époque où l'échec était signe de lancer de manette. D'un côté, le grind est facilité par les rencontres très nombreuses, mais c'est quelque chose dont on aurait sûrement pu se passer.

Pour revenir dans le positif, il faut bien dire qu'en termes de présentation, Rhapsody 2 est superbe : les décors dessinés à la main, les personnages sont animés avec des sprites 2D pleins d'émotions, un peu comme les jeux NIS nous ont toujours habitués en fait ! On s'attache véritablement à nos personnages grâce à leurs mimiques et animations détaillées. Niveau sonore, Tenpei Sato est toujours aussi bon, avec des compositions dynamiques et de très bonne qualité. Rhapsody 2 est une véritable petite capsule temporelle des jeux tels qu'ils étaient à l'ère Playstation, et les fans du genre devraient apprécier, ainsi que les curieux et les fans de NIS.

Souvenirs, futur et chapitres additionnels

Rhapsody 3 est bien différent de son prédécesseur : au revoir l'équipe soudée et unique, bonjour les petits chapitres indépendants, à l'exception d'une ou deux... exceptions. Difficile d'en dire assez sans en dire trop, tant l'histoire de ce jeu vire au spoiler. Par exemple, dans le premier chapitre, nous manions la mère de Kururu, mais dans le deuxième, nous sommes une Kururu adulte, et confirmons l'identité du Prince charmant recherché. En gros, ce jeu nous racontera des histoires annexes, éclaircira des zones d'ombre, et connectera Rhapsody au grand univers NIS, en faisant référence à La Pucelle Tactics par exemple.

Si on pourrait s'attendre à ce que le gameplay reste largement le même, ce n'est pas le cas. Exit la gestion des ressources via l'argent et les HP, bonjour aux MP classiques. Dans cet épisode, nous avons aussi le droit à quatre leaders, suivis chacun de trois équipiers, rendant le champ de bataille quelque peu chargé ! Certes, nous ne contrôlons que les leaders, mais c'est beaucoup ! De plus, chaque unité peut-être Marionnettiste, Humain, Monstre ou Marionnette, changeant qui peut aller avec qui, et les affinités permettant de déclencher les coups. Vraiment, c'est un système complexe, mais un mode Auto est présent et très efficace pour vous faciliter la vie. Il faut juste être préparé à... ne pas jouer. Un vrai dilemme en fait. Pour les fans de mini-maxage, par contre, vous aurez de quoi vous triturer les méninges.

Du fait de la structure du jeu, on sera aussi plongé dans des donjons, le plus souvent, et la dimension « Role-playing » du jeu s'effacera pour donner un côté plus orienté combat. Il y a bien de l'exploration et de l'histoire, n'en doutez pas, mais le monde est moins construit, et on sent que nous sommes sur un jeu « annexe. » Heureusement, tout est bien pensé et s'enchaîne bien, avec des histoires et des personnages tout aussi attachants que le premier, surtout si vous avez suivi les histoires. Et comme avant, attention aux pics de difficulté.

Niveau présentation, si la musique reste toujours aussi bonne, la présentation souffre beaucoup du syndrome de la PS2. Exit les jolis décors dessinés à la main, bonjours les gros polygones pas beaux aux textures dégueulasses. On perd beaucoup en charme et en atmosphère, quand bien même les sprites 2D des personnages sont tout aussi jolis et bien animés qu'avant. Il y a véritablement un cas à faire pour le pixel art de qualité !

7
Rhapsody 2 et 3 sont deux RPGs ayant chacun leurs mérites et leurs défauts, avec l'un plus axé histoire et charme, et l'autre avec un gameplay plus poussé, mais faisant des erreurs dans ses systèmes et son world-building. Toutefois, ce sont deux jeux qualitatifs que nous sommes contents d'accueillir sur Nintendo Switch, et qui nous rendent accessibles encore un peu plus de la folie douce de Nippon Ichi Software. Le royaume de Marl est juste parfait pour passer un bon moment.

  • Deux RPG, plein d'histoires
  • Charmants et mignons
  • Des systèmes de combat un peu inhabituels (mais pas trop)
  • Une présentation adorable
  • Une écriture réussie, et souvent drôle, si un peu convenue
  • Des pics de difficulté fréquents
  • Pas d'ajout de qualité de vie (auto-save, passer des scènes, etc.)
  • Rhapsody 3 et sa structure moins prenante