Nintendo Switch

Once Upon A KATAMARI

Test Switch

Once Upon A KATAMARI

Par rifraff - Il y a 10 heures

Au départ, simple projet d’étudiant, Katamari Damacy est devenu un véritable symbole de l’art et de la créativité dans les jeux vidéo. Sorte de casse-tête en 3D très original, bénéficiant d’un style graphique singulier, entre le pop art et l’art naïf et d’une bande son éclectique mêlant J-Pop, jazz et samba, le premier jeu, sorti en 2004 sur PS2, s’est rapidement imposé comme une œuvre culte avec son imagerie et ses personnages iconiques instantanément reconnaissables.

Boule de nerds

Le jeu a rapidement été suivi par d’autres, au départ exclusivement sur les consoles Playstation de Sony (avec un petit crochet sur Xbox). Aujourd’hui, la licence, éditée par Bandai Namco, est devenue multiplateforme et les deux premiers titres, les meilleurs, ont d’ailleurs eu droit à des remakes « augmentés », disponibles sur la première Switch.

Once upon A KATAMARI est le premier nouveau titre de la série depuis 14 ans et la sortie de l’exclusivité PSVita, Touch My Katamari qui avait beaucoup déçu.

Plus de 20 ans après la sortie du premier titre, la magie Katamari va-t-elle opérer de nouveau ?

Il était (encore) un Katamari

Once upon A KATAMARI est un nouveau jeu qui s ‘inscrit dans la continuité des précédents. C’est bien simple, à moins d’être un expert, difficile du premier coup d’œil de différencier le nouveau jeu des précédents. On retrouve le même style graphique coloré et absurde comme s’il s‘agissait de tableaux vivants du Douanier Rousseau qui se serait mis au cubisme. Les mécanismes de jeu n’ont pas changé non plus et on retrouve toujours les mêmes personnages à commencer par le roi du cosmos, toujours moulé dans ses collants hyper serrés et toujours aussi omnipotent et imbu de sa royale personne, ainsi que le petit prince à tête de cylindre, condamné, tel Sisyphe et son rocher, à pousser son Katamari, une boule collante qui agglomère tout ce qu’elle peut.

Cependant, le jeu amène quelques subtilités pour toutes celles et ceux qui connaissent la licence ;

Katamari pour tous

D’abord, bien que le gameplay original, impliquant de jouer avec les deux sticks de la manette, soit toujours de la partie, un nouveau gameplay plus "simple" permet désormais de déplacer son Katamari avec un seul stick, le second servant simplement à changer de direction en faisant pivoter le prince. Pour tous les habitués des jeux précédents, c’est un peu bizarre au départ- et presqu’un sacrilège tant le gameplay du jeu semble indissociable des deux sticks, mais il faut reconnaître que sur le papier cela semble plus simple. Alors, c'est sans doute une question d'habitude mais pour un vieux briscard comme moi, ça ne l'est pas vraiment. De toute façon, chaque joueur aura sans doute sa préférence et, finalement, c’est bien qu’on puisse avoir le choix.

Du côté de l’histoire, nous sommes toujours en Absurdie. Une fois encore, le roi du cosmos fait une boulette. Il détruit accidentellement la Terre, la Lune, les étoiles… Et c’est à notre petit prince de reformer les astres avec son Katamari en agglomérant un maximum d’objets rencontrés sur son chemin.

A partir de là, on retrouve les fondamentaux du jeu. Dans des niveaux surchargés d’objets divers et variés dont certains sont en mouvement, on dirige le Katamari pour essayer, au départ, de ramasser tous les petits objets qui trainent, en évitant de se faire repousser ou bloquer par les plus gros. Pour cela, c’est simple, il suffit de rouler sur les objets pour qu’automatiquement ils se collent au Katamari (ou nous repousse). Plus on ramasse d’objets, plus le Katamari grossit et devient plus ou moins difficile à diriger en fonction de ce qui est coller dessus : des livres, des cannes à pêche, des cactus, des canards, des liasses de billet, des écoliers, des chapeaux, des boules de billard, des crabes, des esquimaux, des voitures, des clubs de golf, etc. La liste semble infinie.

Au bout d'un moment, le Katamari augmente sa taille et le jeu change alors d’échelle. Ainsi, ce qui semblait grand la seconde d’avant devient plus petit et on peut alors l’agglomérer et continuer sa collecte.  Et alors qu’au départ, on n’arrivait même pas à enrouler un brin d’herbe, on peut se retrouver, à l’arrivée, à embarquer des immeubles voire même des planètes. C’est d'ailleurs une sensation toujours grisante et satisfaisante sachant que le challenge est bien présent- certains niveaux se révélant assez ardus. D'ailleurs, il ne faut pas hésiter à revenir en arrière ou à sauter un niveau (lorsqu'on le peut) lorsqu'on galère trop. On s'évitera ainsi de trop grandes frustrations.

50 nuances de Katamari

La plupart du temps, il s’agit d’obtenir une taille de Katamari précise en un temps imparti mais, parfois, il faut collecter des objets particuliers ou ramasser certains objets en évitant certains autres... Il y a énormément de niveaux et plein de choses à y faire. Les niveaux sont très divers avec des tas de détails et de petites séquences absurdes dans tous les coins. Ça fourmille tellement qu’il n’est pas rare d’aviser certains gags, seulement après plusieurs passages dans un même niveau. Le jeu est d‘ailleurs vraiment très drôle aussi bien visuellement dans les niveaux ou les cinématiques qui ponctuent régulièrement le jeu que dans les dialogues du roi qui a toujours quelque chose à (re)dire.

Désormais, comme dans les jeux Mario, chaque niveau cache trois couronnes qui ne sont pas toujours très faciles à trouver. Généralement, on en trouve au moins une facilement lors des premiers passages ce qui est suffisant pour progresser. Chaque niveau cache aussi, au moins, un cousin que l’on peut personnaliser et diriger. Il y a d’ailleurs pas mal d’objets que l’on peut récupérer pour habiller et personnaliser son personnage. Ainsi, celles et ceux qui voudront jouer longtemps et percer les secrets de chaque niveau auront de quoi faire.

Katamari au Kart

Rayon nouveauté, les niveaux renferment des sortes d’item bonus à la Mario Kart : un aimant pour attirer les objets à proximité, une montre pour arrêter le temps ou encore une fusée pour foncer dans les niveaux. Ces items ne peuvent être utiliser qu’une fois pour un temps limité et peuvent sembler parfois inutiles car on ne sait jamais quand les utiliser. Cependant, au fil des parties, ils peuvent s’avérer déterminants pour terminer et réussir un niveau in extremis- et ainsi éviter de se faire réprimander par le roi- toujours aussi sans pitié en cas d’échec.

Autre nouveauté, le prince a désormais un petit vaisseau spatial qui lui permet de se déplacer de monde en monde, ou plutôt, dans différentes époques (le japon médiéval, l’ère jurassique, l’Egypte Antique, etc).  Cependant, au début, il faut débloquer les époques- ce qui peut se faire assez vite puisqu’on n’est pas obligé de terminer tous les niveaux d’une époque pour débloquer la suivante (souvent terminer un niveau suffit).  Dommage que certaines époques semblent plus délaissées que d'autres...

Bouleversifiant

Visuellement, le jeu est une réussite indéniable- à condition d'être sensible à ce style pop art flashy. Certains environnements sont vraiment surprenants (et magnifiques) et les découvrir fait partie du plaisir que l'on a à jouer. On sent que les développeurs ont parfaitement compris l'esprit des jeux Katamari. Il ne s'agit pas d'une simple copie. Tout ce qui faisait la force et la singularité des jeux précédents est présent mais développé et adapté à la puissance des consoles actuelles. Les niveaux sont plus grands et tortueux avec des constructions en escaliers et des passages (limite) de plateforme qui exigent réflexe et réflexion. Le level design est donc particulièrement soigné et ne se contente pas de se reposer sur son concept. Après, on sent aussi qu'ils n'ont pas voulu changer trop de choses et au final, on reste vraiment en terrain connu. Peut-être que le prochain jeu osera s'affranchir des règles imposer par le titre original qui, il faut le dire, est aujourd'hui une œuvre intouchable, d'ailleurs exposée au musée d'Art moderne de New-York !

Techniquement, le jeu assure sachant qu'il s'agit d'un jeu Nintendo Switch et que, malheureusement il n'y a pas de Nintendo Switch 2 Edition à l'horizon. Pour autant, même en y jouant sur la nouvelle console de Nintendo, le jeu reste très beau et très lisible malgré la surcharge d'éléments qui encombrent l'écran. 

Evidemment, que serait un jeu Katamari sans sa bande originale ? De ce côté là, bonne pioche là encore. Non seulement, les nouvelles chansons, parfaitement raccord avec le côté patchwork du jeu, sont excellentes avec toujours ce mélange improbable de samba, de jazz-funk, de rap et de J-Pop (avec en prime des références cinématographiques) mais les bruitages et les sons d'ambiance ne sont pas reste. 

Notez qu'un mode multi nommé Katamari Ball permet de jouer à quatre en ligne ou en local (ou seul contre la console). le but est de créer le plus gros Katamari possible en un temps donné. Un mode sympa mais je dois avouer que je n'ai pas vraiment eu le temps de m'y plonger. 

Finalement Once upon A KATAMARI s’avère une très bonne surprise qui ne trahit pas le jeu original et au contraire lui apporte une vraie fraîcheur et de nouvelles perspectives. C'est à n'en point douter le meilleur jeu Katamary depuis les épisodes PS2. Si vous aimez pousser des boules collantes- non, c'est trop bizarre, ça. Je recommence : si vous aimez la licence, vous adorerez forcément Once upon A KATAMARI

Retrouvez le barème des notes des tests de Nintendo-Master 

8
Once upon A KATAMARI est un excellent puzzle-game, astucieux et très amusant qui remet enfin la licence Katamary Damacy sur le devant de la scène. Extrêmement bien réalisé, bourré d'humour absurde et soigné dans ses moindres détails, Once upon A KATAMARI retrouve le fun et la magie du jeu original avec du challenge et une vraie rejouabilité.

  • Le retour de Katamary Damacy !
  • Des niveaux incroyables
  • Un gameplay adapté pour tous
  • Un humour décalé ravageur
  • De la poésie burlesque
  • Un vrai sens du détail
  • Une bande son triple A
  • Un contenu conséquent
  • Les items un peu gadget
  • Quelques challenges frustrants
  • Des nouvelles commandes à apprivoiser

rifraff

Tous les goûts (et les dégoûts) sont dans la nature humaine
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