Nintendo Switch

NieR:Automata The End of YoRHa Edition

Test Switch

NieR:Automata The End of YoRHa Edition

Par ggvanrom - Le 06/10/2022 à 08:00

Titre imparfait, mais ayant marqué le monde de l’Action-RPG en 2017 sur PS4, NieR Automata revient en 2022 avec une nouvelle version optimisée pour la Nintendo Switch. Est-ce que les Androïdes apporteront le salut de l’Humanité sur la console hybride de Nintendo ? La réponse de suite !

Glory to the Mankind

Se déroulant des millénaires après NieR premier du nom, NieR Automata nous apprend que l’Humanité a dû faire face à une invasion Alien se servant de robots. Devant leur impuissance, les derniers Humains ont dû se résigner à s’exiler sur la Lune. Dernière chance pour l’Humanité de revenir sur Terre, l’unité YoRHa composée d ‘Androïdes et basée sur une station orbitale, chargée de détruire les robots. C’est dans ce contexte particulier de nous prenons le contrôle de 2B, une androïde de bataille polyvalente envoyée sur le terrain en duo avec 9S, un androïde chargé de collecter des données et spécialisé dans le piratage. 

Ensemble, ils sont envoyés aider la Résistance sur Terre, et combattre les robots sur place, du petit modèle bipède au Goliath gigantesque. Seulement, après leur rapprochement avec la Résistance, 2B et 9S se rendent compte de choses étranges. Ces derniers semblent évoluer, et commencent à avoir des comportements déviants semblant se rapprocher des humains. Et à force de creuser, ils vont découvrir de nombreux secrets sur le monde qui les entoure. Yoko Taro oblige, NieR Automata nous entraîne dans un univers unique avec de nombreuses questions philosophiques tout le long de l’aventure.



Platon, livreur FedEx et exterminateur de robots

Se présentant comme un Action-RPG, NieR Automata est au final bien plus que ça. Dans toutes ses œuvres, Yoko Taro pousse son public à une réflexion continuelle, et ici sur la condition de l’Homme et de la Machine. Si la plupart du temps vos missions vous demanderont d’arpenter de nouvelles zones en éliminant des robots pour avancer, vous aurez aussi le droit à de nombreuses quêtes annexes. Ces dernières seront régulièrement l’occasion de vous amener à un certain niveau de réflexion. La condition des Androïdes, les notions d’Evolution, le principe de l’âme etc. En règle générale, les quêtes annexes ne seront pas spécialement intéressante en terme de gameplay, vous demandant d’effectuer surtout des quêtes Fedex, mais c’est réellement l’histoire se cachant derrière chacune d’elle qui est intéressante.

Ne pouvant décemment pas vous raconter toute l’intrigue sous peine de ruiner l’aspect découverte du jeu, on peut néanmoins citer le robot Pascal, le Robot Diva, ou encore la relation entre 2B, 9S et AE que vous rencontrerez rapidement. Si arrivé à ce stade vous vous posez la question, non, il n’est pas nécessaire d’avoir fait le premier opus pour pouvoir jouer à NieR Automata. Les deux opus étant suffisamment éloignés, les relations entre les deux jeux prennent surtout la forme de clins d’œil qui au pire, ne vous interpelleront pas, et au mieux vous raviront. On pense notamment à certains lieux, diverses armes, ou encore les personnages d'Emil, les jumelles Devola & Popola pour ne citer que quelques exemples. Point négatif en revanche, les développeurs n’ont toujours pas pris soin de corriger le « bug » des premières missions du magasin de la Résistance, vous demandant de récupérer des objets dans des zones précises. Si la chance n’est pas de votre côté, ne vous acharnez pas, sauvegardez et rechargez la partie pour générer de nouveau les mobs et les spots, ça vous évitera de perdre 2 heures comme votre serviteur à l’époque. D'ailleurs point important : le jeu ne possède pas de sauvegarde automatique. Il vous faudra prendre soin d'activer des terminaux un peu partout pour pouvoir sauvegarder manuellement. Si le problème n'est pas trop important sur Switch compte tenu qu'on peut déplacer la console et la mettre en veille, il n'y a rien de plus frustrant de perdre 1 heure de jeu à cause d'un affrontement qu'on avait mal évalué.

Une licence sublimée par Platinum Games

Si le premier NieR avait des qualités indéniables, il avait également de grosses lacunes notamment au niveau des combats. Avec NieR Automata, la participation de Platinum Games (Bayonetta, The Wonderful 101) a été une véritable bénédiction. Le titre s’en retrouve ainsi beaucoup plus nerveux. 2B, Androïde de combat, est une véritable guerrière et alterne avec efficacité entre armes légères et lourdes. Avec une touche pour l’arme principale, et une seconde pour l’arme secondaire, il est ainsi extrêmement facile de faire des combos dévastateurs dans les lignes ennemies. Si l’on prend également en compte la possibilité de switcher avec un second set d’armes, les variations d’attaque s’en retrouvent démultipliées. A noter que 2B, 9S et 2A sont également accompagnés de Pods qui vous permettront de rester en contact avec l’unité YoRHa et différents interlocuteurs. Mais leur utilité ne s’arrête pas là puisqu’ils sont également de parfaits outils de combat. Ils sont dotés d’un mitrailleur de base, et peuvent être personnalisés avec différents modules d'armement que vous trouverez dans des coffres ou que vous pourrez acheter dans différents magasins.

Si les mobs ennemis manquent un peu de variété, NieR Automata se rattrape de bien de diverses façons avec ses boss aussi impressionnants que marquants émotionnellement parlant. Le jeu arrive également à surprendre à de nombreuses surprises en changeant régulièrement de style. À proprement parler, le jeu reste identique, mais grâce à de subtils ajustements de caméra, on passe d’un action/RPG à un jeu de plateforme, ou encore un jeu de réflexion. Vous aurez également accès à un module de vol à de nombreuses reprises pour vous offrir quelques séances de shoot’em up, et les capacités de 9S seront également l’occasion de découvrir la capacité de pirater ennemis et terminaux, en vous faisant incarner un petit vaisseau dans un univers virtuel sous fond de musique chiptune.

En parlant de chip… Androïds oblige, nos personnages peuvent être améliorés en utilisant des puces additionnelles. Ces dernières peuvent s’acheter en boutique, ou peuvent être trouvées sur les ennemis ou en guise de butin. Les puces sont divisées en plusieurs catégories : Attaque, Défense, Bonus et Système. Et ces mêmes puces prendront plus ou moins de places dans votre espace de stockage qu’il vous sera possible de grossir en achetant des extensions. Le concept est vraiment intéressant, car en plus d’améliorer les performances de vos androïdes, il est également possible de modifier votre interface grâce aux puces système. Faire apparaître (ou disparaître) l’ATH, l’XP gagnée, les barres de vie ennemi ou encore la mini-carte pour ne citer que quelques exemples. Cela a un double usage : faire de la place dans votre mémoire interne pour placer d'autres puces que vous jugez plus intéressantes, et personnaliser l'interface en fonction du goût de chacun. A noter qu'en cas de Game Over, vous devrez également retrouver votre "ancienne carcasse" afin de récupérer les puces éventuellement perdues, et convertir ladite carcasse en matériaux, ou la "ramener à la vie" pour vous épauler. Si vous êtes connecté à Internet vous pourrez en faire de même avec les carcasses d'autres joueurs.



Redémarrez le jeu bordel !

Derrière ce titre agressif, se cache en réalité une anecdote personnelle. Ayant découvert le jeu NieR (Ghestalt) lors de sa sortie sur PS3 et 360 en 2010, c’était aussi mon premier titre de Yoko Taro, et j’avoue avoir été impressionné par cet univers, et surtout son niveau de lecture / compréhension, vous demandant de relancer plusieurs fois le jeu pour découvrir tous ses mystères. Avec la sortie de NieR Automata, nettement plus médiatisée, j’ai naturellement conseillé le titre à diverses personnes de mon entourage. Quelques jours après la sortie du jeu, j’ai constaté avec effroi que divers joueurs, dont certaines de mes connaissances criaient au scandale devant la fin du jeu n’apportant aucune explication, et se terminant beaucoup trop rapidement. Pire, de nombreuses personnes avaient également revendu le jeu aux boutiques du coin, pointant du doigt le même motif.

Pour rappel, un jeu de Yoko Taro ne se fait pas en une seule fois ! Une fois les crédits atteints pour la première fois au bout de 10-15 heures selon votre niveau, on peut effectivement être choqué, car NieR Automata n’a en effet répondu à aucune question qui ont été mise sur la table depuis le début de la partie. Ce n’est qu’en lançant le jeu en mode New Game + que l’on va se rendre compte que ce n’est pas la exactement la même trame qui nous attend dans cette nouvelle partie. Et relancer le jeu une troisième fois débloquera un tout nouveau scénario. En tout, il y a 4 fins principales à découvrir, et 22 fins alternatives, portant à 26 le nombre de fins, une pour chaque lettre de l’alphabet. Si l’on ne vous divulguera pas les fins principales, il faut admettre que certaines fins alternatives sont assez logiques, comme quitter une zone en plein milieu d’une bataille. Mes préférées restent tout de même le retrait de la puce système qui entraîne (logiquement) l’extinction de votre personnage (et le game over), et l’auto-destruction de 2B dans la station orbitale, laissant partir la commandante à la dérive, une situation particulièrement cocasse.

Un aspect moyen, mais une explosion de saveurs

Les jeux de la saga NieR n’ont jamais été réputés pour être des vitrines technologiques, et lors de sa sortie en 2017 NieR Automata ne dérogeait pas à la règle. Le titre affichait un rendu en 900p sur PS4 avec un framerate quasi-constant à 60FPS. En contrepartie de cette fluidité, les textures du jeu n’étaient pas spécialement détaillées, et si les explosions sont encore saisissantes, le reste des effets n’était pas particulièrement au rendez-vous, laissant plus penser à un titre de fin de carrière de l’ère PS3/360. Du coup sur Nintendo Switch, il faut admettre que l’on a un portage de très bonne facture. En mode portable, le jeu a une résolution de 720p, et en mode salon, on atteint les 1080p. Côté framerate en revanche les développeurs ont fait le choix d’un framerate constant à 30 FPS en lieu et place des versions concurrentes. Côté technique, on notera des textures légèrement moins détaillées que la version PS4 Pro, et une distance d’affichage diminuée, et par conséquent un peu de clipping. Le jeu reste néanmoins très fluide même lors des affrontements avec de nombreux ennemis et projectiles à l’écran. On notera de rares chargements de zone lorsque l’on s’amuse à parcourir la cité en ruine en chevauchant un animal un peu trop rapide. On notera aussi quelques défauts de collision, notamment quand on essaye de s’accrocher à des parois.

Côté diversité, bien que l’on soit sur une Terre dévastée, le monde qui nous entoure n’en reste pas moins magnifique. Malgré une carte relativement petite, comportant une zone centrale et divers lieux, on ne peut que s’émerveiller devant le soin apporté à chaque zone. Mention spéciale notamment au désert et son étendue de rien, ou encore le parc d’attraction et son ambiance totalement opposée de ce à quoi on est en droit de s’attendre dans le contexte du jeu. Outre ses décors variés, le titre est surtout accompagné par une des plus belles OST de ces dernières années, se mariant parfaitement avec les environnements visités, et ayant des thèmes particulièrement puissante, notamment The Weight of the World ou encore A Beautiful Song pour ne citer que quelques titres. À noter que les compositeurs ont, à de rares exceptions, opté une nouvelle fois pour des lyrics mélangeant plusieurs langues de notre univers.



Côté doublage si les puristes préféreront se cantonner au Japonais, il faut admettre que les doubleurs anglais ont une nouvelle fois fait un excellent travail, soutenu par une traduction française détaillée, qui arrive parfaitement à retranscrire les moments difficiles comme les traits d’humour. Voir 9S gêné quand un enfant robot lui demande comment faire des bébés, avec une 2B ignorant les appels à l’aide de son camarade, ça a quelque chose d’unique. Comme nous en parlions précédemment, recommencer le jeu permet de poursuivre le scénario, mais aussi d’en apprendre plus sur les machines via de nouveaux éléments comme des cinématiques complémentaires, et la possibilité de comprendre certaines d’entre-elles. Le tout ajoute une dimension dramatique au jeu comme l’a si bien fait le premier opus. Si vous ajoutez à ça les arènes du DLC 3C3C1D119440927 directement inclus dans le jeu, et venir à bout du boss secret pour débloquer entre autres les 26 fins, vous avez là de quoi passer un très long moment derrière votre écran.



NieR Automata The End of YoRHa Edition
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8.5
Que vous ayez déjà fait le jeu de base, ou que vous découvrez le jeu cette année, NieR:Automata The End of YoRHa Edition est à ce jour la meilleure version pour découvrir cette pépite signée PlatinumGames et Square Enix. Certes, le jeu n’est pas parfait avec ses textures faiblardes, des quêtes parfois pénibles et ses bugs de collision, mais il compense nettement grâce à l’ambiance générale, son univers condensé, sa narration et ses musiques. Un titre à découvrir impérativement pour tout fan d’Action-RPG qui se respecte.

  • Un univers intéressant et prenant
  • La relecture de l'histoire pour compléter le jeu
  • Des combats extrêmement dynamiques
  • La personnalisation des personnages via les puces
  • Les nombreuses questions philosophiques soulevées par le jeu
  • Une OST tout simplement magnifique
  • Un framerate stable en portable et en salon
  • 26 fins à découvrir, dont 4 principales
  • Emotionnellement puissant
  • Des textures assez pauvres
  • Quelques bugs de collision
  • Absence de sauvegarde automatique