Après Rainbow Moon paru en 2012 sur PS3 et sur PSVita, SideQuest Studios revient en 2023 sur Nintendo Switch pour nous proposer un tout nouvel RPG dénommé Rainbow Skies. Et contre toute attente, derrière une apparence peu flatteuse se trouve finalement un jeu de bonne facture dans lequel on a passé de longues heures.
Une « benêtdiction » tombée du ciel
Rainbow Skies nous propose de débuter notre aventure dans une ville volante flottant au-dessus d’une terre réputée invivable. C’est dans ce contexte que nous retrouvons notre personnage encore saoul de la veille, tentant de rassembler ses esprits pour pouvoir aligner un pied devant l’autre. Le jeu nous met en condition tout de suite, nous ne sommes pas en présence du pingouin qui glisse le plus vite sur la banquise. Assisté par son ami de toujours Layne, le protagoniste doit passer en ce jour son examen de dresseur de monstres. Suite à une accumulation de bourde, nous abîmons la clôture électrique de l’antre des monstres, et devons réparer les dégâts en ce rendant au cœur mécanique de l’île. Malheureusement, en battant un ignoble blob, nos compagnons chutent de la ville volante, et plongent en direction de la terre ferme.
C’est à ce moment que nous prenons le contrôle d'Ashly, une habitante du petit village de Bortongo, et travaillant tous les jours non loin de chez elle son habileté à a magie. C ‘est en plein apprentissage du sort d’entrave que nos héros « tombent » littéralement sur elle. Réussissant à s’en sortir miraculeusement, nos trois protagonistes sont désormais confrontés à un nouveau problème. Bien qu’il soit normalement efficace uniquement sur les monstres, le sort a été jeté accidentellement sur nos 3 compagnons, les empêchant de s'éloigner les uns des autres. C’est ainsi qu’ils vont entreprendre un voyage pour lever ce maléfice, ce qui les amènera également à découvrir les mystères qui entourent leurs mondes respectifs. Point intéressant, à aucun moment le jeu ne se prend au sérieux, brisant constamment le 4ème mur et faisant preuve d’humour dans chaque situation, parfois de manière assez lourdingue, mais on s’y fait.
Un système étonnamment efficace
Rainbow Skies se présente comme un Tactical-RPG somme toute classique. Nous évoluons dans un monde en proie aux attaques de monstres, où se développent çà et là villages et camps de fortune. Notre quête pour nous débarrasser ce sort d’entrave nous fera ainsi voyager sur ces terres inconnues dans l’espoir de trouver une solution. Entre chaque objectif, vous rencontrerez des PNJ qui vous proposeront diverses quêtes pour avancer dans le scénario, mais aussi une pléthore de quêtes annexes. Entre chaque lieu de civilisation, les monstres seront légion pour contrecarrer vos plans. Une rencontre avec les monstres déclenchera systématiquement un affrontement sous forme de combat tactique où vous vous déplacerez case par case. Affronter ces créatures vous permettra d’engranger de l’expérience pour monter de niveau. Chaque gain de niveau vous permettra ainsi d’augmenter vos statistiques, mais vous débloquerez également des améliorations de stats précisent qui devront être achetées avec des médailles de compétence.
Côté évolution, il ne faudra pas négliger votre équipement. Tout comme les personnages, chaque pièce d’équipement peut évoluer, et grâce à un forgeron, nous pouvons utiliser des matériaux pour booster les caractéristiques. Plus un équipement est utilisé, plus son niveau pourra augmenter, et les matériaux à fusionner pourront être nombreux. Il conviendra alors de faire la part des choses entre le renouvellement de l’équipement, ou son amélioration jusqu’au plus haut stade possible. En revanche, le jeu est « de la vieille école », malgré un système de difficulté de combat réglable grâce au système de rangs, le jeu vous poussera régulièrement à faire du farming pour rester à niveau contre vos ennemis. Heureusement même si elles sont peu variées, les quêtes annexes vous permettront d’obtenir des matériaux et des pièces d’équipement intéressantes.
Dernier point intéressant, à partir d’un certain stade, il sera possible de recruter des monstres, et de les faire participer à vos combats. À force de combattre les mêmes types de monstre, vous aurez la chance dans vos butins de guerre de découvrir un œuf de l’espèce éliminée. Une fois placé en incubateur et après avoir effectué quelques combats, un nouveau monstre naîtra et vous pourrez le placer dans votre équipe. Si au départ vous pourrez uniquement emporter un seul monstre lors des combats, il sera possible de grossir vos rangs rapidement.
Un Tactical-RPG qui s’étoffe avec le temps
Comme indiqué plus tôt, les monstres arpentent ce monde. Pour déclencher un combat, vous aurez deux solutions : entrer en contact avec eux lors de vos voyages, ou déclencher un combat aléatoire (dans ce cas, les monstres que vous pourrez rencontrer apparaîtront à gauche de votre écran). Une fois le combat lancé, vous vous trouvez sur une grille où chaque personnage pourra se déplacer d’un certain nombre de cases suivant ses caractéristiques. Si votre zone de déplacement entre en collision avec un adversaire, vous pourrez, en échange d’un déplacement, attaquer votre adversaire. Outre les attaques standards, vous avez également la possibilité d’user de compétences en échange de points de magie.
Si le gameplay est très basique en début de jeu, il gagne à se développer au fil des heures. En utilisant les compétences, elles gagneront des niveaux, et vous pourrez également en apprendre de nouvelles. En parallèle vous pourrez aussi acheter des livres dans les boutiques dédiées pour débloquer de nouveaux sorts. En combat, vous disposez également d’un système de force / faiblesse sur les armes. Elles sont divisées en 6 catégories (épée, arc, baguette, pierre runique, ceinturon, orbe) et chaque arme aura un bonus / malus de 50% contre une autre arme. Il ne tiendra qu’à vous de faire attention à ce point lorsque vous enverrez vos personnages affronter un ennemi. Le menu Equipe vous permettra également de définir des formations de combat pour vous déployer de la manière la plus efficace possible. À noter malheureusement que vous ne pourrez pas changer le « rôle » des personnages principaux. Ces derniers sont cantonnés à leur rôle d’épéiste / archer / mage. Seuls les monstres que vous élèverez vous permettront de nuancer votre gameplay.
En-dehors des combats, vous profiterez de vos visites dans les villages pour faire le tour des boutiques. Entre les armes / armures / potions etc., le jeu devient très vite un gouffre financier, d’où l’importance d’enchaîner les quêtes et les missions. En revendant des objets, vous aurez également l’occasion de monter le rang des vendeurs et ainsi avoir des prix de rachat très attractifs. Les Fermes aux monstres vous permettront également d’entraîner les monstres qui ne participeront pas aux combats. Un des principaux points qu’on pourrait reprocher au jeu est la pauvreté des slots d’inventaire. Chaque objet est rangé dans une catégorie distincte, et les slots sont limités. Pour augmenter ces slots, il vous faudra acheter des mallettes en magasin pour débloquer des slots pour chaque catégorie. C’est long, et vous allez y dépenser une somme considérable. Au final il y a tellement de points à citer dans ce jeu, qu’en fait une liste complète prendrait énormément de temps, nous vous laissons ainsi le plaisir de la découverte de ces éléments, qui seront ponctués de plusieurs didacticiels.
Ne jugez pas un livre à sa couverture
De mon propre aveu, quand j’ai découvert l’aspect graphique de Rainbow Skies, j’avais l’impression de voir le moteur de jeu d’un de ces jeux mobiles qui apparaissent régulièrement dans les publicités des réseaux sociaux. Une fois passé cette première impression, il faut avouer que le jeu est extrêmement complet pour un titre proposé à 19,99€. Côté bestiaire on avoisine les 190 monstres, côté équipement chaque pièce change l’apparence de nos personnages, et côté technique, elles ont toutes une petite cinématique sympathique. Le jeu est doublé en anglais, et propose des sous-titres en français. Côté bande-son, le titre fait le travail et propose quelques compositions de bonne facture. Le seul point négatif reste peut-être des boucles musicales un peu courtes à mon goût. Si on aime les longues heures de farming, le jeu pourra vous occuper une bonne quarantaine d’heures. Attention toutefois, le jeu ne propose pas de sauvegarde automatique. Il faudra penser à faire des sauvegardes manuelles. Heureusement, le jeu est extrêmement stable et je n'ai jamais rencontré de crash lors de mon test.
