La Switch a 7 ans. Ouais, ça fait mal. Et du coup, elle accueille des versions « définitives » de jeux sortis alors qu'elle était déjà sur le marché. Une situation un peu cocasse qui permet à Outward de montrer le bout de son nez sur la portable de Nintendo. Cela valait-il le coup ?
Test réalisé d'après une version fournie par l'éditeur
La liberté, la vraie !
Outward est un RPG à l'histoire très modulable. En effet, c'est vous qui décidez de la tournure des choses, et le jeu est presque plus un simulateur de vie dans un monde fantastique qu'un véritable RPG. Au début du jeu, vous apprenez que votre personnage fait partie d'une tribu qui lui impose le « prix du sang, » une dette à payer contractée par les actes de sa grand-mère. En essayant de régler vos dettes d'un seul coup, vous vous êtes embarqué sur un bateau, mais celui-ci s'est échoué non loin du village, tuant de vos congénères et gâchant vos chances. Vous avez donc 5 jours pour payer une partie de votre dette, ou obtenir une faveur de la part d'un de vos voisins. Une tâche qui semble ardue, mais pas d'inquiétude, cela va très vite. Une fois cette introduction passée, le jeu s'ouvre, et vous avez le choix entre quitter le village et devenir aventurier, ou vous engager dans les ordres, ou aider la cheffe de la tribu en échange de votre absolution. Et tout ça sans marqueur de quête !
Non, Outward ne fait pas comme tous les jeux récents : exit les marqueurs, le fait d'être tenu par la main, et les débuts de jeu faciles pour se mettre dans le bain. Ici, c'est la vraie vie dans un monde ou les mantes religieuses géantes en pierre mangeuses d'homme existent. Autant dire que ça ne rigole pas niveau difficulté. Outward est un jeu qui vous fait gérer beaucoup de choses : votre faim, votre soif, votre fatigue, la longueur de vos voyages, la fraîcheur de vos vivres, les maladies, en plus d'être un RPG d'exploration avec des donjons, des villes, des quêtes et tout le tintouin habituel. En fait, en essence, il n'y a presque rien d'autre à dire : le jeu vous plaira si vous aimez vous immerger dans un grand monde, quitte à mettre des heures à planifier minutieusement une expédition, apprendre la carte du monde, etc. En fait, si on devait le rapprocher d'une expérience plus connue, il est proche de Elder Scrolls 3 Morrowind... mais en moins bon.
Jouez comme si on était en 2006 !
A sa sortie, Outward a été boudé par la critique, et encensé par les joueurs qui ont accroché, et il est assez facile de voir pourquoi. En tant que jeu vidéo, Outward n'est pas très engageant : difficile, bien trop exigeant en terme d'investissement et avare en informations, il y a de quoi faire fuir. User-friendly ? Connais pas ! Chaque erreur coûte cher, on avance pas facilement, on se fait balader, enfin bref, il y a de quoi crier au bullshit quand les monstres les plus faibles vous avoinent en 2 coups alors que vous mettez au moins une minute à les étendre. Mais pour ceux qui sont prêts à s'investir, à comprendre les systèmes de jeu et à passer outre la difficulté, il y a un véritable petit bijou d'exploration et d'immersion avec tant à faire ! Je ne pense pas qu'il soit possible d'être neutre concernant ce jeu : on aimera, ou on détestera. Tout simplement.
Par contre, s'il y a un point où tout le monde sera d'accord, c'est que la plastique du jeu laisse clairement à désirer. Déjà pas bien foufou sur PC, Outward ressemble à un jeu du début de l'ère PS2 sur Switch, et encore, à l'exception de jolis effets de lumière. Impossible à dire si c'est plus ou moins moche que Pokémon Écarlate et Violet, c'est dire si c'est VRAIMENT vilain. Et c'est difficile à oublier malgré une bande-son sympathique, elle aussi très immersive, et même un VF d'une qualité presque étonnante ! A croire que tout le jeu souffre de cette réalisation peu réussie malgré les meilleures intentions. On rajoute des temps de chargement un peu longs, et Outward est vraiment un titre qui a du potentiel, mais qui fera grincer des dents.
