Les cute'em up ça vous dit quelque chose ? Mais si, ce genre, initié par fantasy Zone, Parodius et justement, la série Cotton, où l'esthétique est trop meugnonne, et où on déglingue des ennemis à croquer (ou super bizarres) en étant une magical girl qui tire des lasers comme un vaisseau de R-type ? Si ça vous intéresse, Cotton revient avec un de ses épisodes les plus décriés à l'époque de la Dreamcast : Rainbow Cotton. Mais revu et corrigé !
Test réalisé d'après un exemplaire envoyé par l'éditeur
Mon royaume pour un bonbon
Rien ne va au royaume des fées ! Les monstres attaquent les villes alentour et ont pour projet de voler les Willows, des bonbons magiques donnant des pouvoirs. Démunies, les p'tites fées n'ont plus qu'à appeler la sorcière Cotton, une petite fille elle aussi obsédée par bonbons, un peu crétine sur les bords, mais surtout, puissante et capable de botter les fesses des monstres ! Le temps de lui tendre un piège grossier et de l'attraper, et Cotton est partie sauver le royaume des fées bien à son insu, en espérant pouvoir se goinfrer avant que les vilains n'en fassent autant !
Rainbow Cotton est un shoot'em up en 3D, en vue de derrière, où la petite sorcière va avancer selon un parcours prédéfini et devra exploser tous les ennemis, récolter des bonus, et possiblement survivre face aux nombreux dangers. Gardez l’œil ouvert cependant, car des embranchements cachés sont présents pour ceux qui savent chercher. Faisant partie du club fermé des « Cute'em up, » Rainbow Cotton est une expérience très colorée et mignonne, comme peut en attester son intro en manga animé de pas moins de 6 minutes. Sorti à l'époque uniquement sur Dreamcast et au Japon, cet épisode perdu est enfin disponible chez nous avec des sous-titres pour les curieux et les amoureux de la série.
Pourtant, il n'était pas dit qu'on le reverrait, puisque Rainbow Cotton n'est pas un épisode très apprécié. En effet, sa vue de derrière nous impose la petite sorcière en premier plan, et ce n'est pas rare qu'elle nous cache des éléments importants, et la transition du titre en 3D a beaucoup limité, à l'époque, le nombre d'ennemis à l'écran, la vitesse, et la richesse de gameplay. D'ailleurs, si vous voulez vous en rendre compte par vous-même, un mode « original » est disponible pour jouer au jeu sans les quelques changements opérés pour son grand retour.
I WANT CANDY!
Quels sont donc ces changements ? Et bien, ils sont subtils. Déjà, l'écran passe du 4:3 au 16:9 pour un plus grand champ de vision, et le derrière de Cotton est, du coup, moins gênant. La sorcière cesse également de revenir obstinément au centre de l'écran quand on ne touche pas la manette, et le HUD a été légèrement revu pour être un peu plus lisible. Des cibles s'affichent également sur les ennemis puissants et éléments importants, les gardant bien en évidence malgré les fesses de notre personnage et tout ce qui se passe à l'écran. Un peu de confort de jeu bienvenu, donc. Pourtant, on aurait apprécié un peu plus.
Malgré sa présence sur Dreamcast, une console de salon, Rainbow Cotton est un titre arcade. C'est à dire court et très difficile. Vous avez 5 vies, échouer dans un niveau signifie le recommencer en entier, et vos erreurs coûtent cher. En plus, il n'y aucun système de sauvegarde, qui semble absurde en 2024. D'ailleurs ça l'était même en 2000 ! Mais peut-être pas sur Dreamcast... C'était une machine un peu à part. Toujours est-il que le mode « moderne » ne propose toujours pas de sauvegarde, et pas même une explication pour ses mécaniques dans un livret virtuel. A quoi servent les fées qu'on libère ? Que font les différents éléments des super attaques ? Ce sera à vous de trouver, à l'ancienne, comme quand votre chien avant mangé la boîte en carton pourri de vos jeux NES et que le manuel traînait sous un canapé. Ah, que de souvenirs.
Au final, Rainbow Cotton reste une expérience plaisante. La présentation est très jolie, coloré et mignonne, le tout dans un style low-poly nostalgique de l'époque. Des petites scènes animées sont présentes entre chaque niveau et avant chaque boss, et la musique colle avec le reste : elle est charmante et pleine de peps. Les fées délivrées papotent entre elles en japonais non sous-titré, ce qui est dommage, mais vous pouvez les faire taire dans les options si leurs piaillements vous énerve. On est vite familier avec les niveaux et leurs différentes sections à force de les refaire, et chercher les secrets, et le High-Score, est distrayant. Autant que ce soit agréable, d'ailleurs, car vous n'y couperez pas.
