S'il est un genre où Nintendo est absolument indétrônable, c'est bien celui de la course de karts. Très souvent imité et jamais égalé, la série Mario Kart règne en maître, et ce depuis son inception. Ce qui n'empêche pas les clones et autres imitateurs de pulluler, et certains le font même avec panache. Mais est-ce bien le cas pour la troisième itération de l'écurie Nick toons ?
Du slime dans ton moteur !
Nickelodeon est un grand studio studio américain produisant des dessins animés, et ce depuis les années 80. De Hey Arnold à Bob l’Éponge, en passant par Danny Phantom et Les Razmokets, sans oublier Avatar, il est improbable d'avoir totalement échappé à leurs créations tant elles sont nombreuses, et pour beaucoup, qualitatives. Et c'est bien grâce à une écurie remplie de têtes connues et des univers variés que Nickelodeon Kart Racers 3 Slime Speedway tente de se vendre.
Niveau gameplay, Nickelodeon Kart Racers 3: Slime Speedway n'offre rien de bien neuf : les joueurs devront faire la course dans des circuits inspirés des différents univers des dessins animés, en championnat, contre la montre, bataille, local ou en ligne, tout en se pelletant la figure avec des objets d'attaque.L'idée principale de ce troisième épisode et son sous-titre « Slime Speedway », est de proposer des raccourcis spéciaux qui sont des toboggans de slime sur lesquels les joueurs devront sauter en rythme afin de gagner de précieuses secondes sur leurs adversaires. Les circuits sont d'ailleurs plutôt bien pensés pour la plupart, et comportent nombre de passages secrets pour les plus observateurs. A l'issue des différentes épreuves, le joueur sera récompensé par des pièces de slime permettant de débloquer le contenu du jeu. Et il y a de quoi faire ! Si les 40 circuits sont déjà disponibles dès le départ, seule une dizaine sur plus de 30 pilotes sont présents au début du jeu, et de nombreuses, très nombreuses pièces de kart et personnages secondaires représentant des boosts passifs sont à acheter. Les pièces de kart vont des pneus au pot d'échappement, modifiant votre look et vos stats, alors que les personnages secondaires, actifs ou passifs, vous permettent de transformer des objets faibles en bonus plus forts, de recevoir un boost en cas de problème, ou même de déposer un objet supplémentaire si vous attrapez une boite bonus.
Non, vraiment, le moteur est plein de slime ! Beuurk...
Cette abondance marque pourtant le début des ennuis pour Nickelodeon Kart Racers 3 Slime Speedway. La personnalisation est bien trop poussée, et hors de portée d'un public trop jeune, troquant la simplicité d'un Mario Kart contre une technicité qui vous laissera avec des courses impossible à gagner si vous faites n'importe quoi. De plus, cette phase de réglages est longue, très longue, et on préférera se construire un bon kart une fois et ne plus en changer plutôt que de recommencer, juste pour pouvoir jouer. Un mode garage existe afin de prérégler des bolides, mais il est bien laborieux d'y aller si on veut juste faire la course avec des amis. Quand au mode en ligne, il compte bien peu de monde, et les bots remplissent les places vacantes... si tôt dans la vie du jeu. Entre ça et les nombreuses erreurs de calcul du jeu qui font se téléporter vos adversaires, autant en rester loin.
Une fois la course (enfin) lancée, la réalité est dure pour cette version Switch du jeu : c'est moche. Les personnages sont aliasés, les textures floues, mais le pire du pire est la framerate. Bien entendu la Switch n'est pas un monstre de puissance, mais là, on approche de l'inacceptable : il est très rare qu'on touche les 30 images par secondes, et le jeu tombe même en dessous des 20 FPS assez souvent. Résultat, le tout est saccadé, très peu précis et il est difficile de réagir à temps. Pour un jeu de course, c'est infâme, et détruit pratiquement tout l'intérêt. Ajoutons à cela que l'ambiance sonore n'est pas au rendez-vous, avec des musiques discrètes et des bruitages presque inaudibles alors que notre personnage ne ferme JAMAIS sa bouche et répète les mêmes 3 répliques en boucle, en anglais, et que le feedback est inexistant (les impacts sont très légers, les objets sont anecdotiques), et on fini avec une expérience de jeu tout simplement déplaisante. Des updates pourraient bien entendu régler une partie de ces problèmes, mais en aura t-on un jour ?
