Nintendo Switch

Monster Rancher 1 & 2 DX

Test Switch

Monster Rancher 1 & 2 DX

Par Thatgunman - Le 22/12/2021 à 13:11

Après des années d’absence, Monster Rancher a droit à un dépoussiérage avec la sortie des deux premiers opus de la série sur Nintendo Switch. Si cette licence pourtant prolifique (4 opus principaux et une flopée de spin-offs) ne vous est pas familière, c’est sûrement dû au fait que seul le deuxième volet avait eu le droit à une sortie discrète en Europe. C’est désormais chose réparée avec la sortie de ces versions remastérisées.

Un jour, je serai le meilleur éleveur !

Qu'on ne s'y trompe pas, Monster Rancher n’est pas un clone de Pokémon. Il ne s’agit pas d’un RPG et les combats ne sont clairement pas l’élément le plus important du jeu. Non, car l’emphase est mise sur l’élevage. En tant qu’éleveur débutant, on vous confie un monstre avec pour objectif de l’élever et de lui faire gravir les échelons du combat en arène, en remportant des tournois. Pour obtenir un monstre, vous avez la possibilité d’insérer un CD dans la console, qui générera ladite bestiole avec des caractéristiques définies selon le contenu du disque. Certains monstres ne peuvent être obtenus qu’avec un album en particulier, il faudra donc tester les nombreuses possibilités qui… Pardon ? La Switch n’a pas de lecteur CD ? Comment ça “de toute façon plus personne n’achète de CD” ? Il faut croire que le concept a pris un coup de vieux, mais pas de soucis, Koei Tecmo a remplacé votre discothèque qui prenait de toute manière la poussière par une base de données, à partir de laquelle vous pouvez retrouver votre album préféré. Mine de rien, une partie du charme du jeu s’est envolée, mais il est difficile de blâmer les développeurs sur ce point, tant l’intérêt du concept est intrinsèquement lié à son époque. Notez que certains monstres ne pourront être récupérés qu’après avoir atteint un certain rang d’éleveur pour que vous ne tombiez pas sur un rouleau compresseur bien doté génétiquement dès votre première partie.

S'il meurt, il meurt

Une fois récupéré, votre monstre ne sera pas tout de suite apte au combat. La première chose à faire sera de gonfler ses statistiques pour lui éviter une mort certaine contre son premier adversaire. Plusieurs choix s’offrent à vous : l’exploiter le faire travailler, ce qui aura pour effet d’augmenter ses capacités en plus de vous rémunérer, ou lui faire subir un entraînement, payant cette fois-ci, au cours duquel il augmentera ses capacités et débloquera peut-être une nouvelle attaque. Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Vous devez dépenser judicieusement vos économies pour éviter de tomber à sec et d’entraîner le Game Over. L’équilibre n’est pas facile à trouver au début, mais on finit par faire prospérer notre affaire sans trop de soucis. En plus de l’argent, vous devrez aussi gérer la fatigue de votre monstre histoire qu’il puisse survivre au moins une année. Hélas, toute vie a une fin et votre petit protégé, aussi mignon soit-il, n’en fait pas exception. Le portage Switch se base sur la version Japonaise du jeu, et non sur la version Américaine, qui allongeait d’une centaine de semaines l’espérance de vie des monstres. Malgré tous les moyens que vous y avez investis, vous devrez donc laisser mourir cette adorable bête. A moins que…

It is alive

Les croisements génétiques ça ne fait pas rêver, que ce soit en fiction ou dans la vraie vie véritable, les simili professeur Frankenstein n'ont pas particulièrement la cote. Mais vu que dans Monster Rancher, on y ajoute un enrobage mignon tout plein (et qu’on vous y incite pour des raisons purement pécuniaires), ça passe à peu près. En fusionnant deux de vos monstres, vous donnerez naissance à un croisement qui héritera de certaines spécificités de ses “parents” tout en possédant de meilleures statistiques de départ. Chaque croisement a un nom et un aspect différent. Le premier Monster Rancher comprend une centaine de monstres répartis entre 20 espèces, tandis que le deuxième épisode en comprend plus de 300 répartis en 38 espèces. Leur design est bien souvent peu engageant et les limitations techniques de l’époque ne leur rendent pas vraiment hommage. Pour autant, la quantité de combinaisons possibles donne vraiment envie de s’intéresser un minimum à la fusion et l’expérimentation à l’aveugle n’est jamais réellement punie, puisqu’il est de toute façon possible de récupérer un monstre avec de bonnes caractéristiques simplement en sélectionnant le bon CD.

Paré au combat

Après un rude entraînement, votre monstre est fin prêt pour aller combattre (et accessoirement financer ses futurs entraînements…). Chaque mois se déroule un tournoi durant lequel votre monstre affrontera de redoutables adversaires. Les combats se déroulent dans une arène fermée, vous offrant pour seule possibilité de vous déplacer et d’attaquer. A chaque attaque correspond un pourcentage de chance à toucher l’adversaire, une portée ainsi qu’un pourcentage d’utilisation de la barre de “cran” (qui se recharge automatiquement). C’est à ce moment-là que les statistiques abstraites dont il était question plus haut prennent tout leur sens. Plus la statistique “Power” est haute, plus le monstre fait de dégât, plus la barre de “Skill” est haute, plus le monstre à de chances de toucher l’adversaire, plus la barre de “Speed” est haute, plus la barre de “cran” se recharge rapidement, etc. Sous ces airs de jeu réservé au plus fin stratège, Monster Rancher réserve cependant une bonne partie de l’issue des combats à la chance. Cet aspect est particulièrement frustrant dans certaines situations, mais fait partie de l’expérience. Le jeu incite à prendre son temps et à ne pas se contenter de miser sur deux ou trois statistiques pour finir le jeu, mais à bien rendre chaque monstre que vous élevez, plus ou moins polyvalent.

Deux jeux légèrement remis au goût du jour

Les deux premiers Monster Rancher partagent de nombreux points communs, mais au-delà des légères améliorations graphiques, le deuxième se démarque de par son meilleur équilibrage et son contenu plus conséquent. Le scénario est bien plus développé (il avait d’ailleurs servi de base à l’adaptation en série animée) et les quelques changements sur l’utilisation des objets et la progression des statistiques rendent l’expérience bien plus conviviale qu’avec le premier épisode. 

Monster Rancher 1 & 2 DX est en fait un portage des versions mobiles sortis il y a quelques temps pour lesquelles Koei Tecmo avait choisi pour base les versions PlayStation au lieu des versions PC. On retrouve donc la plupart des soucis liés au support d’origine comme les problèmes de perspective. La résolution native a néanmoins été modifiée pour atteindre un glorieux 720p. L’interface a aussi eu droit à un petit lifting et portage mobile oblige, les textes ont été rendus plus lisibles. Ces améliorations sont les bienvenues et permettent de profiter du jeu dans de bonnes conditions en portable. On pourra juste regretter l’absence de contrôles tactiles, malgré l’interface pensée pour. Chacun des deux jeux est fourni avec un livret au format dématérialisé que l’on peut consulter à n’importe quel moment. Compte tenu du manque d’explications en jeu et de l’interface austère, c’est le genre de bonus que l’on accueille à bras ouverts. 

7.5
Plus proche d’un mélange entre Tamagotchi et Princess Maker que d’un Pokémon, la série Monster Rancher offre un concept unique en son genre. Chacun des deux jeux présents dans cette collection est véritablement chronophage et les quelques modifications apportées en termes de graphismes et d’accessibilités, nous permettent de découvrir les balbutiements de la licence dans des conditions parfaitement acceptables pour les standards d’aujourd’hui. Que ce soit pour un trip nostalgique, ou tout simplement car vous trouvez le concept accrocheur, Monster Rancher 1 & 2 DX est probablement une excellente pioche.

  • Un concept accrocheur
  • L'interface parfaitement lisible malgré la quantité d'informations affichées
  • Contenu dantesque
  • Chronophage
  • Légères améliorations graphiques...
  • ... Même si les jeux restent dans leur jus d'époque
  • Manque d'explications en jeu
  • Le premier épisode, moins intéressant que le second

Thatgunman

For great justice
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