Nintendo Switch

Onimusha : Warlords

Test Switch

Onimusha : Warlords

Par Lotario - Le 23/01/2019 à 01:19

Onimusha était une licence qui a fait ses débuts sur Playstation 2 en 2001. L’univers de cette licence se reposait sur les mécaniques de Resident Evil sans pour autant être un survival horror. Il tend plutôt sur le Beat Them All. Capcom a donc décidé de ramener cette licence à la vie au travers d’un remaster sur la dernière console de Nintendo. Alors, bon portage ou potage ?

Samanosuke… Aide nous !

L’intrigue se déroule dans un Japon féodal et nous met en scène le guerrier Samanosuke Akechi maîtrisant l’art du sabre et revêtant une belle armure rouge. Dès le lancement de la partie, une cinématique pose le contexte et nous assistons à une bataille entre deux armées se terminant par la mort du seigneur Nabunaga. Il est à noter que la cinématique d’intro est de très bonne facture mettant tout de suite dans l’ambiance et en étant très accrocheuse, surtout lors du changement de musique, un moment que je préfère vous laisser apprécier. Certains plans sont par ailleurs très beaux (notamment en version portable, mais nous y reviendrons). Ainsi, quelque temps après, Samanosuke reçoit une lettre de la part de la princesse Yuki lui priant de revenir au château qui semble être le théâtre d’évènements monstrueux. En effet, la princesse craint que des démons (Oni) ne s’en prennent aux serviteurs dans l’ombre et que personne autour d’elle n’en prenne conscience étant plutôt occupés à guerroyer.

Notre héros ne tarde alors pas à partir en quête afin de protéger la princesse et arrive bien évidemment trop tard. Il est alors accompagné de Kaede, une Kunoichi parée à l’aider tout au long de ce périple. Nos deux protagonistes vont alors prendre des chemins différents et Samanosuke va très rapidement tomber sur Yuki. C’est à ce moment qu’un bon gros démon fait son apparition et nous balaye le héros comme un fétu de paille. Perdant connaissance, il entend des âmes s’adresser à lui et reçoit ce qui va lui permettre de surmonter ses futures épreuves : Le gant des Onis. Un gant permettant d’aspirer les âmes des démons et ainsi renforcer les aptitudes de son porteur. L’aventure commence réellement !

La voie du Oni…

Lors de l’introduction, il avait été fait la comparaison à Resident Evil sur les mécaniques mais à quel point ? Pour commencer, il reprend les plans fixes où nous déplaçons notre personnage en enchaînant les écrans. Nous aurons besoin de cartes afin de nous retrouver à l’intérieur de chaque dédale. Ensuite, nous enchaînons des combats contre des démons en lieu et place des zombies et autres armes biologiques. Toutefois, la comparaison s’arrête là et le titre se distingue vraiment par sa propre identité. Nous n’allons pas dézinguer nos ennemis à coup de Beretta mais bien utiliser l’art du sabre pour en venir à bout. C’est là que le Gameplay arrive à nous surprendre pour un jeu de l’époque. Inutile de le comparer à des Beat Them All bien plus récent donc. Nous avons un bouton nous permettant d’enchaîner les coups de sabre. Il s’avère que nous pouvons déclencher des attaques spéciales après une attaque bloquée, car oui, nous pouvons lever notre sabre afin de parer la plupart des coups. L’attaque spéciale peut aussi sortir à des moments précis sans être en garde. Il faut revenir brièvement sur la garde, elle peut en effet parer la plupart des coups, mais il est fort probable que vous ne puissiez parer les attaques puissantes des boss que vous rencontrerez. Lors de certains affrontements, votre arme pourra s’entrechoquer à celle de votre ennemi et un duel de force se déclenchera. Marteler le bouton sera votre meilleure option.

Attardons-nous désormais au gant des Onis. Celui-ci vous permet en effet de collecter les âmes de vos victimes démoniaques qui se matérialiseront à leur mort. Il existe trois types d’âmes : Les rouges, les bleus et les jaunes. Les jaunes vous redonnent de la vie tandis que les bleus vous rendent de l’énergie. Enfin, les rouges vont vous servir à améliorer vos armes et les trois orbes élémentaires que vous collecterez tout au long de l’aventure. Ces orbes représentent la foudre, le feu et le vent. Chaque orbe modifiera votre arme et lui fera arborer trois apparences distinctes modifiant votre panel de coups. Il faudra alors veiller à améliorer ces trois armes et trois orbes afin de gagner en puissance et pas seulement… Parfois, certaines portes seront verrouillées par des scellés représentant l’une des trois couleurs et un niveau requis par l’orbe en question. Faire le choix d’éviter les combats et ne pas pouvoir améliorer son arsenal ne pourrait que vous bloquer et vous obliger à farmer le temps d’avoir le niveau requis pour avancer. Assurer chaque combat permet en gros de se garantir une progression fluide. Il est possible d’augmenter sa barre de vie et de pouvoir en collecter les objets dédiés (ce qui vous aidera assurément).

En parlant de progression, le jeu repose sur ses sauvegardes et vous pouvez oublier tout de suite la notion de check point. Petit clin d’œil à un enchaînement de pièges se concluant sur une énigme à résoudre dans un temps limité qui pourra vous mettre les nerfs à vif. Il y par ailleurs quelques énigmes éparpillées tout au long de l’aventure afin d’ouvrir des coffres. Certains nécessitent une simple réflexion en déplaçant des chiffres avec un nombre de manœuvres limitées quant à d’autres, il aura fallu trouver au préalable quelques ouvrages afin de répondre à une question dans la langue de ceux-ci. En terme de progression, il est important de noter que si vous souhaitez utiliser un objet afin d’ouvrir un passage, il sera capital de passer par le menu. Ce peut être un point bloquant quand on a trop pris l’habitude de productions récentes où l’objet se choisit automatiquement devant une porte par exemple. Enfin, certains passages vous laisseront prendre en main la Kunoichi Kaede. Cette jeune femme ne pouvant pas améliorer ses capacités, c’est parfois avec un petit stress que vous vous hâterez afin de ne pas succomber mais ces moments rajoutent du piment à l’aventure.

La Japon féodal vieillit-il bien ?

Portage oblige, il est temps d’aborder l’aspect technique du titre après un bon dans le temps de près de 18 ans. Très honnêtement, les plans fixes sont toujours artistiquement aussi beaux, c’est avec grand plaisir que l’on découvre chaque décor les uns après les autres. On se surprend parfois à constater le sens du détail qui avait été apporté à l’époque. Toutefois, en mode portable c’est clairement plus fin et beau sur ces plans en 2D. Les modèles 3D quant à eux, bien qu’ayant bénéficié d’un petit lifting, souffrent du passage du temps et notamment en mode salon (surtout si vous disposez d’une taille d’écran importante). Malgré tout, ce n’est pas bien gênant ni très choquant. Ce qui devient gênant en revanche, ce sont nos déplacement qui peuvent parfois être imprécis sur certains changements de plans : il nous arrive de faire demi-tour sans le vouloir ou de prendre la mauvaise direction en plein combat de boss du fait de se retrouver entre deux plans (ça reste cependant ponctuel). Les animations sont plutôt réussies hormis quelques passages en mode cinématique qui font peser le poids du temps (rien de bien méchant non plus). Je reviendrai sur la cinématique d’intro qui en effet passe très bien en portable et souffre malheureusement d’aliasing en mode salon. Capcom a aussi eu l’excellente idée de dépoussiérer l’interface du jeu et rendre les menus plus clairs et plus lisibles, on y gagne en confort et ergonomie. L’ambiance sonore quant à elle reste un des points fort du jeu. On ressent les instruments de ce Japon féodal, les morceaux sont tout bonnement excellents et collent parfaitement au contexte. Parfois, seule l’ambiance sonore nous permet de ressentir les lieux. Mais delà de toute cette ambiance, nous avons le loisir de profiter des voix japonaises (ce qui n’était pas le cas de la version Européenne PS2 de l’époque si mes souvenirs ne me trahissent pas). Le doublage japonais est bien sûr de grande qualité et renforce grandement l’immersion.

En terme de contenu, on pourra regretter que l’aventure se termine si vite (je dirais 5 à 6 heures sur votre premier run). Le jeu est loin d’être facile, mais avec un peu de dextérité et de prudence en combat, on peut largement éviter la difficulté facile qui raccourcirait la durée de vie. Pas mal d’objets à collecter peuvent aussi agrémenter la durée de vie du titre comme les fluorines par exemple qui sont diablement bien cachées. De plus, Capcom en ayant pris l’habitude depuis la Wii U, nous avons droit ici aux actes de bravoure qui font officie de succès / trophées pour le titre. Lorsque l’un de ces actes de bravoure est atteint nous avons droit à une petite notification en haut à gauche de l’écran. Pas indispensable certes, mais ça reste à saluer pour les amoureux de défis ou atteint de colectionnite.

7.5
Capcom poursuit dans ses dépoussiérages de licence et ses enchaînements de portage. Cependant, le choix d’un tel titre que nous n’avons pas vu depuis si longtemps est très pertinent. Avec des décors qui n’ont (presque) pas pris une ride et une ambiance unique, nous sommes sûrs de vivre une aventure riche en rebondissements et en affrontements épiques. Il faut garder en tête la faible durée de vie et se projeter à refaire l’aventure plusieurs fois pour profiter convenablement du titre sans hésiter à aller jusqu’à la plus grande difficulté pour savourer le challenge offert.

  • L’ambiance du Japon Féodal et des Onis
  • La progression du personnage
  • Des décors parfois magnifiques
  • Une finesse très agréable en mode portable
  • Une progression bien articulée
  • Les changements de plan parfois chaotiques
  • Le mode TV à éviter suivant la taille de votre écran
  • Une durée de vie un peu courte
  • Peu de contenu post game